• Je suis dans ma période "expos". Après "La peinture américaine des années 1930", voici "Le Mexique des Renaissances" que j'ai vue en compagnie d'une amie au Grand Palais.

    Le Mexique des renaissances au Grand-Palais

    La bande annonce de l'expo...

    L'exposition mélange peintures et sculptures.

    Le Mexique des Renaissances au Grand-Palais

    J'ai particulièrement aimé l'oeuvre de Diego Rivera et sa variété.

    Le vendeur d'arums

    Le Mexique des renaissances au Grand-Palais

    Paysage Zapatiste

    Le Mexique des renaissances au Grand-Palais

    Frise murale de Diego Rivera représentant la vie - idéalisée - des mexicains.

    Le Mexique des renaissances au Grand-Palais

    J'ai aussi découvert Frida Kahlo : une peinture marquée par son accident.

    Autoportrait aux épines

    Le Mexique des renaissances au Grand-Palais

    Autoportrait

    Le Mexique des renaissances au Grand-Palais

    Comme j'ai vu cette exposition il y a déjà un moment, je l'ai un peu oubliée... Ma mémoire est de plus en plus courte : c'est la raison de mon blog !

    Heureusement, le magazine "Tu sais quoi ?" de la Rmn est là pour palier cet inconvénient !

    Fresque de Diego Rivera mettant en scène Frida Khalo

    Le Mexique des Renaissances au Grand-Palais

     

    Une super expo !


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  • Ce week-end je suis allée visiter l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen avec Evelyne. Le Musée s'est ouvert il y a deux ans seulement au sein de l'ancien Archevêché situé dans la rue Saint-Romain près de la Cathédrale. Il s'agit d'un quartier piétonnier très agréable avec des maisons à colombages typiques du vieux Rouen.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Vue sur la Cathédrale depuis l'Archevêché (Photo Thomas Boivin)

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    C'est au sein même de l'Archevêché que se tint le procès de Jeanne d'Arc : un lieu émouvant et magnifique. (Photo Thomas Boivin)

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    L'Archevêché est un bâtiment à plusieurs étages : la vie et les procès de Jeanne d'Arc y ont été reconstitués étage par étage.

    Cliquer sur l'image pour la voir en grand.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    C'est dans la crypte romane (Photo Thomas Boivin) que commence la visite.

    La première partie consiste en un film-spectacle projeté au fil des salles du palais et qui utilise judicieusement leur décor. Guidé par Jean Juvénal des Ursins, archevêque de Reims et maître d’œuvre du procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc (en 1456), les spectateurs sont totalement immergés dans l’histoire de la Pucelle.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    La crypte romane avant travaux (Photo Thomas Boivin) montre le travail qui a été accompli pour créer cet espace muséal.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Interprétés par 23 acteurs, les témoins de cette histoire donnent leur version des faits jusqu’à ce que Jean Juvénal en assemble les pièces pour dessiner le véritable portrait de Jeanne.

    Jean Juvénal des Ursins (image d'archives)

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    C'est Bernard Alane (rappelez-vous Hibernatus avec Louis de Funès...) qui tient son rôle.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Le paysage de Domrémy prend vie dans la crypte romane grâce aux nouvelles technologies.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Toujours dans la crypte romane, l'arbre aux fées...

    Les historiens s'accordent à écrire qu'à proximité du village de Domremy, se trouvait une forêt appelée le "Bois Chenu" et que Jeanne se rendait souvent en cette forêt, pour rejoindre le site du Beau Mai, ou arbre aux fées. Occupation somme toute bien innocente, mais qui souleva de nombreuses interrogations lors du procès ! Mais pourquoi une activité aussi puérile interpellait-elle les juges de Rouen ? Que cachaient donc ces promenades en forêt ?

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

     Jeanne d'Arc a pris des habits d'homme...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    La projection suivante se passe dans les anciennes cuisines de l'Archevêché. Autour du pilier central, une table numérique pour éclairer les visiteurs qui veulent en savoir plus.

    Les espaces de service étaient systématiquement installés en rez-de-chaussée, niveau sombre, froid et humide, en opposition aux espaces de vie et de prestige qui se trouvent dans les étages supérieurs, dits "nobles".

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Cette salle appartient à l'Hôtel que Guillaume d'Estouteville fait construire dans la seconde moitié du XVème siècle. De style gothique tardif, ses voûtes en croisée d'ogives sont appuyées sur des culots décorés de scènes végétales ou figurées.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Extrait de la déposition de Frère Seguin, professeur de sacrée théologie,
    de l'ordre des frères pêcheurs, doyen de la faculté de théologie de Poitiers,
    âgé de soixante et dix ans environ, à Rouen le 14 mai 1456.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    "Je l'ai entendue me dire et dire à l'assistance
    quatre choses alors à venir, et réalisées dans la suite :

    ► Que les anglais seraient anéantis,

    ► Que le siège alors devant Orléans serait levé,

    ► et que la ville serait délivrée de la présence des anglais,

    après toutefois qu'elle leur aurait fait une sommation préalable.
    Elle a dit secondement que le roi serait sacré à Reims,
    troisièmement que la ville de Paris rentrerait dans l'obéissance
    du roi et que le duc d'Orléans reviendrait d'Angleterre.

    Toutes choses dont j'ai vu l'accomplissement".

    Dans l'un des angles de la pièce, un bronze de Jeanne d'Arc à cheval par Emmanuel Fremiet (19ème siècle) : il s'agit d'une reproduction en miniature de la statue en bronze doré située au centre de la place des Pyrénées, près du Palais Royal à Paris.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    C'est sur les cheminées monumentales des cuisines que se passe la suite de l'histoire.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen 

    La projection est du plus bel effet : il s'agit de la rencontre de Jeanne avec le Roi

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Un panonceau explique l'usage de la prochaine pièce, l'ancien Office.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Il s'agit encore d'une superbe salle voûtée (Photo Thomas Boivin).

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    On y trouve également une table numérique qui montre la bataille d'Orléans, le sacre du Roi et les revers de Jeanne (Photo Agence Clémence Farrel).

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Toute la bataille d'Orléans y est expliquée par le menu.

    Avant l'arrivée de Jeanne d'Arc, Orléans est au bord de la reddition, la ville n'a plus de ressources et est épuisée. C'est le demi-frère de Charles d'Orléans (celui-ci ayant été fait prisonnier par les anglais), Jean Dunois, un enfant bâtard, qui défend la ville avec courage. Tandis que les chefs de guerre français hésitent et tergiversent, Jeanne rentre secrètement dans la ville pour y rencontrer Dunois. Elle le somme de faire une sortie, mais la dernière a été trop catastrophique et le bâtard d'Orléans préfère attendre les renforts. Jeanne prend les choses en main, deux bastides anglaises se tiennent dans la région, il faut les attaquer ! Elle charge elle-même la bastide des Augustins, la garnison la suit et c'est un succès. Le soir au conseil de guerre, Dunois et ses hommes veulent en rester là, mais Jeanne refuse. Elle ameute la population qui se prépare toute la nuit. Le lendemain, l'assaut est donné, la forteresse est redoutable, les pertes sont élevées, Jeanne est touchée par un carreau d'arbalète au dessus du sein. La blessure est superficielle, elle retourne galvaniser ses troupes. Les Anglais paniquent, ils se jettent dans la Loire, le 8 mai 1429, Orléans est sauvée. C'est un miracle ! Pour Jeanne, la prise d'Orléans prouve le caractère divin de sa mission, la foule lui prête même des pouvoirs de guérison.

    Pour les Anglais, humiliés, la Pucelle est envoyée par le diable...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Les quatre-vingts marches de l'escalier à vis du Cardinal d'Estouteville se superposent pour former une colonne centrale d'une extrême élégance.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Elles mènent jusqu'au dernier niveau du palais : le Grand Comble, aménagé au 18ème siècle lors de la restauration de la Salle des Etats et qui possède une belle charpente.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Par les fenêtres on peut apercevoir la Cathédrale voisine. Le crachin normand est de sortie aujourd'hui...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    J'ai eu bien du mal à identifier cette statue qui se trouve être la Vierge dorée de Nicolas Quesnel (exécutée en 1541), et qui domine le faîtage en plomb de la Chapelle de la Vierge à l'arrière de la Cathédrale.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Curieuse Vierge très masculine avec presque du poil au menton ! En même temps, sur le net on le dit peintre : peut-être excellait-il dans cet art après tout et moins dans la sculpture...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Trève de plaisanterie, revenons à nos moutons : quand il s'agit de Jeanne d'Arc ce n'est pas compliqué ! Hi hi hi...

    C'est dans cette salle que nous est contée l'histoire du Procès en réhabilitation de Jeanne d'Arc. Pour ce faire, Jean Juvénal des Ursins interviewe vingt-cinq ans après les trois hommes qui ont condamné Jeanne. Ils avouent tous avoir été dans l'impossibilité d'assister à la mort de Jeanne d'Arc sur le bûcher...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Jeanne d'arc tient la croix de la paroisse Saint-Sauveur.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Embrasement du bûcher

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    La photo est mauvaise mais ce sont des épées et une dague qui datent du 14ème siècle...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Depuis la tour de guet (Photo Thomas Boivin)

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    on jouit d'une vue sur le pignon crénelé de l'ancienne salle de Justice

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

     et sur l'église Saint-Maclou au bout de la rue Saint-Romain.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Nous arrivons maintenant dans une partie du musée plus classique : il s'agit de la Mythothèque (Photo Thomas Boivin). On y apprend comment, au fil des siècles, s'est construit le mythe de Jeanne d'Arc. Les angles d'approche sont multiples : les arts, la République, l'Eglise...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Y figure en bonne place une statue de Léon Cugnot (sculpteur français du 19ème siècle) représentant Jeanne d'Arc sur le bûcher.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    A l'autre extrémité de la pièce un mur est couvert d'affiches ayant trait à Jeanne d'Arc.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

     Y sont exposés aussi les reproductions des originaux des deux procès.

    Le Procès de condamnation (en date du 15 mai 1431)

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Cliquez sur la photo pour lire...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    et le Procès de réhabilitation (qui s'est tenu le 7 juillet 1456): le Roi Charles VII ayant été couronné à Reims voulait asseoir sa légitimité sur des bases solides. 

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Cliquez sur la photo pour lire...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    On peut aussi voir dans cette pièce différents documents se rapportant à Jeanne telle cette partition de musique,

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    cette lithographie représentant la capture de Jeanne d'Arc par les Bourguignons,

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    ou encore ce livre sur la vie de la Pucelle.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Dans la dernière pièce de l'Historial, les visiteurs peuvent questionner des historiens de manière interactive...

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    comme le font ces ados.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Evelyne dans le Cabinet des Curiosités

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Affiches, assiettes, petites statuettes... Jeanne a été, surtout depuis le 19ème siècle, un sujet d'inspiration pour tous les artistes.

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    On y voit aussi comme des petits théâtres en 3D représentant différentes étapes de la vie de Jeanne.

    La tour où elle a été emprisonnée

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Emmenée vers le lieu de son supplice à travers Rouen

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    La place du Vieux-Marché et le bûcher

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Le pont de pierre où ont été jetées ses cendres

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    A la sortie de l'Historial, une Jeanne d'Arc par Alphonse-Eugène Guilloux (20ème siècle)

    Visite de l'Historial Jeanne d'Arc à Rouen

    Une petite vidéo sur l'Historial pour terminer

    Et pour qui a envie d'en savoir un peu plus sur l'histoire de Jeanne d'Arc, voici un téléfim d'Arte

    Une très belle réalisation qui donne une raison de plus d'aller visiter la capitale normande...


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  •  Ce samedi soir 18 juin, le Musée du Pays châtillonnais - Trésor de Vix présentait une conférence de Bastien Dubuis, archéologue à l'INRAP, sur l'avancée des travaux de fouille de la tombe princière de Lavau découverte près de Troyes au début 2015. Il s'agit d'une tombe celte datant du Vème siècle avant J.C.

    Pour revoir la conférence, rendez-vous sur le blog de Christal de Saint Marc ICI.

    L'entrée du musée est bien jolie avec ses rosiers en arceaux...

    Lavau 

    Une exposition qui met en parallèle la tombe de la Princesse de Vix et celle du Prince de Lavau a ouvert ses portes au Musée de Châtillon, et ceci pour tout l'été.

     Lavau

     On peut y voir des panneaux porteurs de photos des deux tombes.

    La découverte des cratères (on dit aussi vases ou chaudrons) : à gauche celui de Vix en 1953, au centre et à droite celui de Lavau en 2015

    Lavau

    Similitude des anses : même s'il diffère par sa forme, le vase de Lavau avait la même fonction que celui de Vix : il s'agissait d'un chaudron en bronze dans lequel on mettait du vin coupé d'eau. C'est une pièce du mobilier de banquet que les aristocrates celtes avaient emprunté au monde méditerranéen.

    Tête de méduse sur le vase de Vix, tête d'Acheloos (Dieu-fleuve grec) sur celui de Lavau

    Lavau

    Similitudes dans les ornements : à gauche, une tête de guépard ou de léopard sur le vase de Lavau, à droite un lion sur celui de Vix

    Lavau

    A gauche, comparaison entre la passoire trouvée au centre du cratère de Lavau (en haut) et le couvercle du vase de Vix (en bas). A droite, la coupe attique à figures noires trouvée dans la tombe de la princesse de Vix.

    Lavau

    Après un petit nettoyage, l'oenochoé en céramique attique à figures noires trouvé dans le vase de la tombe du prince de Lavau sera aussi rutilant que la coupe !

    Il servait à puiser le vin coupé d'eau contenu dans le cratère.

    Lavau

    Les torques in situ : en haut, celui de la princesse de Vix, en bas celui du prince de Lavau

    Lavau

    A la différence de celui de Vix (orné d'un petit cheval nommé "Pégase") qui est vide, le torque de Lavau est en or massif, tout comme les deux bracelets retrouvés autour de ses poignets. Les deux photos ci-dessous montrent les similitudes de décors entre le torque de Vix et le bas de l'oenochoé de Lavau.

    Lavau

     Pour terminer, voici une reconstitution du Palais de la Dame de Vix : elle a été conçue et réalisée par Klaus Rothe et Peter Endlicher.

    Lavau

    Le cratère a été installé tel qu'il devait l'être à l'époque dans le Palais qui s'étendait sur 35m de long et 21,5m de large...

    Lavau

    L'exposition de l'été du Musée de Châtillon-sur-Seine

    Représentation de la vie courante...

    L'exposition de l'été du Musée de Châtillon-sur-Seine

    Une interview des archéologues de l'INRAP sur les fouilles de Lavau

    Bastien Dubuis : responsable de l'opération

    Emilie Millet : spécialiste des mobiliers métalliques

    et Céline Villenave : anthropologue

    L'exposition dure jusqu'au 1er septembre 2016...


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  • Lors de notre petit séjour à Rouen, Evelyne m'a emmenée visiter l'exposition du Musée des Beaux-Arts intitulée "Scènes de la vie impressionniste". Cette exposition se tient à Rouen dans le cadre du Festival Normandie impressionniste 2016.

    L'impressionnisme : vous me direz, c'est du déjà vu !

    Que nenni : celle-ci aborde un aspect de cette peinture peu exposé, celui des portraits et de la vie intime des célèbres peintres de cette école. Une bonne centaine d’œuvres ont été choisies par le conservateur, Sylvain Amic : Renoir, Manet, Monet, Van Gogh, Caillebotte, Degas, Cézanne, Marie Cassatt et Berthe Morisot pour les plus célèbres, et d'autres moins connus ravissent les yeux des visiteurs.

    Ces artistes ont peint la société de leur temps qui était en pleine mutation.

    L'exposition est scindée en dix thèmes articulés chronologiquement mêlant tableaux, photographies, dessins, sculptures, correspondances...

    I - Premiers portraits

    Monet et la caricature

    L’entrée de Monet sur la scène artistique se fait pendant son adolescence grâce à la caricature. Il se forme à ce genre de dessin par le biais de la presse et rencontre vite un certain succès au Havre,  y compris sur le plan financier. S’il retient du caricaturiste Nadar le principe du personnage à grosse tête, il invente ces silhouettes filiformes à long cou dans lesquelles il décline les personnages typiques de la société havraise, notamment les touristes anglais très présents dans la ville à la fin du siècle. Le fait démontre un intérêt précoce de la part du jeune Monet pour les réalités fugitives de la vie moderne.

    Caricature de Léon Manchon, notaire (vers 1858)

    II - Identités artistiques

    Edgar Degas

    Degas fait de nombreux autoportraits tout au long de sa carrière. Entre 1850 et 1865, l’exercice est une façon pour lui de se confronter aux grands maîtres qu’il admire. Dans cette toile, il s’associe à son ami Évariste de Valernes, un peintre qui n’a jamais rencontré le succès. Le principe du double portrait, qui traverse l’œuvre de Degas, trouve ses racines dans la peinture de la Renaissance italienne.

    Cette toile fait ainsi précisément référence au Portrait de l’artiste avec un ami de Raphaël, conservé au Louvre, dont la composition est ici inversée.

    Raphaël : autoportrait avec un ami

    Degas : Degas et Evariste, peintre et ami de l'artiste (vers 1864)

    Auguste Renoir

    Marchand d’art, galeriste, éditeur et écrivain, Ambroise Vollard (1866-1939) joue un rôle majeur dans la découverte des artistes de son temps. Du début des années 1890 à la fin des années 1930, il expose les peintres les plus significatifs de la modernité dans sa galerie parisienne. A côté d’un artiste reconnu comme Renoir, il est le premier à révéler Paul Cézanne, Paul Gauguin, Vincent Van Gogh, Pablo Picasson ou encore Henri Matisse.

    Certains lui rendent hommage en faisant son portrait ou en montrant sa galerie comme Maurice Denis dans l’Hommage à Cézanne.

    Maurice Denis - Hommage à Cézanne (1900)

    Renoir concentre l’attention sur le profil de Vollard par la neutralité de l’arrière-plan et un cadrage resserré. Le foulard noué est peut-être un clin d’œil à sa jeunesse réunionnaise ou bien un renvoi aux sujets espagnols de Manet dans lesquels ce motif est habituel. 

    Renoir - Ambroise Vollard au foulard rouge (1899)

    Edouard Manet

    Paul Valéry, neveu par alliance de Berthe Morisot ne « mettait rien, dans l’œuvre de Manet, au-dessus de ce portrait ». Sans doute Manet l’appréciait-il beaucoup lui aussi puisqu’il en fit deux versions lithographiées et une gravée. Achevé en deux séances seulement, Morisot y est vêtue de noir, couleur à la mode pour les tenues d’après-midi jusque dans les années 1875. Parmi les onze portraits à l’huile qu’il réalise de la jeune femme, jamais Manet ne la représentera à ses pinceaux, comme il le fit pour son élève Eva Gonzalès. Avant qu’elle ne devienne sa belle-sœur en épousant son frère, Manet entretint avec elle une relation ambiguë, faite de séduction réciproque. Le petit bouquet de violettes, avec ses feuilles en forme de cœur particularise ce portrait de Berthe, renvoie symboliquement à l’attachement des deux artistes. Pour la remercier d’avoir posé, toujours en présence de Mme Morisot mère, Manet lui envoya un magnifique « message » : un petit tableau sur lequel il peignit, un bouquet de violettes, posé près d’un éventail fermé et d’un billet où l’on peut lire : « à Berthe Morisot… Édouard Manet ».

    Berthe Morisot au bouquet de violettes (1872)

    III - Muses et modèles

    Albert Bartholomé

    Ce portrait de l’épouse de l’artiste reste traditionnel dans l’affirmation sociale par le biais des accessoires et du décor. En effet, la jeune femme vêtue d’une robe à la mode se tient avec des gestes posés au seuil d’une serre, une architecture qui relève du luxe au XIXe siècle. Cette structure industrielle est plus qu’un abri pour plantes, prolongement de l’intérieur vers l’extérieur, elle est un espace de réception pensé comme un lieu féminin. La modernité de l’œuvre vient de la mise scène du personnage à contre-jour, au visage dans l’ombre, ainsi que de ce goût pour les réalités contemporaines partagé avec l’impressionnisme. 

    Dans la serre (1881)

     

    Rare est le cas où on peut voir le portrait et son modèle... C'est le cas dans l'exposition : la robe de Prospérie Bartholomé, l'épouse du peintre, a été léguée à l'Etat à la mort de ce dernier.

    « Le corsage, baleiné à pois et manches trois-quarts rayées comme le col rabattu, est prolongé en tunique retroussée en deux paniers sur les hanches et formant deux pans bordés de volants plissés par derrière sous un gros nœud plat de faille violette (la faille est une étoffe de soie ou de rayonne, à gros grains formant des côtes). La jupe, rayée, est resserrée par derrière et entièrement plissée. Un décor de nœuds de faille violette et de boutons boules de verre agrémente l’ensemble ».

    Claude Monet

    Camille Doncieux décède d’un cancer à l’âge de 32 ans en 1879. Modèle, compagne puis épouse, sa mort désespère le peintre qui se retrouve veuf avec deux enfants, Jean âgé de 12 ans et Michel d’à peine 18 mois.

    À cette époque, une épouse décédée avant l’âge est ensevelie avec son voile de mariée. Face au cadavre de sa femme, Monet, presque malgré lui, prend les pinceaux pour traduire ses sensations visuelles et les transparences du tissu. L’œuvre qui n’a jamais quitté le peintre n’est pas signée. Le nom en bas est le cachet apposé par Michel Monet sur les toiles après la mort de son père pour les authentifier.

     Camille sur son lit de mort (1879)

    IV- L'enfance

    Paul Cézanne

    Paul, homonyme de son père est né hors mariage en 1872. Tous les témoins s’accordent à dire que le peintre tenait plus que tout à ce fils chéri et, tandis que Vollard comptait (ce qui devait certainement coûter au marchand qu’il était) les trous percés par l’enfant dans les dessins et les toiles, Cézanne invoquait fièrement l’intelligence de sa progéniture : « Le fils a ouvert les fenêtres et les cheminées ; il voit bien, le petit bougre, que c’est une maison ». Le peintre le représente, ici, assis sur l’accotoir d’un fauteuil dont l’étrange forme surprend par sa simplification géométrique. Pourtant, sans elle, le portrait n’aurait ni cette force, ni cet équilibre. Entre archaïsme antique, et primitivisme moderne, Cézanne prépare le terrain aux audaces d’un Picasso.

    Portrait du fils de l'artiste (vers 1881)

    Claude Monet

    Le petit Jean, premier des deux enfants du couple, pose crânement sur son cheval mécanique, dans le jardin de la maison rose d’Argenteuil où les Monet vivent depuis 1871. Son portrait s’inscrit dans la lignée des portraits dynastiques qui jalonnent l’histoire de l’art depuis le XVIesiècle. Monet en modernise la représentation par la présence de ce somptueux « joujou », nouvellement inventé, et dont seules, les classes sociales élevées pouvaient se permettre l’onéreuse acquisition. Vêtement et jouet, adaptés et conçus pour les besoins de enfant, témoignent des attentions dont celui-ci est la cible à partir de la seconde moitié du XIXe siècle.

    Les progrès de la science et les courants hygiénistes ont permis de faire reculer la mortalité infantile. La prise de conscience d’une psychologie propre à l’enfant, et l’observation de son développement, explique que ce dernier soit si fréquemment représenté dans les tableaux.

     Jean Monet sur son cheval mécanique (1872)

    Berthe Morisot

    Cette toile est la première des nombreuses scènes de maternité que Berthe Morisot décline à travers son œuvre. Elle y représente sa sœur Edma Pontillon en train de veiller sa fille Blanche endormie. Le sujet traditionnel de la maternité est modernisé par la séparation physique de la mère et de l’enfant qui situe leur rapport dans un registre plus conscient qu’affectif. La diagonale déterminée par le regard d’Edma vers sa fille est reprise par la ligne de leurs bras repliés en symétrie l’un de l’autre, les yeux clos du bébé et le voilage en arrière-plan. À cette tension s’oppose le voile tiré entre le berceau et le spectateur ; retenu par la jeune mère, il souligne l’intimité de la scène. Dans une écriture vigoureuse, sa transparence est rendue par un jeu raffiné de couleurs pastel.

    Le berceau (1875)

    V - Correspondances

    La représentation de la lecture est croissante tout au long du XIXe siècle. Ce succès est lié aux progrès de l’alphabétisation et aux apports de l’industrialisation. Cette dernière, en termes de production et de diffusion, stimule et répond à une demande sans précédent de livres, de papier pour écrire et de journaux. Le thème de la lettre, lue ou écrite, renvoie à un moyen essentiel de communication à distance qui est stimulé par la généralisation du chemin de fer. Mise en scène des valeurs d’intimité et d’individualité de la bourgeoisie, le sujet relève d’un imaginaire dans lequel l’art de la lettre est réservé aux femmes, et le lecteur bien souvent une lectrice. Le fait souligne cependant la réalité du rattrapage culturel et d’alphabétisation des femmes, notamment après 1882 grâce à leur accès au lycée.

    Armand Guillaumin

    Madame Guillaumin (1878)

    VI - Jeunes et Julie

    Pierre Auguste Renoir

    Autour de 1890, Renoir décline une série montrant deux jeunes filles qui se livrent à d’aimables loisirs dans un regard partagé. Elles contemplent un paysage, lisent une partition, une lettre ou comme ici un livre. Point de convergence de l’attention des deux adolescentes, l’ouvrage est l’aboutissement de l’arabesque de leur silhouette et de la seule verticale de la toile. Le charme du tableau correspond au goût de Renoir pour qui « un tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie » mais il est aussi le reflet d’enjeux culturels et éducatifs. Pendant tout le XIXesiècle, l’adolescence est l’objet d’un regard inquiet de la part de la société. Représentées occupées, avec un bon maintien, dans le partage et la complicité, ces jeunes filles incarnent les bienfaits d’une éducation attendue par la bourgeoisie.

    Jeunes filles lisant (1891)

    Jeune femme au miroir (vers 1915)

    Berthe Morisot

    Julie Manet (1878-1966) est la fille unique de Berthe Morisot et d’Eugène Manet, le frère du célèbre peintre. Elle grandit sous les pinceaux de sa mère et de peintres proches de la famille comme Renoir.

    Âgée de 17 ans, Julie est représentée assise sur un divan, en compagnie du lévrier Laërte offert par son tuteur Stéphane Mallarmé. La scène a lieu dans le salon de la rue Weber à Paris, où vivent les deux femmes après la mort d’Eugène en 1892.

    La tête de la jeune fille est soulignée par une estampe japonaise au mur, une image qui signale l’admiration de nombreux artistes pour cet art extrême-oriental depuis le milieu du XIXe siècle. La simplification synthétique de la silhouette de Julie, les volumes à peine marqués et l’espace peu creusé, si ce n’est par la diagonale du siège, en montrent l’influence.

    Julie Manet au lévrier Laërte (1883)

    VII - En société

    Marie Cassatt

    Fille d’un riche banquier de Pittsburgh, Mary Cassatt est une jeune femme émancipée, qui s’intéresse à l’art, à la littérature et à la politique, et surtout, qui exprime ses opinions. Les événements liés à la Guerre de Sécession l’obligent à interrompre ses études artistiques à la Philadelphia School of the Fine Arts. Indépendante et déterminée, sa passion pour l’Europe, et sa volonté de devenir une artiste à part entière, la pousse vers Paris, « capitale du XIXe siècle ». C’est par sa rencontre avec Degas, dont elle sera l’amie, qu’elle participe à la quatrième exposition impressionniste, en 1879, où elle présente ce tableau. On y voit Lydia, sa sœur, au tout nouvel opéra Garnier, dans une loge, espace clos et protégé en dehors de chez soi.

    Dans la loge (1879)

    Gustave Caillebotte

    Seule scène de café dans l’œuvre de Caillebotte, cette toile reprend un thème cher aux impressionnistes ainsi qu’à de nombreux peintres ou écrivains de la deuxième moitié du XIXesiècle. Les débits de boissons sont en effet des lieux profondément inscrits dans le paysage et les pratiques sociales de la vie moderne. L’impressionnisme lui-même, dans sa genèse et ses rencontres, est relié au Café Guerbois et au Café de la Nouvelle-Athènes, établissements au pied du quartier Montmartre à Paris.

    Sous le mode du constat, Caillebotte représente un client solitaire, à l’attitude relâchée, qui va boire une cinquième consommation comme l’indique l’empilement des soucoupes de services sur la table. À l’arrière de ce personnage, l’espace en apparence continu est en fait l’enchâssement de reflets de différents miroirs.

    Dans un café (1880)

    Jean François Raffaëlli

    Le double portrait de Judith et Gabrielle, les filles du banquier parisien Charles Schwartz, est selon Camille Mauclair « un spécimen charmant de ces symphonies en blanc qui, jadis, le firent prendre pour un impressionniste par une presse qui qualifiait ainsi toute toile claire ».

    Raffaëlli est plus célèbre pour des  tableaux d’ouvriers ou de pauvres de la banlieue parisienne, œuvres naturalistes qu'il définit lui-même comme « portraits types de gens du peuple ». Ami et « disciple » de Degas, ses envois aux expositions impressionnistes de 1880 et 1881 accentuent les dissensions au sein du groupe. En 1881, Gauguin écrit à Pissarro que « chaque année un impressionniste est parti pour faire place à des nullités et à des élèves de l’Ecole […]. Malgré toute ma bonne volonté je ne puis continuer à servir de bouffon à M. Raffiëri (sic.) et compagnie».

    Portrait de Judith et de Gabrielle (1889)

    Louis Henri Forain

    Le sujet de cette œuvre et son traitement à la fois brossé et estompé révèlent l’influence de Degas sur Jean-Louis Forain, de dix-huit ans son cadet. Encouragé par son aîné qu’il fréquente au café Guerbois, le jeune peintre expose avec les impressionnistes. Jusqu’alors dans la misère, il trouve des petits cachets en publiant des dessins humoristiques et satyriques dans la presse. Il y développe un ton incisif qui se retrouve dans sa peinture.

    Ici, Forain choisit une composition resserrée et hardie qui projette le visage d’une élégante parisienne dans un fort premier-plan. L’espace de la loge, prolongement social du salon privé, permet la proximité avec cette femme. Ce visage lumineux aux tons jaunes et roses encadré de noir devient le seul spectacle pour ce fin observateur des réalités sociales.

    La loge (vers 1880)

    VIII - Intimités

    Marie Cassatt

    Fille d’un riche banquier de Pittsburgh, Mary Cassatt est une jeune femme émancipée, qui s’intéresse à l’art, à la littérature et à la politique, et surtout, qui exprime ses opinions. Indépendante et déterminée, sa passion pour l’Europe, et sa volonté de devenir une artiste à part entière, la pousse vers Paris où sa sœur Lydia la rejoint en 1875.

    Comme dans Woman in a Loge, autre toile de Cassatt présentée dans cette exposition, c’est la sœur de Mary Cassatt, Lydie, qui pose pour ce tableau. Portrait et scène de genre se superposent tout à fait, car il s’agit moins de l’effigie d’un individu que de la représentation d’un rituel d’origine anglaise que s’approprient les dames de la Haute-bourgeoisie parisienne du temps, et que les peintres modernes se plaisent à décrire, y trouvant à la fois l’intérêt d’un nouveau sujet et la description d’un espace privé typique de la société contemporaine à laquelle ils appartiennent. Mary Cassatt a souvent peint des scènes de thé qui décrivent un « devoir de société », qui se déroule à jours et heures fixes, dans l’après-midi et permet de recevoir des amies et des connaissances pour des moments très courts de 15 à 30 minutes autour d’un thé et de gâteaux.

    Cassatt joue ici des effets de lumière sur les étoffes. L’aspect de non fini notamment pour le fond, le cadrage particulier, témoin de l’assouplissement des normes de composition, ajoutent à l’impression de spontanéité qui se dégage de la toile, et sont à la source de l’intimisme de cette scène.

    The cup of tea (1880)

    Edouard Vuillard

    Ce pastel montre le tournant pris par Vuillard au début du XXème siècle. Abandonnant les espaces bidimensionnels, et la simplification des formes de sa période nabis, son travail devient plus naturaliste, et se construit autour de l’espace et de la lumière naturelle. Ainsi reprend-il l’héritage impressionniste, la manière de Caillebotte et de Morisot. Contrairement aux tableaux romantiques, Madame Vuillard n’est pas représentée de dos devant la fenêtre. Mais grâce au miroitement, elle figure de face et de dos, enveloppée par l’amour de ce fils peintre avec lequel elle vivra toute sa vie. Cette scène d’intérieur joue avec les espaces multiples : celui du personnage, celui de son reflet, celui de la rue.

    Vuillard reste ici en retrait de l’avant-garde à une époque où celle-ci est entre autre préoccupée de cubisme.

    Au coin de la fenêtre (1915)

    IX - Salle des photos : poser pour l'éternité

    Le développement de la photographie à partir de 1840 va contribuer à l’épanouissement des clichés post-mortem dans toutes les classes de la société. Cette pratique surprenante s’inscrit dans une période qui fait de la morgue un lieu que l’on visite en famille, comme une attraction. Dans ces années encore marquées par le Romantisme, garder un souvenir des êtres disparus revêt une importance de plus en plus grande. Selon l’identité du défunt, ces images restent d’usage privé ou sont largement diffusés voire même commercialisées.

    La photographie vient compléter les moyens déjà existants de conserver une trace des morts. On réalise, en effet, depuis l’Antiquité des masques mortuaires. Des petits bijoux, bracelet, broches, insérant des mèches de cheveux sont également très en vogue.

    X - Le temps retrouvé

    Paul Paulin

    Buste de Pissaro (1903)

     

    A la fin de l'exposition, une toile monumentale de Jules Alexandre Grün intitulée "Un vendredi au salon des artistes" qui date de 1911. Sylvain Amic, le conservateur, explique qu'il y a 101 portrait dessus, avec les vieilles barbes du salon des artistes français, mais que ce sont les impressionnistes qui finalement ont gagné contre eux...

    Un superbe tableau, je trouve.

     

    L'exposition, ouverte au public le 16 avril dernier, durera jusqu'au 26 septembre 2016.


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  • J'ai un retard fou sur le blog... !

    C'était le 2 juin dernier : nous étions partis voir mes cousins à Sotteville. Evelyne nous a emmenés visiter l'édifice phare de Rouen (juste derrière la Cathédrale) : je veux parler du Gros-Horloge situé dans la rue du même nom. La rue piétonnière permet d'admirer au passage de jolies maisons à colombages.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Le pavillon Renaissance, accolé à un beffroi, enjambe la rue et est surmonté d'une horloge astronomique datant du XIVème siècle.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    La voûte du Gros-Horloge est l'une des compositions les plus remarquables de la Renaissance française. Elle est divisée en trois parties d'égales proportions, consacrées à des scènes pastorales finement sculptées. Le décor sculpté alors décidé par les conseillers de la Ville est explicitement religieux. Il renvoie à l'agneau pascal, adopté pour sceau de la Commune.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Réalisée en pierre calcaire, la voûte était peinte de couleur vive ou dorée.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    La scène centrale représente grandeur nature le Bon Pasteur parmi ses brebis. Ce dernier incarne le Christ menant et protégeant ses ouailles. Par ce choix, l'arcade représente désormais la porte non plus défensive mais symbolique et protectrice de la ville.

    C'est sur le Christ que les traces de polychrome sont les mieux conservées. 

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    L'omniprésence du mouton fait également référence à l'activité textile de Rouen qui s'est largement développée grâce au travail et au commerce de la laine.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Au pied du beffroi, la fontaine d'Aréthuse (1743) représente une scène mythologique illustrant les amours du fleuve Alphée et de la nymphe Aréthuse, symbolisées par la figure d'un Cupidon qui vole au-dessus d'eux.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    La légende raconte qu'Aréthuse, suivante de la déesse Artémis, n'aimait pas la compagnie des hommes à laquelle elle préférait la vie libre en forêt car elle était passionnée de chasse.

    Un jour qu'elle se baignait dans les eaux du fleuve Alphée, ce dernier l'aperçut et la poursuivit après avoir pris la forme d'un chasseur. Aréthuse demanda alors secours à Artémis qui la changea d'abord en nuage puis en une source souterraine. Celle-ci jaillit à Ortygie, en Sicile : Alphée, nullement découragé..., passant sous la mer, alla mêler ses eaux à celles de la source.

    Oh, le coquin !

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Passant sous la voûte, on a vue sur les flèches de la Cathédrale...

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Depuis l'ancien atelier de l'horloger, on est à la hauteur de l'horloge.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Celle-ci indique à la fois l'heure (indiquée par un agneau fixé à la pointe d'une unique aiguille), les jours de la semaine (qui apparaissent en bas de l'horloge par un mécanisme de roue) et les phases de la lune.

    Chaque jour de la semaine est présenté par un dieu romain accompagné d'un ou deux signes du zodiaque. Dans l'atelier, des panonceaux montrent ces différents signes.

    Cliquez sur les images pour les agrandir.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Lundi : Diane (la lune) tenant un arc, est entourée de chasseurs.

    Signe du zodiaque : le Cancer

     Visite du Gros Horloge de Rouen

    Mardi : Mars, en armure, est entouré de guerriers.

    Signe du zodiaque : le Bélier et le Scorpion

    Visite du Gros Horloge de Rouen

     Mercredi : Mercure coiffé d'un chapeau ailé, est entouré d'artistes et de marchands.

    Signes du zodiaque : les Gémeaux et la Vierge

    Visite du Gros Horloge de Rouen

     Jeudi : Jupiter et son foudre sont entourés d'un cardinal, de docteurs et de moines.

    Signes du zodiaque : Les Poissons et le Sagittaire

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Vendredi : Vénus, nue, est entourée de musiciens et d'un couple d'amoureux.

    Signes du zodiaque : le Taureau et la Balance

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Samedi : Saturne dévorant un de ses enfants

    Signes du zodiaque : le Capricorne et le Verseau

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Dimanche : Apollon tenant l'arc et la harpe

    Signe du zodiaque : le Lion

    Visite du Gros Horloge de Rouen

     

    Voyons si vous avez retenu la leçon...

    Quel jour de la semaine était-on quand j'ai pris cette photo ?

    Attention : il est interdit de remonter l'article !!!

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    L'aiguille du cadran, munie d'un petit mouton

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    A l'intérieur du Musée, beaucoup de documentation

     Visite du Gros Horloge de Rouen

    Nous voici maintenant arrivés dans l'envers du décor, derrière le cadran.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

     Par les petites ouïes situées sur les deux côtés de l'horloge, on peut faire de jolies photos.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

     N'est-ce pas Evelyne ?

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Waooouuuh : avouez que Rouen est une ville pleine de charme !

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Sérieux tous les deux... Il y a de la lecture.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    A la fin du XIIème siècle, le sceau de la ville représente un léopard. La figure du mouton, adoptée au milieu du XIIIème siècle, est empruntée au clergé rouennais, qui dès le XIIème siècle, scellait ses actes d'un agneau auréolé. Après la référence religieuse, le mouton symbolise aussi le travail et le commerce de la laine, sur lesquels s'est fondée la prospérité de la ville.

    Aujourd'hui encore, le logo de la ville de Rouen figure un mouton stylisé : il est inspiré de l'ancien blason communal.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Au Moyen-Age, la rue du Gros-Horloge est un axe majeur.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Au XIIIème siècle, c'est dans la rue consacrée au commerce que les bourgeois décident d'installer l'administration municipale et construisent un beffroi portant le symbole de l'indépendance communale : les cloches de la ville de Rouen, la Cache-Ribaud et la Rouvel.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    C'est justement pour voir les cloches que nous montons maintenant cet élégant escalier en colimaçon.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    L'échelle des heures, presque au sommet

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Voici la Rouvel ou cloche d'argent (1 200 kg, 1,30 m de hauteur), destinée à sonner l'alarme et les incendies : elle est d'origine tout comme sa grande sœur, la Cache-Ribaud inphotographiable du fait de sa grande taille (1 900 kg, 1,25 m de hauteur), qui sonnait l'heure et le couvre-feu de 21 h.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Ouf : on est arrivés !

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Avouez que l'effort est largement récompensé, même par ce temps gris. Par contre, la table d'orientation qui fait le tour de la lanterne est très perturbante...

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    A gauche, l'Abbatiale de Saint-Ouen

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Le campanile comporte un toit de plomb à lanterne.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Le mécanisme d'origine de l'horloge date du XIVème siècle et est situé dans le beffroi, à distance de celle-ci...

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Un rendu amusant pour cette photo : la vitre a fait sur la Cathédrale un effet de flou très impressionniste !

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    A la descente, un dernier regard sur l'horloge

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    On voit bien ici le globe (figurant la lune), roulant dans une lucarne en forme d'oeil-de-boeuf.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    A ce niveau, une salle présente des panonceaux concernant la notion de "temps".

    Le temps, y dit-on, est un instrument de pouvoir : le temps urbain marque la vie des cités dont les cloches sonnent le couvre-feu, les horaires de travail, les alertes, ou encore les fêtes. Les horloges, plus que des instruments de mesure du temps, deviennent des instruments de contrôle sur les villes, essentiellement prospères et commerçantes. Une horloge monumentale, en plus d'être un ouvrage d'utilité publique, contribuait à renforcer le prestige d'une ville. Ce désir de doter les villes d'horloges a favorisé le développement de l'horlogerie dans ces pays, qui ont d'ailleurs conservé, pour la France, l'Angleterre et l'Italie, cette tradition horlogère les siècles suivants.

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    On y apprend que les beffrois ont été conçus pour concurrencer les flèches des cathédrales : suprématie du temporel sur le spirituel...

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Sur cette carte de l'Europe : les tours-horloges et les beffrois sont surtout situés dans le Nord de la France et en Belgique. N'oublions pas le carillon de Westminster tout de même !

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    On a tout de même monté tout ça... !

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Adieu le Gros-Horloge...

    Visite du Gros Horloge de Rouen

    Une superbe visite que je vous conseille si par hasard vous passez par Rouen...


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