• Arlette m'a fait un beau cadeau pour me changer les idées : elle possède une carte d'entrée au Louvre qui lui donne le droit d'emmener la personne de son choix pour la visite de n'importe quelle exposition.

    Ce samedi matin, nous sommes donc allées voir l'exposition du peintre français du XVIIIème siècle, Hubert Robert, et j'ai été enchantée par cette visite.

    Hubert Robert est né en 1733 et décédé en 1808 à Paris. Il est tout autant dessinateur que peintre et graveur. Mais il est bien plus que cela : il est aussi créateur de jardins et conservateur du Muséum central des arts, le futur Musée du Louvre.

    On peut d'ailleurs voir dans l'exposition toutes les facettes de ces talents : 140 œuvres (dessins, peintures, esquisses peintes, gravures, peintures monumentales, ensembles décoratifs et mobilier) sont présentés au public du 9 mars au 30 mai 2016.

    C'est Elisabeth Vigée-Lebrun, sa contemporaine, qui en a fait le portrait en 1788.

    Un très joli tableau, je trouve, plein d'expression.

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    On dit d'Hubert Robert que c'était un homme sociable, spirituel et en quête de perpétuelles recherches, un homme des Lumières en quelque sorte.

    A 20 ans il part pour Rome où il restera une dizaine d'années. C'est là qu'il rencontrera Le Piranèse (Giovanni Battista Piranesi) et Jean Baptiste Fragonard en compagnie duquel il étudiera la vie pittoresque du petit peuple. Il peint des vues des palais et des jardins abandonnés, sujets fort appréciés de ses contemporains.

    Tivoli, dans la province de Rome l'a aussi beaucoup inspiré : "Les cascatelles de Tivoli" (1762)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    "Personnages dans une baie à Saint-Pierre de Rome" - détail - 1764 (Musée de Valence)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    "La lingère" est directement inspirée de Fragonard (1761)

    J'adore ce tableau où le bambin arrose le chien à l'instar de la fontaine voisine sur laquelle le peintre a signé son oeuvre du nom de H. Roberti, à l’italienne ! tandis que la jeune femme étend un linge immaculé.

    (même si je trouve que les jambes de l'enfant ne sont pas très réussies...)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Peu après son retour de Rome, Hubert Robert participe au Salon de 1767 (qui se tient au Louvre tous les deux ans). Il y présente une oeuvre intitulée "Le port de Rome orné de différents monuments antiques et modernes" ou "Le port de Ripetta".

    C'est ce qu'on nomme un "caprice architectural" comme le peintre aimait à en inventer : il s'agit d'un condensé de tout ce qu'il a appris pendant son séjour à Rome.

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Cette autre oeuvre s'intitule "Caprice architectural avec un canal" - 1783 (Musée de l'Ermitage)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    En 1765, quand le peintre revient à Paris, la capitale est en pleine vogue de "l'anticomanie".

    Il peint ainsi "Les découvreurs d'antiques" dont voici un détail - 1765 (Musée de Valence)

    Cliquez sur l'image pour la voir en grand : ça en vaut la peine...

     

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Cette vogue réactive la fascination pour l’Antiquité classique et les vestiges qui en sont parvenus. Hubert Robert est souvent présenté comme "le peintre des ruines"...

    Voici "L'ancien portique de l'Empereur Marc-Aurèle" (Musée du Louvre)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    "L'obélisque brisé autour duquel dansent des jeunes filles" - 1798

    Superbe, ce bleu du ciel !

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Ce qui rend très intéressante la peinture d'Hubert Robert c'est aussi son "côté reportage" : le peintre vit à une époque troublée et en témoigne comme dans ce tableau où il peint la démolition de la Bastille.

    "La Bastille dans les premiers jours de sa démolition" - 1789 (Musée Carnavalet)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    ou encore dans celui-ci...

    "La violation des tombeaux des Rois dans la Basilique Saint-Denis" - 1793 (Musée Carnavalet)

     

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Quelle belle lumière...

     

    "Le ravitaillement des prisonniers à Saint-Lazare" - 1794 (Musée Carnavalet)

    Ce musée que j'ai visité il y a peu de temps avec ma cousine mérite vraiment un "bis".

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Dans le même sens, un tableau montrant les travaux de démolition des maisons sur le Pont au Change

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Hubert Robert, c'est aussi le peintre des décors : ses panneaux peints sont présents dans beaucoup d'hôtels particuliers parisiens, dans les châteaux ou dans les demeures royales.

     "Le Pont du Gard, qui servait autrefois d’aqueduc pour porter les eaux à Nîmes" - 1787

    Toujours ces petits personnages pour animer les vieilles pierres...

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Enfin, nous avons découvert que le peintre avait aussi conçu un service de porcelaine destiné à la Laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet !

    Bol-sein (Manufacture royale de Sèvres)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    et qu'il avait aussi dessiné du mobilier pour le célèbre ébéniste Georges Jacob...

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Enfin, Hubert Robert est lié de très près au Louvre :  l’artiste, qui y expose ses œuvres au Salon depuis 1767, bénéficie, à partir de 1779 et ceci jusqu’en 1806, d’un appartement sous la Grande Galerie et d’un atelier donnant sur la Cour carrée.

    Au cours des années 1780, il est membre de la commission chargée de procéder à l’aménagement de la Grande Galerie en galerie de peintures au sein du prochain musée.

    "Projet pour la transformation de la Grande Galerie" - 1796

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Un clin d'oeil du peintre : la même galerie quelques siècles plus tard...

    "Vue imaginaire de la Grande Galerie" - 1796

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Quelle belle exposition !

    Elle dure jusqu'au 30 mai 2016...


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  • Ce dimanche matin, nous avons fait une visite guidée avec l'Office de Tourisme des Hauts de Seine : des visites toujours très intéressantes mais que nous ne faisons que rarement, le département étant au nord de la capitale et donc peu facile d'accès pour nous.

    Il s'agissait de visiter le Mémorial de la Shoah ouvert à Drancy en 2012 en complément de celui de Paris ouvert en 2005.

    Notre guide nous montre ici la maquette des bâtiments construits à des fins de logement social au début des années 1930 et utilisés entre 1941 et 1944 pour interner les juifs arrêtés à Paris par les autorités de Vichy en complicité avec l'Allemagne d'Hitler : un camp de transit avant la déportation...

    Conçu comme une "cité jardin" moderne et innovante, le projet est confié à deux architectes du mouvement moderne : Eugène Beaudouin et Marcel Lods. La cité de la Muette répond alors à des normes d'hygiène et de confort inhabituelles pour l'époque et est l'occasion pour les deux architectes de mettre en oeuvre des méthodes de fabrication industrielles standardisées innovantes, ce qui lui vaut une renommée internationale.

    Toutefois, le chantier de la Muette est contrarié par la crise économique qui survient au milieu des années 1930. Il reste donc inachevé pendant que les logements déjà construits sont mis à la location. Mais mal aimés et loués relativement chers dans le contexte de crise, les premiers "gratte-ciels" de la région parisienne trouvent peu de locataires. Ainsi Henri Sellier décide-t-il de louer les tours et les peignes à la 22ème légion de gardes mobiles de la gendarmerie, pendant que le bâtiment en U reste vide.

    Notre guide nous conduit ensuite jusqu'au monument des déportés, une oeuvre de Shelomo Selinger, revenu d'Auschwitz, et qui a consacré sa vie à perpétuer la mémoire des juifs internés dans ce camp.

    En août  1941, la politique allemande de représailles des "menées judéo-bolchéviques" entraîne l'arrestation de nombreux juifs de l'est parisien. Le bâtiment en U leur est exclusivement réservé : le camp des Juifs est créé.

    Les trois blocs, posés sur la butte pavée, forment la lettre hébraïque shin ש traditionnellement gravée sur la mezouza apposée sur la porte des maisons juives. la mezouza est un petit objet, une sorte de petite boîte, renfermant le parchemin sur lequel sont inscrites les paroles de la Torah.

    Le bloc central est composé de 10 personnages, ce nombre étant nécessaire pour la prière collective (minyan) lors des cérémonies importantes comme la circoncision, le mariage ou le deuil.

    Les deux blocs latéraux symbolisent les portails de la mort, le camp de Drancy étant considéré comme "l'antichambre de la mort".

    Sur celui de gauche qui fait référence au camp de Drancy on peut lire l'inscription suivante :

    "Le 20 août 1941 5000 juifs furent arrêtés à Paris et rassemblés en ce lieu inaugurant le camp de Drancy, antichambre de la mort. Près de 100000 juifs, hommes, femmes, enfants, vieillards, y furent internés avant leur déportation pour la plupart à Auschwitz. 1518 seulement sont revenus et 256 furent fusillés comme otages."

    Sur le bloc de droite, on peut lire :

    "Ce monument témoigne des martyrs juifs de France, victimes de la barbarie nazie. Passant, recueille-toi et n'oublie pas."

    A l'arrière du monument des rails et un wagon rappellent l'histoire : les hommes arrêtés étaient par la suite déportés à Auschwitz par ces trains de la mort...

    L'Etat français collaborait à cette déportation puisqu'il mettait à la disposition des nazis les wagons de la SNCF comme le montre cette photo. Ces wagons, qui d'habitude servaient au transport des troupes ou des animaux (ils étaient prévus pour 40 hommes ou 8 chevaux), ont alors transporté jusqu'à 100 hommes, femmes ou enfants sur une distance de 1500 kms vers la Silésie alors annexée par l'Allemagne du Reich. Il faut ajouter à cela qu'ils ne recevaient ni eau ni nourriture et que, en dehors d'un seau, il n'y avait aucune installation sanitaire...

    Notre guide nous rappelle que souvent on dit que les juifs se sont laissés faire... Cette plaque apposée à l'emplacement d'un tunnel creusé par 70 détenus du camp à la faveur de l'achèvement des travaux de la Cité de la Muette (on leur avait alors distribué des outils) prouve bien le contraire.

    Ce tunnel fût malheureusement découvert par les nazis peu de temps avant qu'il ne soit terminé...

    Retour au chaud... pour la visite du musée : depuis le 3ème étage on a une bonne vue d'ensemble sur la Cité de la Muette.

    Drancy

    J'ai souligné en rouge la position d'Auschwitz : plusieurs jours de voyage depuis Drancy...

    Drancy

     Maquette de la Cité de la Muette : La Cité était constituée de 5 blocs. Les toilettes se situaient à l'entrée du camp, en dehors des bâtiments et à l'autre extrémité se tenait la baraque de la fouille ainsi que la prison.

    Drancy

    Reproductions des peintures de Jane Lévy, internée à Drancy, sur la vie quotidienne du camp.

    Drancy 

    Léon (Leiba) Grunman exerce la profession de tailleur et écoule ses réalisations sur les marchés. Né en Pologne le 28 mars 1895, il s'installe en France et obtient sa naturalisation. Il vit dans le 11ème arrondissement de Paris avec son épouse, Thérèse, et ses deux filles, Fanny et Rachel. Interné au camp de Drancy le 21 août 1941, il est déporté au camp d'Auschwitz par le convoi 3, le 22 juin 1942 et n'en revient pas. Sur le sac de linge lui appartenant, figurent son adresse au camp de Drancy et son numéro de matricule. Le quart en aluminium martelé porte les inscriptions "1941, Souviens toi de Drancy" et le nom de Léon Grunman.

    Drancy

    Le retour d'Auschwitz à l'Hôtel Lutétia à Paris : à la Libération, l'hôtel accueille les déportés à leur retour des camps de concentration nazis.

    Drancy

    Ceci n'est qu'un aperçu de toute la documentation que l'on peut voir au musée.

    Une visite intéressante mais un peu frisquette !


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  • A l'occasion de la première présentation en Europe des "Shadows", le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris présente actuellement une exposition Andy Warhol (1928- 1987) intitulée "Warhol Unlimited".

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    Des citations du peintre émaillent le parcours de cette exposition.

    "Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, vous n'avez qu'à regarder la surface de mes peintures, de mes films, de moi. Me voilà. Il n'y a rien derrière."

    L'exposition Warhol unlimited au MAM

    La deuxième citation concerne la pièce intitulée ETOILES FILANTES.

    "J'ai fait ça parce que généralement les gens ne vont au cinéma que pour voir la star... alors voilà l'opportunité de ne regarder que la star pendant aussi longtemps que vous voulez, peu importe ce qu'elle fait, et de la dévorer à loisir".

    Il s'agit d'une pièce sombre où sont projetés des films montrant des portraits de célébrités filmées pendant environ 4 minutes de façon statique.

    Ici, il s'agit du portrait de Bob Dylan.

    J'ai trouvé cette vidéo sur le net car les photos étaient interdites. Une autre star filmée par Andy Warhol était tellement statique qu'elle avait des larmes qui coulaient sur ses joues...

     Suit une salle intitulée COURT-CIRCUIT couverte de papier-peint "vaches" présentant différentes versions de la chaise électrique faisant partie d'une série de tableaux sur "morts et désastres".

    Un rien provocateur Andy quand il dit : "elles sont disponibles dans toutes ces différentes couleurs... bleu, vert, rouge - etc. C'est comme une opération de promotion, on en fait juste autant qu'on peut."

    "O'Brien : Est-ce que vous croyez à la peine de mort ?
    Warhol : Pour l'amour de l'art, bien sûr".

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

     Ensuite vient l'espace où sont exposés, tels que dans un entrepôt, les fameux cartons d'emballage estampillés des logos des grandes marques d'alimentation telles que Brillo ou Kellog's.

    "Je ne crois pas que l'art devrait être réservé à une élite, je pense qu'il devrait être destiné à la masse des américains et généralement ils acceptent l'art, de toute façon."

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    Jackie Kennedy inaugure, dans les années soixante, le modèle de la "première dame" médiatique. La prolifération de photographies de Jackie qui inondent la presse suivant l'assassinat de Kennedy le 22 novembre 1963, ont l'avantage de rassembler les éléments qui sont, à cette époque, au coeur de l'art de Warhol : le glamour, la mort et la répétition. Recadrant le visage radieux ou affligé de Jackie sur fonds bleu, or ou blanc, la série exploite pleinement les aléas de l'impression sérigraphique.

    "Aux Etats-Unis, c'est vraiment formidable, on a la manie de faire des héros de n'importe qui et pour n'importe quoi ; quoi que vous fassiez, ou même rien."

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

     Avec la série des "Fleurs" (1964-1965) Andy Warhol annonce prendre sa "retraite" d'artiste pour se consacrer au cinéma.

    "(...) maintenant, ça va être des fleurs - elles sont à la mode cette année. Elles font penser à un store bon marché."

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    La salle suivante s'intitule : MAONOTONIE.

    "Ils sont vraiment cinglés. Ils ne croient pas en la créativité. Leur seule image c'est celle de Mao Tsé-Toung. C'est formidable. On dirait une sérigraphie." dit-il dans une interview.

    Ne dirait-on pas un papier peint... ?

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    DU VENT : les Silver Clouds

    "Je pensais vraiment, vraiment en avoir terminé, alors pour marquer la fin de ma carrière j'ai fait des coussins argentés que  l'on pouvait gonfler et laisser s'envoler. (...) Mais en fin de compte, les Coussins argentés cosmiques ne se sont pas évaporés, et ma carrière non plus."

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

     Dans une petite salle obscure intitulée EMPIRE, un film de huit heures est diffusé au public : son sujet est un plan fixe sur un sujet immobile : le sommet de l'Empire State Building.

    Le temps qui passe...

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    Pour terminer, une immense salle présente son chef-d'oeuvre, Shadows, qui est le fruit d'une commande. Gigantesque fragment sans début ni fin (semblable en cela à Empire) Shadows se découvre par bribes ou se parcourt distraitement mais le nombre même (102 peintures juxtaposées) prive le spectateur d'en faire la synthèse.

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    J'ai visité l'expo avec mes amies, Annie et Marie-France.

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    On a toujours l'impression qu'on sait déjà tout de Andy Warhol tellement ses peintures ont été galvaudées. Cette expo m'a permis d'entrevoir sa vraie personnalité : un artiste restant simple et qui ne se prend pas au sérieux, tournant souvent son art en dérision, même si ses oeuvres ont atteint des prix exorbitants.

    Je suis allée voir l'expo en utilisant ma carte Paris-Musées qui permet de voir les expositions des musées de la Ville de Paris gratuitement autant de fois que voulu et... sans faire la queue, un plus non négligeable !

    L'exposition dure jusqu'au 7 février 2016.


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  • Arras pour cette fin de semaine, nous avons vu une superbe exposition qui se tient au Musée des Beaux Arts. Elle s'intitule "Arras vous fait la cour" et présente, dans le cadre d'un partenariat de 10 ans entre l’Établissement public du château de Versailles, le Conseil régional Nord-Pas de Calais et la Ville d’Arras, 100 chef-d’œuvres du Château de Versailles.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Le bâtiment du Musée est élégant.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Pas un chat dans les couloirs... pourtant fort beaux

    Le parcours de l'exposition se divise en six parties.

    Première partie : De marbre, de bronze, d'or et d'argent

    La première oeuvre présentée est la grille de la Salle des Hocquetons.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    In situ à Versailles

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Buste d'empereur romain Elagabale

    Ce buste orne le salon de la Paix à l'extrémité de la Galerie des Glaces où il est signalé dès 1707. La tête est un magnifique bronze italien du XVIème siècle et a été complétée en 1685 par un buste en marbre vert de François Girardon ainsi que par un ensemble d'ornements en bronze doré.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Buste de Louis XIV par Jean Varin (1665)

    Il a été installé en 1676 au centre du grand escalier monumental du château encore appelé l'escalier des Ambassadeurs. Jean Varin était surtout un graveur de monnaie.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    In situ jusqu'en 1752 où l'escalier fût supprimé par Louis XV.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Visite de Louis XIV à la Manufacture des Gobelins (1667)

    Cette tapisserie fait partie de la suite des 14 tapisseries de l'Histoire du Roy : son tissage nécessita un temps moyen de six ans. La visite du Roi aux Gobelins est le grand morceau de la série.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Bénitier-reliquaire de la Reine Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, offert en 1674 par Fabrizio Spada, nonce du pape Clément X. La Reine, très croyante, trouvait dans la foi un secours pour faire face aux infidélités du Roi.

    La miniature représente une Annonciation, peinte par Ciro Ferri d’après un tableau de Pierre de Cortone, conservé dans l’église Saint-François à Cortone en Italie. L’ange Gabriel est agenouillé devant la Vierge Marie pour lui annoncer qu’elle enfantera le Christ. Une relique du manteau de la Vierge est d’ailleurs conservée dans la partie supérieure de l’objet, au milieu d’une couronne de fleurs tenue par deux Amours. Dans la partie inférieure, une cuve avec deux petits angelots est destinée à

    accueillir l’eau bénite. L’objet est exceptionnel par la qualité de sa conception et de son exécution, et la reine Marie-Thérèse y était particulièrement attachée en raison de la valeur de la relique.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Deuxième partie : Boiseries et marqueteries

    En pénétrant dans la deuxième salle de l’exposition, le visiteur découvrira les appartements privés des princes, ornés de boiseries sculptées. Peintures, mobilier et objets d’art lui feront ressentir la vie à la cour, dans ces espaces intimes.

    Louis XV enfant

    Il s'agit d'un talbeau d'Augustin Oudart Justina, peintre membre de l'académie parisienne de Saint-Luc.

    L’avènement d’un nouveau souverain donnait toujours lieu à de nombreuses commandes de portraits pour la famille royale, les institutions, les cadeaux aux cours européennes, les envois aux représentants diplomatiques de la France à l’étranger, etc...

    A l'âge de 6 à 7 ans et roi depuis plus d'un an, Louis XV porte, sur son habit cousu de pierres précieuses, le grand cordon bleu de l'ordre du Saint-Esprit, le principal des ordres royaux.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     

    La famille du Duc de Penthièvre (fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan) en 1768 ou "La tasse de chocolat" par Jean-Baptiste Charpentier

    La scène se situe dans un salon de style Louis XV, la famille est dépeinte avec grâce et naturel, s’adonnant à la dégustation du chocolat, popularisé en France par Marie-Thérèse, épouse de Louis XIV, et qui devint au XVIIIe siècle une véritable mode.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     

    Bureau plat du Dauphin, fils de Louis XV (Bernard Van Riesen Burgh - 1745)

     

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Grand panneau de boiserie Louis XVI au profil de Calliope, Muse de l'Eloquence et de la Poésie héroïque (Bernard Van Riesen Burgh - 1745)

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     

    Troisième partie est : Eaux et fontaines

    Après avoir parcouru les « dedans » de la résidence, le visiteur découvrira les « dehors » : jardins, parcs et bosquets, ornés de somptueux jeux d’eau.

     Couloir "Eaux et fontaines"

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     

    Latone et ses enfants, Diane et Apollon, implorant Jupiter d'exercer sa colère sur les paysans de Lycie.

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Quatrième partie : Parc et bosquets

     Le labyrinthe des jardins de Versailles est récréé ici...

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     Le singe et ses petits

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     Coq de la deuxième fontaine du labyrinthe

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     Renard de la troisième fontaine du labyrinthe

     L'exposition "Arras vous fait la cour"

     Apollon servi par les nymphes (François Girardon et Thomas Regnaudin, 1666-1674)

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     

    Chevaux du soleil s'abreuvant (Gilles Guérin, 1666-1674)

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     

    Cinquième partie : Fleurs de Trianon

    Au-delà du château et de ses jardins, Louis XIV décide d’aménager au nord-ouest, le domaine de Trianon.

    Cette atmosphère florale et champêtre de Trianon sera évoquée au travers des plus beaux portraits de Madame de Pompadour ou de la Reine Marie- Antoinette, des services en porcelaines réalisés pour le Petit Trianon, et du mobilier précieux comme le célèbre mobilier « aux épis », un ensemble commandé pour la chambre de Marie-Antoinette au Petit Trianon et dont le décor champêtre rappelle les jardins environnants.

     La Marquise de Pompadour en Belle Jardinière

     L'exposition "Arras vous fait la cour"

     Vase couvert d'or et garni de fleurs et plantes

     L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Marie-Antoinette par Madame Vigée Le Brun

     L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Madame Du Barry par Drouais

     L'exposition "Arras vous fait la cour"

     

    Sixième partie : Fêtes et feux

    Dans cette ultime salle de l’exposition les visiteurs pourront admirer les gravures et tableaux relatant les épisodes les plus marquants de ces événements, du règne de Louis XIV à celui de Louis XVI, des fêtes légendaires et inoubliables, racontées, gravées, diffusées, et dont la démesure étonne encore aujourd’hui.

     

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

    Le bal paré donné à Versailles à l’occasion du mariage du dauphin Louis de France avec l’infante d’Espagne le 24 février 1745 (Charles-Nicolas Cochin le Jeune, estampe)

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     Illumination du pavillon du Belvédère et du Rocher dans le jardin du Petit Trianon, en 1781 (Claude-Louis Châtelet, 1781, huile sur toile)

    L'exposition "Arras vous fait la cour"

     Un grand film vient clôturer l’exposition, rendant hommage à l’excellence du savoir-faire français : restaurateurs, serruriers, horlogers, accordeurs d’orgue et de clavecins, ébénistes, tapissiers, fontainiers, sculpteurs, jardiniers, ferronniers, doreurs, artificiers… tous perpétuent ces savoirs-faire et interviennent jour après jour sur les décors de la résidence royale et sur ses chefs-d’œuvre.

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    Bon : vous vous en serez doutés... J'ai un peu fait du "copier-coller" pour une fois !

    L'exposition dure jusqu'au 20 mars 2016.

    Si vous ne connaissez par Arras, c'est peut-être l'occasion d'aller découvrir cette jolie ville dont le Beffroi a été élu "Monument préféré des français" en 2015.

    Et puis, à 30 kilomètres d'Arras, il y a Lens et son nouveau Louvre !


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  • J'ai adoré visiter l'exposition qui se tient en ce moment au Musée Marmottan : il s'agit de la collection de peinture du couple Hahnloser-Bühler, Arthur et Hedy.

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Le couple suisse a réuni entre 1905 et 1936 les œuvres des peintres de l'époque (les nabis et les fauves) avec lesquels ils se sont liés d'amitié, les recevant régulièrement dans leur résidence à Winthertur près de Zurich, la Villa Flora. La maison devient un lieu d'échanges et de création.

    La famille vers 1902-1903

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    75 chefs-d'oeuvre sont exposés dans le Musée : tous tapissaient les murs de la Villa Flora.

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

     

    Dès 1908, les Hahnloser entretiennent une riche correspondance avec Félix Vallotton et Henri Manguin. Grâce à ces derniers, ils font la connaissance en particulier de Pierre BonnardHenri MatisseOdilon RedonGeorges RouaultAristide Maillol ou encore Edouard Vuillard, qui deviennent leurs amis et dont ils achètent de nombreuses œuvres. Ils investissent également dans l'achat d'œuvres des grands peintres: Vincent van GoghPaul GauguinPaul Cézanne ou Auguste Renoir. La collection, acquise directement chez les peintres, contribua beaucoup à faire connaître le postimpressionnisme.

    L'un des premiers tableaux exposés à Marmottan est de Giovanni Giacometti (le père d'alberto) : son titre "Maisons ensoleillées à Stampa" (1912).

    Il s'agit du village suisse où s'est installé le peintre. De belles couleurs, non ?

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Voici la première oeuvre d'un autre peintre suisse, Ferdinand Hodler, achetée par les Hahnloser : elle se nomme "Le cerisier" et a été peinte en 1906.

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Du même peintre, le massif de la Jungfrau vu de Murren que j'aime beaucoup.

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Mon chouchou, c'est Félix Valloton.

    Ici, Hedy et Arthur Hahnloser, respectivement en 1908 et 1909. 

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan 

    L'estérel et la baie de Cannes (1925) 

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan 

    Le chapeau violet (1907)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan 

    Le chef-d'oeuvre de Valloton : La blanche et la noire (1913)

    Il n'est pas sans rappeler l'Olympia de Manet... Le couple Hahnloser l'acquiert courageusement et l'accroche dans la bibliothèque de la Villa Flora.

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan 

    C'est en 1915 que le couple Hahnloser acquiert à la Galerie Bernheim-Jeune à Lausanne ce tableau de Pierre Bonnard, intégrant ainsi à leur collection une oeuvre majeure du peintre.

    Effet de glace (1909)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Cet autre tableau de Bonnard est intéressant de par la présence à la table du goûter (servi par Marthe, la compagne du peintre, en robe rouge) de la maîtresse du peintre : c'est vrai que son chapeau bleu attire tout de suite le regard.

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Un autre habitué de la Villa Flora : Edouard Vuillard

    Roses rouges et étoffes sur une table (1900-1901)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Ne dirait-on pas un Turner... ?

    Il s'agit en fait d'un tableau d'Odilon Redon, le bateau rouge. Ce sont toujours leurs amis peintres qui attirèrent l'attention du couple sur celui-ci.

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Toujours d'Odilon Redon : les anémones (1912)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Les précurseurs

    Paul Cézanne : plaine provençale (1883-1885)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Vincent Van Gogh : le semeur

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Edouard Manet : Amazone (1883)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Pierre Auguste Renoir : Bouquet (1918)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan  

    Le groupe des fauves et les Hahnloser

    Henri Matisse : Cahier noir (1918)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan 

    Un peintre que je découvre avec beaucoup d'intérêt : Henri Manguin

    La Flora, Winthertur (1912)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Du même auteur : La sieste ou Rocking-chair

    Sublime non ?

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    Albert Marquet : Le port de Saint-Tropez (1912)

    Exposition Villa Flora au Musée Marmottan

    A la mort d'Arthur Hahnloser en mai 1936, la collection s'arrête... Son épouse, elle, lui survivra jusqu'en mai 1952.

    L'exposition dure jusqu'au 7 février 2016 : une occasion d'y aller peut-être ?


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