-
Par Tolbiac204 le 27 Janvier 2019 à 23:00
C'est la deuxième fois que nous allons à Lens mais je n'avais pas relaté notre précédent passage qui date d'il y a trois ans, à un retour de Bruxelles.
Comme on dit "L'occasion fait le larron !"
C'est cette fois à l'occasion de notre voyage à Arras pour les 95 ans de ma cousine Aimée que j'ai eu l'idée de retourner visiter Le Louvre de Lens qui n'est qu'à quelques vingt kilomètres au nord d'Arras.
Nous y avons retrouvé notre petit "studio" (le Louvre Lens 2) trouvé sur Booking.com et que je recommande. C'est pratique quand on n'est pas sûr de son horaire d'arrivée : on prend les clés dans une boîte aux lettres sécurisée par un code et on les remet au même endroit le lendemain matin. Il y a tout sur place, même un coin cuisine.
Dès dix heures le lendemain matin nous étions sur place, avec le même temps que la dernière fois, c'est à dire très brouillasseux... Pas grave, on n'avait pas l'intention de visiter la ville, déjà vue la dernière fois.
Le Louvre de Lens, c'est un bâtiment moderne, sans grand cachet à mon sens (mon avis n'engage que moi...), avec un rez-de-chaussée unique, les réserves étant au sous-sol. Je n'ai pas pris de photo : voici celle trouvée sur le site qui est plus avantageuse que la réalité.
Les oeuvres sont présentées par région d'origine et par ordre chronologique.
Le slogan du Musée est d'ailleurs "5000 ans d'Histoire d'un seul regard" : dans un espace ouvert de 3000 m², la Galerie du temps expose plus de 200 chefs d’œuvre prêtés par la maison mère. Mais la Galerie du temps n’est pas figée : chaque année, à l’occasion de l’anniversaire du Louvre-Lens, le parcours se trouve revisité à la faveur d’un renouvellement partiel de la collection (une quarantaine d’œuvres chaque année).
On peut donc sans problème la visiter plusieurs fois, d'autant plus qu'entre temps, on oublie...
Je me suis aidée d'un petit guide acheté à l'accueil pour sélectionner certaines des oeuvres du Musée et j'en ai choisi d'autres par goût personnel.
◄►◄►◄►◄►◄►
On commence naturellement la visite par l'Antiquité.
Idole féminine nue aux bras croisés : divinité ? - Syros (île des Cyclades) - Grèce - vers 2700-2300 avant J.-C. Marbre
Par leur position géographique centrale entre l'Anatolie et la Grèce continentale, les îles des Cyclades voient l'émergence aux 4ème et 3ème millénaires d'une civilisation singulière, qui produit notamment une sculpture de marbre, la toute première du monde grec. Cette oeuvre s'apparente bien aux représentations préhistoriques de la déesse-mère en train d'accoucher. La simplification graphique (tête en forme de lyre, angle dessiné par les épaules servant de repère pour d'autres parties de l'anatomie) est toute relative : sur d'autres exemplaires conservés, des oreilles sculptées à l'arrière de la tête et peu visibles de face, et des traces de peinture pour les yeux et la bouche indiquent que ces oeuvres n'étaient pas dépourvues de décor.
Quelle modernité !
Vase en forme de tronc de cône à forme évasée - Iran du Sud-Est - vers 2600-2200 avant J.-C.
Le maître des animaux, représenté à trois reprises, maîtrise des couples de serpents à tête de lion, personnifiant les forces de la nature, selon une iconographie qui apparaît dès le 4ème millénaire avant J.-C.
Femme nue tenant un enfant : déesse de la fécondité (?) - Tyr - Liban actuel - vers 1400-1200 avant J.-C. (Terre cuite)
Porteuse d'offrandes - Fouilles du cimetière d'Assiout (Egypte) - vers 1950 avant J.-C.
Bois peint (Hauteur - 49,7 cm)Haut-relief du socle d'un obélisque du temple de Louxor - Egypte - vers 1279-1213 avant J.-C.
Les babouins se dressent et lèvent leurs pattes au lever du soleil. Cette attitude était interprétée par les Egyptiens comme un geste de vénération. L'obélisque qui les surmontait matérialisait un rayon solaire.
L'Egypte connut au deuxième millénaire son extension maximale par des conquêtes territoriales qui repoussent les frontières du pays au sud vers la Nubie et à l'est jusqu'à la Syrie. Cette période est également celle des grandes constructions : temple de Deir-el-Bahari sur la rive gauche thébaine., tombes monumentales de la Vallée des Rois, temples d'Assouan et d'Abou Simbel et agrandissement sans fin du temple d'Amon à Karnak qui par ses dimensions est le plus grand complexe culturel du monde méditerranéen.
Déesse armée d'une hache, d'un poignard, d'une épée et coiffée d'une tiare à cornes - Mésopotamie (Syrie actuelle) - vers 1500-1250 avant J.-C.
Cette figurine représente une déesse juvénile dont l'attitude et l'armement évoquent les divinités masculines des régions orientales comme Baal, dieu du ciel. Elle pourrait figurer Annat, déesse protectrice et soeur de ce dernier.
Statue-récipient en forme de femme - Kaluraz, Iran actuel - Vers 900-600 avant J.-C.
Hauteur 46 cm (Terre cuite)L'accentuation des hanches, du cou et de la tête ainsi que la disposition des mains sont caractéristiques de vases de Kaluraz. Ces derniers pourraient avoir un rôle protecteur ; après avoir été utilisés lors de libations (offrandes de liquide), ils étaient disposés dans les sépultures.
Sarcophage de la dame Tanetmit : enveloppe de momie, cercueils intérieurs et extérieurs
Thébes (?) Egypte - 945-715 avant J.-C.C'est l'époque de la "démocratisation" de la pratique de la momification qui s'étend à de nombreux particuliers.
La déesse Bastet sous sa forme de chatte - Egypte - vers 650-350 avant J.-C. (Bronze, yeux en cristal de roche) - hauteur 19,4 cm
Le chat est considéré comme l'animal sacré de Bastet, déesse égyptienne bienveillante, protectrice de l'humanité, de la joie et de l'accouchement. Son culte s'est développé surtout à partir du 10ème siècle av. J.-C. et fait l'objet d'une ferveur particulière à la Basse Epoque. Il s'accompagne d'une grande production d'ex-voto dédiés à la déesse sous forme de figurines de chats et de chattes en "bronze noir", un alliage à base de cuivre, d'or et d'argent. Ces figurines montrent l'animal assis sur son arrière-train, la queue rabattue contre ses pattes, dans la posture typique des félins.
Troupe de serviteurs funéraires (ouchebtis) au nom de Neferibreheb - Egypte - Memphis ?
vers 500 avant J.-C.Placés dans la tombe, ces serviteurs nombreux - un par jour - remplacent le défunt pour les travaux des champs dans le monde des morts. Ils le représentent le plus souvent dans son linceul comme Osiris.
Fragment du décor de la salle du trône (apadana) du palais du Roi Darius Ier : sphinx ailés coiffés de tiares à trois rangs de cornes - Suze (Iran actuel) - vers 510 avant J.-C. (Briques siliceuses à glaçure)
L'empire perse atteint son apogée sous le règne de Darius Ier. Les perses créèrent une culture raffinée mêlée d'emprunts à l'Egypte, la Grèce, l'Assyrie ou la Babylonie. Le décor du Palais du Roi Darius, dont provient ce fragment, illustre de tels emprunts.
Jeune homme nu (couros) : statue provenant du sanctuaire d'Asclépios, dieu de la médecine.
Paros (île des Cyclades), Grèce - vers 540 avant J.-C. (Marbre)La nudité évoque l'idéal athlétique. Le sport pratiqué nu en Grèce ancienne explique la prédilection pour ces statues masculines offertes dans les sanctuaires ou placées sur les tombes.
Urne cinéraire à tête féminine et aux bras articulés - Chiusi, Etrurie (Italie actuelle)
vers 550-500 avant J.-C. (Terre cuite)La forme de ce vase destiné à recevoir les cendres du mort évoque le corps du défunt détruit par l'incinération. Il a été produit en Etrurie, la plus importante civilisation avant Rome.
Hermaphrodite, fils d'Hermès et d'Aphrodite devenu un être double après son union avec la nymphe Salmacis - D'après Polyclès, actif à Alexandrie (Egypte) vers 175 avant J.-C. (Marbre)
Jusqu'ici, rien d'extraordinaire, non ?
Ah voilà !
Jolie tête...
Relief représentant Mithra, dieu iranien du soleil, sacrifiant le taureau - Capitole, Rome, Italie
100-200 après J.-C. (Marbre)Venu d'Iran, le culte du dieu du soleil Mithra se développe dans tout l'empire romain. Hiérarchisé en sept étapes d'initiation, ce culte à mystères comptait plusieurs rites dont le sacrifice d'un taureau. Le culte de Mithra prit fin à la fin du 4ème siècle sous l'empereur Théodose quand celui-ci entreprit d'éradiquer toutes les religions autres que le christianisme.
Mithra est toujours traditionnellement coiffé du bonnet phrygien.
◄►◄►◄►◄►◄►
Voici maintenant des oeuvres du Moyen-Age.
Chapiteau provenant du cloître détruit de la cathédrale Notre-Dame-des-Doms - Avignon, France actuelle Vers 1170 (Marbre)
Dès la fin de l'Empire romain(476) au premier art gothique (1150), l'Eglise reste le conservatoire de la culture écrite et artistique et en devient le principal commanditaire. L'Europe occidentale se couvre d'églises et de monastères, berceaux de l'art roman (950-1200).
Récipient destiné au lavage des mains en forme de griffon ailé - Nuremberg, Allemagne actuelle
Vers 1400 (Cuivre)Produits essentiellement dans le nord de l'Europe, les aquamaniles sont utilisés pour le lavage des mains, dans un but profane ou liturgique, et adoptent souvent la forme d'êtres hybrides ou monstrueux.
Reliquaire (châsse) en forme d'église : Christ en majesté et Crucifixion - Limoges, France - vers 1185-1200 (Email champlevé sur cuivre doré)
Ces coffrets précieux renferment les restes matériels ayant appartenu à un saint. Sanctifiés à son contact, ces fragments de corps et objets ont un caractère sacré auquel les fidèles rendent un culte.
Elément de bâton pastoral (crosseron) à tête de gazelle - Sicile - vers 1150-1200
Ivoire d'éléphant, traces de couleurLa gazelle dérive des ivoires islamiques qui ont influencé les artistes de l'Italie méridionale et de la Sicile, au carrefour des routes commerciales de la Méditerranée.
Tryptique : scènes de la vie de la Vierge - Paris, France - Vers 1315-1335 (Ivoire d'éléphant, traces de dorure et de peinture polychrome)
Cet objet, en trois panneaux, est décoré de cinq scènes de la vie de la Vierge. Transportable - les deux volets latéraux se repliant - il est utilisé pour la dévotion privée. La lecture des scènes s'effectue de bas en haut : on observe ainsi l'Annonciation, l'Adoration des Mages, la Nativité,
et au centre la Dormition de la Vierge, c'est à dire la scène de sa mort.
Vierge à l'Enfant provenant d'une léproserie - Nevers, Duché de Bourgogne (France)
Vers 1350-1375 (Pierre calcaire polychrome)Cette oeuvre, évoque pour la <Bourgogne de la seconde moitié du 14ème siècle la sensibilité exacerbée par la crise de la Peste noir qui, à partir de 1348, provoqua des ravages dans toute l'Europe. La Vierge et l'Enfant sont insérés dans une architecture gothique dont le décor peint a été remarquablement conservé.
◄►◄►◄►◄►◄►
La visite se continue par les temps modernes...
Réception d'une délégation vénitienne à Damas - Venise, Italie - 1511 (Huile sur toile)
J'ai adoré ce petit détail avec le singe en laisse...
La Vierge et l'Enfant entourés de cinq anges - Alessandro di Mariano Filipepi dit Botticelli
Florence, Italie - Vers 1445 (Tempera sur bois)La Vierge et l'Enfant entourés d'anges musiciens - Actif à Bruxelles, Belgique - Vers 1500
(Huile sur bois)Les anges jouent un air composé par Walter Frye, actif vers 1470 à la cour de Bourgogne et dont la partition est visible sur la gauche. Le Christ et la Vierge sont mis en valeur devant une tenture ornée de brocarts, dont le traitement donne son nom de convention à l'artiste ayant peint le panneau.
Si je devais donner le Prix d'Excellence, ce serait à ce tableau dont voici un détail.
Relief provenant de l'église Saint-Eustache à Paris - La Mise au tombeau du Christ - Paris, France
Vers 1540-1560 (Marbre)Le Roi Ixion trompé par Junon qu'il voulait séduire - Pierre-Paul Rubens - Vers 1615
(Huile sur toile)Je ne suis pas fana de Rubens mais c'est pour le souvenir : il s'agit d'une oeuvre de jeunesse peinte après la fin du séjour italien de Rubens.
Plateau de table à décor floral - Florence, Italie - 1668 (Mosaïque de marbre et pierres dures)
Au cours de la Renaissance, les arts décoratifs ont eux aussi bénéficié du renouveau des théories esthétiques et, durant les 16ème et 17ème siècles, ils atteignent un apogée inégalé. La céramique, la taille des pierres dures, les arts du meuble ou du métal connaissent un engouement sans précédent, surtout auprès des gouvernants. Un art de cour se développe alors en Europe, ces objets précieux constituant une preuve de puissance politique et devenant souvent une monnaie d'échange ou des cadeaux diplomatiques. Ils intègrent bien sûr les cabinets de curiosités princiers, ces rassemblements d’œuvres et d'objets, ayant en commun leur rareté ou leur beauté, que les monarques aiment posséder afin de prouver leur raffinement et leur opulence.
Joli, non ?
Panneau de revêtement mural : hommes au bord d'un ruisseau - Iran - Vers 1700-1800
(Céramique à décor de lignes noires et de glaçures colorées)Les détails rendent toujours bien en photographie et le raffinement de l'Orient est là aussi...
Bouteille à long col sinueux - Iran - Vers 1700-1800
Quelle modernité pour cette bouteille en verre !
Sainte Marie-Madeleine renonçant aux vanités du monde - Charles Le Brun - 1654-1657 (Huile sur toile)
Disposé au-dessus d'un autel, le tableau faisait face au cénotaphe du coeur du Cardinal Pierre de Bérulle qui vouait une grande dévotion pour Marie-Madeleine.
Je ne suis pas non plus très fana des sujets religieux hormis les maternités mais les couleurs et les drapés sont beaux.
Le Jeune Mendiant - Bartolomé Esteban Murillo - Vers 1645-1650 (Huile sur toile)
Oeuvre de jeunesse du peintre : le tableau est sa première représentation connue d'enfants pauvres des rues de Séville.
J'adore !
Portrait présumé de Charles Le Brun, premier peintre du Roi de France Louis XIV (Marbre)
Charles Le Brun est un peintre et décorateur français : il oeuvre pour la décoration du Château de Versailles et de la Galerie des Glaces, tout en gérant les collections royales.
Table de Teschen (dite table de Breteuil) - Johann Christian Neuber - Saxe - Vers 1780 (Bois, bronze doré, pierres fines et porcelaine de Meissen)
Le baron de Breteuil joua un rôle diplomatique important dans les négociations du traité de Teschen qui mit fin à une guerre dans laquelle étaient engagées l'Autriche, la Prusse et la Saxe. En remerciement, le prince-électeur Frédéric-Auguste III de Saxe offrit cette table conçue par l'orfèvre Johann Christian Neuber.
Véritable monument du néoclassicisme allemand, elle constitue une oeuvre d'orfèvrerie précieuse tout autant qu'un cabinet minéralogique des richesses géologiques de la Saxe.
L'Infante Marie-Marguerite de Habsbourg, fille du Roi d'Espagne Philippe IV, Impératrice du Saint-Empire germanique - Juan Bautista Martinez Del Mazo - Espagne - 1653 (Huile sur toile)
Ce portrait est issu d'une série de quinze effigies de membres de la famille Habsbourg qui ornait au Palais du Louvre le Cabinet des bains de la Reine Anne d'Autriche, épouse de Louis XIII. Il est attribué au gendre de Diego Velasquez.
Diane, déesse romaine de la chasse, accompagnée d'une biche - d'après une sculpture antique attribuée à Léocharès (actif vers 360-320 avant J.-C.) - Vers 1700-1800 - Hauteur 125 cm (Bronze)
Paysage maritime (marine) dit Le soir ou Le retour de pêche - Joseph Vernet - 1772 (Huile sur toile)
Ce paysage de crépuscule fait partie de la série des Quatre parties du jour commandée en 1771 par Madame du Barry, favorite du Roi Louis XV, pour orner sa résidence de Louveciennes en région parisienne.
Portrait de Barbara Juliane Wietinghoff, baronne de Krüdener et de son fils Paul âgé de deux ans Angelika Kauffmann - 1786 (Huile sur toile)
Le portrait a été peint à Rome, étape du "Grand Tour" que la baronne fait avec son époux, ambassadeur de Russie. Il est largement inspiré par l'art de Joshua Reynolds qu'Angelika Kauffmann a rencontré en Angleterre.
Vase (cratère) décoré de masques alternant avec des bâtons de Bacchus, copie d'un vase antique Giaccomo Raggi (actif au début du 19ème siècle) - 1811-1820 (Marbre)
Longtemps considéré comme une réaction au style roccoco, animée par le désir de "rétablir d'une poigne virile" les traditions esthétiques de l'Antiquité, le néoclassicisme s'avère en fait très subtil.
J'ai vu le même style de vase au Parc de Saint-Cloud dernièrement.
La panse demi-sphérique du cratère est décorée de masques tragiques et bachiques alternant avec des thyrses, bâtons attributs du dieu Bacchus, sur un fond lisse qui accentue la simplicité de sa forme. Les frises d’oves, d’entrelacs, de palmettes et de rinceaux appartiennent au répertoire des arts décoratifs (mobilier, orfèvrerie, céramique, tapisserie) de l’époque néoclassique.
Miroir à double battant, Turquie (Vers 1750-1800) - Ecritoire, Turquie 1804 - Aiguière, Turquie (Vers 1750-1800)
Le Génie de la chasse triomphant d'un cerf à dix cors - Jean-Baptiste De Bay - 1838 (Bronze)
Le mouvement romantique développe une esthétique fondée la sensibilité et l'expression. L'homme et la nature y apparaissent comme de nouveaux thèmes créateurs. La sculpture allie ici l'étude des mouvements et torsions anatomiques à une expression violente et crédible.
Napoléon Bonaparte franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard en 1800 - Paul Delaroche - 1848 (Huile sur toile)
Après son retour d'Egypte et le coup d'état du 18 Brumaire an VIII qui le fait Premier Consul, Bonaparte prend à Lyon la tête d'une armée de réserve pour faire face à l'avancée des troupes autrichiennes dans le nord de l'Italie.
Portrait du compositeur Luigi Cherubini béni par la Muse de la poésie lyrique Erato - Jean-Auguste-Domique Ingres - 1840-842 (Huile sur toile)
Le portrait est exécuté vers 1840 à Rome - où Ingres est alors directeur de l'Académie de France - avec l'aide de son élève Henri Lehmann, à qui l'on attribue la figure de la Muse. Il est retouché après le retour de l'artiste à Paris.
Et voilà, la visite est terminée : elle est loin d'être exhaustive bien sûr !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 4 Janvier 2019 à 23:00
Sachant que Louis viendrait sur Paris au début de l'année, j'avais réservé trois places pour aller voir l'exposition "Espèces en voie d'illumination" qui se tient depuis le 16 Novembre au Jardin des Plantes et qui se termine bientôt.
Pour la toute première fois de son histoire, le Jardin des Plantes s'est paré en effet de mille feux et propose une promenade nocturne à la lueur de monumentales structures lumineuses. Cette exposition éclaire la conscience des petits et des grands, et montre à quel point il est important de préserver notre faune et notre flore : c'est ce que j'ai essayé d'inculquer à Louis...
Arrivés à la tombée de la nuit, nous avons dû faire quand même quelque 3/4 d'heure de queue avant d'atteindre le Graal - l'entrée de l'exposition - qui se tient sur la Place Valhubert (face à la Seine).
Enfin nous y sommes (pas tout seuls comme vous pouvez le voir...) et là, on en prend plein les mirettes ! Une armée de dinosaures multicolores coiffe le sommet d'une sorte d'arc de triomphe sous lequel le public s'engouffre.
La visite commence par les animaux éteints il y a 65 millions d'années...
et avec ce Tricératops pas trop engageant... Heureusement, il est - comme toutes les sculptures d'animaux que nous verrons - constitué d'une armature d'acier recouverte de tissu et éclairée par l'intérieur, ce qui est du plus bel effet.
Louis, qui sait beaucoup de choses, nous a rassurés en nous disant qu'on n'était même pas nés, son Papi et moi, quand ils avaient existé...
Le tricératops est un genre éteint célèbre de dinosaures herbivores ayant vécu au Crétacé supérieur, il y a 68 à 66 millions d'années, dans ce qui est maintenant l'Amérique du Nord.
Guère plus rassurants ce Tyrannosaure fantaisiste et ce Vélociraptor qui tire une langue articulée !
Puis, viennent les animaux dont l'homme est la cause de l'extinction...
comme ce très beau Tigre à dents de sabre surmonté d'un oiseau de proie (un aigle géant).
Grrrrrr.... !
Mais quel est cet autre volatile... ?
Il s'agit d'un Moa, un oiseau géant incapable de voler (ils étaient totalement dépourvus d'ailes), originaire de Nouvelle-Zélande. Ces animaux pesaient de 12 à 250 kilogrammes selon les espèces et certains mesuraient jusqu'à 3,6 m de haut. Ils ont disparu après l'arrivée des ancêtres des Maoris dans l'archipel au 13ème siècle.
Un grand Pingouin
Voici des Gorfous dorés (ou gorfous macaroni) : ils vivent près de l'antarctique et se distinguent par leur touffe de plumes jaunes de chaque côté de la tête appelée "aigrette".
Ils m'ont tapé dans l'oeil !
Passons maintenant aux animaux menacés d'extinction.
Nous voici dans l'Antarctique avec ces Ours polaires perchés sur leur iceberg
Dans la zone tempérée, c'est l'Ours brun
Le voici qui arrive à grands pas !
Mimi, l'ourson sur le dos de sa maman...
Ouuuuaaah, ces Bisons d'Amérique sont bien imposants !
Et cette Mygale, qui vit en zone tropicale, elle est plus vraie que nature...
Et ne fait pas peur à Louis apparemment.
Des perroquets... ? Oui, des Aras
Des Tortues marines...
Face au Museum, un immense arbre blanc, féérique
Ce Requin géant marque la frontière entre les animaux précédents, presque éteints pour certains, et les animaux de la ménagerie du Jardin des Plantes actuel, bien vivants de nos jours (ils ont été pour la plupart mis à l'abri des flashes des visiteurs photographiant leurs sosies lumineux).
Dans la bouche du requin !
L'entrée de la ménagerie avec les girafes
Louis et son Papi admirent les Grues.
Tiens ! Il y a même des fleurs...
Plus vraies que nature, ces Girafes...
Décidément, Louis aime les animaux dangereux !
Les Suricates sont parfois appelés "sentinelles du désert". Ils vivent, en grands groupes familiaux au sein d'une colonie, dans le sud-ouest de l'Afrique.
On n'aimerait pas les rencontrer à la croisée des chemins...
Plus pacifique, le Poisson clown...
Jolies, ces lanternes dans le feuillage...
Des Bouquetins...
surveillés par ce Panda roux
Juste à côté, un panda roux en chair et en os
Très esthétique ce mur lumineux
Des Chameaux assurément : ils ont deux bosses... et l'air bien sympathiques !
Trop mignons ces grands Kangourous !
Après les pandas roux, les Pandas géants de Chine : ils sont friands de bambous.
Superbes, ces Flamands roses !
Des Antilopes en troupeau
Lesquels sont les plus menaçants ?
Ces Hippopotames...
ou ce Boa qui tire la langue...
ou encore ce Crocodile prêt à vous avaler tout cru... ?
Plus pacifique, le Paon
La visite se termine sur un Tapir malais : comme son nom l'indique, il vit en Indonésie.
Un peu de douceur dans ce monde de bêtes sauvages
Nous sommes tout de même restés deux bonnes heures à admirer ces belles lumières... Tout le monde était ravi.
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 12 Décembre 2018 à 23:00
Générations 13 fait régulièrement des expositions de peintures sur les murs de son local de la rue Vandrezanne : la dernière en date est celle sur Haïti. Elle nous a interpellées, moi et mes collègues dessinatrices du mardi après-midi.
Depuis la nuit des temps la peinture a été une forme d’expression traditionnelle en Haiti : c’est de la rue qu’elle est née. Elle se caractérise à la fois par ses sources d'inspiration, populaires et spirituelles, et par un style original incarné par les artistes naïfs.
Durant la période de l’esclavagisme, alors que les familles de colons riches importaient des tableaux d'Europe ou faisaient venir des peintres occidentaux sur place, certaines riches familles envoyaient leurs esclaves libres en France pour y apprendre la peinture de façon académique et exploiter leur talent.
La première Académie de peinture haïtienne est créée peu après l'indépendance (1804). En 1816, Pétion ouvre une école d’Art à Port-au-Prince : des peintres français viennent y enseigner.
Entre 1830 et 1860, les sujets liés à l’esclavage et au culte du vaudou, constituent alors les principaux thèmes, mais la production est encore essentiellement une production de copies.
◄►◄►◄►◄►◄►
J'ai sélectionné quelques uns des tableaux exposés qui m'ont particulièrement plu.
Celui-ci est signé Franck Dautruche.
Sur cette scène de marché, la couleur des paniers chargés de légumes ou de fruits et les foulards multicolores contrastent avec le blanc "uniforme" des costumes des femmes...
Cette marine est de Joseph Frantz. Elle est bien significative de l'art naïf haïtien, je trouve.
Plus surréaliste ce tableau d'Isemorin F. où des petits personnages se cachent dans les fruits d'un arbuste...
Egalement d'Isemorin F. ce joli paysage aux flamands roses, sur le même principe
Très amusant, non ?
Cette scène de marché est signée David.
Il faut la voir à la loupe, elle le mérite.
Pour terminer, ce tableau dont je n'ai pu identifier l'auteur (Odilon Frantz peut-être ?) mais qui me plait beaucoup. Ces corps entrelacés forment comme un oeuf...
La prochaine exposition, c'est celle de notre atelier de dessin, en janvier...
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 30 Novembre 2018 à 23:00
Ce vendredi, j'ai fait une visite guidée avec Delphine Lanvin, guide professionnelle, grâce à une inscription auprès de l'Université Permanente.
Le rendez-vous était donné au "métro La Fourche" dans le 17ème arrondissement. Cet arrondissement est divisé en quatre quartiers : Ternes, Plaine de Monceau, Batignolles et Epinettes. La fourche en question recouvre le quartier des Epinettes : celle-ci est formée d'une part par l'avenue de Clichy (qui conduit à Asnières) et d'autre part par l'avenue de Saint-Ouen (permettant l'accès à Saint-Denis).
Notre guide, qui possède une documentation très fournie, nous parle d'abord de l'origine supposée du nom du quartier des Epinettes que nous allons arpenter de long en large : il pourrait venir d'un lieu-dit créé en 1693. L'origine devait être un terme de viticulture car l'épinette blanche est un cépage, aujourd'hui appelé pineau blanc, qui, comme à Montmartre, y était peut-être cultivé.
Les Épinettes ont longtemps été un hameau, partie intégrante du village des Batignolles : autrefois on y pratiquait l'agriculture et la chasse. Le quartier ne se construit fortement qu’à partir des années 1850.
Notre guide nous emmène d'abord dans un havre de paix, la Cour Saint-Pierre, une petite impasse pavée donnant dans l'avenue de Clichy, bordée de petits immeubles abritant habitations et ateliers d'artistes.
La nouvelle population qui y habite a bien transformé l'ancien terrain voué à l'agriculture maraîchère. Ici se trouve l'atelier "Terre de Sienne" où l'on peut apporter ses productions pour les faire cuire dans un four.
Nous prenons ensuite la direction de la Villa des Arts dont la proximité est annoncée par ce mur-peint situé au 2 rue Etienne Jodelle.
Voici l'entrée de la Villa construite en 1890 par Henri Cambon.
Joli ce petit hôtel particulier !
Eiffel, fort en vue en cette année d’exposition universelle (1889), a laissé son empreinte dans les coursives de l'un des bâtiments situés dans la cour intérieure : un escalier monumental en décore magnifiquement le hall d'entrée.
Depuis cent trente ans, cette villa est fréquentée par des artistes.
Paul Signac y peignit le portrait de Félix Fénéon, célèbre personnalité du monde culturel progressiste du Paris de la fin du XIXème siècle.
Eugène Carrière y a peint le portrait de Verlaine.
Une plaque, dans la cour, rend hommage à Nicolas Schöffer, le père de l'Art Cybernétique.
La tour cybernétique de Liège a été remise en fonction en mai 2016.
A l'intérieur de la cour, subsistent encore 47 ateliers d'artistes et 36 logements sociaux.
Delphine Lanvin nous fait remarquer le mur du cimetière de Montmartre tout proche.
Y sont enterrés, parmi des inconnus, des célébrités comme : André-Marie Ampère, Michel Berger et France Gall, Hector Berlioz, Lili et Nadia Boulanger, Jean-Baptiste Charcot, Henri-Georges Clouzot, Dalida, Edgar Degas, Alexandre Dumas fils, Pierre Dux, Jean-Marie Farina, Jean-Honoré Fragonard, Alain Feydeau, Michel Galabru, Théophile Gauthier, Sacha Guitry, Eugène Labiche, Jeanne Moreau, Francis Picabia, Juliette Récamier, Siné, Sthendal, Ludmila Tchérina, François Truffaut, Pierre-Jean Vaillard, Alfred de Vigny, Emile Zola...
Ayant rejoint l'avenue de Saint-Ouen, nous voici passant devant la Cité Pilleux..., un autre havre de verdure et de paix.
Au numéro 25 de l'avenue de Saint-Ouen se trouve l'entrée du Hameau des Batignolles. Nous avons eu la chance de pouvoir y entrer...
A part les cris des enfants de l'école voisine, ici nul bruit de voitures...
Les habitants ont décoré la cour avec des arbustes en pots.
Voici l'église Saint-Michel des Batignolles : on l'aperçoit ici depuis l'avenue de Saint-Ouen. La première pierre en est posée en novembre 1913 mais la première guerre interrompt le chantier...
Ce n'est qu'en 1932 que l'érection du campanile reprend.
Au sommet du clocher de briques, une statue dorée de Saint-Michel (Photo Wikipédia)
En s'approchant de plus près, on voit que l'intérêt de sa construction se situe réellement dans le travail de la brique ou plutôt des briques car plusieurs tons ont été choisis pour rompre la monotonie. L'architecte, n'ayant en effet pas bénéficié d'un gros budget pour réaliser son édifice, a choisi un matériau bon marché : on peut compter jusqu'à six couleurs de briques différentes, pour créer des formes, des motifs, des reliefs...
Détail du décor du portail central (Photo architecture-art-déco.fr)
J'ai raté toutes mes photos d'intérieur (pas assez de temps pour régler l'appareil...). Voici celles trouvées sur le site architecture-art-deco.fr.
L'intérieur est assez sombre.
Dans le choeur, une peinture représentant Jésus entouré de ses disciples
L'orgue provenant de l'Hôtel Majestic a été mis à sa place en 1937 à la suite d'une souscription.
La chaire est en bois blond, harmonieusement travaillée.
Sur le côté de l'église, un Saint-Michel terrassant le dragon
La guide nous explique qu'on reconnaît facilement les immeubles bâtis avant 1830 à leurs façades plâtrées et à leurs volets en bois, comme ici à gauche de la photo. A droite, les autres immeubles possèdent des persiennes : ils sont donc postérieurs.
Les immeubles des années 1830 possèdent aussi tous des porches d'entrée munis de grilles comme ci-dessous.
La guide nous fait remarquer ce nouveau magasin "Bio" de l'avenue de Clichy, signe que le quartier, autrefois très populaire, est en train de se boboïser...
Nous passons devant le Mawal, une discothèque orientale qui a remplacé l'ancien cinéma "Gloria Palace" construit en 1930, devenu obsolète avec sa salle unique.
Les temps changent mon bon monsieur...
Au N°17 de la rue Lacroix mon œil a été attiré par ce bel immeuble sur lequel la guide ne s'est pas arrêtée. L'utilisation de la brique en parement m'a bien plu mais j'ai surtout remarqué les médaillons situés dans les étages élevés.
J'en ai photographié un à la va-vite et par hasard il s'agit de la bobine de l'architecte de l'immeuble, un certain Joseph-Louis Duc, inconnu de moi... mais qui a tout de même été l'architecte de la "colonne de juillet", autrement dit la colonne de la place de la Bastille...
Delphine Lanvin s'arrête ensuite au numéro 37 devant l'immeuble qu'habita Adolphe-Léon Willette, peintre, illustrateur, affichiste, lithographe et caricaturiste célèbre (il réalisa l'enseigne du cabaret "Le chat noir").
Au numéro 40 de la même rue, un immeuble d'avant 1830 dont une partie des fenêtres a été murée pour construire des salles-de-bains, inexistantes lors de la construction...
Nous voici maintenant dans la rue Guy Môquet qui porte le nom de ce jeune militant communiste resté tristement dans les mémoires pour avoir été le plus jeune (seulement 17 ans) des quarante-huit otages fusillés pendant la dernière guerre suite à l'attentat contre Karl Hotz.
La veille de son exécution, il écrivit une lettre à ses parents...
Lettre de Guy Môquet à sa famille, Camp de Choisel, Châteaubriant, 22 octobre 1941
Châteaubriant, Le 22 octobre 1941
Ma petite maman chérie
Mon tout petit frère adoré
Mon petit papa aimé
Je vais mourir ! Ce que je vous demande, à toi en particulier petite maman, c'est d'être très courageuse. Je le suis et je veux l'être autant que ceux qui sont passés avant moi. Certes, j'aurais voulu vivre, mais ce que je souhaite de tout mon coeur, c'est que ma mort serve à quelque chose. Je n'ai pas eu le temps d'embrasser Jean. J'ai embrassé mes deux frères Roger et René. Quant à mon véritable, je ne peux le faire, hélas ! J'espère que toutes mes affaires te seront renvoyées, elles pourront servir à Serge qui, je l'escompte, sera fier de les porter un jour.À toi, petit Papa, si je t'ai fait ainsi qu'à ma petite maman bien des peines, je te salue pour la dernière fois. Sache que j'ai fait de mon mieux pour suivre la voie que tu m'as tracée.
Un dernier adieu à tous mes amis, à mon frère que j'aime beaucoup, qu'il étudie, qu'il étudie bien pour être plus tard un homme.
17 ans et demi, ma vie a été courte, je n'ai aucun regret si ce n'est de vous quitter tous. Je vais mourir avec Tintin, Michel. Maman, ce que je te demande, ce que je veux que tu me promettes, c'est d'être courageuse et de surmonter ta peine.
Je ne peux pas en mettre davantage, je vous quitte tous, toutes, toi maman, Serge, papa, en vous embrassant de tout mon coeur d'enfant. Courage !
Votre Guy qui vous aime
Guy
Nous nous rendons ensuite, tout à côté, dans la Villa Compoint où se trouve une librairie dénommée "Résistances". Dommage, elle était fermée ce matin là.
Un peu plus loin dans la rue, au numéro 9, se trouve un immeuble où habita Hô Chi Mihn quand il résidait à Paris (de 1921 à 1923). Pour rappel, il a été le fondateur de l'actuel Parti Communiste vietnamien et de la République démocratique du Viêt Nam.
Une plaque en commémore l'événement.
Nous empruntons ensuite la rue des moines qui tire probablement son nom des moines de Saint-Denis, par opposition à la rue des Dames de l'abbaye de Montmartre, qui en est voisine.
Des hôtels, en veux-tu en voilà...
Nous voici arrivés à la Cité des fleurs, une impasse privée au règlement de copropriété strict (elle est interdite aux chiens) et qui ferme à la nuit tombée.
Elle relie l'Avenue de Clichy à la rue de la Jonquière. Le cahier des charges impliquait, dès sa création, l’alignement des façades, la limitation du nombre d’étages ou encore la hauteur des murs mitoyens, l'obligation pour les propriétaires de planter 3 arbres dans le petit jardin situé devant la maison et de mettre à l'entrée de leur clôture des vases Médicis.
Les vases Médicis
La cité des Fleurs a toujours été un lieu de mixité sociale. Au XIXème siècle, elle était très influencée par l'activité ferroviaire des usines du quartier Cardinet : bon nombre d'ingénieurs ont fait construire de riches demeures dans cette cité.
La guide est bien documentée... mais j'ai oublié ce qu'elle a dit ici !
Au numéro 25, une plaque rappelle l'arrestation et la déportation des principaux responsables du service des faux papiers du M.L.N. (mouvement de libération nationale) pendant la deuxième guerre.
La Villa des fleurs est une vraie petite ville en soi : elle possède une école, une crèche, et même une église, Saint-Joseph des Epinettes.
Discrète, l'entrée de l'église : son entrée principale se fait de l'autre côté, par la rue Pouchet.
En entrant, l'oeil est attiré par ce plafond de béton armé d'où provient l'éclairage. L'église a été construite de 1909 à 1910. Elle a été financée par les Gouïn (banquiers et industriels tourangeaux) et les Rolland-Gosselin (agents de change).
Côté chœur
Côté orgue
L'orgue est magnifique : il s'agit d'un Cavallié-Coll construit probablement en 1898 pour le salon de la comtesse Anna de Noailles.
Voici la façade sur la rue Pouchet : elle est sobre, ayant pour seul décor les couleurs de brique contrastées.
Non loin de là, le jardin Paul Didier rappelle que ce dernier fut le seul magistrat à refuser de prêter serment au Maréchal Pétain en 1941.
Le jardin a été créé sur d'anciens terrains ferroviaires : la gare Saint-Lazare, qui est toute proche, est reliée ici à la petite ceinture qui faisait alors le tour de la capitale (sur 32 kms) pour acheminer les marchandises arrivant de province de gare en gare (Saint-Lazare, du Nord, de l'Est, Montparnasse etc.) à l'intérieur des fortifications édifiées en 1840.
En souvenir, à côté des rails restants, la municipalité de Paris a mis des traverses de chemin de fer le long de ce sentier piétonnier.
Eh oui, on est bien dans Paris !
La preuve, cette sortie de petite ceinture rue de la Jonquière et ce pont ferroviaire
Nous voici maintenant dans le Square Ernest Gouïn, rendant hommage à l'industriel qui fut constructeur de locomotives, d'ouvrages d'arts métalliques et d'infrastructures ferroviaires en France et à travers le monde.
Delphine Lanvin nous montre ici une photo d'Ernest Gouïn.
Les petits immeubles au fond du square étaient à l'époque les logements des cheminots.
Nous rejoignons maintenant l'avenue de Clichy puis le parc Clichy-Batignolles encore appelé parc Martin Luther King.
Des rails ont été placés sur le sol pour rappeler le passé ferroviaire du quartier. Au premier plan, l'Open Book de Diane Mclean qui donne de jolis reflets.
Notre guide nous montre le plan des constructions en cours (en voie d'achèvement).
Derrière le bâtiment autrefois dédié à la garde des décors de l'Opéra Garnier et servant de nos jours d'annexe au théâtre de l'Odéon (l'Odéon Berthier), se profile le nouveau Palais de Justice de Paris (l'ancien 36 quai des orfèvres si célèbre a été déménagé au 36 rue du bastion).
Fin de la balade : mine de rien on a fait pas loin de 6 kms...
2 commentaires -
Par Tolbiac204 le 21 Novembre 2018 à 08:00
Je suis abonnée à un site historique très intéressant : La France pittoresque. Chaque jour ils émettent un post sur un sujet ayant eu lieu dans le passé, jour pour jour.
Aujourd'hui 21 novembre 2018, c'est aux frères Montgolfier et à leurs "pilotes d'essai" qu'ils rendent hommage dans leur rubrique "Histoire de France et Patrimoine" avec ce premier vol humain au dessus de Paris qui, parti du château de la Muette, a atterri dans notre quartier, sur la Butte aux Cailles, au niveau de l'actuelle place Verlaine.
Je vous copie ici leur post qui raconte leur aventure dans le détail car leur site est encombré de publicités.
◄►◄►◄►◄►
21 novembre 1783 : premier vol habité en montgolfière non captive (D’après « Histoire des ballons et des ascensions célèbres », paru en 1876)Ce premier voyage aérien en ballon non captif exécuté par des hommes eut un immense retentissement, la nouvelle remuant le monde entier. En France, l’émotion fut générale et profonde, l’événement inspirant non seulement les poètes mais également la verve des caricaturistes.
Le parc du château de la Muette, possession du roi, avait été mis à la disposition de Pilâtre de Rozier, et c’est là que se fit l’ascension. L’aérostat était celui qui avait servi déjà dans les expériences faites au faubourg Saint-Antoine. L’ascension devait avoir lieu le 20 novembre ; mais le vent et la pluie firent remettre au lendemain l’expérience qui eut lieu en effet, bien que l’état de l’atmosphère ne fût guère plus favorable.
Faujas de Saint-Fond livre un récit de l’événement dans "Première suite de la description des expériences aérostatiques de Messieurs de Montgolfier et de celles auxquelles cette découverte a donné lieu".
« Les mêmes accidents qui étaient arrivés dans pareille occasion ne manquèrent pas de se présenter dans celle-ci ; le vent d’une part, la force d’ascension de l’autre, et la résistance des cordes tourmentèrent si fort l’aérostate, qu’elle ne tarda pas à se déchirer et à s’abattre ensuite sur la terre, où elle se serait infailliblement brûlée sans les secours très prompts qu’on fut à portée de lui donner ; l’on vint à bout cependant de la ramener sur l’estrade où elle perdit, en peu de minutes, par les déchirures qui s’y étaient faites, le gaz, ou plutôt l’air raréfié qu’elle contenait.
Jean-François Pilâtre de Rozier et François Laurent, marquis d'Arlandes
« Ce contretemps était sans doute très fâcheux dans une pareille circonstance, et c’est ici encore où l’on fut à portée de juger de l’ingratitude des gens peu instruits ; car croirait-on qu’il régna dans quelques groupes une espèce de murmure qui annonçait le mécontentement, et que quelques personnes s’empressèrent de partir sur-le-champ pour Paris, afin d’y annoncer que la machine était détruite.
« Il faut convenir, d’un autre côté, que tout ce qu’il y avait de distingué par le rang et par les connaissances dans cette assemblée prit un intérêt vif à cet accident. L’on encouragea M. de Montgolfier, plusieurs dames offrirent de mettre la main à l’œuvre, et l’on s’empressa de réparer les déchirures. Ces détails, copiés fidèlement sur les lieux, ne doivent pas être négligés, quoique minutieux ; ils touchent de trop près à l’histoire de cette découverte, et ils apprennent en même temps la manière dont se comportent les hommes dans des circonstances pareilles, qui ne se présentent pas chaque jour.
« Enfin, après une heure et demie environ de travail, tout étant réparé, et la machine ayant été remplie en huit minutes, elle fut promptement lestée avec les approvisionnements de paille nécessaires pour entretenir le feu pendant la route, et M. le marquis d’Arlandes d’un côté, M. de Rozier de l’autre, prirent leurs postes avec un courage et un empressement sans égal.
« L’aérostate quitta la terre sans obstacles, et dépassa les arbres sans danger ; elle s’éleva d’abord d’une manière assez tranquille pour qu’on pût la considérer à l’aise ; mais à mesure qu’elle s’éloignait, l’on vit les voyageurs baisser leurs chapeaux et saluer les spectateurs qui étaient tous dans le silence et l’admiration, mais qui éprouvaient un sentiment d’intérêt, mêlé de regret et de crainte. »
Le ballon monta promptement, longea la Seine jusqu’à la hauteur du Trocadéro, passa entre l’École militaire et l’Hôtel des Invalides et se dirigea, par les Missions étrangères, du côté de Saint-Sulpice. Décidés à tout faire pour que l’aérostat ne tombât point dans Paris même, les aéronautes forcèrent alors le feu : le ballon s’éleva et rencontra un courant d’air qui, le poussant au sud, le porta à la Butte-aux-Cailles, entre la barrière d’Enfer et la barrière d’Italie. C’est la que descendirent les voyageurs, c’est de là que l’aérostat, replié et placé sur une voiture, fut rapporté dans les ateliers de Réveillon.
Les aéronautes n’avaient pas ressenti durant leur voyage la plus légère des incommodités et, dès qu’ils eurent mis pied à terre, le marquis d’Arlandes sauta à cheval pour aller dire à ses amis, réunis au château de la Muette, son heureux et facile voyage. Reçu avec des transports de joie, le compagnon de Rozier raconta sa course à travers les airs, et procès-verbal fut dressé sur l’heure de l’ascension qui venait d’être faite.
Voici ce procès-verbal :
« Aujourd’hui 21 novembre 1783, au château de la Muette, on a procédé a une expérience de la machine aérostatique de M. de Montgolfier. Le ciel était couvert de nuages dans plusieurs parties, clair dans d’autres, le vent nord-ouest.
« A midi huit minutes, on a tiré une boîte qui a servi de signal pour annoncer qu’on commençait à remplir la machine. En huit minutes, malgré le vent, elle a été développée dans tous les points et prête à partir, M. le marquis d Arlandes et M. Pilâtre de Rozier étant dans la galerie.
« La première intention était de faire enlever la machine et de la retenir avec des cordes, pour la mettre a l’épreuve, étudier les poids exacts qu’elle pouvait porter, et voir si tout était convenablement disposé pour l’expérience importante qu’on allait tenter. Mais la machine poussée par le vent, loin de s’élever verticalement, s’est dirigée sur une des allées du jardin, et les cordes qui la retenaient, agissant avec trop de force, ont occasionné plusieurs déchirures, dont une de plus de six pieds de longueur. La machine, ramenée sur l’estrade, a été réparée en moins de deux heures.
« Ayant été remplie de nouveau, elle est partie à une heure cinquante-quatre minutes, portant les mêmes personnes ; on l’a vue s’élever de la manière la plus majestueuse ; et lorsqu’elle a été parvenue à environ deux cent soixante-dix pieds de hauteur, les intrépides voyageurs, baissant leurs chapeaux, ont salué les spectateurs. On n’a pu s’empêcher d’éprouver alors un sentiment mêlé de crainte et d’admiration.
« Bientôt les navigateurs aériens ont été perdus de vue ; mais la machine, planant sur l’horizon, et étalant la plus belle forme, a monté au moins à trois mille pieds de hauteur, où elle est toujours restée visible : elle a traversé la Seine au-dessous de la barrière de la Conférence ; et passant de là entre l’Ecole militaire et l’Hôtel des Invalides, elle a été à portée d’être vue de tout Paris.
L'aérostat longe la Seine avec, à son bord, Pilâtre de Rozier et le marquis d'Arlandes,
le 21 novembre 1783.« Les voyageurs satisfaits de cette expérience, et ne voulant pas faire une plus longue course, se sont concertés pour descendre ; mais s’apercevant que le vent les portait sur les maisons de la rue de Sève, faubourg Saint-Germain, ils ont conservé leur sens-froid, et augmentant le feu, ils se sont élevés de nouveau, et ont continué leur route en l’air jusqu’à ce qu’ils aient eu dépassé Paris.
« Ils sont descendus alors tranquillement dans la campagne, au delà du nouveau boulevard, vis-à-vis le moulin de Croulebarbe, sans avoir éprouvé la plus légère incommodité, ayant encore dans leur galerie les deux tiers de leur approvisionnement ; ils pouvaient donc, s’ils l’eussent désiré, franchir un espace triple de celui qu’ils ont parcouru ; leur route a été de quatre à cinq mille toises, et le temps qu’ils y ont employé, de vingt à vingt-cinq minutes.
« Cette machine avait soixante-dix pieds de hauteur, quarante-six pieds de diamètre ; elle contenait soixante mille pieds cubes, et le poids qu’elle a enlevé était d’environ seize à dix-sept cents livres.
« Fait au château de la Muette, à cinq heures du soir.
« Signé : le duc de Polignac, le duc de Guines, le comte de Polastron, le comte de Vaudreuil, d’Hunaud, Benjamin Franklin, Faujas de Saint-Fond, Delisle, Leroy, de l’Académie des sciences. »
Dans le même temps que la caricature versait son ironie plus ou moins spirituelle sur les efforts des partisans de la nouvelle idée, on voyait des pamphlets contre les véritables travailleurs infester l’étalage des libraires.
« Nous en avons lu, dit M. Marion, qui déclarent la découverte des ballons immorale, et cela pour plusieurs raisons : 1° parce que le bon Dieu n’ayant pas donné d’ailes à l’homme, il est impie de prétendre mieux faire que lui et d’empiéter sur ses droits (la même raison anathématise le commerce maritime international) ; 2° parce que l’honneur et la vertu sont en danger permanent s’il est permis à des aérostats de descendre à toute heure de la nuit dans les jardins et vers les fenêtres ; 3° parce que, si le chemin de l’air est ouvert à tout le monde, il n’y a plus de propriétés fermées ni de frontières aux nations ».
◄►◄►◄►◄►
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique