• Pour afficher nos photos de la famille dans notre bureau, j'ai définitivement mis au rebut (grâce au "Bon coin" sur lequel je ne vends plus jamais rien...) le cadre acheté chez Action l'an dernier demandant trop d'entretien...

    ☻ Un cadre pour nos photos

    et ai eu l'idée d'en fabriquer un moi-même en cartonnage en m'inspirant de ceux trouvés sur le net.

    Découpage du carton

    ☻ Un cadre pour nos photos

    Collage du Skivertex

    ☻ Un cadre pour nos photos

    Les ficelles fixées : le tour est joué !

    Contente de moi

    ☻ Un cadre pour nos photos

    Accrochage

    ☻ Un cadre pour nos photos


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  • Hier soir, grâce à la médiathèque de Côte d'Or, je me suis fait une petite (en fait plutôt une grande) soirée télé très sympa en choisissant de regarder "Couleurs de l'incendie" de (et avec) Clovis Cornillac, un acteur que j'aime bien mais que je connais peu comme réalisateur.

    Ce film fait suite apparemment au film d'Albert Dupontel "Au revoir là-haut" (récompensé de 5 César en 2018) qui était également tiré d'un roman de Pierre Lemaître.

    Des romans que je vais sans doute lire...

     Dans Couleurs de l'incendie, l’histoire commence en février 1927, avec le décès de Marcel Péricourt, qui laisse en héritage à sa fille Madeleine (Léa Drucker), divorcée, un empire financier qu’elle va devoir gérer.

    Mais le jour de l’enterrement, le fils de Madeleine, Paul, 11 ans, se jette par la fenêtre sur le cercueil de son grand-père (on comprendra plus tard pourquoi). L’adolescent ne meurt pas mais reste paralysé et muet.

    Trahie et ruinée

    C’est le début des ennuis pour Madeleine, seule femme à résister à la corruption, l’ambition et le cynisme de son entourage masculin et de sa classe sociale. Bientôt trahie puis ruinée par les siens, seule pour s’occuper de son fils handicapé, elle va patiemment reconstruire sa vie.

    Et, surtout, elle va chercher à se venger de ceux qui lui ont fait du mal. Objectif hardi dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe : la crise de 1929, la montée du nazisme, la guerre qui menace...

    Parmi les acteurs, Clovis Cornillac s’est donné un rôle important, celui d’un « gentil », M. Dupré, le chauffeur de Madeleine Péricourt, qui la revoit quand elle se retrouve ruinée et accepte de l’aider à se venger. « Comment fait-on, dans la vraie vie? », lui demande-t-elle. « On apprend vite », répond-il.

    Autour d’une Léa Drucker magistrale, les autres personnages secondaires sont également intéressants et remarquablement interprétés, principalement des « méchants » qui trahissent la confiance de Madeleine Péricourt : l’ancien bras droit de son père défunt et amoureux transi, qu’elle gifle (Benoît Poelvoorde ; son oncle, politicien véreux et avide (Olivier Gourmet); l’ancien précepteur de Paul devenu journaliste, véreux lui aussi (Jérémy Lopez); la femme de confiance de Madeleine, qui d’abord la soutient (Alice Isaaz).

    Fanny Ardant en cantatrice

    Il y a aussi quelques apparitions de Fanny Ardant, en cantatrice adulée par le jeune Paul et en proie à la montée du nazisme. Et une nounou polonaise qui va s’occuper avec entrain et bonne humeur de l’adolescent handicapé.

    Certes le film ne manque pas de coïncidences extravagantes et de rebondissements peu crédibles, et d’autres qu’on voit venir à des kilomètres. Mais il ne manque pas non plus de rythme et de suspense (notamment vers la fin quand la saga familiale vire au thriller), ni de souffle propre à en faire un beau film populaire, où la vengeance d’une femme veut punir la vanité, la convoitise et l’ambition démesurée des hommes.

    Et au fait, pourquoi ce titre? Pierre Lemaitre avait expliqué, à la sortie de son livre, qu’il l’avait emprunté à un poème de Louis Aragon de 1940, Les Lilas et les Roses.

    une critique de Jean-Michel Comte

    Je vous le conseille si, d'aventure,
    il vient à repasser à la télé.


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  • Vous êtes bien installés dans votre fauteuil ?

    Bonne Lecture - Bouquin . Fauteuil - Gif animé - Gratuit - Le Monde des Gifs

    Oui, alors vous allez pouvoir prendre connaissance

    tranquillement

    du retour que je viens de faire de la promenade-conférence organisée par la Société d'Histoire et d'Archéologie du XIIIe à laquelle j'ai pu participer.

    La SHA a fait appel à Jean-Luc Largier, président de l'Association Sources du Nord Etudes et Préservation (ASNEP), pour faire découvrir à une vingtaine d'adhérents, très privilégiés, les regards servant autrefois à inspecter les canalisations des "Sources du Nord" de Paris alimentant la capitale depuis l'antiquité.

    Voici le trajet que nous avons fait dans un quartier que je ne connaissais presque pas.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Le beau temps est au rendez-vous et je rejoins le groupe au métro Télégraphe, au nord-est de Paris.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     C'est dans le square Belleville-Télégraphe voisin que nous nous installons sur des bancs en arc de cercle pour écouter notre conférencier qui est venu avec Maxime, un jeune stagiaire.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Jean-Luc Largier nous dit que nous sommes ici au point culminant de la capitale (128,508 mètres au-dessus du niveau moyen des mers). Eh oui, ce n'est pas Montmartre...

    Il est venu avec une énorme documentation

    et nous parle d'abord des aqueducs de l'époque romaine qui approvisionnaient les villes en eau (certains, aériens, sont restés célèbres comme le Pont du Gard). Il nous dit aussi que, même s'ils sont moins spectaculaires, les systèmes de captation et de distribution d'eau développés au nord de Paris à partir du XIIe siècle ont eux-aussi laissé des monuments remarquables qui sont classés au patrimoine.

    Deux réseaux ont été créés à cette époque : les eaux de Belleville (venant du versant sud de la butte de Belleville) et les eaux du Pré-Saint-Gervais à partir des ruissellements du versant nord de la butte de Belleville et des collines du Pré, des Lilas et de Romainville.

    La promenade-conférence "Eaux de Belleville", je la ferai au mois de Juin. Pour l'instant, intéressons nous à celle des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" : elle m'a donné du fil à retordre mais je pense n'avoir pas trop dit d'âneries...

    Ce sont des moines de la léproserie de Saint-Lazare qui, les premiers, au milieu du XIIe siècle, eurent l'idée de creuser des rigoles reliées à un aqueduc pour acheminer l'eau du Pré-Saint-Gervais vers leur monastère du faubourg Saint-Laurent. Rapidement, les rigoles furent couvertes de dalles de pierre. Puis des regards furent édifiés le long des aqueducs.

    Ils permettaient de voir si l'eau s'écoulait bien, si elle était propre et s'il n'y avait pas d'incident. Leur entrée était protégée afin d'éviter tout risque de contamination ou d'empoissonnement et préserver la qualité de l'eau. Ils permettaient aussi de vérifier les débits et de surveiller les conduites qui alimentaient les fontaines publiques.

    Sur le plan, l'emplacement du monastère du faubourg Saint-Laurent

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Les eaux du Pré-Saint-Gervais sont un ensemble de rigoles acheminant les suintements du sol sablonneux de la colline vers des bassins, puis vers un aqueduc central permettant le transport de l'eau vers Paris, en contrebas.

    Ci-dessous, le schéma de la construction d'un aqueduc et de son enfouissement

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Le parcours du réseau est jalonné de regards permettant de contrôler la qualité des eaux. Sur les 21 regards de ce réseau du Pré-Saint-Gervais il ne subsiste que quatre regards classés et bien conservés :

    ☻ le regard des Maussins

    ☻ le regard du Bernage

    ☻ le regard de la prise des eaux du Pré-Saint-Gervais

    ☻ et le regard du Trou Morin

    Ce sont ces quatre regards que nous allons aller voir.

    La photo d'une carte postale datant du début du XXe siècle montre des moutons paissant dans un champ : ici, c'était il y a un peu plus d'un siècle l'allure qu'avait "le Pré" comme l'appellent actuellement ses habitants.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     D'ailleurs, sur ce plan, on voit très bien que Paris était réduit à une portion congrue. Ni la butte Montmartre ni le plateau de Belleville n'en font encore partie. Il faudra attendre la construction dans les années 1850 de l'enceinte de Thiers pour voir Le Pré-Saint-Gervais et Les Lilas arriver aux portes de Paris.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Sortis du square Belleville-Télégraphe, nous empruntons la rue de Belleville et notre guide en profite pour nous parler de l'autre circuit des eaux, celui des eaux usées, en nous faisant remarquer cette plaque située au numéro 268 où il est inscrit "Maison salubre - Tout-à-l'égout", chose qui autrefois était assez rare.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     La deuxième concerne la plantation actuelle par la Mairie d'innombrables arbres dans Paris (il faut faire plaisir aux écolos). Très bien pour l'écologie mais pas formidable pour les canalisations souterraines qui trinquent dit-on si l'on sait qu'un arbre possède autant de hauteur de racines qu'il a de hauteur de branches.

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     A cet emplacement de la rue de Belleville se trouve une sous-station de la RATP (un poste de redressement) mais autrefois c'était une halte d'omnibus.

    Vous voulez savoir pourquoi ? 

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Et bien, à la fin du XIXe siècle, se trouvait là un lac, le Lac Saint-Fargeau, où l'on pouvait canoter, faire de la balançoire ou du toboggan : en fait, ce lac avait été créé sur une ancienne carrière de sable.

    Incroyable mais vrai !

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Il fallait bien un moyen de transport pour conduire les parisiens ici le week-end car il s'y était installé une sorte de guiguette, le Cabaret du Lac Saint-Fargeau. Son propriétaire de l'époque obtiendra de la Compagnie Générale des Omnibus (CGO, l'ancêtre de la RATP) que la ligne d'omnibus N soit prolongée et que son nouveau terminus soit dénommé "Lac de Saint-Fargeau".

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     La campagne à Paris...

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Nous voici arrivés au boulevard Serrurier (sur les Maréchaux) au coin duquel se trouve le premier regard que nous allons visiter, le regard des Maussins. D'après notre guide, si je ne me trompe, l'origine de ce nom proviendrait - peut-être - de "mort-saint" en rapport avec la résurrection de Saint-Lazare.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

      Ce regard a été déplacé en 1963 à 350 mètres au sud-est de son emplacement primitif lors de la réalisation du réservoir des Lilas.

    Sur cette photo, on voit le creusement du réservoir des Lilas et à droite la position initiale du regard des Maussins.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Au loin, l'église Notre-Dame de Fatima que nous verrons plus tard.

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Voici l'emplacement actuel du regard des Maussins.

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Une plaque gravée sur le côté du regard indique : "Ouvrage construit au Moyen-Age et reconstruit à la fin du XVIIe siècle pour recevoir les eaux de source du Pré-Saint-Gervais".

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    La lampe-tempête (ou lampe à souder peut-être ?) a été allumée.

    On va pouvoir commencer la visite !

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    L'intérêt de la lampe

     Imaginez que nous voilà à l'intérieur d'un ouvrage construit au XIIe siècle (rénové au XVIIe) !

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Le regard est aéré en haut par une toute petite ouverture dans la voûte.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     La deuxième aération est celle qui provient de la porte d'entrée.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Voici les trois rigoles qui alimentent le bassin.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Et à droite, le trou d'évacuation des eaux conduisant celles-ci jusqu'au prochain regard.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Jean-Luc Largier nous fait remarquer une plaque sur le mur du fond correspondant à une ancienne inscription ayant été martelée à la révolution pour faire disparaître toute trace de la royauté.

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Vue sur le réservoir des Lilas depuis les Archives nationales

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Au loin l'église Notre-Dame-de-Fatima que nous allons rejoindre.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     L’église Notre-Dame-de-Fatima a été construite à la suite d’un vœu : en 1944, le cardinal Suhard promet de faire élever une église à la Mère de Dieu si la Vierge sauve Paris de la destruction par les Allemands. Cette église, bâtie entre 1951 et 1954 par l’architecte Henri Vidal, sera consacrée à Notre-Dame Médiatrice de toutes Grâces.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     D’après le plan d’urbanisme, un quartier d’habitation devait entourer le sanctuaire. Il ne sera jamais construit. L’église se retouve isolée, séparée de sa paroisse par le périphérique tout proche qui fait fuir les gens. Elle ferme en 1974 et ne rouvre qu’en 1988 avec la construction de l’hôpital Robert-Debré.

    A cette occasion, elle est confiée à la communauté portugaise de Paris sous l’appellation «Notre-Dame-de-Fatima-Marie-Médiatrice» par le cardinal Lustiger.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Le clocher-campanile domine Paris de ses 58 mètres de haut.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Nous n'aurons pas le temps d'entrer à l'intérieur mais j'ai trouvé cette photo sur internet : elle est d'une grande sobriété. Il faudra que je retourne la visiter.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Nous passons ensuite devant l'Hôpital Robert-Debré (médecin considéré comme le père de la pédiatrie française moderne), hôpital qui fait ainsi fonction d'hôpital pour enfants et pour adultes (il soigne les mères et leurs enfants).

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Puis c'est le passage sous le périphérique, construit en 1956 à la limite de la "zone non aedificandi".

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Voici à quoi ressemblait la porte du Pré-Saint-Gervais à la fin du XIXe siècle. On peut y apercevoir les anciennes fortifications de Thiers.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Et voici le prochain regard que nous allons visiter, le regard de Bernage, miraculeusement conservé lors de la construction du périphérique.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Ici, Jean-Luc Largier nous présente une photo prise à l'époque de la construction du périphérique.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Vous voyez ce grand immeuble et le fameux regard devant entouré en rouge ?

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Et bien, ils sont toujours là de nos jours ! Les propriétaires de la petite maison à gauche de la photo ont dû serrer très fort les fesses à l'époque...

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Le regard de Bernage est bien sûr protégé par des grilles dont l'entrée est solidement cadenassée. Comme tous les anciens regards, il a été classé aux Monuments historiques en 1899.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Il est adossé au boulevard périphérique.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Et la nature y a repris ses droits.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Aux angles du regard, des bornes gravées aux armes de la Ville de Paris. J'avoue que je ne les ai pas bien vues sur place.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Cette gravure représente Louis-Basile de Bernage de Saint-Maurice. Je ne me souviens plus très bien mais je suppose qu'on a donné son nom au regard à l'époque où il était prévost des marchands de Paris (l'équivalent de maire) de 1743 à 1757, ce qui date le regard du milieu du XVIIIe siècle. Sous l'ancien régime, le prévôt des marchands devait se charger de la surveillance des aqueducs : il devait les inspecter une fois par an, s'assurer de la propreté des regards et goûter l'eau.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Voyons l'intérieur maintenant.

    Un escalier d'époque permet de descendre a niveau des rigoles.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Toujours le même principe

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    L'eau arrive par une rigole, passe par la cuvette de jaugeage où elle peut être analysée, et part rejoindre le prochain regard.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Avant de quitter cet endroit, Didier (une autre personne de l'association) nous fait visiter "la cabane au fond du jardin".

     Rire Et Pointant L'émoticône-vecteur Misc-vecteur Libre ...

    Dedans, se trouve un vrai trésor archéologique (qui a été déplacé ici je ne me souviens plus pour quelle raison) : il s'agit d'un morceau de l'ancien aqueduc construit à l'époque gallo-romaine pendant le règne de l'empereur Septime Sévère (145-211) pour alimenter Lutèce en eau et qui arrivait, entre autres, au niveau des Thermes de Cluny sur la rive gauche : il a donc près de 2.000 ans.

    On rechercha donc logiquement des sources au sud, les eaux de la Seine ou de la Bièvre étant considérées comme de trop mauvaise qualité. Le principal bassin collecteur de ces sources se trouvait à Wissous, il a aujourd'hui disparu. L'aqueduc qui partait de ce bassin en direction de Lutèce était constitué d'une rigole en pierre, enfouie à quelques dizaines de centimètres sous la surface et recouverte de dalles. On estime entre 1.000 et 2.000 m3 la quantité d'eau acheminée quotidiennement.

    Le béton romain est célèbre pour sa résistance.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Didier nous montre un schéma représentant la coupe d'un aqueduc

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Plus tard, Marie de Médicis fera reconstruire un aqueduc au même endroit, qui porte son nom, afin d'alimenter en eau son palais du Luxembourg.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Voici le tracé des trois aqueducs successifs qui seront construits ici : l'aqueduc de Lutèce, l'aqueduc Médicis et l'aqueduc de la Vanne. Ils sont construits au point le plus étroit de la vallée de la Bièvre, là où la pente est la plus forte, sur la ligne de pente provenant du plateau de Rungis, riche en sources, et conduisant au sud de Paris.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     En route pour le prochain regard situé au Pré-Saint-Gervais cette fois-ci.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Il s'agit du regard de la Prise des Eaux du Pré-Saint-Gervais dont Jean-Luc Largier nous montre ici une carte postale agrandie.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Il se trouve face à l'Hôtel de Ville de la commune.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    La municipalité actuelle a eu la bonne idée de créer juste à côté un espace de détente pour ses habitants incluant des jets d'eau et comme il faisait très beau, les enfants en avaient pris possession.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Le regard initial, construit au XIIe siècle, a été remplacé au XVIIe siècle (vers 1640) sous le règne de Louis XIV par l'édifice actuel formé d'un édicule rectangulaire à étage de 4,5 x 3,5 m et de 6 m de haut lorsque l'exploitation des sources a été confiée à la ville de Paris. Une niche surmontée d'une pomme de pin abritait une fontaine destinée à alimenter les habitants en eau. Elle ne fonctionnait pas quand nous sommes passés.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Notre guide nous montre ici l'inscription qui figurait autrefois au-dessus de la pomme de pin et qui a été effacée à la révolution. Vous remarquerez l'écriture ancienne de Louis XIIII.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    « Ce regard qui reçoit les eaux de toutes les Sources du Pré Saint-Gervais a esté construit du Règne de Louis XIIII, prévosté de Mre Hierosme Le Feron, président aux enquestes, eschevinage De Mrs Pierre Hachette, conseiller du Roy au Chastelet, Raymond Lescot, conseiller de ville, Claude Boucot, secrétaire du Roy, Simon de Sequeville, bourgeois ; estans Mre Germain Prête Procureur du Roy et de la Ville, Martin le Maire Greffier, Nicolas Boucot, receveur d’icelle. »

    Ici, c'est un repère de nivellement en fonte qu'il nous montre : il indique l'altitude du lieu par rapport au niveau de la mer à Marseille.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Nous sommes ici à 70,82 mètres, ce qui signifie que nous sommes descendus de 60 mètres depuis le début de la balade.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    La porte d'entrée se trouve sur le côté gauche du regard. A gauche de la photo, on aperçoit les bâtiments de l'Hôpital Robert-Debré situés sur Paris.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Le regard est toujours équipé de sa plomberie ancienne.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    A l’intérieur, un répartiteur perfectionné permettait de distribuer l’eau à commencer par celle de la fontaine.

    Le regard comprend deux étages.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Toutes les eaux du Pré-Saint-Gervais se réunissaient dans cet édifice avant d'être dirigées vers Paris. Autrefois, une partie des eaux arrivant dans ce regard alimentait les "concessions particulières" de propriétés situées à peu de distance, l'eau restante continuant vers Paris. Suivant l'usage hérité des Romains, chaque concession était desservie par une conduite ayant pour point de départ la cuvette de jauge du regard. Il en était encore ainsi à la fin du XIXe siècle.

    Moi, tout ce que j'ai compris c'est que ces petits "lavabos" servaient à redistribuer l'eau à des particuliers (chacun son tuyau) et que ces particuliers étaient souvent des personnes privilégiées car autrefois l'eau était un bien très précieux.

    Et le redevient de nos jours !

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    J'ai aussi compris surtout c'est qu'il fallait faire très attention à équilibrer les poids des 7 visiteurs autorisés à entrer ensemble à l'intérieur pour éviter que le plancher (qui mériterait une petite réfection) ne s'effondre !

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    L'hôtel de ville est celui où Jaurès faisait ses discours.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Il s'y tient justement une exposition sur le grand homme de gauche mais là n'est pas notre propos. Il nous faut encore aller rejoindre le dernier regard de cette promenade-conférence.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Arrivés au numéro 73-75 de la rue André-Joineau, nous empruntons la "Villa du Pré", un ensemble de ruelles bordées de jolies maisons du XIXe siècle. C'est une ville dans la ville et un exemple du mode de vie de la classe moyenne et « petit-bourgeois » sous Napoléon III. La Villa du Pré compte deux cents pavillons et jardinets. La diversité architecturale, d’implantation, de volume des pavillons et les accès confidentiels du site (porches, escaliers, chemins étroits) lui confère une ambiance particulière très prisée par les Gervaisiens et les Parisiens en ballade.

     

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    La Villa du Pré fut bâtie à partir de 1830 sur une propriété agricole, qui appartenait à un certain monsieur Gide (aucune parenté avec l’homme de lettres). Cet entrepreneur parisien comptait y exploiter le sous-sol riche en gypse, mais l’autorisation ne lui avait pas été accordée par la municipalité. C’est alors qu’il décida de diviser sa parcelle en deux cents lots pour y construire de coquettes maisons avec jardin, destinées à des petits-bourgeois séduits par le calme verdoyant de ces environs de Paris que l’écrivain Charles Nodier surnommait « le bas Luxembourg ».

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

     

    ..Ici, les voitures ne passent pas...

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Quelle découverte que cette ville du Pré-Saint-Gervais !

    Sortant d'un passage, on arrive dans un autre. Ici, il a été mal orthographié : il s'agit en fait du passage du Trou-Morin du nom du regard que nous allons visiter.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Son nom provient du lieu-dit où il a été bâti.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Les eaux drainées sur les versants de Romainville et des Lilas se rassemblaient dans ce regard. Elles étaient ensuite dirigées par l'intermédiaire d'une conduite en plomb vers le regard de la Prise des Eaux du Pré-Saint-Gervais, puis vers Paris.

    Le regard du Trou-Morin, dont l'origine remonte vraisemblablement au Moyen-Age, a bénéficié d'une importante restauration en 2005. Il s'y déverse encore aujourd'hui une eau relativement abondante et limpide dirigée vers l'égout de l'avenue Edouard-Vaillant et quand on s'arrête à son niveau, on peut entendre le doux bruit de l'eau.

    Ce regard est aujourd'hui en contrebas, cela est en fait dû à la mise en place de remblais au XXème siècle pour la construction des immeubles avoisinants. Il était à l'origine à flan de colline, entouré de vergers.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Effectivement, on trouve en face une barre d'immeubles HLM en briques rouges assez discrète car peu élevée probablement construite au XXe siècle.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Si la porte d'entrée de la grille de l'enclos est protégée par un cadenas, celle du regard l'est, elle, par une serrure munie d'un dispositif "à secret".

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Saurez-vous le découvrir... ?

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Non non, il faudra me torturer pour que j'avoue ma science, même si elle est toute récente !

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Notre conférencier, qui sait plaisanter lui aussi, laisse une personne du groupe essayer, en vain...

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    ...avant de lui dévoiler l'astuce !

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    En contrebas, les campanules sont heureuses...

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    A l'intérieur du regard, notre guide nous montre à nouveau une plaque où se trouvait autrefois une inscription concernant la monarchie dont la révolution a fait table rase.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Essai de vidéo

    La plus grande partie des eaux recueillies dans ce regard pouvait être jaugée dans un bassin dans lequel était disposée une feuille de métal. Celle-ci, courbée en arc de cercle, et percée de vingt trous d'un pouce de diamètre (environ 25 mm), formait la paroi d'une cuvette de jaugeage. Ce dispositif permettait, grâce à une opération simple, de déterminer le débit journalier au niveau de cette cuvette. Il me semble me souvenir que Jean-Luc Largier nous a expliqué qu'il fallait boucher un certain nombre de trous pour arriver au résultat final mais là j'avoue que je n'ai pas bien suivi.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Tout ce que j'ai retenu c'est que les eaux de captages drainées encore de nos jours par ces regards sont évacuées dans les égouts de Paris et que ça représente tout de même une certaine perte.

    Jean-Luc Largier nous montre aussi - mais je n'ai pas pris de photo - des tracés qui ont été faits sur le mur du côté au XVIIe siècle, nous disant qu'il nous en donnerait la raison au prochain regard. Or, sur le papier qu'on nous a distribué au départ, la visite s'arrête là : mystère, mystère...

    Nous empruntons ensuite la sente des Cornettes.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Avant d'arriver dans l'avenue Faidherbe (nous sommes maintenant arrivés aux Lilas, commune limitrophe du Pré-Saint-Gervais) où se trouvait autrefois effectivement un autre regard , la Fontaine Saint-Pierre, dans laquelle les habitants du Pré allaient puiser leur eau autrefois.

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    La voici avant sa démolition

    Sur la piste des regards et différents aqueducs des "Eaux du Pré-Saint-Gervais" avec l'ASNEP

    Ici se termine cette promenade-conférence qui était absolument passionnante. Merci à la SHA du XIIIe de nous avoir permis de le suivre moyennant la somme modique de 10 euros. 


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  • Ce dimanche après-midi, Arlette m'a proposé de l'accompagner pour aller écouter un concert dans une église construite en béton armé que je ne connaissais pas, l'église Saint-Jean-des-Deux-Moulins, qui fait partie intégrante d'un immeuble HLM du XIIIe arrondissement construit dans les années 1960, situé derrière la place d'Italie.

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    Je me suis posé la question : pourquoi les deux moulins ?

    C'étaient ceux de la Salpêtrière (le moulin Neuf et le moulin Vieux), ses voisins immédiats, et ils étaient rasés depuis longtemps qu’on en parlait encore, à cause de la galette qu’on allait y manger (ne pas confondre avec le célèbre moulin de la galette). Leur souvenir est conservé par le nom d’une barrière, celle des Deux-Moulins, qui se trouvait, avant la Restauration, sur le boulevard de l’Hôpital, en face de la rue du Marché-aux-Chevaux.

    Sur le plan Andriveau de 1844, j'ai marqué dans l'angle inférieur la position de la Butte aux Cailles près de laquelle nous habitons et tracé un trait rouge pour souligner la rue des Deux Moulins. Toute cette zone était habitée à l'époque par des chiffonniers comme vous le verrez plus bas. Il existe encore un jardin dit "des Deux- Moulins" tout près de la place d'Italie.

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Alfred Delvau, journaliste et écrivain français, écrit en 1865.

    Le dimanche, toute cette population de tanneurs et de chiffonniers, de blanchisseuses et de cotonnières, se débarbouille un peu, s'attife, se pomponne, se pimpreloche, et tout cela, — femmes, enfants et vieillards, — se répand dans les guinguettes d'alentour, chez les brandeviniers de la barrière de Fontainebleau et de la barrière des Deux-Moulins. Les jeunes, mâles et femelles, vont « pincer un rigodon » à la Belle-Moissonneuse ; les vieux et les autres vont chez Aury ou chez Flamery, les Richefeu et les Desnoyers de ces parages.

    Beaucoup aussi vont chez la Mère Marie, — un marchand de vin qui vit sur une vieille réputation. Ce cabaret-là est plus engageant que les autres. Il n'y a pas, comme chez les voisins Aury et Flamery, des salons de cinq cents couverts ; on n'y fait pas noces et festins ; mais, ce qui vaut mieux, on y boit et l'on y mange sous le plafond du bon Dieu, sous les arbres !

    Eugène Atget : la rue Barrault vers 1900

    Nous avons emménagé dans ce quartier dans un immeuble de 12 étages en 1999. D'un extrême à l'autre...

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

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    Bon, vous me direz : tu tournes autour du pot !

    Et le concert ?

    Le voici justement...

    Mais tout d'abord cette photo du sol jonché de fleurs de peuplier, faisant penser à de la neige !

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Deux mosaïques (fragments de pierre et galets fournis par les paroissiens) ornent l'entrée de l'église : Le Christ ressuscité et l'Arbre de Vie (de Madeline Diener).

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Le premier selfie toutes les deux devant l'Arbre de Vie : zut alors, je n'ai pas pensé à le faire avec le Christ, ça aurait été plus drôle surtout qu'il nous ouvrait les bras !

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Le programme est affiché sur la porte d'entrée de l'église.

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Il est constitué d'œuvres de la musique anglaise du XVIIIe siècle et est interprété par un trio, l'Ensemble "La Lorenzany", qui se produit dans différentes formations de musique de chambre, soit à deux clavecins, soit en trio (hautbois, basson et clavecin) comme aujourd'hui, ou encore en quatuor.

    Au programme donc, des œuvres de musiciens anglais inconnus au bataillon Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

     mais certainement reconnus tels que William Corbett (1689-1748), William Croft (1678-1727), Henry Eccles (1670-1742) et Anthony Young (1683-1747) mais aussi de deux musiciens allemands, Johann Christoph Pepusch (1667-1752) et le très célèbre Georg Friedrich Haendel (1685-1759) ayant travaillé en Angleterre.

    Armelle Choquard est au clavecin, Mariko Akimoto au hautbois et Henry Wyld au basson.

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Voici le premier mouvement de la Sonate en la majeur de J.C. Pepusch

    Les prochains concerts de l'Ensemble "La Lorenzany" auront lieu :

    ► Dimanche 4 juin 2023 à 16h à la chapelle de l'Hôpital Lariboisière (Paris 10ème)
    ► Dimanche 18 juin à17h30 au Temple de Versailles
    ► Dimanche 19 novembre à 17h à la Chapelle de l'Agneau de Dieu (Paris 12ème)

    En allant sur le site de l'église, j'ai trouvé une analyse d'un tableau de Giovanni di Paolo intitulé "La Création du monde, et Adam et Ève chassés du paradis terrestre (1445)" faite par le groupe "Fra Angelico" constitué depuis 2018 par des paroissiens de l'église.

    Après-midi concert à l'église Saint-Jean-des-deux-moulins avec Arlette

    Cliquez ICI pour la découvrir, c'est très intéressant et très beau. Giovanni di Paolo est un peintre miniaturiste de l'école de Sienne. On peut voir certaines de ses œuvres au musée du Petit Palais à Avignon.

    Une après-midi bien agréable


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  • Aujourd'hui, Anne-Marie nous emmène flâner au sein de la Cité Universitaire à la découverte de ses différents pavillons. J'ai déjà fait il y a plusieurs années une visite guidée des lieux mais une petite piqure de rappel ne fait pas de mal.

    Nous avons rendez-vous devant l'entrée du RER, sur le boulevard Jourdan et sommes douze à participer à cette promenade.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    L'entrée principale de la Cité internationale universitaire se trouve juste en face du RER et est libre d'accès au public entre 7h et 22h.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Une fois les grandes arches franchies, on se trouve dans un espace représentant quelque 40 hectares de terrain. Avec 7000 logements (représentant une capacité d'accueil de 12.000 jeunes) répartis dans 43 maisons (lien sur la liste des maisons ICI), la Cité internationale universitaire de Paris est actuellement le lieu d'accueil le plus prisé des étudiants et chercheurs étrangers de la région Ile-de-France. Parmi les locataires, Allemands, Argentins, Espagnols, Suisses, Japonais, Marocains, Mexicains, Cambodgiens, Canadiens... s'y côtoient pour partager leurs connaissances et leur savoir-faire.

    Une règle au sein de la Cité : les étudiants du pays d'origine de chacune des résidences ne peuvent dépasser 60% du total des résidents, les 40% restants émanant obligatoirement d'autres nationalités.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Anne-Marie nous montre le buste d'André Honnorat, fondateur de la Cité internationale universitaire de Paris (la CiuP).

     La CiuP a été initiée par le ministre de l'instruction publique de l'époque, André Honnorat, en 1920, au lendemain de la Première Guerre Mondiale dans le contexte du courant pacifiste de l’entre-deux-guerres. Il s’agissait d’une part de favoriser l’amitié entre les peuples via l’accueil d’étudiants, de professeurs, d’artistes et de sportifs étrangers, et d’autre part d’améliorer le logements des étudiants parisiens. Elle a été construite en bordure du parc Montsouris, à l'emplacement des anciennes fortifications de Thiers et s'est beaucoup développée au fil des années.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Ci-dessous, le film institutionnel de la CiuP pour en savoir plus sur son fonctionnement

    Vous pouvez cliquer sur ce plan pour le voir en grand.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Voici son bâtiment principal, La Maison internationale, bâtie grâce au concours de John Rockefeller Jr par l'architecte américain Jean-Frédéric Larson qui s'est inspiré pour la construire de l'architecture du château de Fontainebleau.

    Ici se tient l'administration ainsi qu'un restaurant et une bibliothèque. Elle abrite aussi un théâtre ouvert à tous, tourné vers la création contemporaine et qui sert également pour l'organisation de colloques ou de rencontres, de façon à participer à la diffusion des savoirs.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Fondation Deutsch de la Meurthe est née de la rencontre entre Paul Appell, mathématicien devenu recteur de l’Université de Paris et Émile Deutsch de la Meurthe, riche industriel lorrain qui fit fortune dans le domaine des huiles minérales et créateur avec son frère, Henry, des Pétroles Jupiter, qui deviendront le groupe Shell en 1948.

    Voici un médaillon le représentant

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Nous passons ensuite devant le médaillon représentant Paul Appell qui mériterait un petit rafraichissement.

    Paul Appell, l’un des initiateurs de la Cité internationale universitaire, est un mathématicien célèbre, professeur puis doyen de la Faculté des sciences de Paris, recteur de l’Université de Paris, membre de l’Académie des sciences et également premier président du Secours national.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    En direction de la Fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Emile Deutsch de la Meurthe (1847-1924) était un riche industriel qui a financé, sous forme de mécénat, la construction d'un ensemble de 7 pavillons, organisés spatialement comme une cité-jardin dans le style anglais néo-médiéval, pavillons destinés à loger des étudiants peu fortunés. Ils ont été construits sur le modèle des universités anglaises (type Oxford) et ont presque tous un environnement très arboré, ce qui en fait un véritable havre de paix.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Voici le pavillon central de la Fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe avec sa superbe porte d'entrée en fer forgé.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    En haut de la porte, une superbe corbeille de fleurs

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Promenez-vous à l'intérieur de la Fondation... en cliquant ICI.

    Dommage qu'internet ne permette pas de sentir les odeurs, vous auriez pu humer celle de ce seringat.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Vue sur la façade sud des bâtiments de la Fondation Emile et Louise de la Meurthe et leur beffroi

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Mais que fait cette petite dame avec sa paire de ciseaux... ? Elle coupe le gazon pour entretenir cette œuvre d'art, éphémère, très originale !

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le parterre est ici constellé de petits "post-it" de couleurs pastels.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Depuis l'arrière de la Maison internationale, on peut apercevoir l'église du Sacré-Cœur de Gentilly qui sert de lieu de culte aux étudiants catholiques : elle a été construite en dehors du campus pour respecter le caractère laïque de la Cité. Délaissée par les étudiants depuis 1968 suite à la construction du périphérique elle est, depuis 1979, affectée à la communauté catholique portugaise. 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Nous voici maintenant devant la Maison du Mexique qui a été inaugurée en 1953 et dont l'architecture tranche par son côté moderne par rapport à toutes les maisons vues précédemment. À l’extérieur, un mural en pierre commémore la découverte de peintures mayas dans le site archéologique de Bonampak.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     En 2006, la Maison du Mexique a fait l'acquisition d'une réplique grandeur nature (3,60 mètres de diamètre) de la "Pierre du Soleil" conservée au Musée national d'anthropologie de Mexico. On l'aperçoit derrière la façade vitrée des bâtiments.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Retour à l'architecture des années 1930 et à la brique rouge avec le Collège Franco-Britannique dont l'inauguration a eu lieu en 1937. Les étudiants peuvent y ranger leurs vélos...

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    En face, se trouve la Fondation Biermans-Lapôtre qui accueille entre autres les étudiants belges et luxembourgeois. Jean Hubert Biermans et son épouse, Berthe Lapôtre, en sont les mécènes. Il s'agit de l'une des plus anciennes maisons de la Cité internationale. Elle a vu le jour en 1927 grâce à un don très important du couple Biermans-Lapôtre qui avait fait fortune au Canada dans la pâte à papier et qui n'avait pas d'enfant.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    On peut y voir une statue de la Reine Astrid, épouse du Prince Léopold, décédée dans un accident de voiture en 1935 alors qu'elle n'avait pas encore 30 ans. Le sculpteur Raymond Couvègnes (1893-1985), a été grand prix de Rome en 1927 - date inconnue, entre 1935 et 1940 ?

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Fondation présente des toits caractéristiques de son pays d'origine, en "pas de moineau". Armand Guéritte, architecte en chef du gouvernement français, en est l'auteur et ma foi, "ça a de la gueule !"

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le porche d'entrée est orné de bas reliefs en pierre. D'un coté sont représentés des étudiants (en bas à gauche), de l'autre des scientifiques (en bas à droite).

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Un peu plus loin, la Maison du Japon présente un perron en forme de pagode ainsi qu'un "jardin japonais" où pousse un érable (du japon évidemment !) reconnaissable à son feuillage très léger de couleur rouge.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Dans une visite antérieure, j'ai pu entrer dans la Maison, d'où les photos qui suivent.

    A l'intérieur, comme dans tous les pavillons, se trouve un salon de réception. Celui-ci est particulièrement intéressant car il renferme  deux œuvres du peintre japonais Fujita.

     Maison du Japon - Grand salon

     Tsuguharu Fujita, également connu après son baptême en 1959 sous le nom de Léonard Foujita, est un artiste complet : il est peintre, graveur, céramiste, photographe, cinéaste, créateur de mode... D'origine japonaise, il est né à Tokyo en 1886 et arrive à Paris en 1916 où il se lie d'amitié avec Picasso. Il décède à Zurich en 1968 et repose à Reims dans la chapelle Notre-Dame de la Paix qu'il a imaginée et peintre à la fin de sa vie.

      Deux œuvres de Fujita sont présentes dans la Maison du Japon : l'une d'elles s'intitule "L'arrivée des occidentaux au Japon" (les portugais furent les premiers à mettre le pied sur le sol nippon au 16ème siècle).

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    L'autre s'intitule "Les chevaux".

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     A la sortie, je remarque ce jardin de pierre si caractéristique de l'art des jardins de ce pays du soleil levant : les étudiants doivent se sentir "chez eux" à Paris...

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13 

    La Maison de la Suède se distingue par son caractère de manoir du XVIIIe siècle avec sa haute toiture débordante percée d’œils-de-bœuf et de lucarnes. Des portes-fenêtres closes par des volets bleus ajoutent une note nordique à la façade et mettent en valeur la terrasse.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Nous sommes à la saison des roses...

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Maison du Brésil a été construite par Le Corbusier. Le bâtiment, composé d’une barre d’habitation de cinq étages, est porté par de puissants pilotis en béton brut de décoffrage, surmontés de poutres. La façade est traitée en loggias colorées, à la manière des unités d’habitation construites par Le Corbusier. L’édifice a été inscrit à au titre des monuments historiques en 1985.

    Novateur dans les années 1950, l'architecte est surtout connu pour ses aménagements intérieurs.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La visite de la Cité internationale universitaire de Paris se termine par celle de la Maison de l’Italie qui combine la rationalité des années 30 à la grande tradition classique. Elle comporte plusieurs éléments caractéristiques de cette tradition tels que sa loggia à arcades en rez-de-chaussée et ses chapiteaux ioniques dans la galerie du quatrième étage. 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    A l’intérieur de la maison, on peut admirer une fresque du XIVe siècle, détachée de l’Eglise Santa Maria dei Servi de Milan, détruite en 1847. Cette œuvre, exécutée par un peintre lombard anonyme et représentant Saint-François recevant les stigmates et Saint-Christophe, provient de la Pinacothèque de Brera à Milan. Elle a été totalement restaurée en 2008 en Italie.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le temps passe vite à se promener sous le soleil... mais le programme qu'Anne-Marie a préparé prévoit également la découverte des ateliers d'artistes de ce XIVe arrondissement alors on ne verra pas les autres maisons... 

    Celle-ci se repère sur le boulevard Jourdan.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Il s'agit de longer le parc Montsouris pour rejoindre la rue Emile Deutsch de la Meurthe. Mais d'où peut bien venir ce drôle de nom "MONTSOURIS" ?

    ► Le quartier de Montsouris doit peut-être ce nom singulier à la présence des anciennes carrières de gypse abandonnées qui ont laissé les sous-sols troués comme du gruyère, carrières sur lesquelles il a été bâti entre 1860 et 1878.

    ► Une autre tradition suggère que cette appellation proviendrait de la prolifération des rongeurs attirés par les nombreux moulins à vent où était concassé le grain des parisiens.

    ► Une explication moins poétique évoque l’indigence des populations originelles qui habitaient les environs.

    Nous passons ainsi devant une étrange stèle sur laquelle est gravée dans la pierre « DU REGNE DE …….. LA MIRE DE L’OBSERVATOIRE MDCCCVI ». Sur la partie manquante était écrit NAPOLEON mais le nom du premier empereur des Français, Napoléon Ier, qui figurait autrefois sur l’édifice, a été retiré à coup de burin par des opposants.

    La stèle marque l'emplacement du méridien de Paris, ligne imaginaire du pôle Nord au pôle Sud sur laquelle à midi heure solaire l’ensemble des points de ce méridien ont le soleil au zénith.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Dans la rue Emile Deutsch de la Meurthe et celle de Nansouty qui lui fait suite, on trouve toute une série de petites impasses ou "villas" pleines de charme.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La rue du parc Montsouris fait une boucle qui commence et se termine dans la rue Emile Deutsch de la Meurthe. 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Elle possède quelques jolies façades.

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    Et la végétation s'en donne à cœur joie.

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    Elle se termine à l'angle de ce bel immeuble haussmannien.

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    La rue Georges Braque quant à elle, est en fait une impasse.

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     Le peintre Georges Braque y avait une maison-atelier au numéro 8 qui a été construite par Marcel Zielinsky, architecte que l'on retrouvera plus loin dans la rue Gauguet. On aperçoit, derrière la végétation, son ancien atelier tout en haut de la maison : il avait la particularité d'être orienté au Sud contrairement à l'habituelle orientation au Nord privilégiée par les peintres pour éviter les ombres.

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     La végétation, elle, est partout dans ce quartier : ici des campanules ont investi l'entrée de cette porte cochère.

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    Et ici, ce sont des chélidoines qui ornent la clôture.

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    Au numéro 14, la maison est même presque entièrement cachée par la végétation.

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    C'est le petit singe sur la grille d'entrée qui a attiré mon attention : les propriétaires ont peut-être voulu recréer ici la forêt amazonienne et sa faune !

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    Le square Montsouris est en fait une rue dont l'une des issues donne ici sur la rue Nansouty tandis que l'autre débouche sur l'avenue Reille.

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    Elle est entièrement pavée, et en forte pente.

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     Ses maisons ont été construites au début des années 1920.

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    C'est un véritable havre de paix.

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    Nous avons maintenant rejoint l'avenue Reille où se trouve, sur toute sa longueur, le réservoir de Montsouris dont Anne-Marie nous explique l'origine.

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    Le réservoir de Montsouris est construit entre 1869 et 1874 à la demande du Baron Haussmann par l'ingénieur Eugène Belgrand ; les travaux ont été retardés par la guerre franco-prussienne et les troubles de la Commune. Il fait partie d'un ensemble de nouveaux réservoirs qui ont pour but d'améliorer progressivement l'alimentation en eau des Parisiens. Les eaux de la Seine deviennent de plus en plus impropres à la consommation à la fin du XIXe siècle, en raison de leur variation de température saisonnière et du développement industriel et urbain en amont de la capitale.

    Le réservoir de Montsouris est situé sur un des points élevés du sud de Paris, près du parc du même nom. C'est le quartier des Champs-Elysées qui a été le premier à bénéficier de ses eaux en 1875.

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    L'eau arrive dans deux « bâches » (grandes cuvettes) situées dans le lanternon qui surplombe le réservoir, puis est dirigée par des « tulipes » (canalisations verticales) vers le réservoir. Tout au long de son parcours, l'eau est protégée de l'air et circule par gravité, afin de conserver sa température initiale.

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    Ici, au 53 avenue Reille, la maison-atelier du peintre Ozenfant, a été construite par Le Corbusier.

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    La rue Beaunier n'est qu'à deux pas et nous la rejoignons.

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    Au numéro 24, on trouve une plaque indiquant que Lénine a habité ici. Après une première tentative ratée de révolution en 1905, Lénine choisit de séjourner dans plusieurs pays européens. Pendant ce “tour d’Europe”, il arrive à Paris en 1908, la ville est alors en pleine explosion culturelle et artistique. L’histoire de Lénine avec la capitale française commence d’abord dans le quartier du Panthéon puis dans un appartement du 14e arrondissement, situé au 24 rue Beaunier. C’est là qu’il vit avec sa femme, sa belle-mère, et sa sœur. Aujourd’hui encore, on peut toujours apercevoir une plaque sur la façade de l’immeuble.

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    Nous descendons ensuite la rue de la Tombe-Issoire dont Anne-Marie nous explique la légende : Ysoré, Roi païen de Coimbra au Portugal, Sarrasin et de plus géant de près de 4 mètres 50, était arrivé devant Paris qui "estoit à cel jour moult petite ". Il s'était établi à Montmartre et venait chaque matin lancer un défi aux parisiens.

    Pour se défaire de lui, le bon Roi Louis envoya un messager à Guillaume d'Orange, seul capable d'abattre le terrible Ysoré en combat singulier. Guillaume vivait reclus dans son village de Gellone, près de Montpellier, après s'être illustré dans de nombreux combats contre les sarrasins. Il se déclara mort à l'envoyé du Roi Louis qui ne le reconnut pas, puis, tandis qu'à Paris l'affliction était grande, il reprit son vieil équipement de guerre et s'arracha de son ermitage pour secourir son suzerain. Arrivé un soir devant une porte de Paris, il se vit refuser l'entrée de la ville, ordre étant donné de ne laisser entrer qui que ce soit pendant la nuit. Guillaume passa celle-ci chez un pauvre homme, Bernard, dont la cabane était cachée dans un fossé abandonné. Bernard du Fossé lui confirma que chaque matin Isoré venait jusqu'au pied du rempart jeter un défi que jusqu'ici personne n'avait encore osé relever.

    Le lendemain matin, Guillaume s'en alla à la rencontre du géant, et les deux adversaires en vinrent aux mains. Guillaume tua donc Ysoré, lui coupa la tête, la porta à Bernard du Fossé à qui il se fit reconnaître, puis reprit au galop le chemin de son ermitage. Ysoré fut enterré à l'endroit même ou il était tombé.

    La tombe d'Ysoré devint Ysoere, Isore, Isoire puis La Tombe d'Issoire.

    Ceci est une légende bien sûr...

    Au coin de la rue d'Alésia et de la rue de la Tombe-Issoire, il y avait autrefois une sculpture très éloquente, œuvre de Corinne Béoust sur le mur du groupe scolaire. Elle a aujourd'hui disparu, sans doute abîmée par les intempéries...

    Dommage

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    A gauche de la rue, le Couvent Saint-François de Paris.

    À la fin de l'occupation allemande, le père Corentin Cloarec (1894-1944), aumônier des « résistants de la place Denfert-Rochereau », y fut assassiné le 28 juin 1944 par des membres de la Gestapo. Depuis 1945, une voie voisine, la rue du Père-Corentin, lui rend hommage.

     

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    Nous voici maintenant Villa Seurat, du nom du peintre pointilliste.

    Mais que regardent tous les adhérents ?

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    Il s'agit de l'ancienne maison-atelier de Chana Orloff dont le petit-fils a justement entrouvert la porte. Chana Orloff est née en Ukraine en 1888 dans la région de Karkhiv et est décédée à Tel-Aviv en 1968. C'est une sculptrice figurative juive de nationalité française.

    Elle se lia d'amitié avec d'autres jeunes artistes juifs, parmi lesquels Marc Chagall, Chaim Jacob Kipchitz, Amadeo Modigliani, Pascin, Chaïm Soutine et Ossip Zadkine et en 1913, elle expose au salon d'automne.

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    Les descendants de Chana Orloff, viennent d'obtenir, au bout d’une quinzaine d’années de procédures, la restitution d'une sculpture représentant le fils de l’artiste, L'enfant Didi, qui lui avait été spoliée dans le pillage de son atelier en 1943. Cette statue en bois de 90 cm, est désormais visible dans l'atelier de la Villa Seurat, là même où elle fut emportée par les Allemands en 1943. Sculptée en 1921, elle représente le fils que l'artiste eut avec le poète polonais Ary Justman, décédé de la grippe espagnole deux ans plus tôt.

    En novembre, la sculpture rejoindra le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, où elle restera en dépôt après avoir fait l’objet d’une exposition.

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    Nous continuons notre promenade par la rue Saint-Yves où se trouve aux numéros 11-13 l'entrée de la Cité du Souvenir.

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    Cette Cité a été construite en béton armé revêtu d'un parement de briques de 1926 à 1930 à l'initiative de l'abbé Alfred Keller, par les architectes F. Besnard et D. Boulenger.

    L’histoire de l’Abbé Keller et de son action

    L’Abbé Keller est ordonné prêtre en 1920, à la fin de la guerre de 1914-1918 qui a fait 1,3 million de morts chez les soldats. A 24 ans, le jeune prêtre est hanté par la misère qu’il côtoie tous les jours. Lui qui est issu d’une riche famille, de Wendel, n’a qu’une idée, venir en aide aux plus malheureux et créer pour eux les conditions d’une vie digne. Nommé vicaire à saint Dominique, il décide de créer un ensemble où les familles éprouvées et de modeste condition pourront être chez elles. En 1925, l’Abbé Keller lance une souscription par actions et y investit une grande part de sa fortune. Des gens modestes donnent, 80 000 prospectus sont distribués dans Paris, les fonds sont rassemblés en un mois. La somme nécessaire est même dépassée.

    La cité comporte une chapelle en rez-de-chaussée d'immeuble dont le décor est confié à Georges Desvallières (peintures et vitraux : un soldat mort emporté par le Christ, les Saintes Femmes au tombeau, Nativité...) , un des fondateurs en 1919 des Ateliers d'Art Sacré. 180 logements sont construits avec, sur la porte de chacun d’eux, le nom d’un soldat mort à la guerre. Ils sont répartis en trois immeubles en triangle dont deux, sur la rue saint Yves, encadrent l’entrée. Au centre, la chapelle : « Dieu est au centre ». La Cité dispose d’un jardin d’enfants, d’un dispensaire, d’un patronage.

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    Allez, une dernière pour la route !

    La rue Gauguet, du nom d'un ancien propriétaire terrien. Et que peut-on voir rue Gauguet ? L'atelier d'un peintre devenu célèbre, qui à 41 ans en 1955 a préféré quitter ce monde : il s'agit de Nicolas de Staël.

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    Moins connu que Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens ou André Lurçat, l’architecte Marcel Zielinski a réalisé dans Paris plusieurs villas-ateliers qui se revendiquent de la Modernité en architecture dont celle-ci où le peintre avait installé son atelier. Sur le net, il est précisé que la grande tour à droite fait fonction d'escalier.

     

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    Il avait une vision très personnelle de la rue.

    La toile "Rue Gauguet", datée de 1949, est aujourd’hui conservée au Museum of Fine Arts de Boston.

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     Anne-Marie nous montre le document qui montre que c'est également au numéro 7 de la rue Gauguet que Salvador Dali et Gala s'installeront en juillet 1932.

    Propos de Dali

    « À notre retour à Paris, nous avons déménagé du 7 rue Becquerel au 7 rue Gauguet. C’était un immeuble moderne. Je considère que ce genre d’architecture est une architecture auto-punitive, l’architecture des gens pauvres - et nous étions pauvres. Donc, comme nous ne pouvions avoir de bureau Louis XIV, nous décidâmes de vivre avec d’immenses fenêtres, et d’immenses tables chromées, beaucoup de verre et des miroirs. Gala avait le don de faire « briller » toutes choses et, au moment où elle entrait quelque part, tout se mettait à étinceler furieusement. Cependant, cette rigidité presque monastique excitait encore plus ma soif de luxe. Je me sentais comme un cyprès poussant dans une baignoire. »

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    Fin de notre balade dans ce XIVe arrondissement.

    Mine de rien, nous avons fait près de 7 kilomètres.


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