•  Mon amie Madeleine m'a proposé il y a quelques mois trois places pour l'Opéra Bastille. Dommage que Philippe n'ait pas été tenté de m'accompagner : il aurait passé une super soirée.

    Il faut dire que le programme était alléchant : un hommage à Maurice Béjart au travers de trois ballets célébrissimes (du moins deux d'entre eux).

    Pour aller à la Bastille, j'ai choisi de passer par le port de plaisance de Paris Arsenal. Ils sont nombreux les bateaux qui y sont amarrés !

    Le voici côté Bastille

    Soirée Béjart à l'Opéra Bastille

    et côté quai de la Rapée

    Soirée Béjart à l'Opéra Bastille

    Au programme tout d'abord, l'oiseau de feu sur une musique d'Igor Stravinsky.

    Nous étions placées (j'y suis allée avec Arlette et Michèle) très haut dans les gradins et avions ainsi une vue plongeante sur la scène ce qui, dans le cas de ce ballet en particulier, présentait l'avantage de surplomber les figures géométriques créées par Maurice Béjart.

    Soirée Béjart à l'Opéra Bastille

    J'ai parfois eu l'impression de regarder au travers d'un kaléidoscope tant la symétrie des figures était parfaite. L'internet m'a permis de retrouver un court extrait de ce ballet qui dure 22 minutes.

    Regardez : c'est magnifique.

     Après un premier entracte de 20 minutes, nous avons été bercées par la musique de Gustav Mahler grâce au "Chant du compagnon errant" magistralement exécuté par deux danseurs étoiles seuls en scène pendant 20 minutes, Germain Louvet et Marc Moreau (ce dernier a été nommé danseur étoile en mars 2023).

    Dans ce ballet, il s'agit d'un "pas de deux pour hommes" avec un "danseur rouge" qui représente la mort (Marc Moreau) et un "danseur bleu" (Germain Louvet).

    Maurice Béjart, le chorégraphe disait qu'il s'agissait "d’un compagnon errant comme ces jeunes apprentis du Moyen-Age qui allaient de ville en ville à la recherche de leur destinée, de leur maître".

    Soirée Béjart à l'Opéra Bastille

    Interview de Marc Moreau et de Guillaume Diop (autre danseur étoile qui danse en alternance avec Germain Louvet)

     Après un deuxième entracte de 20 minutes qui m'a permis de retrouver Madeleine et de voir le coucher du soleil,

    Soirée Béjart à l'Opéra Bastille

    nous avons pu voir et entendre le fameux Boléro de Ravel interprété ce 16 mai par une danseuse, Sabrina Mallem, maîtresse de ballet associée à la Direction de la Danse à l'Opéra de Paris.

    Mon Boléro, disait Ravel, devrait porter en exergue "Enfoncez-vous bien cela dans la tête". C'est vrai que pendant les 16 minutes du morceau, la musique revient inlassablement, un temps pendant lequel la danseuse effectue systématiquement le même pas de danse, les seules variations provenant du mouvement de son corps qu'elle accompagne de celui de ses bras.

    Maurice Béjart confie le rôle central, soit à une danseuse comme ce soir, soit à un danseur, le rythme étant interprété par le groupe de danseurs qui l'entourent.

    A la sortie du ballet, une petite photo (prise à la va vite) du ciel, particulièrement beau hier soir.

    Soirée Béjart à l'Opéra Bastille

    Une soirée magique


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  • Nous avons eu l'occasion pendant que nous étions en Bourgogne d'aller faire un tour à la Galerie d'art de Châtillon où exposent en ce moment deux artistes.

    Verena DeGiorgis est d'origine suisse mais vit en France depuis 1961. Après l'école des Arts et Métiers de Berne, elle devient dessinatrice de mode à Dijon. C'est auprès du peintre dijonnais J.C. Ancet qu'elle reprend le pinceau pour s'orienter résolument vers la peinture abstraite.

    Pour accompagner son travail, le galériste, Patrick Dupressoir, a choisi de présenter ses peintures à l'huile parmi les œuvres de Tony Babic, un ancien ouvrier du zinc, travailleur en chantier réparant les toitures, devenu, par instinct et idéal, un sculpteur-créateur à l’imagination débordante.

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    Quelques photos de notre passage

    En entrant dans la galerie, on se trouve nez à nez avec un énorme gorille plus vrai que nature qui semble nous défier.

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    C'est ainsi que nous découvrons l'œuvre très colorée et fouillée de Verena DeGiorgis.

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

     Je ne suis pas une inconditionnelle de l'art abstrait mais j'ai trouvé que ses tableaux étaient très lumineux chacun dans leur genre. Sur la gauche de la photo, "La louve" de Tony Babic.

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    J'ai beaucoup aimé celui-ci dont le titre est "Feu ravageur". Je crois que je lui donne le prix d'excellence !

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    A côté, le cerf de Tony Babic semble juste échappé de l'incendie...

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    "La musique en couleur" face à ce bel oiseau de proie

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    "Apparition"

    Il faut être dans la tête de l'artiste pour comprendre le titre de ce tableau fort beau et si minutieusement peint. Moi, j'y vois des feuillages abritant une colombe.

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    Verena DeGiorgis a aussi peint un quadriptyque "Les quatre saisons".

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    Voici "L'hiver"

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    On n'aimerait pas le rencontrer sur son chemin...

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    Le regard de Tony Babic sur les animaux est toujours très juste.

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    "Nocturne"

    S'agit-il de musique ici... ? En tout cas, si c'est le cas, elle est tourmentée. J'ai appris sur le site du galeriste que Verena DeGiorgis jouait du violon...

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

     De l’humour dans la vitrine avec ce gorille fumant le cigare, chapeau sur la tête

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    "Les masques" 

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine

    La visite de la Galerie d'Art et d'Or à Châtillon-sur-Seine 

    Une belle découverte que cette galerie dont vous pouvez consulter le site internet en cliquant ICI.


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  • Je suis allée cet après-midi voir un film (gratuitement) au Centre Paris Anim' de la Poterne des Peupliers : Captain Fantastic de Matt Ross, sorti en 2016.

    Cela m'a permis de découvrir ce centre situé à deux pas de chez le fils de ma copine de paillasson, Marie-Claire, et ma foi j'en ai été enchantée. Un très bon accueil et un très bon film, dans une salle équipée de chaises et de très gros coussins à destination des enfants, que demander de plus ?

    Dommage cependant que si peu de gens soient venus assister à cette séance (j'ai eu connaissance de cette projection par la Newsletter de la Mairie du 13e à laquelle je suis abonnée).

    Le réalisateur de ce film a remporté le prix de la mise en scène dans la catégorie "Un certain regard" au festival de Cannes en 2016 ainsi que le Prix du jury et le Prix du public au Festival du cinéma américain de Deauville en 2016.

    Synopsis d'après Jérémie Couston, journaliste à Télérama dont je partage entièrement la critique.

    Un père écolo élève ses enfants loin du "système".

    Vivre dans une cabane au milieu des bois, avec des livres, un potager et une canne à pêche, en marge de cette société de consommation aliénante, qui n'en a jamais rêvé ? C'est l'utopie concrète proposée (imposée ?) par Ben Cash à ses six jeunes enfants. Au programme de leur éducation mi-hippie, mi-altermondialiste, en autarcie dans une forêt du nord-ouest des États-Unis : chasse au daim à l'arc, escalade, yoga et cours d'espéranto. Dans cette petite communauté où la religion n'a pas sa place, on ne fête pas Noël mais le « Noam Chom­sky Day », en référence au célèbre linguiste et philosophe. La tête et le corps façonnés par un père à tendance autoritaire, la progéniture semble ne manquer de rien sinon de l'amour de leur mère, récemment hospitalisée pour ­bipolarité. Sa disparition coïncidera avec le désir d'émancipation de l'aîné, qui se verrait bien, enfin, courir le guilledou et entrer à Harvard.

    Après une première partie euphorisante, sur la symbiose avec la nature, les joies et les limites d'un système éducatif en vase clos, le film et ses néo-Robinsons entament une mini-révolution, au risque de la déconvenue. A bord d'un vieux bus, la famille Cash se confronte au monde extérieur. A commencer par les parents de la défunte, caricatures un peu grossières du capitalisme triomphant : ils n'ont jamais compris le virage écolo-libertaire de leur fille... Incarné par un Viggo Mortensen en grande forme, Ben est-il le ­superhéros que le titre suggère ? Fantastique ou fantasque ? En tout cas un père idéaliste qui se bat pour ses convictions et pour que ses enfants vivent dans un monde authentique. De quoi forcer le respect.

    La bande-annonce

     

    Un excellent film dans lequel j'ai découvert un acteur, Viggo Mortensen, qui est aussi réalisateur, scénariste, producteur, musicien, photographe, peintre et même poète.

    Waouuuuu !!!

    Autant de dons chez une même et seule personne, c'est pas juste...

    Les Centres Paris Anim' de Paris proposent beaucoup d'activités pour tous, petits et grands avec des tarifs en fonction des revenus. Je me suis renseignée pour des cours d'italien mais malheureusement cette langue n'est pas assez populaire en France pour être enseignée. Je vais devoir continuer à l'apprendre sur le net...


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  • Ce vendredi, Michel Duffau, qui est bénévole à Générations 13, nous a proposé une visite du quartier de Saint-Sulpice dans le 6e arrondissement.

    Une bonne quinzaine d'adhérents de l'association motivés par la marche et la culture sont au rendez-vous qu'il nous a donné au pied de la statue de Denis Diderot, face à l'église Saint-Germain-des-Prés.

    Denis Diderot, né en 1713 à Langres (où il y a un musée consacré à l'écrivain des Lumières) est décédé en 1784 à Paris. La statue en bronze (qui date de 1886) est l'œuvre de Jean Gautherin.

    Je la trouve très expressive.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     C'est ici que Michel commence sa visite guidée, non pas en nous parlant de Diderot mais de Marcel Proust.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Il nous explique que c'est non loin de là, au N°14 de la rue des Canettes, que Céleste Albaret, la fidèle gouvernante de l'auteur de "A la recherche du temps perdu", ouvrit un hôtel avec son mari après le décès de l'écrivain.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Céleste Gineste, épouse en effet en 1913 Odilon Albaret, un chauffeur de taxi dont l'écrivain est un client régulier. Peu de temps après, il fait entrer sa femme (qui arrive de sa campagne et s'ennuie dans la capitale) au service de Marcel Proust. Celle-ci lui restera fidèle jusqu'à son décès en 1922.

    Empruntant la rue des Ciseaux, nous voici dans la rue des Canettes. La grève actuelle des éboueurs fait de Paris le paradis des rats...

    Ah..., cette réforme des retraites, elle aura fait parler !

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'actuel Hôtel La Perle a remplacé l'hôtel d'Alsace Lorraine.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Dans la même rue, un curieux magasin qui vend des figurines de collection.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'origine de son nom, la rue la doit à cette décoration murale qui orne la façade de l'immeuble situé au N°18. Des canettes (la femelle du canard et non celles qui défigurent les rues de la capitale) y sont représentées en train de s'ébrouer.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     On dit que ce sont des canettes mais..., je ne suis pas allée voir de plus près !

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    C'est dans ce bel immeuble, au N°10 que se situe la Librairie-Musée du Compagnonnage.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Le musée est installé dans l'ancien siège des Compagnons Charpentiers du Devoir de Liberté.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Michel ayant réservé une visite-guidée, c'est ce charmant monsieur, absolument passionné, qui a bien voulu nous présenter l'histoire du Compagnonnage et nous a commenté les outils et les chefs-d'œuvre exposés.

    L’origine du Compagnonnage remonte à la plus haute antiquité. De tout temps, il s’est trouvé, parmi les ouvriers, des hommes plus éclairés qui ont compris la nécessité de se grouper, d’être parfaitement unis, sans aucune dépendance, pour s’instruire, s’entraider et parfois même se défendre dans un idéal commun : la recherche de la perfection.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Les outils des Compagnons, dont l'emblématique compas, sont accrochés sur une poutre.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Oserai-je vous avouer que son discours m'est entré par une oreille et ressorti par l'autre... J'ai juste retenu qu'il existait deux sortes de compagnons : ceux de la rive droite et ceux de la rive gauche, les compagnons du Devoir et les compagnons du Devoir de Liberté, et que c'était surtout une histoire de religion qui les différenciait, voire même de franc-maçonnerie.

    Chacun sait bien que chaque Compagnon doit réaliser un chef-d'œuvre comme le montre ici notre hôte mais j'ai oublié pourquoi il nous avait parlé d'un dragon sculpté à l'intersection de la rue de Rennes et d'une autre rue que je n'ai pas déterminée...

    Quelqu'un pourra peut-être me renseigner ? 

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Quelques chefs-d'œuvre sont exposés dans la salle où sont aussi montrées au public des photos représentant la construction à l'époque de Viollet-le-Duc de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris. 

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Ci-dessous, deux chefs-d'œuvre présentés à l'exposition universelle de 1900.

    Celui-ci, photographié ici, est celui des Compagnons de la rive gauche.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Chacun cherchant à rivaliser, voici celui des Compagnons de la rive droite.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    A la sortie du musée, nous tournons à droite dans la rue Saint-Sulpice et apercevons l'église du même nom.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Nous débouchons sur la place à l'angle de laquelle Michel nous montre le café de la Mairie où Claude Luter, le célèbre jazzman, avait coutume de venir jouer en compagnie de son ami Boris Vian.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Ah ! Si j'avais un franc cinquante...

    Sur le parvis de l'église, nous écoutons Michel religieusement...

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Il nous parle des origines de l'église (faisant d'abord partie de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés). Si vous cliquez sur cette photo pour l'agrandir (il s'agit d'un plan datant de 1550), vous verrez l'ancienne abbaye Saint-Germain au sud, la foire Saint-Germain voisine (où se trouve encore l'actuel Marché) et l'église Saint-Sulpice.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    En raison de l'extension de la population de ce faubourg de la capitale au cours des siècles, il parut nécessaire d'agrandir l'église. La première pierre a été posée par Anne d'Autriche en 1646. Voici comment elle apparait sur le plan de Turgot datant de 1740, complètement environnée de bâtiments, la place n'ayant pas encore été créée. Michel nous explique à ce sujet que l'ancien séminaire Saint-Sulpice construit au XVIIe siècle devant l'église (à droite de la photo) a été démoli en 1808 pour permettre justement la création de la place qui ne fut achevée qu'en 1838.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'église actuelle date du milieu du XVIIIe siècle. Elle est l'œuvre de l'architecte Jean-Nicolas Servandoni (né à Florence en 1695 et décédé à Paris en 1766). qui s'est inspiré pour en exécuter la façade de l'église Saint-Paul à Londres.

    L'église Saint-Sulpice fait fonction de cathédrale diocésaine depuis l'incendie de Notre-Dame et le quartier Saint-Sulpice est caractérisé par des écoles religieuses, des librairies spécialisées dans ce domaine et des boutiques d'objets de piété.

    Par ailleurs, pour tenter de renouer avec la Foire Saint-Germain, chaque année, la municipalité du 6ème arrondissement organise sur la place, de fin mai à début juillet, toute une série de manifestations culturelles et artistiques.

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    Au centre de l'immense place, la fontaine Saint-Sulpice (érigée en 1847 par l'architecte Louis Visconti) qui est parfois appelée fontaine des orateurs sacrés mais aussi, plus malicieusement, fontaine des quatre point(s) cardinaux car elle est ornée de quatre statues d'évêques catholiques, célèbres prédicateurs de l'époque de Louis XIV, qui n'ont jamais été nommés cardinaux. Or les faces de la fontaine sont à peu près alignées sur les quatre points cardinaux.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Aux quatre angles, Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Tiens, la fontaine est habitée !

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Michel nous fait remarquer que les deux tours de l'église ne sont pas tout à fait identiques : la tour sud à droite, moins haute de 5 mètres que la tour nord (qui abrite les cloches), reste inachevée face au contexte d'effervescence politique de 1789.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    La nef est immense.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Semaine pascale oblige, un chemin de croix se tient dans l'église. Nous nous ferons donc tout petits pour découvrir tout de même quelques unes des nombreuses richesses de cette église, comme ici les deux grands panneaux muraux peints par Eugène Delacroix pour décorer la chapelle des Saints-Anges (six ans de travaux tout de même). Pour travailler à ces œuvres, Delacroix va installer son atelier place de Furstemberg, là même où se trouve l'actuel musée Delacroix.

    Bon, pour moi ces peintures ne sont pas forcément ma tasse de thé mais elles ont inspiré de nombreux peintres, écrivains, artistes, de Paul Gauguin à Marc Chagall.

    La lutte de Jacob avec l'Ange

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Héliodore chassé du Temple

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Au plafond, Saint-Michel terrassant le dragon

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Michel nous montre ensuite un bénitier offert à François Ier par la République de Venise qui a été mis en place dans l'église accompagné d'un socle en forme de rocher sculpté par Jean-Baptiste Pigalle.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Il en existe une paire, tous les deux ornés de motifs marins.

    Celui-ci est orné d'un poulpe.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Cette Vierge, c'est Notre-Dame-de-la-Vielle-Vaisselle nous dit Michel !

    L'abbé de la paroisse, Languet de Gergy, l'avait fait exécuter par le sculpteur Edmé Bouchardon avec les couverts qu'il avait l'habitude de dérober dans les noces et les banquets où il était convié ! (c'est le chroniqueur Saint-Simon qui le relate). Régulièrement contesté sur sa kleptomanie dévote, il rétorquait qu’il n’empruntait que couteaux ébréchés ou fourchettes dépareillées.

    Fondue sous la Révolution, "Notre-Dame de Vieille Vaisselle" aurait-elle été refaite ?

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'ancien orgue de Clicquot a été reconstruit par Cavaillé-Coll en 1862.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Dans le chœur, un superbe maître-autel en bronze doré représente la prédication du Christ.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Autre particularité de l'église Saint-Sulpice, l'existence d'un gnomon, outil de mesure utilisé en astronomie qui permet de déterminer précisément la position du Soleil, et donc une période de l’année. Le dispositif fut installé à la demande du curé du lieu, désireux de fixer précisément la date de l'équinoxe de mars, et par conséquent celle de Pâques, date clef du calendrier chrétien. Il a été installé au XVIIIe siècle par les savants de l'Observatoire de Paris.

    Au pied d'une obélisque de marbre blanc de 10,72 mètres de hauteur, la méridienne de Paris a été matérialisée par une réglette de laiton incrustée dans le dallage de l’église.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Dans le vitrail d’en face en haut du transept sud, une lentille est également placée à une 24,54 mètres de hauteur. 

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    A des moments très précis de l’année, les rayons du soleil passent par la lentille et viennent frapper l’obélisque ou la ligne de laiton au sol, indiquant les solstices d’été et d’hiver ainsi que les équinoxes de mars et de septembre (qui marquent le début du printemps et de l’automne).

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'église Saint-Sulpice et son quartier attirent maintenant les touristes du monde entier depuis le succès planétaire du roman de Dan Brown, le Da Vinci Code en 2003.

    Pour rejoindre la rue Garancière, nous traversons une petite place à l'arrière de l'église, qui est dédiée à August Strindberg.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Un buste très ressemblant de l'écrivain, dramaturge et peintre suédois qui séjourna de multiples fois à Paris y a été placé. Il est du sculpteur suédois Carl Eldh et a été réalisé en 1905. Strindberg considérait ses séjours à Paris comme "l'époque la plus fructueuse de sa vie".

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Nous voici maintenant faisant face à l'Hôtel de Sourdéac construit sous Louis XIII par Adam Robelin pour Alexandre de Rieux, marquis de Sourdéac, vit les débuts d'Adrienne Lecouvreur au théâtre en 1717. Occupé après la Révolution par la mairie du 11ème arrondissement, il est maintenant la propriété des Presses de la Cité.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Un peu plus loin dans la rue Garancière, une très jolie fontaine dite Fontaine Palatine en l'honneur d'Anne de Bavière qui la fit élever ici en 1715 pour les habitants du quartier. 

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    La rue Garancière débouche sur la rue de Vaugirard par une arche.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Sous les arcades, on peut voir au N°36 de ladite rue l'un des seize mètres étalons installés dans Paris entre février 1796 et décembre 1797 par la Convention nationale afin de généraliser l'usage du système métrique auprès des parisiens. Celui-ci est le seul qui soit resté à son emplacement originel. Un autre mètre étalon se trouve au N°13 de la place Vendôme.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Une belle adresse pour les nostalgiques du passé...

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Nous empruntons maintenant la rue Servandoni du nom de l'architecte de la façade actuelle de Saint-Sulpice (nom donné en 1806). Cette rue a changé de nom de nombreuses fois : elle s'est appelée successivement rue Saint-Sulpice, rue des Cordiers, rue des Fossoyeurs, rue du Fer à Cheval et même rue du Pied de Biche.

    Mais le temps se gâte malheureusement : capuches et parapluies vont se révéler indispensables : nous allons même devoir les partager !!!

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Michel nous explique que l'architecture de cette rue est très diverse et aussi très ancienne.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Au N°18, l'ancien Hôtel de Boutteville fut la dernière demeure d'Olympe de Gouges, femme de lettres, femme politique et polémiste (auteur de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne en 1791), guillotinée à Paris le 3 novembre 1793.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    A gauche, Olympe de Gouges, à droite, Caroline Tresca

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Cette dernière a ouvert en 2014 une galerie au N°14 de la rue dont la porte cochère en bois est très ouvragée.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Désolée pour les photos de traviole : j'ai dû abriter mon appareil photo !

    Sainte Anne instruisant la Vierge

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Jean-Nicolas Servandoni montrant le plan de Saint-Sulpice

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Une reproduction intégrale du Bateau ivre d'Arthur Rimbaud, inaugurée le 14 juin 2012, occupe un long mur de la rue Férou, non loin de l'endroit où le poète aurait présenté le poème pour la première fois le 30 septembre 1871. Elle a été réalisée par l'artiste néerlandais Jan Willem Bruins.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Alors là, c'est la cata !

    On s'aperçoit qu'on est bien en mars avec ces giboulées qui nous obligent à nous réfugier sous les porches d'immeubles.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    J'ai oublié la raison de cette photo d'une maison par ailleurs fort jolie.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Toujours dans la rue Férou, au N°6, l'entrée de l'Hôtel de Luzy avec des deux sphinx en terre cuite vernissée. C'est au grand architecte classique Chalgrin que l'on doit cet hôtel érigé entre 1767 et 1770. Les sphynx ont sans doute été ajoutés pendant la période « retour d'Egypte ».

    Hemingway et Man Ray y ont habité.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Il ne nous reste plus qu'à nous faire sécher autour d'un chocolat chaud : c'est chose faite avec les derniers rescapés de cette expédition polaire !

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Un grand merci à Michel Duffau pour la préparation de cette promenade. Je pense pouvoir dire au nom de tous qu'elle nous a ravis.


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  •  Aujourd'hui, il fait super beau et j'ai rendez-vous à la gare Saint-Lazare pour une randonnée entre copines dans les Yvelines. Hélas, trois fois hélas, je n'ai pas pris assez large (comme d'hab...) et du coup, je loupe le train !

    Il ne me reste plus qu'à rentrer à la maison : avouez que c'est dommage ! Histoire de voir un peu le paysage, je décide donc de prendre le bus en changeant à gare de Lyon et de faire un petit tour dans la salle des pas perdus où se trouve une immense fresque (100 mètres de long) récemment restaurée.

    Une fresque contre une rando !

    La salle des pas perdus  reliant les halls 1 et 2, a en effet été en travaux pendant sept ans mais elle est à nouveau ouverte au public depuis le mois de juillet 2021 et je n'ai pas encore eu l'occasion de la revoir.

    La fresque est l'œuvre de Jean-Baptiste Olive pour les plus anciennes peintures (réalisées en 1906-1907) et de Jean-Paul Letellier pour les plus récentes (qui datent de 1980), et représente certaines des villes desservies par la ligne du train Paris-Menton.

    Pour la restauratrice, Marie-Parant Andaloro, la particularité de ce chantier réside dans cette différence d'époques sur une même peinture : « La partie de droite date du début des années 1900 et la partie plus récente, à gauche, date des années 1980. 80 ans de différence, ce n'est pas la même technique, pas la même façon de travailler. La peinture ne vieillit pas de la même façon. Notre challenge a été d'équilibrer les deux périodes. »

    C'est une véritable invitation au voyage !

    Les villes sont représentées avec des éléments géographiques et architecturaux caractéristiques (églises, châteaux, etc.) ; leur nom est indiqué à intervalles réguliers au-dessus de la peinture, sous le plafond. La fresque restitue le tourisme urbain de luxe qui se développe sur la Côte d’Azur à la fin du XIXe siècle.

    Voici une interview de Jean-Paul Letellier, l'auteur des fresques de gauche.

    Vue générale de la salle des pas perdus

    Une fresque contre une rando !

     

    Les onze premières fresques sont de Jean-Paul Letellier.

    Paris : le peintre a mis l'accent sur le Panthéon, ne donnant à la tour Eiffel qu'une place mineure.

    Une fresque contre une rando !

     Nous quittons la capitale pour la plaine de Fontainebleau où bien  sûr le château est mis à l'honneur.

    Une fresque contre une rando !

    Avec Auxerre - chef-lieu de l'Yonne - et sa Cathédrale Saint-Etienne (du XIIIème siècle), nous voici dans le département le plus au nord de la Bourgogne.

     Une fresque contre une rando !

    La basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay (datant du XIIème siècle et rénovée par Viollet-le-Duc en 1840) et la rivière Cure, affluent de l'Yonne

    Une fresque contre une rando !

    Semur-en-Auxois - une ville que nous connaissons bien depuis que nous allons en Bourgogne - est baignée par l'Armançon. Ici, l'un des monuments les plus emblématiques de la ville, l'ancien château (du XIIème siècle) appelé aussi le Donjon.

    Une fresque contre une rando !

    Dijon, chef-lieu de la Côte d'Or, ses maisons à pans de bois et sa Cathédrale Sainte-Bénigne (du XIIIème siècle).

    Une fresque contre une rando !

    Encore un peu plus au sud, Beaune : je pense, sans en être tout à fait sûre, que le peintre a représenté ici le clocher et la toiture vernissée des fameux Hospices qui font la renommée de la ville.

    Une fresque contre une rando !

    Nous quittons Beaune pour Autun, en Saône-et-Loire.

    A droite, la Porte d'Arroux (datant d'Auguste - Ier siècle avant J.-C.), et en arrière-plan la Cathédrale Saint-Lazare. Je n'ai pas identifié le petit château au premier plan.

    Une fresque contre une rando !

    Puis, nous arrivons dans le sud de la Bourgogne avec la ville de Tournus, arrosée par la Saône : ici le peintre a représenté l'abbaye Saint-Philibert, ancien monastère bénédictin du XIème siècle resté intact.

    Une fresque contre une rando !

    Encore une abbaye !

    Celle de Cluny, avec en arrière plan la roche de Solutré rendue célèbre par l'ancien président de la République qui aimait à l'escalader pour se faire de la pub !

    Une fresque contre une rando !

    Paray-le-Monial : la basilique du Sacré-Cœur date du Xème siècle.

    Une fresque contre une rando !

     

    A partir de Lyon, c'est Jean-Baptiste Olive qui est l'auteur des fresques.

    La basilique Notre-Dame-de-Fourvières, elle, domine la ville de Lyon. Elle a été consacrée en 1896.

    Une fresque contre une rando !

    Nous avons maintenant rejoint le sud de la France et la région Provence-Alpes Côte d'azur avec Avignon et le Fort Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon qui fait face à la vieille ville d'Avignon baignée par la Durance.

    Une fresque contre une rando !

    Nîmes, la romaine : la tour Magne et les arènes au lointain

    Une fresque contre une rando !

    Avez-vous vu le bleu du ciel ?

    Nous voici sur la côte méditerranéenne avec Montpellier et son monument à la Promenade du Peyrou (il s'agit d'un château d'eau monumental).

    Une fresque contre une rando !

    En suivant la côte, nous arrivons à Marseille où la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, la "Bonne Mère", surmontant le vieux port, veille sur la ville. Elle a été édifiée au XIXème siècle.

    Une fresque contre une rando !

    Qui ne connaît pas au moins de nom la rade de Toulon ?

    Une fresque contre une rando !

    La Jetée-Promenade de Nice est un ancien bâtiment construit sur pilotis sur la mer face au jardin public en 1882il a malheureusement été détruit en 1944.

    Une fresque contre une rando !

    Nous voici presqu'au bout du voyage avec Monte-Carlo, célèbre pour son casino.

    Une fresque contre une rando !

    J'ai raté Menton : cette photo est tirée du net.

    Une fresque contre une rando !

     Faute de rando, une balade architecturale dans Paris intra-muros...


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