-
Par Tolbiac204 le 11 Mai 2012 à 10:10
Partant comme tous les ans à l'île de Ré, nous avons décidé cette année de "ralonger la sauce" en passant une nuit à Rochefort-sur-mer non loin de La Rochelle. L'hôtel Caravelle se trouve au centre : son décor soigné et le très bon accueil de ses gérants en font une bonne étape sur la route des vacances.
Notre chambre se trouve donner sur une petite cour, donc au calme.
Un petit air du midi, non ?
Elle n'est pas très grande mais dispose de tout le confort.
Et puis, on n'a pas fait tous ces kilomètres pour rester enfermés : sitôt la valise déposée, nous partons en direction de l'arsenal où se trouve ancrée l'Hermione.
La Porte du Soleil ou de l'Arsenal a été sculptée en 1830 en forme d'arc de triomphe. Décorée côté ville de trophées marins sculptés, elle marquait l'entrée de l'arsenal.
La Frégate de la liberté comme on l'appelle est la copie conforme du bateau sur lequel Gilbert Motier, plus connu sous le nom de Marquis de La Fayette, rejoignit les Etats-Unis au XVIIIème siècle. Elle est ancrée dans un bassin de radoube en attente d'un nouveau départ vers le Nouveau Monde : probablement pas avant 2015, le temps de terminer sa construction et de trouver les financements nécessaires au voyage.
"Du premier moment où j'ai entendu prononcer le nom de l'Amérique, je l'ai aimée ; dès l'instant où j'ai su qu'elle combattait pour la liberté, j'ai brûlé du désir de verser mon sang pour elle ; les jours où je pourrai la servir seront comptés par moi, dans tous les temps et dans tous les lieux, parmi les plus heureux de ma vie." La Fayette
Embarqué sur l'Hermione le 21 mars 1780, le jeune La Fayette, âgé de 21 ans, débarque à Boston après 38 jours de traversée bien décidé à aller prêter main-forte aux insurgés partisans de l'indépendance des colonies anglaises en Amérique du Nord, en leur annonçant l'arrivée imminente de renforts français.
Depuis juillet 1997, l'Association Hermione-La Fayette s'est lancée dans une formidable aventure : reconstruire l’Hermione, c'et-à-dire reconstituer un élément de notre patrimoine maritime. Un grand chantier donc au service de l’économie et de la culture de toute une région.
Maquette de la frégate telle qu'elle se présentera d'ici une bonne année
Pour l'instant la frégate ne possède pas encore de voiles : celles-ci sont en cours de fabrication dans cet atelier. Malheureusement, à cause du grand week-end, nous ne verrons que peu d'artisans ou de bénévoles au travail.
Voici la voile de misaine (voile principale du mât situé à l'avant du bateau) : 215 m²
Des panneaux explicatifs très ludiques ont été installés tout au long des ateliers. Ici une coupe du navire montrant l'emplacement des 26 canons qui équiperont le bateau.
Le travail de la forgeAprès avoir traversé tous les ateliers, nous arrivons au bord du bassin de radoube Napoléon III pour voir l'Hermione côté proue.
La figure de proue est en forme de lion. Elle a de la gueule !
A l'arrière de la frégate se trouve la grand'chambre réservée aux officiers et au logement du Capitaine (ainsi que de La Fayette à l'époque)
N'ayant pas pu prendre une visite guidée (celles-ci se réservent sur internet très longtemps à l'avance), notre billet ne nous donne droit qu'à monter sur le pont supérieur du navire.
On peut avoir, d'ici, de jolies vues sur la mâture.
Ces cordages sont impressionnants, non ?
Quand on pense que d'ici deux petites années, un marin tiendra ce gouvernail...
70 hommes d'équipage (dont 20 marins professionnels) devraient participer à cette aventure en 2015 (contre 300 marins du temps de La Fayette). Le confort sera donc bien meilleur car l'espace restera le même...
Si vous pouvez en apprendre plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l'Hermione : ici
Dans la foulée, nous décidons d'aller visiter la Corderie Royale qui se trouve juste à côté. Le bâtiment né de la volonté de Louis XIV et de Colbert et construit entre 1666 et 1670, est posé sur un radeau de poutres de chêne destiné à pallier l'instabilité du terrain marécageux. Il mesure 374 mètres : cette longueur s'explique par le besoin de créer des cordages pour la navigation longs d'une encablure, soit 200 mètres de long.
La visite est un peu décevante car seule une petite partie de la Corderie est accessible aux visiteurs et en plus celle-ci a été "tronçonnée" en différentes petites pièces ce qui fait qu'on n'a pas, de l'intérieur, l'impression d'immensité qui devait exister à l'époque.
On ne voit ici qu'une toute petite partie de ce bâtiment au classicisme parfait.
Joli contrefort
A l'intérieur, des panneaux expliquent au visiteur les étapes de la fabrication d'un cordage. Au cours du temps, de nombreuses matières ont été utilisées pour réaliser les cordages nécessaires à la mise en œuvre d'une embarcation. En premier lieu, des matières d'origine animale, comme du cuir, du crin, des tendons ou des boyaux. En second lieu des matières végétales choisies parmi les espèces présentant des fibres longues. Selon les pays, ces matières végétales ont varié (par exemple, le sisal, le coton, la fibre de coco, le chanvre.En Europe, le chanvre va devenir la principale fibre utilisée pour confectionner les cordages, de par sa facilité de culture et, surtout, son prix modique. Les fibres de chanvre atteignent une longueur de 60 à 80 centimètres et se prêtent bien à la fabrication de fil.La première étape de préparation du chanvre est le rouissage : il consiste à faire macérer la plante dans de l'eau courante ou stagnante en la plaçant sur une sorte de radeau pendant une dizaine de jours pour faciliter la séparation de l'écorce filamenteuse d'avec la tige. La filasse obtenue est ensuite mise à sécher dans un four appelé haloir et est ensuite envoyée dans les corderies.Ce sont ensuite les peigneurs qui passent à l'action en organisant et en affinant définitivement la filasse. Puis interviennent les fileurs qui, à l'aide de leur rouet, fabriquent un fil de plusieurs centaines de mètres appelé "fil de caret". Vient ensuite le travail des cordiers : ceux-ci réunissent les fils de caret en faisceaux et les tordent pour en faire des "torons". Plusieurs torons tordus ensemble formeront le cordage.Un petit dessin vaut mieux qu'un grand discours !Une machine à corder datant du XVIIIème siècle
Impressionnante la taille de ce cordage...
Un peu plus loin, un artisan fait des démonstrations de noeuds en corde.
A Rochefort, il y a aussi la maison de Pierre Loti à visiter. Elle est assez extraordinaire du fait de la personnalité hors du commun de ce grand voyageur mais malheureusement elle est fermée en ce moment pour d'importants travaux de restauration.Qu'à cela ne tienne, cela fera l'objet d'un autre arrêt à Rochefort dans les prochaines années !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 29 Mars 2012 à 22:49
Nous l'avions précieusement gardé dans un placard et..., nous avons bien failli l'y oublier ! Je parle du coffret-cadeau "Relais et Châteaux" offert à Philippe par l'Afobat, son employeur au CFA, à l'occasion de son départ en retraite. A deux mois de l'échéance, il a bien fallu s'activer pour chercher où nous pourrions bien aller dîner et dormir aux frais de la Princesse... Me connaissant, vous vous doutez que j'y ai pris un malin plaisir, internet aidant, et j'ai opté d'emmener Philippe avec ma belle 306 verte toute cabossée au Château de Codignat, en Auvergne.
Nous arrivons au château en fin d'après-midi et nous rendons à l'accueil pour prendre possession de notre chambre. Surprise ! Nous sommes les premiers (et les seuls !) à avoir réservé car l'établissement vient en effet tout juste d'ouvrir ses portes pour la saison...
Notre chambre est la chambre Louis XI. Elle est située au premier étage d'une des tours de ce château du XIème siècle remanié au XVème et on y accède par un petit salon.
Le petit salon de l'étage
C'est là !
Avouez que c'est top ! Comme vous le voyez peut-être, la chambre est en arrondi (puisqu'elle se situe dans une tour) et la salle de bains et les wawa le sont également car ils ont été pris sur la chambre qui est très vaste comme vous pouvez le constater.
La salle de bains est joliment éclairée par une fenêtre à vitraux en cette fin d'après-midi ensoleillée.
Non non, je ne vous ferai pas grâce des wawa !
Ils sont trop kitch (un peu nouveaux riches tout de même...)
Un petit tour dans le château et dans le parc pour prendre quelques photos.
Nous logeons au premier étage de cette tour.
Le château, situé sur la commune de Bort-l'Etang, est niché dans un joli cadre de verdure.
Et si on s'asseyait un peu à cette jolie terrasse ?
Vous vous doutez bien qu'un serveur est immédiatement venu nous demander s'il pouvait nous servir un raffraichissement ou un café... mais, au regard de la carte qu'il nous a apportée, nous avons décidé de résister à la tentation !
La tentation était grande aussi d'aller piquer une tête dans la piscine...
Enfin c'est l'heure de l'apéritif que j'ai décidé d'offrir à Philippe (avec le compte-joint, je sais : je me suis trompée de carnet ! Un acte manqué, sûrement...) En face de moi, un Banana Daïquiri (rhum, crême de banane, sucre et citron) accompagné d'amuses-bouches (carpaccio de saumon, terrine de foie-gras etc etc...)
Quant à Philippe, il a choisi un Christophe Colomb (Malibu, jus d'orange, jus d'ananas et sirop de réglisse) servi avec les mêmes amuses-bouches. Pas mal non plus à ce qu'il parait.
Le dîner : en tête à tête puisque nous sommes les seuls clients de l'Hôtel... La salle à manger se trouve juste en dessous de notre chambre : elle est donc ronde. Vous remarquerez son plafond imitant une voute céleste : il a été peint à la main...
Notre forfait "Lys" nous permet de choisir dans la carte du restaurant une entrée, un plat, un fromage et un dessert. La bouteille de vin et le café sont inclus.
C'est Mathieu Barbet qui est le chef cuisinier de ce restaurant étoilé par le Guide Michelin 2012. Il succède à Stéphane Dupuis, Meilleur Ouvrier de France, avec lequel il avait travaillé pendant trois saisons consécutives et nous avons été ravis de sa cuisine, tant par la présentation des plats que par leur originalité et leur finesse.
Une très jolie lampe à huile décore les tables.
Parmi les entrées, nous avions le choix entre
N'ayant pas trop envie de commencer le repas par un jarret de veau (à tort sûrement), nous avons tous les deux opté pour le foie gras d'Auvergne mi-cuit. Celui-ci est servi dans un verre et la mousse que vous voyez dégouliner du verre est une émulsion de pomme Granny Smith.
Pour suivre, nous consultons tous les deux la carte des poissons. Philippe, toujours prudent dans ses choix, opte pour les Saint-Jacques Bretonne et moi, je teste le dos de sandre rôti aux cuisses de grenouilles.
Les Saint-Jacques de Philippe
mes grenouilles, bien alignées, avec leur fumet servi dans un petit verre...
Le serveur venant régulièrement nous demander des nouvelles de notre dîner, j'exprime ma satisfaction en ajoutant un petit commentaire sur la légèreté de cette "nouvelle cuisine", à quoi il me répond que je n'aurai sûrement plus faim à la fin du repas... Et je confirme ! En effet, entre chacun des plats, nous sont servis de délicieux "amuse-bouches".
Quant au plateau de fromage, il m'est en fait proposé (Philippe se réserve pour le dessert vous vous en doutez) sous la forme d'une véritable table offrant un choix de produits essentiellement régionaux et fermiers : fourme d'Ambert, Salers, Cantal et Bleu voisinnent avec les fromages de chèvre. Le choix s'avère difficile, surtout que mon appétit, pourtant solide, est maintenant largement satisfait.
Les appellations gourmandes des desserts chatouillent à l'avance nos papilles...
J'ai choisi de goûter le céleri branche confit et je n'ai pas regretté : un vrai délice !
Quant au chocolat Araguani de chez Valrhona que Philippe a choisi, c'est un cru vénézuélien réputé pour avoir un arrière-goût de châtaigne. Je ne sais pas s'il l'a senti ? Admirez l'arceau en sucre...
On pourrait se dire que le repas est terminé.
Que nenni, après le dessert, il y a l'amuse-bouche approprié !
Et avec le café, il y a aussi un petit à côté.
Pitié : on cale !
Une petit promenade digestive s'impose.
Retour dans notre tour (d'argent) : on trouve la chambre préparée, rideaux tirés, éclairage tamisé, bougies allumées, chaussons préparés, chocolats sur le lit. Le top quoi ! Evidemment, on est ici dans un établissement de luxe...
Bon : comme dit Philippe, je n'en ferais pas mon ordinaire (j'aurais bien du mal d'ailleurs...) mais... une fois de temps en temps, pourquoi pas !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 28 Mars 2012 à 22:45
Autour de notre nuitée au château de Codignat (voir l'article suivant), j'ai prévu une petite virée dans le centre qui commence par Briare où se trouve le fameux pont-canal. Nous l'avons déjà vu une précédente fois mais c'est un bel ouvrage et il mérite une deuxième visite. J'ai tout planifié, même le restaurant au bord du canal. Hélas, trois fois hélas..., je me suis plantée ! Le Saint-Hubert à Briare, qu'on se le dise, c'est absolument infect : les chaises pleines des miettes du repas précédent n'ont pas été nettoyées, l'attente est longue et la qualité des mets, soit-disant de cuisine traditionnelle, laisse beaucoup à désirer.
Bon, le voyage débute mal : bonjour l'organisateur !Le pont-canal de Briare a été construit entre 1890 et 1896 sur les plans de Léonce Abel Mazoyer par l'entreprise Daydé et Pillé pour ce qui est de la charpente métallique et par Gustave Eiffel (à ma grande surprise) pour ce qui est des piles en maçonnerie. Il permet aux bateaux qui l'empruntent (et qui naviguent sur le canal latéral à la Loire pendant environ 200 kms) de traverser celle-ci facilement.L'étape suivante nous conduit à Gien où l'anglais Thomas Hall créa en 1821 la faïencerie désormais mondialement connue. Les ateliers ne se visitant qu'en groupe constitué, nous nous contentons de visiter le Musée et de faire un tour dans la boutique !Les différentes étapes de fabrication d'un vase en faïenceA gauche, le moule-mère obtenu à partir d'un premier vase sculpté par un artiste. Au milieu, le vase brut exécuté à partir d'une pâte liquide (appelée barbotine) composée d'un mélange d'argiles, de kaolin, de sables et d'eau. Les anses ont été rajoutées par collage d'une barbotine préparée, cette fois-ci sous forme solide. Après séchage et cuisson à 1160°C, le vase prend le nom de biscuit. A droite, le dessin a été reporté par décalcomanie de l'emprunte d'une plaque de cuivre gravée en taille douce.Il ne reste plus à l'artiste-peintre qu'à procéder aux différentes couches de peinture (fabriquées en interne à l'aide de colorants céramiques) et le tour est joué ! En fait, vous vous doutez bien que cette étape est d'une extrême difficulté et qu'elle est réservée aux meilleurs ouvriers.La dernière étape qui donne son fini à la pièce est l'émaillage, suivi d'une deuxième cuisson, cette fois-ci à 1060°C.Quelques unes des plus belles pièces du Musée...Vase au dragonEléments de faîtagePlat en barbotine colorée de Félix LafondLa faïencerie de Gien atteignit l'apogée de sa gloire lors de l'Exposition Universelle de 1889, où elle eut l'audace de réaliser des pièces monumentales comme ce "Vase au Paon", d'une hauteur de 3 m et d'un diamètre de 1,12 m. Une porte spéciale dût d'ailleurs être percée dans le four pour pouvoir mettre la pièce à cuire et l'en extraire.En fin d'après-midi, nous arrivons à La Charité sur Loire. L'hôtel de la Pomme d'Or où j'ai réservé une demi-pension est très correct quoique simple : la chambre à 35 euros, qui dit mieux ? Il est en plein centre ville : une petite ballade à pied jusqu'aux bords deLoire nous permet d'admirer la vue sur le Prieuré depuis le pont qui l'enjambe.Jolis toits, non ?L'église est bien jolie avec ses absidioles mais, malgré les 10 années de restauration qu'elle vient de subir, il reste encore du pain sur la planche : l'humidité suinte de partout.Jeu de soleil...
Le lendemain matin, nous repartons en direction de Moulins où nous avons l'intention de visiter le CNCS, autrement dit le Centre National du Costume de Scène.
Moulins est une ville qui m'a emballée. D'une taille déjà honnête, elle respire le passé même si des architectes cherchent actuellement à y insérer des structures résolument contemporaines, comme ici ce centre commercial situé sur la Place d'Allier. Celle-ci, en travaux actuellement (la municipalité a décidé de la refaire en petits pavés... et d'y limiter la circulation), devrait avoir "de la gueule" une fois terminée.
Cet été, la place d'Allier, en travaux depuis 3 ans... devrait être rendue aux piétons et la Municipalité a même prévu d'y copier la Capitale en y faisant un "Allier-Plage" !
En parcourant les rues, on peut admirer de jolies maisons à colombages.
Le Jacquemart de Moulins, construit en grès rose, rythme la vie des moulinois qui y sont tellement attachés qu'ils l'ont reconstruit à plusieurs reprises, notamment après l'incendie de 1946 qui le ravagea. En haut du beffroi vivent Jacquemart et Jacquette, ainsi que leurs deux enfants, Jacquelin et Jacqueline.Toutes les heures, et ceci depuis le XVIIème siècle, les parents frappent leur cloche, tandis que les enfants marquent les quarts d'heure. Le clocher que vous apercevez est celui de la Cathédrale,
et justement c'est là que nous nous rendons. Construite à la fin du XVème siècle, la Collégiale Notre-Dame fût érigée en Cathédrale en 1823.
C'est de cette époque que datent les deux flèches en pierre calcaire.
A l'intérieur, une très belle collection de vitraux : ici le martyre de Sainte-Barbe
Après avoir été flagellée, la Sainte a les seins coupés par des cisailles...
Ca donne pas envie de postuler !
Dans l'église, une belle mise au tombeau en bois polychrome
Mais la Cathédrale est surtout connue pour le Tryptique du Maître de Moulins qui, comme son nom l'indique, est un inconnu. L'église n'ayant pas servi au culte pendant de nombreuses années, le tableau n'a pas subi les outrages du temps ce qui fait qu'il a conservé ses couleurs d'origine : il est magnifique !
Direction maintenant le Centre national du costume de scène : pour y accéder, il suffit de traverser la Loire. Ici, les deux églises de Moulins vue depuis la cour du CNCS.
Le bâtiment a été construit sur une période d'un siècle sous Louis XV. A l'origine destiné à abriter la cavalerie, il a connu des heures de gloire jusqu'au XIXème siècle. Endommagé pendant la deuxième guerre mondaile, il fût occupé jsuqu'en 1980 par la gendarmerie et échappa en 1984 à la démolition par un classement au titre des Monuments historiques.
Une vidéo de présentation du Musée
Nous ne verrons malheureusement pas la queue d'un des 8500 costumes provenant de la Comédie-Française et de l'Opéra national de Paris. Une exposition temporaire intitulée "L'envers du décor" a remplacé pour un temps le fonds habituel...
L'exposition nous fait découvrir les coulisses du théâtre au XIXème siècle : fonctionnement des machineries, trucages et astuces. Les photos étant interdites (décidément, c'est à la mode !) voici celles que j'ai pu tirer du site internet du musée. Dans cette salle qui montre un atelier de fabrication de décors, on voit que l'artiste peintre réalisait sa toile à même le sol.
Dans cette autre salle a été reconstituée une véritable scène de théâtre où l'on peut voir le trou du souffleur et les trappes qui permettaient aux artistes de disparaître comme par enchantement ! Y sont exposées aussi plusieurs machineries que l'on peut actionner pour imiter, par exemple, le bruit du tonnerre : une caisse contenant des pierres bascule autour d'un axe : je vous promets, on s'y croirait ! On apprend aussi que la mer, elle, était simulée par une toile argentée sous laquelle étaient cachés des enfants...
On découvre enfin les 3 façons d'ouvrir un rideau au théâtre. La manière allemande où le rideau est équipé sur une perche qui monte ou descend d'un seul tenant ; la manière italienne où le rideau s'ouvre en deux parties, remontant sur les côtés en drapé. La manière italienne a d'ailleurs plusieurs variantes (à la romaine, à la vénitienne). Il y a enfin la manière française qui copie et associe les deux technniques. Tiens, j'aurais pensé que c'était la manière chinoise !
Maquette d'un décor de théâtre datant du 19ème siècle
L'exposition se tient jusqu'au 20 mai 2012.
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 7 Septembre 2011 à 22:41
Suite de nos vacances en Bretagne (28 août - 4 septembre)
Comment aller en Bretagne sans visiter un enclos paroissial ? Nous avons choisi aujourd'hui d'aller voir celui de Pleyben à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Douarnenez. Un coup de voiture et nous y voilà. C'est l'un des plus connus de Bretagne et ma foi je comprends maintenant pourquoi : l'ensemble architectural situé au centre de la bourgade est composé d'une église, d'un calvaire et d'un ossuaire (transformé en petit musée breton).
On entre dans l'enclos en poussant une grille de fer forgé.
L'église Saint-Germain-l'Auxerrois date du XVIème siècle.
Un cadran solaire gravé sur une ardoise se trouve près du porche : il est daté de 1619.
Face à l'église se trouve le calvaire en forme d'arc de triomphe (fin du XVIIème siècle).
De plus près : en haut, la crucifixion et la mise au tombeau ; en bas, la Cène.
D'encore plus près... on voit bien les deux larrons crucifiés comme le Christ.
Dirigeons-nous vers l'église maintenant. A l'intérieur du porche se trouve une série de douze statues polychromes représentant les apôtres (6 de chaque côté).
La nef est majestueuse avec son plafond en forme de coque de bateau renversée et ses sablières sculptées dans le bois qui courent tout autour (les sablières, dixit Philippe qui s'y connait en matière de bois..., ce sont les poutres en haut des murs qui portent la charpente).
et c'est vrai qu'elles sont extraordinaires. Ici un évêque...
Là, un joueur de cornemuse
Le buffet d'orgues au fond de l'église a été réalisé en 1693 par Michel Madé, menuisier à Morlaix. Les orgues par elles-mêmes ne sont pas celles d'origine mais datent de la fin du XIXème siècle.
Autres joyaux de cette église : le retable des trépassés dont le tableau central, une descente de croix, date du XVIIIème siècle
Juste à droite du retable, un groupe de personnages représente Saint-Yves, patron des avocats entre le riche et le pauvre.
et le retable du Rosaire (fin XVIIème)
Je ne vous explique plus : la Vierge tendant le Rosaire à Saint Dominique et à Sainte Catherine (on a déjà vu ça dans l'article précédent ce me semble, à Locronan...) Un classique du genre en Bretagne.
Fin de la visite et... fin du séjour breton !
On va pouvoir passer à autre chose...
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 7 Septembre 2011 à 22:37
Suite de nos vacances en Bretagne (25 août - 4 septembre)
Aujourd'hui, nous quittons la terre ferme pour prendre la mer, direction l'Ile de Sein au départ d'Audierne : une traversée d'une heure et demie environ. Notre bateau appartient à la compagnie Pen Ar Bed : c'est le Menez Sun III. Il charge ici avant notre départ les vivres pour la journée destinés aux Sénans (226 habitants fixes et quelques 1200 à 1500 touristes l'été).
Nous longeons la pointe du Raz et passons au large du "Phare de la Vieille" qui reçoit avantageusement la lumière ensoleillée de ce début de matinée.
La marée étant basse à notre arrivée (ce sont les grandes marées), c'est au Port de "Men Brial" que notre bateau accoste.
L'église du village ferme à midi... Vite vite vite ! A l'extérieur, deux très curieux menhirs. On les appelle "les causeurs" : curieuse proximité entre cette "maison de Dieu" et un monument druidique...
Les Sénans sont très fiers de leur église, construite en 1902 de leurs propres mains à la sueur de leur front : les hommes cassent les roches à l'extrémité de l'île et les femmes les transportent sur leur tête jusqu'au site de la nouvelle église, et ce pendant plus d'un an...
Au fond de l'église, la bannière que les paroissiens arborent pour les processions : elle représente Saint-Guénolé, le patron de l'île de Sein.
Puis nous continuons notre promenade dans le village. Ruelles étroites pour ne pas laisser s'engouffrer le vent : le climat est dur en hiver ici mais en été le village est riant.
Les maisons sont souvent bordées de murets de pierre sèche où s'accrochent les fleurs.
Avec le vent et le soleil, le linge sèche vite !
Au détour d'une ruelle... un joli crucifix
Au sortir du village, une goélette mouille, à l'ancre.
Un peu plus loin, le monument aux morts dédié aux FFL. Sur fond de granit en forme de croix de Lorraine, un Sénan se tient debout : un hommage aux victimes de la deuxième guerre mondiale. Solidaires devant l'ennemi, presque tous les hommes de l'île partirent en Angleterre après l'appel du Général de Gaulle. 28 d'entre eux n'en reviendront pas.
Le monument est orné de deux inscriptions : "Kento'ch Mervel" (plutôt mourir) et "Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison".
Ici, un ostréiculteur installe ses poches d'huitres sur des tables métalliques. Il devra les retourner régulièrement de sorte qu'elles prospèrent dans de bonnes conditions.
Nous arrivons enfin en vue du "Phare de Men Brial" situé à l'autre bout de l'île. Il a été construit en 1952 pour remplacer l'ancien phare détruit en 1944 lors du départ des allemands. Heureusement, l'optique avait été démontée...
49 mètres de haut et 252 marches que, bien sûr, j'ai montées et descendues tandis que Philippe m'attendait en bas !
L'amer "Plas Ar Scoul", situé tout à côté du phare de "Men Brial", sert de repère aux marins afin qu'ils calculent leur route pour éviter les récifs.
et des récifs, il y en a : pour preuve, cette photo prise du haut du Phare !
Notre matinée se termine ici. L'île ne fait que 1,8 kms de long et nous sommes partis du port, donc du centre. Un déjeuner en terasse et une visite du musée situé dans "l'Abri des marins" nous feront patienter le temps restant avant le départ du bateau.
L'Abri des marins, un lieu de mémoire
L'Ar-Zénith", est le premier navire civil à avoir quitté l'île de Sein pour rejoindre l'Angleterre le 19 juin 1940. Il a été classé au titre des monuments historiques en 1999.
François Hervis était à son bord : il n'avait que 16 ans.
Des familles de marins entières, père, fils, oncle... ont été décimées pendant cette guerre et l'île de Sein se souvient de ses disparus.
De retour sur le continent, nous faisons le tour du Cap Sizun au départ d'Audierne. Un bref arrêt à la pointe du Raz nous permet de vérifier le tarif du parking (6 euros) et de mettre le cap (c'est le cas de le dire...) sur la pointe voisine : la pointe du Van, toute aussi belle je pense et... gratuite !
Marche d'approche... Un chemin des douaniers serpente à travers la bruyère.
Attention Philippe ! Je sais que la mer est calme mais tout de même...
Il y a des abrupts !
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique