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Hier après-midi, je suis allée au Grand Marché d'Art Contemporain de la Bastille sur invitation de son organisateur, Joël Garcia : il suffit de s'inscrire sur le site pour recevoir l'invitation. La foire se termine ce soir et je me suis dit qu'il fallait finir le week-end en beauté.
La foire est installée en plein air le long des boulevard de la Bastille et Bourdon qui longent le port de l'Arsenal et sous un chapiteau sur la Place. Elle accueille plus de 400 exposants : sculpteurs, peintres, photographes, céramistes, créateurs de mobilier contemporain, français et étrangers.
Avec le soleil, les badauds étaient venus nombreux...
Je me suis arrêtée sur quelques stands qui ont particulièrement retenu mon attention.
Tout d'abord celui de Fleur Baudon
D'origine vendéenne (elle est née aux Sables d'Olonne en 1978), cette jeune artiste peintre utilise le laqué de résine sur toile. Elle a déjà exposé sur le Village du Vendée Globe et explique dans une interview qu'elle utilise (dans sa série "Splashs") les mêmes pigments que ceux utilisés par les marins pour radouber leurs bateaux...
Impression de Printemps de la série "Splashs"
Si je ne suis pas spécialement fan de cette série, j'ai bien aimé par contre la série qu'elle appelle "Un point c'est tout" : en voici une déclinaison en blanc. La photo ne rend pas bien mais si vous allez sur son blog ICI vous la verrez mieux éclairée.
J'ai découvert par ailleurs qu'elle venait de créer un nouveau magazine en collaboration avec Arnaud Chedal-Anglay exclusivement réservé aux expositions parisiennes. Le magazine s'appelle "Expo in the City" et est maintenant vendu en kiosque au prix de 1.90 euros.
Je suis passée devant le stand de Jos Verheugen, mon voisin de la Butte aux Cailles. J'ai discuté un moment avec lui, lui rappelant que j'étais déjà venue dans son atelier il y a deux ans lors d'une journée portes ouvertes aux ateliers d'artistes (Les Lézarts de la Bièvre).
C'est un peintre d'origine hollandaise autodidacte qui vit et travaille à Paris depuis 1994. Il fait des portraits, des nus plantureux, s'intéresse particulièrement à la faune et s'est amusé à peindre "librement d'après Mondrian" (son compatriote) en ajoutant à ses toiles divers animaux extrêment bien dessinés (grenouille, lézard, perroquet...) : un peintre qui n'hésite pas à changer de style pour se renouveler...
"Course de vitesse"
Un peu plus loin, le stand de Ki et Isabelle Diguet intrigue par ses petits personnages ventrus et multicolores aux yeux exorbités...
A l'origine, Isabelle Diguet s'est intéressée à travers la peinture au costume traditionnel, à l'apparat et à l'ornement : pour témoin cette toile intitulée "Guérisseur"
En parallèle est né il y a deux ans un travail à 4 mains : totems, divinités, fétiches, masques naissent entre les mains de Franck Vanheul (Ki), son compagnon ; une fois le volume terminé, Isabelle pose la couleur... Une technique basée sur la récupération : accumulation de plastique, de carton, de papier, de plâtre, avec de l’enduit. Ce sont les matériaux que le sculpteur utilise pour fabriquer ces drôles de petits bonshommes.
Ces totems symbolisent l'objet que l'on vénère pour porter chance, pour obtenir une protection. Ils sont parfois achetés pour mettre dans les jardins m'a dit avec beaucoup de gentillesse Isabelle Diguet. Moi, j'aurais juste peur qu'on me les vole tellement ils sont plaisants à regarder !
"Uzume"
"Norbou"
Le stand de Christophe Cayla m'a particulièrement amusée : ce sculpteur autodidacte apprend le travail du bronze lors d'un séjour en Afrique. Il fabrique des "sculptures en équilibre" qu'il fait tourner autour d'un axe relié à un poids ou à une boule de pétanque : on dirait des derviches tourneurs ! malheureusement, j'ai raté le petit film que j'en avais fait...
J'ai adoré les sculptures d'Alexandre Mijatovic. Ce jeune sculpteur est né à Paris en 1971 et découvre le travail de la terre cuite en 1999 dans un atelier parisien.
Un petit air de ressemblance...
En bronze, en résine ou en terre cuite, elles sont pleines de vie, toutes dans le mouvement, exprimant chacune un sentiment différent.
"Chagrin secret"
Un magnifique bronze que le sculpteur a choisi de mettre sur sa carte de visite...
Je termine par le stand du peintre pour lequel je suis tout spécialement venue visiter ce GMAC : comme vous pouvez le constater, il attire les connaisseurs...
Il s'agit de celui de Lionel Borla dont j'ai déjà eu plusieurs fois l'occasion d'admirer les toiles (à la GMAC ou à Saint-Sulpice où il expose régulièrement). Lionel Borla est né à Menton, en 1974 et vit et travaille à Marseille et ce sont justement ces paysages méditerranéens qui inspirent cet architecte de formation ayant étudié la musique.
Ses toiles sont souvent très symétriques et rigoureusement équilibrées. Souvent, il peint un piano parmi des baigneuses très stylisées dans un décor de théâtre comme ici à Sienne ou sur fond de méditerranée.
Moi, j'adore tellement que je viens de lui acheter une petite gouache !
Elle s'intitule "Entre les deux pins"
Il me reste à lui trouver un encadrement : il m'a dit que je trouverais un cadre "Nielsen" qui conviendrait parfaitement chez le Géant des Beaux Arts : pratique, il y en a un tout à côté de chez nous !
A flâner ainsi de stand en stand, le temps passe si vite que je n'ai pas vu le quart de la moitié du Marché... mais le prochain rendez-vous de l'Art Contemporain, c'est Place Saint-Sulpice : ce sera un salon moins démesuré avec seulement... 100 exposants.
Les dates à retenir : du 29 mai au 2 juin 2014
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Ce dimanche matin, nous sommes allés au cinéma voir
"Qu'est ce qu'on a fait au bon dieu ?"
Un film d'un réalisateur que je ne connaissais pas : Philippe de Chauveron mais avec des acteurs bien connus, eux : Christian Clavier et Chantal Lauby.
Sans que ma cousine préférée ne nous le conseille comme "un bon moment de détente", je n'y aurais peut-être pas entraîné Philippe car - naturellement - la critique de Télérama était mauvaise ! Bien m'en a pris d'ignorer la critique puisque, somme toute, Evelyne avait raison : on a passé un excellent moment tous les deux.
Il s'agit d'une comédie dont le ressort est basé sur la surprise : Claude et Marie sont un couple de bourgeois catholiques un peu coincé mais qui, religion oblige, fait preuve d'une certaine ouverture d'esprit. Ils habitent une petite ville de province, Chinon et leur maison est bon chic bon genre : des tableaux et des bibelots partout... La classe quoi !
Tout irait donc pour le mieux dans leur vie si leurs trois filles aînées n'avaient pas épousé, l'une un arabe, l'autre un juif et la troisième un chinois... Le couple a beau avoir les idées larges : trop c'est trop ! Et la petite dernière me direz-vous ? Et bien c'est elle qui va créer la surprise justement ! Mystère, mystère...
Des situations cocasses, des dialogues percutants mais jamais lourds, pas de temps morts, des acteurs excellents font de ce film une comédie très sympathique qui, si elle ne vous rend pas plus savant... a du moins le mérite de vous faire du bien au moral !
Le couple des Verneuil au mariage de leur troisième fille : mêmes têtes d'enterrement qu'aux deux précédents mariages !
Les quatre filles : Iabelle, Laure, Odile et Ségolène
Les trois gendres : David le juif, Medi l'arabe et Chao le chinois
La petite dernière, Laure et Charles, l'élu de son coeur : il est catholique, lui, au moins !
Un excellent moment de cinéma
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Hier après-midi, je suis allée visiter en compagnie de mon amie Danielle le Musée Mendjisky-Ecoles de Paris qui vient d'ouvrir dans le 15ème. Le musée, de style Art Déco, est abrité dans un ancien atelier d'artiste construit par l'architecte franco-belge Robert Mallet-Stevens en 1932. Il est situé au 15 du Square de Vergennes et donne dans la rue de Vaugirard.
Pour votre gouverne, le nom du square a été donné en hommage à Charles Gravier de Vergennes, Ministre des Affaires Etrangères sous Louis XVI (pendant la guerre d'indépendance américaine).
Beaucoup de charme s'en dégage grâce à l'existence de petites maisons couvertes de végétation et bien à l'abri du tumulte de la rue de Vaugirard.
Le bout de l'impasse
L'atelier a été construit pour le maître verrier Louis Barillet, qui y reste jusque dans les années soixante. Laissé inoccupé, il se détériore rapidement avant d’être sauvé par un industriel passionné, Yvon Poullain, qui décide de le restaurer en 2001.
L'existence de l'immense verrière de 100 m²constitue un écrin de choix pour les oeuvres exposées.
Le long vitrail de la façade fait office d'enseigne au vitrailliste. Aux différents étages correspond une ville emblématique : Chartres pour le vitrail, personnifié par un souffleur de verre, Ravenne pour la mosaïque, incarnée par l'Impératrice Théodora, et Athènes et l'art occidental par la Déesse Athéna.
Hommage à Ravenne
Les vitraux sont non seulement découpés pour souligner des motifs figuratifs mais aussi associés de façon à tromper la monotonie : certains sont unis, d'autres travaillés en stries, d'autres encore en vagues, transparents, grisés ou noirs et c'est du plus bel effet.
Entrons !
Créé par Patricia et Serge Mendjizky, le Musée Mendjizky-Ecoles de Paris a vocation à conserver, protéger, et mettre en valeur des oeuvres des artistes des deux Ecoles de Paris. La première Ecole de Paris fait référence aux nombreux artistes étrangers, souvent originaires d'Europe centrale, qui gagnent la capitale pour se fixer dans le quartier Montparnasse. Quant à la deuxième Ecole de Paris, elle regroupe les artistes abstraits et figuratifs, qui ont contribué de 1945 à 1960 à faire de Paris la plaque tournante de l'art avant que ce rayonnement ne faiblisse au profit de New-York.
Pour ce qui est de la première Ecole de Paris, on y compte Chagall, Picasso, Soutine, Modigliani et Foujita pour ne citer que les plus célèbres. Quant à la deuxième Ecole de Paris, elle verra, entre autres, naître le talent de Pierre Alechinsky et de Bernard Buffet.
Maurice Mendjizky dont l'oeuvre est exposée actuellement appartient à la première Ecole de Paris. Il est né à Lodz en Pologne en 1890 et, attiré très jeune par la peinture, monte à Paris à l'âge de 17 ans où il étudie à l'Ecole des Beaux-Arts avec Fernand Cormon, maître de Matisse.
Le rez-de-chaussée présente une série de paysages du midi de la France : en effet, invité chez Renoir aux Colettes, il y découvre les paysages méditerranéens.
Paysage fauve à Saint-Paul de Vence
Paysage provençal animé (il y a deux tout petits personnages en bas à droite...)
Les garrigues
Paysage arboré
Paysage provençal
Au sous-sol, sont accrochés des tableaux de nus ainsi que des natures mortes florales. Vous remarquerez que, grâce à l'architecture de verre du bâtiment, même ce sous-sol bénéficie de l'éclairage de la lumière du jour.
On peut y admirer le portrait de la fameuse Kiki de Montparnasse qui fait l'affiche de l'exposition (un petit air d'Edward Hopper, non ?). Maurice Mendjizky fût le premier artiste à en tomber amoureux : il avait 31 ans et partagera sa vie pendant 3 ans jusqu'à ce qu'elle tombe dans les bras de Man Ray (le mufle...). C'est à la suite de cette rupture qu'il retournera dans le midi. J'ai appris que le surnom de "Kiki" lui venait justement de cette liaison avec Maurice Mendjizky. Foujita, arrivé du Japon en 1922, n'arrivait pas à dire Madame Mendjizky : il disait "Sky" (qui s'est transformé en Kiki)...
Kiki - 1921
Il faut que je vous dise une "coquille" que j'ai relevée dans un récent article de parismatch.com : dans sa chronique intitulée "Un petit musée ignoré par les foules ?" datée du 15 avril dernier, la journaliste, Catherine Schwaab, rédactrice en chef à Paris-Match, voulant parler de cette fameuse Kiki (que Picasso a certes connue), la nomme Kiki Picasso. Dans le doute, je consulte mon ami internet qui me confirme que ce nom de Kiki Picasso n'a rien a voir à l'affaire : Kiki Picasso est le pseudo de Christian Chapiron, graphiste de BD des années 70... L'erreur est humaine mais quand même, pour une rédactrice en chef !
Malgré tout, cet article a le mérite d'exister.
Nu - 1911
Nu de Kiki au drapé rouge
Je n'ai pris qu'une seule photo de nature morte (qui ne constitue pas, visiblement, son sujet favori) et je vous la mets même si elle n'est pas top à cause des reflets...
Ce tableau d'une Brit Mila-circonsision date de 1920 : il rappelle les origines juives du peintre.
Sur le palier qui conduit aux étages, un très beau vitrail de Louis Barillet représente l'histoire de Psyché.
Pour en savoir plus sur cette passionnate histoire... cliquez ICI.
La jeune femme est représentée en costume d'Eve...
Sur ce même palier se trouve une mosaïque de sol empruntée au thème de la nature. L'édifice construit par Mallet-Stevens est ainsi "une oeuvre d'Art Totale" (une oeuvre qui se caractérise par l'utilisation simultanée de nombreux médiums et disciplines artistiques, et par la portée symbolique, philosophique ou métaphysique qu'elle détient). Cette utilisation vient du désir de refléter l’unité de la vie.
Un ascenseur nous conduit au deuxième étage. Celui-ci possède une mezzanine qui surplombe l'étage inférieur : dans ce musée les espaces sont largement ouverts.
Ce deuxième étage et sa mezzanine sont essentiellement consacrés à un hommage du peintre aux martyrs et aux combattants du Ghetto de Varsovie.
C'est dans la dernière période de sa vie que Maurice Mendjizky entreprend son œuvre testament : un recueil de 31 dessins à l'encre préfacés par un poème de Paul Eluard.
Un petit air de Chagall...
Il dédie ce recueil à son fils Claude, fusillé en tant que résistant deux semaines avant la libération. Maurice Mendjizky ne s'en remettra jamais.
Dany, en compagnie de laquelle je visite le musée, éclaire de son sourire cette salle pleine de la tristesse, du désarroi et de l'horreur qu'on vécu les habitants de cette ville polonaise pendant la guerre.
Pas de jaloux...
Une autre mosaïque de sol, toujours sur le thème de la nature, nous indique que nous avons changé d'étage. Sont-ce des loups qui attaquent ce sanglier ?
Le premier étage regroupe quelques peintures familiales. Lors de son premier séjour à Saint-Paul de Vence, Maurice Mendjizky rencontre Rose qui a 18 ans. Il l'épouse l'année suivante et de cette union naîtront deux fils : l'aîné, Claude, dont j'ai déjà parlé, est né en 1924 et Serge, le cadet qui est peintre, a actuellement 85 ans.
La sieste - 1930
Rose et Serge, Madame et son fils - 1931
Il y a aussi à cet étage un tableau de Jacques Prévert qui n'épargne pas le poète mais qui est fidèle aux photographies que l'on en peut connaître, avec la cigarette aux lèvres.
Je ne sais pas qui était cette jolie dame que le peintre a croquée en 1942...
Un autoportrait peint en 1930
La boucle est bouclée !
Il n'y avait pas eu d'exposition de l’œuvre de Maurice Mendjizky depuis 60 ans et les dessins du Ghetto de Varsovie n'avaient jamais été présentés au public : cet oubli est heureusement réparé grâce à Patricia et Serge Mendjizky ici photographiés à Saint-Paul de Vence.
Tableau de Serge Mendjizky : collages à partir de photographies - 2003
L'exposition dure jusqu'au 12 juillet prochain.
Je vous conseille très fortement d'y aller rapidement pour profiter pleinement des tableaux en toute tranquillité : nous étions pratiquement les seules visiteuses... mais je pense que cela ne va pas durer car ce musée est vraiment magnifique et ça va se savoir !
Par la suite, le Musée accueillera d'autres expositions mettant en scène cette fois-ci d'autres artistes de l'Ecole de Paris : deux étages seront réservés au fonds permanent et deux autres étages aux expositions temporaires.
Je suis vraiment ravie d'avoir découvert ce peintre et ce nouveau musée.
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Hier soir, nous étions... au Paradis !
J'entends par là le dernier étage (mais alors le dernier des derniers...) du Théâtre des Champs Elysées à l'occasion de l'une des deux seules représentations du Barbier de Séville à Paris cette année.
J'avais pris les places il y a un an suite à une publicité que j'avais reçue...
Philippe, d'abord sans grand enthousiasme car il ne se souvenait plus qu'on devait sortir..., s'est finalement gentiment joint à moi et bien lui en a pris puisque,finalement, il m'a dit que le spectacle lui avait plu. D'ailleurs cet après-midi il avait mis à fond la caisse le CD de cet Opéra-Bouffe de Rossini dans le bureau m'obligeant à couper le son pendant que j'appelais ma copine préférée sur Skype !
Le Théâtre des Champs Elysées, où nous n'étions jamais allés, est un théâtre à l'italienne même si sa façade classique est plutôt de style Art Déco : il a été inauguré en 1913.
Le bas-relief de la façade représentant Appollon entouré des neufs muses a été sculpté par Antoine Bourdelle.
Dans le hall, la foule se presse : les parisiens ont de l'argent dirait-on (mais il y a aussi beaucoup d'étrangers) et j'ai remarqué avec satisfaction que beaucoup de gens s'étaient endimanchés, comme quoi, tout ne fout pas complètement le camp ma bonne dame !
La salle peut accueillir 1905 spectateurs et le spectacle fera salle comble. Nous prenons possession de notre Loge en montant les quatre étages.
Voici la Loge de Galerie N°79. Elle comporte 12 chaises, 4 au premier rang (où nous avions la chance d'être placés), 4 au deuxième rang (avec peu de visibilité) et 4 au dernier rang sans visibilité aucune... C'est pour cette raison que ces dernières places sont à 5 euros).
A ce niveau, on est tout près de l'immense lustre Art Déco de Lalique qui ornemente le plafond.
Ce dernier est mis en valeur par une série de fresques de Maurice Denis surmontant une frise où l'on peut lire : L'Opéra classique ennoblit les passions et les destins tragiques...
L'ensemble "la Grande Ecurie et la Chambre du Roy" est conduit par Jean-Claude Malgloire, son chef, qui l'a créé en 1966. C'est la première fois que je vois ce chef dont je connais seulement la réputation et je suis étonnée de voir ses cheveux grisonnants... En fait, c'est un peu normal puisqu'il est né en 1940.
La pièce comporte deux actes (et un entr'acte heureusement pour se dégourdir les jambes car elle dure 2h30). L'histoire est simple : Rosine a pour tuteur le Docteur Bartholo qui la tient confinée dans sa maison en attendant de pouvoir l'épouser (pour s'approprier ses biens). Le Comte Almaviva est amoureux de Rosine... Il sollicite l'aide de son ancien serviteur, Figaro, pour pouvoir approcher de sa bien-aimée.
L'action se passe sur une petite place de Séville pour ce qui est de la première partie et dans la maison du Docteur Bartholo pour la deuxième partie. La mise en scène de Christian Schiaretti et Arnaud Décarsin est très réussie même si elle est dépouillée. Peu de moyens matériels mais des éclairages subtils : la maison qui est aussi une prison pour Rosine est symbolisée par des grilles.
Figaro (à droite) converse avec le Comte Almaviva drappé dans une cape afin de ne pas se faire reconnaître...
La fin du premier acte est sublime du point de vue musical car elle met en scène l'ensemble de la troupe (solistes et choeur) : les deux metteurs en scène ont fait prendre à chacun une attitude différente créant ainsi une série de tableaux très réussis.
Le choeur est celui de l'ensemble vocal de l'Atelier lyrique de Tourcoing : il joue la garde appelée par Bartholo suite à l'intrusion d'un soldat ivre dans sa maison (en réalité, il s'agit du Comte Almaviva qui s'est ainsi travesti pour pouvoir approcher sa belle).
Ici, Jean-Claude Malgloire remercie son orchestre à l'issue de la représentation devant la troupe au complet. Les musiciens jouent sur des instruments historiques...
Ma photo est de piètre qualité car, prise au zoom, depuis le poulailler...
Une petite vidéo du spectacle trouvée sur Youtube : à écouter à partir de 8'30" en particulier : c'est absolument magnifique !
Une soirée fort réussie
Paris sera toujours Paris, n'est-ce pas Marie-Claire ?
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J'avais noté sur mon agenda que Thierry Depeyrot, auteur de la revue "Histoire... et histoires du 13ème" que nous achetons régulièrement donnait une conférence intitulée "Cent ans d'évolution urbaine du 13ème arrondissement". Je me suis donc rendue à la Mairie et, après cette projection d'anciennes photos de notre arrondissement assorties de photos actuelles prises sous le même angle, j'ai vu qu'il y avait dans la galerie Athéna une présentation de sculptures monumentales d'un artiste africain : Mickaël Bethe-Sélassié.
Né en 1951 à Diré-Dawa, petite ville de l'est de l'Ethiopie, Mickaël Bethe-Sélassié vit en France depuis l'âge de 20 ans. Il est connu pour ses créations de personnages gigantesques en papier mâché, hauts en couleur. L'artiste, qui a une renommée internationale, a exposé en Namibie et en Ethiopie bien sûr, mais aussi en Algérie, en Corée, au Brésil, en Suisse, aux Pays-Bas et en France.
Son atelier se trouve dans le 13ème arrondissement.
En bas de l'Escalier d'Honneur de la Mairie, une sculpture représentant un cheval (1999). Vous serez bien d'accord avec moi : cela n'engendre pas la mélancolie...
Voici comment le sculpteur procède : il commence par faire une armature grillagée, puis la recouvre de papier mâché avant de la peindre.
En haut de l'escalier trône une sculpture gigantissime : "Chambellan"
L'exposition se continue dans la Galerie Athéna avec en premier plan une sculpture intitulée "Termitière".
Détail
Quelques sculptures plus plates aussi comme celle-ci appelée "Grand écart"
"Masque"
"Bouclier"
"Mama Africa" est bien mise en valeur à l'issue de la Galerie. Son coût est de 15.000 euros. Le tout est de trouver l'endroit où la mettre... J'avoue qu'elle me ferait peut-être faire quelques cauchemars !
Autres tons avec ce "Totem"
et ce "Cactus" que j'aime beaucoup.
Retour à la couleur avec une sculpture très naïve intitulée "Félins"
"Croix"
"Magicien"
Ce barbichu a pour nom "Prophète". Tiens-t-il les tables de la Loi... ?
Extrait du catalogue ArtZud-Amsterdam 2013
Les installations de sculptures, reliefs et peintures de Mickaël Bethe-Sélassié montrent un monde de conte de fées aux couleurs vives, joyeux.
Les sculptures sont faites de papier mâché sur une structure grillagée. Certains estiment que ça situe Mickaël Bethe-Sélassié dans la lignée du primitivisme africain traditionnel, tandis que d'autres voient son travail comme une expression de l'Art Brut, ou à la lumière de son succès, le considèrent comme un artiste occidental. Un observateur néerlandais, lui, le comparerait naturellement à Karel Appel, qui était capable de créer une aire de jeux pleine de figures d'animaux et d'enfants joyeusement colorées.
Ce qui rend spécial l'art de cet artiste est que ses personnages fixent le regard de l'observateur, comme pour lui poser des questions sur la justice et l'injustice liées à l'histoire de l'Afrique.
Dommage que l'expo se termine ce soir...
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