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Le Centre Italie2, en travaux depuis plusieurs mois, a fini de se parer de ses nouveaux habits (les plafonds ont été entièrement refaits). La Société Hammerson, propriétaire du Centre commercial, a voulu marquer le coup en invitant Marie-Jeanne Gauthé, Scénographe, Designer Vidéo, spécialisée dans la conception et la réalisation d'images projetées, à présenter sur la façade du Centre (où avait été installé pour l'occasion un écran géant) un spectacle intitulé "Métamorphoses" auquel nous étions tous conviés en ce 12 septembre.
Le public était venu nombreux.
Les "huiles" avaient été invitées à dîner au "Rancho", l'un des restaurants du Centre dont l'accès était, pour l'occasion, interdit au public.
Quand les lumières se sont éteintes, le spectacle a pu commencer : 20 minutes à lever la tête pour pouvoir voir les projections (car nous nous étions placés en avant de la "scène" de façon à ne pas être gênés par les arbres agrémentant la Place d'Italie.
Sans arriver à comprendre toute l'intention de Marie-Jeanne Gauthé, je vous livre quelques photos volées un peu au hasard...
Le XIIIème arrondissement vu d'avion
Le métro aérien du Boulevard Blanqui
Evocation du Quartier Chinois
Un hommage au Centre Italie 2 ou à Paris, le temple de la Mode ?
Est-ce ici une évocation du magasin "Le Printemps" ?
Que vient faire ici King Kong... ? En tout cas, il crève l'écran !
Le nouveau logo du Centre : intéressant ce 2 renversé surmonté d'un point rouge...
Un petite vidéo du spectacle
Que c'est agréable de marcher au milieu de la rue Bobillot rendue aux piétons !
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Loredana a eu une super idée pour me faire découvrir une ville que je ne connaissais pas encore. Aller à Bologne en TGV (par la Frecciarossa) en profitant de l'offre estivale de "Trenitalia" : deux billets pour le prix d'un chaque samedi sur n'importe quelle destination intérieure !
C'est ainsi que pour 40 euros AR nous avons pu passer la journée dans cette jolie ville.
Vous savez maintenant qu'Arese est à une vingtaine de kilomètres de Milan : nous prenons donc le train pour aller rejoindre la Gare Centrale de Milan. Celui-ci est très joliment décoré de vues de Turin et, chose qui serait impossible en France, n'a pas été tagué...
La gare centrale a été entièrement nettoyée en perspective de la prochaine exposition universelle de 2015 et des travaux sont toujours en cours sur son parvis. Comme vous pouvez le constater, inaugurée en 1931 elle est de style Mussolinien.
Sur cette jolie peinture ornant le fronton de la Sortie, on reconnait la ville de Milan.
Une heure et des poussières après le départ du train, nous arrivons en gare de Bologne. A la sortie de la gare, nous empruntons une grande artère (la Via dell'Independenzia) abritant des boutiques élégantes et bordée, comme toute rue qui se respecte à Bologne, d'arcades : il n'y a pas moins de 38 kms d'arcades dans le centre historique de la ville...
Au passage, nous admirons un marionnettiste qui se contorsionne très habilement pour faire danser un couple au son de son transistor. Nous repasserons à cet endroit en fin d'après-midi pour le revoir, une fois de plus, amuser les badauds sous une forte chaleur.
C'est ainsi que nous nous retrouvons au centre ville sur la Place de Neptune ainsi dénommée à cause de la fontaine placée en son centre représentant le Dieu de la mer.
Sur la même place, la Mairie de Bologne surmontée d'une statue du Pape Grégoire XIII.
Juste à côté se trouve la Piazza Maggiore. Donnant sur la place, la Basilique de Saint Petronio inachevée (seul le bas a été recouvert de marbre). Rien de très exceptionnel donc à l'extérieur mais à l'intérieur, l'église est majestueuse.
Le choeur
Le clou de la visite est certainement la chapelle des Mages. Il s'y trouve deux fresques peintes au XVème siècle par Giovanni da Modena.
L'une représente les Rois Mages à bord d'un bateau,
et l'autre une représentation du Paradis et de l'enfer.
A vous faire faire des cauchemars, non ?
Bien sûr tous les pêchés capitaux y sont représentés...
Après cette sombre visite, rien de tel que de se restaurer : on ne sait pas ce que l'avenir peut nous apporter ! Loredana se renseigne et me conduit dans une épicerie de luxe (Tamburini) pour y déguster la spécialité de Bologne : les tortellini. Eh oui, il n'y a pas que les spaghetti qui soient bolognais !
Pour la rejoindre, nous passons par de petites rues très commerçantes et animées,
avec des boutiques très peu profondes mais bien achalandées,
en laissant sur notre chemin des ruelles désertées par les commerces.
A Bologne, me dit Loredana, les gens aiment la bonne chère : bien manger et bien boire, ce qui en fait des gens plutôt aimables et gais, agréables à fréquenter..., comme Loredana !
Mais nous voici arrivés devant l'épicerie Tamburini. Dans l'arrière-boutique, une cafétéria nous permettra de déguster des tortellini et des lasagnes pour un prix très abordable.
Dans la même rue, les épiceries proposant pâtes, fromages et jambons, sont pléthore, toutes plus alléchantes les unes que les autres.
De drôles de pains en forme d'étoiles dans cette vitrine de boulanger.
Et maintenant, direction la Piazza Santo Stefano. Dans la rue qui y mène se tient ce samedi une foire à la brocante bien sympathique.
Le Palais devant lequel cette exposante s'est installée possède de drôles de têtes (160 au total) : il s'agit du Palais Bolognini. Voici un diable qui a un air bien sympathique : méfiance !
L'église que nous allons maintenant visiter se trouve au fond de la place. Il s'agit en fait d'un complexe d'églises et d'édifices religieux nommé aussi "Les sept églises".
La première église dans laquelle on entre est l'église du Crucifix (N°1). Vous verrez ensuite des photos de la crypte (N°2), de l'église du Saint-Sépulcre (N°4) puis du cloître (N°8) et du Musée (N°9).
La crypte date du IVème siècle avant JC.
L'église du Saint-Sépulcre avec sa magnifique coupole de briques rouges.
Le coq de Saint-Pierre daté du XIVème siècle : superbe, non ?
Le cloître possède à l'étage des chapiteaux ouvragés.
Une petite photo souvenir !
Dans le Musée, deux Madones à l'enfant ont retenu mon attention : celle-ci est d'un "anonyme bolognais". Elle date du XIVème siècle.
Cette autre est d'Inocenzo da Imola et date du XVIème siècle.
Place Santo Stefano
Après cette superbe visite, nous empruntons à nouveau les rues du centre ville qui sont piétonnières pour rejoindre l'autre centre de la ville : la Place des Marchands. Ici se trouve le Palais du même nom qui servait de hall aux marchands entre le XVème et le XVIIIème siècle. Il est devenu depuis la Chambre de Commerce de la ville.
Juste à côté on peut voir les deux tours de Bologne, d'origine médiévale : la plus haute est la tour Asinelli ou "tour des ânes" (du nom de leur propriétaire, la famille Asinelli). Elle mesure 97 mètres de haut et est légèrement penchée (de 1.3° mais on ne le voit pas à l'œil nu). Si l'on a le courage de monter les 500 marches de son escalier intérieur, on peut découvrir un panorama extraordinaire sur la ville et la mer adriatique : ce sera pour une autre fois !
L'autre tour est la tour Garisenda. Elle ne mesure plus actuellement que 48 mètres et... penche très fortement (de 3.8°). En fait, sa taille a déjà été réduite au XIVème siècle de 12 mètres car elle menaçait de s'effondrer et des travaux de consolidation ont été entrepris entre les années 80 et 2000.
Il semble que la ville ait connu un grand nombre de ces tours entre le XIIème et le XIIIème siècle à Bologne. La raison de leur construction n'est pas claire mais on pense que les familles les plus riches dans les périodes des investitures impériales et papales les utilisaient comme moyen de défense et comme symbole de pouvoir. A l'origine les deux tours étaient reliées par une passerelle.
Au pied des deux tours, deux baladins sont en train de terminer leur spectacle. Tandis que l'homme jouait de l'accordéon, la danseuse dansait (de façon saccadée pour imiter une poupée). Puis l'homme a posé son accordéon et a pris un drap blanc qu'il a entouré autour du corps de la danseuse, invitant ensuite les enfants qui assistaient au spectacle à venir déposer des taches de peinture sur le drap blanc : le soir, aux infos, nous avons compris qu'il s'agissait d'un clin d'œil à la journée pour la Paix instaurée par le Pape François contre la guerre en Syrie...
Quittant les deux tours, nous revenons maintenant sur la Piazza Maggiore pour une petite visite de la Bibliothèque SalaBorsa : n'oubliez pas que Loredana est Bibliothécaire. La bibliothèque se trouve dans l'ancien Hôtel Particulier d'Accursio et communique avec la Mairie. Il s'agit d'une bibliothèque multimédia très moderne installée dans des locaux riches en histoire : le lieu est superbe.
Loredana m'a expliqué qu'elle avait été pressentie il y a une quinzaine d'années pour participer à la création de cette bibliothèque mais que la Mairie de Busto Arsizio où elle travaille et dont elle dépend n'avait pas accepté de la détacher pendant un an...
DOMMAGE !
Ca me donnerait presque envie de recommencer des études !
Ah mais c'est vrai : j'ai promis que j'allais apprendre l'italien...
Merci beaucoup Loredana pour cette superbe visite.
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Six ans que je n'étais pas allée en Italie ! La dernière fois, c'était avec Philippe au mois de février 2008. Il avait fait un temps superbe, ce qui nous avait permis de faire de très jolies ballades. C'était encore le cas pour ce récent séjour en Lombardie.
Loredana est venue me chercher à l'aéroport de Milan-Linate et nous avons rejoint Arese, la petite ville où elle habite, située à une vingtaine de kilomètres au nord de Milan.
Le soir, elle avait invité à dîner Roberto et Maria avec leurs enfants ainsi que Tamara, son amie de longue date. Nous avons naturellement dîné sur la terrasse ! Ariana aura 15 ans fin septembre : c'est une très jolie adolescente et Christian possède toute la malice d'un petit garçon de 10 ans !
Le lendemain, nous sommes allées au jardin toutes les deux pour l'arroser : il s'agit du jardin de Nerio et de Lauretta, ses amis du parti qui y cultivent tous les légumes qu'ils mangent car ils sont végétariens : tomates de diverses variétés, haricots, salades, aubergines, courgettes, poivrons, piments, radis, fraises, raisin, mûres, kiwis... J'en oublie certainement. Le jardin, qui est très grand, demande des soins et des arrosages permanents.
L'une des allées du jardin
Loredana cueille les tomates mûries au soleil du midi : un vrai régal !
Pour pouvoir arroser le jardin en toute tranquilité, Loredana m'avait prêté une petite robe qui ne craignait rien...
Mais oui : nous avons bien été prises en photo sous une tonnelle de kiwis !
L'après-midi, nous sommes allées à Milan en métro : celui-ci arrive maintenant jusqu'à Rho, non loin de chez Loredana. Le Dôme est toujours là..., point de mire des touristes.
Vous avez remarqué ma nouvelle coupe de cheveux ? C'est à Saint-Algue que je la dois...
Nous rejoignons ensuite le Château des Sforzza. Ces statues gigantesques annoncent la prochaine tenue à Milan d'une exposition universelle en 2015 qui a pour thème "Nourrir la planète" : pour l'occasion, des géants ont été créés, l'un représentant le pain et l'autre le vin.
Nous rejoignons ensuite Tamara pour la visite d'un quartier plus extérieur à la ville, celui où coule le "naviglio".
Celle-ci nous emmène ensuite visiter la Basilique de Saint Eustorge, non loin de là : une architecture typiquement lombarde pour cette église romane.
L'église est connue pour abriter les reliques des Rois Mages, rapportés de Constantinople en 344 par l'archevêque Eustorge Ier de Milan. Celles-ci sont exposées dans une chapelle jouxtant leur sarcophage. On y croit ou on n'y croit pas... De toutes façons, l'église est très belle et mérite la visite.
Le sarcophage des Rois Mages
L'église possède par ailleurs un superbe crucifix gothique surmontant l'Autel.
Retour à Arese avec la voiture de Tamara : celle-ci me fait découvrir les belles avenues du centre ainsi que les chantiers préparant la tenue de l'exposition universelle de 2015. Des gratte-ciels sont en train de pousser près de la Gare Garibaldi, au nord de la ville. Certains sont de futurs logements tandis que d'autres sont le siège de grandes sociétés.
Celui-ci est le siège de Unicredit, la plus grande banque italienne.
Ceux-là ont été nommés "la forêt verticale" car les balcons, une fois terminés, sont destinés à recevoir de la végétation.
Voici ce à quoi cela ressemblera une fois les travaux terminés.
Merci Tamara pour ce petit tour dans un Milan que je ne connaissais pas.
Le lendemain, c'est avec Roberto et Christian que nous partons : direction le lac de Côme. Pierra, la belle-mère de Loredana et de Roberto y habite (à l'extrémité du lac) et elle désire me connaître. En fait, je l'ai déjà rencontrée il y a 24 ans avec son mari mais... elle a 85 ans et ne s'en souvient pas. Son âge, elle le porte très bien : alerte aussi bien intellectuellement que physiquement, elle vit chez elle en presque toute autonomie.
Le lac est entouré de montagnes. Il y fait souvent du vent, ce qui permet aux nombreux véliplanchistes de pratiquer leur sport favori.
Le lendemain, c'est sur un autre lac que nous nous dirigeons toutes les deux, le lac Majeur. Loredana n'y a jamais visité l'Ermitage de Santa Catarina del Sosso : c'est l'occasion de le découvrir ensemble. Accroché à une falaise tombant à pic dans le lac, c'est sans aucun doute l'un des plus beaux panoramas du Lac Majeur. La tradition veut qu'il ait été créé par un riche marchand local qui, ayant miraculeusement échappé à un naufrage sur le lac, décida de s'y retirer et d'y vivre en ermite. Là, Alberto Besozzi a fait construire une chapelle dédiée à Sainte Catherine d'Alexandrie.
Il y a trois façons d'arriver à l'Ermitage : par le lac en bateau en montant un escalier,
ou par la route, soit en descendant les 268 marches de l'escalier panoramique qui y conduisent (et en les remontant), soit... en prenant un ascenceur ! C'est cette dernière solution que nous avons choisie : un portillon s'ouvre moyennant une pièce de 50 centimes d'euro.
Voici le couloir qui a été creusé dans la roche à la sortie de l'ascenceur pour desservir l'Ermitage. On y voit des photos des travaux gigantesques que la Province de Varese a engagés pour le construire.
Pour arriver à l'Ermitage, il faut longer le lac en passant sous des arcades.
On entre dans une première salle, celle du Couvent méridional (XIV - XVIIème siècle) montrant plusieurs tableaux et une intéressante fresque dans la "salle de la cheminée".
La fresque des soldats
On accède ensuite à l'église en traversant un portique formé de quatre arcs en plein ceintre, de la Renaissance.
Au fond de l'église, la chapelle de Sainte Catherine date du XIIème siècle.
Juste à côté se trouve la châsse contenant les reliques du Bienheureux Alberto. Le squelette est conservé dans un reliquaire en verre et bois sous la forme d'un coussin tandis qu'à l'intérieur une réplique du Saint en bois date du 18ème siècle.
L'église est, quant à elle, couverte de fresques de différentes époques : une merveille !
Sur le Maître Autel, un tableau représente Sainte Catherine adorant l'enfant Jésus.
L'ascenceur nous attend au bout du chemin...
Après cette intéressante visite, Loredana m'enmène faire un petit tour de bateau sur le lac : un bac relie Laveno à Verbania. C'est là que nous devons rejoindre Nora, l'amie de faculté de Loredana pour se raconter... 6 ans d'existence (en italien) !
Nous quittons Laveno.
Promis Loredana, je me mets bientôt à l'italien !
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C'est aujourd'hui mercredi notre dernier jour de visites du Haut-Rhin : nous avons en effet décidé de partir demain matin pour Paris ayant fait à peu près le tour de tout ce que nous pouvions visiter dans cette région de l'Alsace : Strasbourg, ce sera pour de prochaines vacances...
Notre destination du jour : Riquewhir et Ribeauvillé
En chemin, nous nous arrêtons, interpellés par l'originalité d'un clocher : il s'agit de celui de Bennwhir, village qui a été totalement détruit pendant la deuxième guerre et dont l'église a été reconstruite fort élégammant de façon moderne.
Sur la place de l'église, un monument aux morts en grès rose érigé en 1924. Il s'agit du monument de la fidélité : une Alsacienne et une Lorraine sont réunies au sortir de la guerre de la première guerre mondiale. C'est le seul vestige du village au lendemain des combats de décembre 1944 : il porte encore la trace des conflits...
Sur la place, une fontaine en grès rose également, dédiée à Saint-Odile la patronne de l'Alsace, a été réalisée en 1987 par Gérard Ambroselli : elle remplace celle détruite pendant la guerre (les combats bien connus sous le nom de "la poche de Colmar").
L'église a un joli toit vernissé et un clocher en béton ajouré fort original. Quelle bonne idée d'avoir reconstruit l'église au goût du jour !
L'intérieur : du très beau moderne. Si vous allez là-bas, ne le manquez surtout pas.
Un chemin de croix très élégant : décidemment, la municipalité a beaucoup de goût (en tout cas, le mien !)
A quelques kilomètres de là : Riquewhir, surnommée "la perle de l'Alsace".
La porte d'entrée de la ville, à contre-jour malheureusement...
Au bout des petites ruelles, les vignes...
Je parierais d'ailleurs que derrière ce grand portail se cache une exploitation viticole.
En Alsace, les couleurs sont de plus en plus légion. J'avoue que je n'apprécie pas forcément les violets mais cette maison bleue n'est pas si mal après tout...
A Riquewhir, il y a de belles enseignes en fer forgé.
J'ai testé celle-ci en contre-jour et l'ai récupérée grâce à Photoshop : nickel mes cours gratuits de cette année à l'Université Paris-Diderot !
Que de travail sur ces colombages ! Cete maison est appelée "le gratte-ciel" tellement elle est haute...
Voici la maison Hansi : il s'y trouve une boutique en rez-de-chaussée et un musée à l'étage. Hansi (ou Oncle Hansi), est un artiste illustrateur français (Jean-Jacques Waltz de son vrai nom) né à Colmar le 23 février 1873 et mort également à Colmar le 10 juin 1951.
Né alors que l'Alsace était devenue allemande, le jeune Jean-Jacques montre une aversion marquante pour l'occupant, imitant en cela son père. Il déteste les professeurs de son "lycée boche" et quand, suite à des études de dessin et d'arts décoratifs, il devient célèbre comme dessinateur de cartes postales, il utilise la caricature pour faire passer ses idées : tandis qu'au premier abord, ses illustrations paraissent d'innocentes scènes de la vie alsacienne, une observation plus attentive permet d'y déceler une aversion pour les allemands qui sera sa marque. Il ridiculise ainsi souvent le touriste allemand (qui vient à partir des années 1870 par cohortes visiter l'Alsace) qu'il représente avec son chapeau tyrolien, son sac à dos et son bâton.
La tension anti germaniste retombée, le désir d'un rapprochement entre les deux peuples se faisant jour, la polémique se désenfle et Hansi n'est plus au premier rang de l'actualité. Mais Jean Jacques Waltz sommeillait derrière Hansi et le grand aquarelliste qu'il est se met au travail. De ses innombrables ballades en terre alsacienne , il ramène de somptueuses aquarelles.
Pendant la grande guerre, Jean-Jacques Waltz s'engage au 152ème régiment d'infanterie en tant que caporal.
Dans l'après-guerre, non seulement la popularité de Hansi décroît, mais l'incompréhension s'installe également. Si les Alsaciens ont accueilli l'armée française avec joie, ils ne veulent toutefois pas perdre une identité durement préservée pendant la période allemande. Or, Jean-Jacques Waltz a pris un parti clair : celui de la France, ce qui lui attire l'inimitié des autonomistes, de ses compatriotes favorables à l'Allemagne et des allemands...
Pendant la deuxième guerre, il fuit très rapidement en Bourgogne puis à Agen. Il est pris, battu par des hommes de la Gestapo et laissé pour mort. Ensuite, il s'exile en Suisse jusqu'à la fin de la guerre pour ne rentrer en Alsace qu'en 1946, une fois sa maison reconstruite.
Jean-Jacques Waltz-Hansi meurt le 10 juin 1951. Ses obsèques sont menées par une compagnie du 152e régiment d'infanterie, le fameux 15-2 des "Diables rouges", dans lequel il avait servi.
La visite du musée se fait sur deux étages.
Au deuxième étage a été reconstituée une salle de classe : un DVD est projeté sur un tableau noir, racontant la vie du dessinateur.
A l'entrée de la salle de classe, l'Oncle Hansi nous souhaite la bienvenue.
Sur les tables des écoliers, des livres destinés aux petits alsaciens de l'époque montrent par leurs titres le patriotisme de leur auteur.
La salle à manger : belle harmonie de rouge
L'atelier du dessinateur
Le passage du Rhin après l'issue de la guerre 14-18...
Foulard commémorant la victoire de 1945
Hansi aquarelliste : ici, la ville de Colmar
Du côté de Labaroche, près d'Orbey : ça donne envie d'y faire des balades...
Une pièce est réservée aux supports ou affiches publicitaires.
Publicité pour les mines de potasse d'Alsace
Publicité pour la Grande Brasserie Alsacienne à Paris
Enseigne pour la Brasserie Boefinger
Notre visite de Riquewhir se termine. Ribeauvillé, l'autre perle de l'Alsace se trouve à quelques pieds de vigne d'ici... Au passage, quelques petits clichés de l'église fortifiée d'Hunawhir.
A l'intérieur, une chaire en grès rose, sans doute unique en Alsace, traverse un pilier.
Fresques murales du XVème siècle et cloche fondue en 1700 (une nouvelle cloche la remplace depuis 1971 car celle-ci était fêlée.)
Le couronnement de la Vierge (ou de Sainte Hunne, cette dernière ayant donné son nom au village).
Nous déjeunons bien agréablement à l'Auberge du Cheval Noir : la terrasse est bien tentante mais il fait décidément vraiment trop chaud dehors (pour que je dise ça, croyez-moi, il faut que ça passe les limites du supportable) !
Vous voulez savoir la différence entre Riquewhir et Ribeauvillé : pour moi, (pour faire simple) il n'y en a pas ! C'est juste que Ribeauvillé est plutôt une petite ville tandis que Riquewhir reste un petit village.
La Grand'rue traverse tout le village d'est en ouest. Elle est bordée de nombreux commerces et offre de beaux points de vue sur les vignobles et le château d'Ulrich.
Une bien jolie façade
Cette monumentale statue de grès rose représente un ménétrier : elle rappelle que les seigneurs de Ribeauvillé étaient depuis le 13ème siècle les "rois des ménétriers", c'est-à-dire qu'ils étaient les protecteurs (mais aussi les juges : ils réglaient les conflits) de tous les musiciens itinérants et baladins d'Alsace.
L'Office de tourisme possède d'ailleurs une jolie enseigne sur ce sujet.
Trois indications sur cette photo : il y a des cigognes à Ribeauvillé ; elles "chient" sur les toits et l'hiver il y neige fort !
La Porte des bouchers date du XIIIème siècle : elle donne accès à la vielle ville.
Le château de Saint-Ulrich domine la petite ville.
Avant de repartir, une petite visite au Domaine Bott Frères, là où mon Papa achetait son vin...
Allez : rendez-vous en septembre pour mes prochaines vacances, italiennes cette fois-ci !
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Le jeudi, nous prenons la route de Neuf-Brisach, à l'est de Colmar et à seulement quelques kilomètres de la frontière allemande. Objectif : visiter la ville fortifiée par Vauban à l'époque du Roi Louis XIV.
En 1697, les traités de Ryswick mettent fin à la guerre de la Ligue d'Augsbourg entre Louis XIV et la Grande Alliance. La France perd la place forte de Brisach sur la rive allemande du Rhin. Afin de combler ce vide défensif entre Strasbourg et Muhlouse, Louis XIV décide de la construction d'une nouvelle ville fortifiée face à Brisach pour prévenir toute invasion d'outre-Rhin. Il en confie l'étude à ses architectes Vauban et Jacques Tarade.
La grande place carrée de Neuf-Brisach possède une très jolie fontaine octogonale construite en grès rose qui date de 1726. Elle est surmontée du soleil et du lys, symboles respectifs de Louis XIV et de la monarchie française.
La visite de la ville commence par la Porte de Belfort qui abrite depuis 1957 le Musée Vauban (pas terrible du tout : il aurait besoin d'être rajeuni lui aussi !)
Des pannonceaux destinés aux enfants nous renseignent sur la biographie de Vauban. Sébastien Le Prestre, Marquis de Vauban, a été baptisé le 5 mai 1633 à Saint-Léger de Foucheret en Bourgogne. Il meurt à Paris en 1707 à l'âge de 74 ans. C'est un homme à multiples visages : ingénieur, architecte militaire, urbaniste, ingénieur hydraulicien et essayiste français. Louis XIV le nomma Maréchal de France à la fin d'une carrière hyper-active.
Il avait l'habitude de voyager dans une chaise muletière de son invention !
Louis XIV reconnait en Vauban un "bon Français" et, à sa mort, parle de lui avec beaucoup d’estime et d’amitié : "Je perds un homme fort affectionné à ma personne et à l’État".
Vauban est un homme de caractère, qui paie de sa personne, exigeant dans son travail et très soucieux du respect de ses instructions. Mais c'est aussi un humaniste, qui se passionne pour la justice sociale : on rapporte par exemple qu'il partage ses primes et ses soldes avec les officiers moins fortunés, et prend même parfois sur lui les punitions des soldats sous son commandement lorsqu'il les trouve injustes…
Il mène une vie simple et ses rapports avec son entourage sont très humains, qu'il s'agisse de ses proches ou des gens de sa région natale, où il aime à revenir lorsqu'il le peut (c'est-à-dire rarement !) : son père, Urbain le Prestre, l'a éduqué très jeune dans le respect des autres, quelles que soient leurs origines. Ses origines modestes — famille de hobereaux provinciaux désargentés — ont sans doute contribué à forger l'humanité de son caractère.
On peut dire aussi que Vauban est un noble "malcontent" mais au lieu d’emprunter le chemin de la révolte armée comme le font les gentilshommes de la première moitié du XVIIe siècle, il utilise la plume et l’imprimé, au nom d’un civisme impérieux, pleinement revendiqué au service de la "nation France" et de l’État royal qu’il veut servir plus que le roi lui-même. Toute son œuvre de pierre et de papier en témoigne : son action ne vise qu’un but, l’utilité publique, en modelant le paysage, en façonnant le territoire, en transformant l’ordre social.
Vauban, apôtre de la vérité, apparaît comme un citoyen sans doute encore un peu solitaire. Mais au nom d’idées qu’il croit justes, même si elles s’opposent au roi absolu, il contribue à créer un espace nouveau dans le territoire du pouvoir, un espace concurrent de celui monopolisé par les hommes du roi, l'espace public, et à faire naître une force critique appelée à un grand avenir : l’opinion.
Par ses écrits progressistes, Vauban est considéré comme un précurseur des encyclopédistes.
Lettre de Louis XIV donnant un statut particulier à la ville de Neuf-Brisach
La construction de la place-forte débute le 18 octobre 1698 avec la pose de la première pierre. Un canal est spécialement creusé jusqu’aux Vosges pour acheminer le grès rose nécessaire à la construction. Les fortifications de la nouvelles citadelle sont achevées en 1702.
Vous aurez compris que j'ai fait du "copié-collé" : n'empêche que je me suis beaucoup instruite en lisant tout ceci sur le net !
Un plan relief sonorisé présente la ville de Neuf-Brisach telle que Vauban l'a imaginée. C'est Louis XIV qui a choisi lui-même cette forme octogonale parmi trois projets qui lui ont été présentés par l'architecte.
L'original de ce plan relief est conservé à Paris au Musée des Invalides (Musée des Plans Reliefs).
La visite du Musée terminée, nous entamons un petit tour des remparts. Il faut tout d'abord passer sous une voûte dont la longueur vous donne la mesure de leur épaisseur...
Au sortir de la voûte, on rase les murs à la recherche d'un peu d'ombre. Mais comme vous pouvez le constater, celle-ci est bien maigre car il est bientôt midi.
Fort judicieusement, l'Office du Tourisme nous a conseillé de ne faire que le quart du circuit !
Ecusson d'angle
Nous terminons donc notre petite marche apéritive par la Porte de Colmar.
Il est temps d'aller déjeuner : j'ai repéré un restaurant sur le Petit Futé... Il s'appelle très originalement "Les remparts" et ma foi nous n'avons pas été déçus, ni par l'accueil de ses patronnes (la mère et la fille) ni par la qualité des mets préparés.
Retour au bercail dans la 306 heureusement climatisée !
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