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Après deux ans de travaux, le Théâtre 13 Jardin situé à deux pas de chez nous a rouvert ses portes ce week-end. Il faisait même "Portes Ouvertes" tout le week-end en offrant aux spectateurs la gratuité des spectacles.
Je suis donc allée y jeter un œil cet après-midi.
Ici, ce sera la buanderie m'a-t'on dit : l'espace est occupé aujourd'hui par les costumes d'un ancien spectacle "Le mandat" de Nicolaï Ermann donné en 2007.
Cette future loge est occupée, elle, par les costumes d'une pièce jouée en 2005 : "Le collier de perles du Gouverneur Li Qing".
Mais ce soir c'est à un vrai spectacle que j'ai assisté dans la toute nouvelle salle du théâtre relookée au goût du jour (un peu tristounette pour le mien propre : j'aurais bien vu des fauteuils rouges...).
Elle s'intitule : "Bébé barbu" ou" Les nouvelles aventures de Jean-Claude Barbès" (Naissance, éducation et avènement d'un Gargantua des temps modernes), une création de la Compagnie du "Grand Colossal Théâtre".
A mourir de rire !
Un rôle très physique pour l'actrice, Aline Vaudan, qui doit simuler un accouchement difficile (celui d'un bébé de 107 kilos !). On se reconnait ensuite parfaitement dans le rôle des parents (ou des grand-parents...) de cet enfant Roi qui nécessite qu'on s'occupe de lui à longueur de journée ne laissant aucune place aux parents pour une vie un peu plus personnelle...
La scène des
"Il est où Toto ?"
"Il est là !".
"Coucou !"
qui se répète inlassablement est indescriptible de drôlerie.
Bravo à ces acteurs qui nous ont fait passer un excellent moment et merci au Théâtre 13.
Ca va comme ça les yeux Marie-Claire ?
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Il y a un quelques temps, je suis allée voir l'exposition Bernard Buffet au Musée d'Art Moderne.
Le bâtiment est de style Art Déco.
Le portail d'entrée est l'oeuvre du ferronnier d'art Adalbert Szabo : il est décoré de huit hauts-reliefs en bronze doré peut-être (?) l'oeuvre du sculpteur Gabriel Forestier.
Bernard Buffet, c'est ma jeunesse : il faisait parfois la Une du journal télévisé des années 60 - époque à laquelle mes parents se décidèrent enfin à acheter la télévision (en 1964 exactement : j'ai un repère car nous avons pu voir en direct l'assassinat de Kennedy.), télévision qui était incompatible à leurs yeux avec les études de leurs deux filles... Maintenant les enfants ont une tablette à 5 ans quand ce n'est pas avant ! Autres temps, autres mœurs.
C'était en effet à cet époque un peintre qui avait le vent en poupe : aussi novateur que Picasso, sa peinture étonne et même parfois dérange - le monde de l'art en tout cas - mais pas le public, qui lui l'acclame.
Bernard Buffet est né en 1928 à Paris. Elevé aux Batignolles, il commence à peindre ou à dessiner à l'âge de 10 ans. Renvoyé du Lycée Carnot en 1939, il suit les cours du soir de la Ville de Paris où il est initié au dessin. En 1946, il expose son premier tableau, un autoportrait au Salon des moins de trente ans à la Galerie des Beaux-Arts.
En 1958, alors qu'il venait de quitter Pierre Bergé, avec lequel il vivait depuis plusieurs années et qui gérait sa carrière, il rencontre Annabel Schwob dont il tombe amoureux. Buffet devait la portraiturer inlassablement. En 1961, l'une de ses expositions s'intitula « Trente fois Annabelle Schwob ».
A ses débuts, au sortir de la guerre, la rareté des couleurs disponibles commande la tonalité générale de ses peintures (gris, ocre) et la finesse de la couche picturale. Il prend ses proches comme sujets, se peint beaucoup lui-même et fait l’inventaire des objets familiers : paniers à bouteilles, dessous de plats, lampes à pétroles et moulins à café. Les animaux qu’il peint – lapin, raie, achetés au marché – s’inscrivent dans une tradition picturale, de Chardin à Courbet.
L'invention d'un style
L'atelier (1947)
Le peintre s'y est représenté.
La ravaudeuse de filets (1948)
J'ai adoré ce tableau que je ne connaissais pas.
Deux hommes dans une chambre (1947)
Il faut oser...
Le buveur (1948)
Dans la lignée des buveurs d'absinthe de Degas à Picasso...
Nature morte au coq mort (1947)
Pierre Bergé (1950)
C'est l'année où le peintre rencontre le rencontre à Paris. Il deviendra son compagnon jusqu'à sa rencontre avec Annabel.
La Passion
Pieta (déposition de croix) - 1946
La Passion du Christ (Crucifixion) - 1951
Lapidation (1948)
La barricade (1949)
Nanse
La maison (1951)
Bernard Buffet et Pierre Bergé séjournaient parfois à Nanse dans les Alpes de Haute Provence.
Intérieur de la maison de Nanse
On y voit le peintre en train de terminer son autoportrait (le tableau est adossé au mur de pierres sèches).
Autoportrait (1952)
Le cirque
Bernard Buffet effectue plusieurs tableaux sur le thème du cirque, destinés à son exposition de 1956 à la Galerie Drouant- David.
Tête de clown (1955)
Dans les années 60, des reproductions de cette oeuvre sont diffusées dans le monde entier.
Les trapézistes (1955)
Acrobates (1955)
Horreur de la guerre
Une pièce entière est réservée à l'exposition du Tryptique "Horreur de la guerre".
Le peintre se défend ici de toute intention politique. Il dit qu'il a seulement peint ce que lui inspirait la guerre : "Si j'ai été aussi violent, c'est que le sujet traité ne permettait pas la douceur".
L'ange de la guerre (1954)
Que c'est bien observé !
Les pendus (1954)
Les fusillés (1955)
Sans commentaire...
La fureur de peindre
Le sommeil d'après Courbet (1955)
Autoportrait (1955)
Atelier (1958)
Illustration de "La voix humaine" de Cocteau (1957)
Annabel
La natte - 1960
A cette date s'arrête le Bernard Buffet que j'aime. L'exposition le montre dans son intégralité mais cela ne me branche pas de vous montrer la suite.
Na !
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J'ai lu dernièrement avec énormément de plaisir un livre de Jean-Louis Fournier intitulé "Il a jamais tué personne mon papa".
Je vous le recommande si vous ne disposez pas de suffisamment de temps pour faire une lecture suivie : il s'agit de petites anecdotes d'une page pas plus contées par l'auteur à propos de son père qui était médecin de campagne (près d'Arras) mais qui avait le grave défaut de lever un peu trop le coude...
Vous verrez que l'auteur en parle à posteriori avec beaucoup de lucidité (ceci a profondément marqué sa jeunesse) mais aussi avec beaucoup d'indulgence. Son père était par ailleurs un bon médecin, dévoué à ses patients et estimé de tous.
Une des 66 petites histoires...
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"Dans l’album de famille il y a une photo que j’aime bien, c’est moi et papa.
Papa est allongé sur un divan, en train de lire ; moi, je suis assis à côté de lui. Je dois avoir un an, j’ai l’air heureux, il ne peut rien m’arriver de mal, je suis avec mon papa.
Mon papa, il est jeune, il est beau, il a des petites lunettes en métal qui font savant ; en même temps, il a l’air rassurant, on voit que c’est quelqu’un avec qui on doit se sentir bien, en plus il est docteur, quand il est là on est tranquille, on ne peut pas mourir.
Pourquoi le papa de maintenant il est vieux, il est triste, il nous parle plus, il est pas gentil avec maman et, quelquefois, il nous fait peur ?"
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Où il est passé, le papa de la photo ?
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Mardi dernier après-midi j'ai reçu quand j'étais à mon atelier de dessin un grand coup de fil de Catherine : nous avons papoté pendant une petite heure (de chez nous, de chez eux...) et du coup j'ai juste eu le temps de faire un dessin au crayon de la nature morte qui nous était proposée et d'écouter les conseils de Célia afin de découvrir une technique que je n'avais encore jamais utilisée :
les pastels secs
J'essaie actuellement un peu toutes les techniques de dessin pour voir celle qui me convient le mieux.
La nature morte représentait une théière et son gobelet.
Célia m'explique que dans le pastel sec ce qui est intéressant c'est de mélanger les couleurs. Elle exécute ce croquis en 2 temps 3 mouvements et me laisse... à mes pastels.
Au début, je patine dans la choucroute.
Célia vient à mon aide et du coup je comprends un peu mieux.
Ayant fait le gobelet et le citron, je remporte mon dessin à la maison où je termine la théière, sauf l'anse que je rate tellement que la seule solution qui me vient à l'esprit pour "sauver" ce premier essai est de découper le tout et de le recoller sur un Canson neuf.
Après tout, c'est peut-être ainsi que Matisse est devenu célèbre !
J'ai des réserves de papiers dans mes tiroirs : je dégote un papier mauve et... voilà le résultat.
Ne vous moquez pas du poisson : je sais, je l'ai complètement raté !
Le pastel, une fois mis sur le papier, est bien difficile à "gommer" même avec une gomme "mie de pain" qui m'a permis ici de faire (faute d'avoir une estompe) les quartiers du citron.
De peur de faire pire, je l'ai laissé tel quel.
22 heures 05 : j'ai repris mon dessin : le poisson est plus ressemblant, non ?
Galère pour le refaire...
J'ai compris en travaillant qu'il était inutile de vouloir faire des détails, du moins au stade où j'en suis.
Quand je vais sur internet, je vois des réalisations de chats au pastel sec avec les moustaches (je pense cependant que le format du tableau est beaucoup plus grand que mon petit dessin)... mais il faut plus d'outillage pour cela (en particulier des pastels sous forme de crayons que l'on peut tailler : je n'en n'ai pas encore acheté...) et surtout plus d'expérience.
Chat au pastel sec par Laurence Candido
Tout ce petit matériel coûte la peau des fesses.
En voilà une idée qu'elle est bonne pour des cadeaux d'anniversaire ou de Noël !
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Hier je suis allée en compagnie d'Arlette voir un film en avant-première au Centre Wallonie-Bruxelles dans le quartier de Beaubourg. Son metteur en scène, Stephan Streker, retenu à Bruxelles avait dépêché la représentante de Jour2fête, son distributeur en France, ainsi que le producteur du film, Mickaël Goldberg, pour le représenter. Sébastien Houbani, le principal acteur masculin était venu lui aussi parler de son rôle dans le film.
Le film, Noces, sélectionné en compétition au 9ème Festival du film francophone d'Angoulême, lui a valu une récompense prestigieuse : le "Valois du meilleur acteur". Pour ce film ou il interprète un jeune pakistanais, l'acteur a appris la langue Ourdou, langue officielle du Pakistan : dans ces familles immigrées bilingues, les conversations se font souvent en changeant de langue d'une phrase à l'autre, la langue d'origine étant, d'après moi, utilisée plutôt dans un contexte émotionnel intense.
Hollywood a ses Oscars, Paris a ses César, Angoulême, elle, a ses Valois. Représentant des pellicules de film en laiton doré à l'or fin, ils sont l'oeuvre de Sophie Reulet, artiste peintre.
L'action se passe en Belgique au sein d'une famille pakistanaise aimante et bien intégrée : le père est épicier et fait ainsi vivre sa famille composée de sa femme et de leurs quatre enfants.
C'est un acteur iranien (Babak Karimi) qui tient le rôle.
Zahira, leur deuxième fille, est enceinte d'un jeune pakistanais. Si l'annonce de sa grossesse choque sa famille et en particulier sa mère, le problème semble pouvoir être résolu grâce aux moyens modernes dont l'Europe dispose.
Confrontation entre Zahira et sa mère (jouée par Neena Kulkarni, une actrice indienne)
La plus grande difficulté est ailleurs : leur fille leur annonce qu'elle refuse d'épouser l'un des trois jeunes pakistanais qu'ils ont choisi pour elle, selon la tradition musulmane de ce pays, ce qui sauverait les apparences.
Le frère de Zahira, Amir, lui est très attaché, c'est un peu son confident... Cependant, même s'il la comprend, il tente de convaincre la jeune-fille d'accepter ce mariage pour ne pas que leurs parents soient déshonorés.
Mais Zahira résiste !
Même si la jeune fille aime ses parents et sa famille, elle ne veut pas épouser un autre homme que celui dont elle tombera amoureuse.
Un drame très émouvant et brillamment interprété par Sébastien Houbani et Lina El Arabi qui a reçu un "Valois de la meilleure actrice" pour son interprétation dans le film.
Le film, librement inspiré de faits divers réels, sortira en salles le 22 février prochain.
Je vous le conseille vivement.
PS : Ce film m'a fait penser à un autre film, allemand celui-là "L'étrangère" que j'avais vu il y a quelques temps et dont le synopsis était le suivant (Jean-Luc Douin - Le Monde).
Umay, l'héroïne de L'Etrangère, quitte un mari violent, fuit Istanbul avec son gamin et vient rejoindre sa famille à Berlin. L'accueil n'y est pas ce qu'elle espérait. Père autoritaire, mère confite dans les traditions, frère violent, sœur inquiète de voir son propre mariage compromis par son comportement : tous la sermonnent, l'adjurent de retourner dans son foyer conjugal, la répudient, la traitent de putain, tentent de kidnapper son fils afin de le ramener à son père… Umay doit fuir à nouveau, persécutée par des proches qui craignent les commérages et le déshonneur.
J'avais également beaucoup apprécié ce film, également tiré d'un triste fait divers.
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