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Par Tolbiac204 le 10 Mars 2022 à 23:00
Ce jeudi, le soleil était au rendez-vous pour notre randonnée hebdomadaire, aujourd'hui conduite par Annie.
Nous sommes dix en gare Saint-Lazare à prendre le RER en direction de Gisors jusqu'à Boissy l'Aillerie. Renseignements pris sur le net, le nom de la commune signifie "touffe de buis dans les halliers" (un hallier étant un gros buisson où se réfugie le gibier).
Il faut compter un bon trois-quarts d'heure pour arriver sur place. La ruelle de la gare nous conduit tout de suite en dehors du village.
J'ai photographié ce jardin très bien agencé pour en "prendre de la graine" !
Cette randonnée nous a offert à plusieurs reprises des horizons très dégagés, comme je les aime.
Des petites pervenches nous dit Jean-Pierre, notre spécialiste en botanique.
La pervenche est connue pour ses vertus médicinales depuis le Moyen-Age. Mais c’est Mme de Sévigné qui, en 1684,lui donna ses lettres de noblesse lorsqu’elle écrivit à sa fille, Mme de Grignan, d’en prendre pour traiter une maladie respiratoire.
En réalité, l'usage de la petite pervenche est surtout préconisé pour lutter contre les troubles liés à une mauvaise circulation dans le cerveau.
Lisette et Sylvie s'arrêtent tout comme moi pour admirer la belle véranda que possède cette maison.
Joli portail
Le mystère restera sur ce sur quoi il donne...
Des euphorbes, si je ne me trompe, garnissent celui-ci.
Dans la région, les constructions sont magnifiques, en pierre de pays. On aperçoit ici derrière un grand mur le château et l'église de Montgeroult, petite commune du Vexin.
Les initiales sur la grille sont celles du Baron Albert de Bray, gentilhomme de la cour de Charles X : le château est depuis 1831 toujours dans la même famille.
Quelques photos volées au passage de cette "propriété privée"
Le château domine la vallée de la Viosne. Il a été construit entre 1609 et 1640 dans un style Louis XIII et est constitué de trois pavillons coiffés d'une haute toiture d'ardoise. Il fut agrandi en 1701 par Louis Chevalier, président à la Haute Cour du Parlement, qui lui rajouta une aile et construisit les communs.
Cette randonnée m'a fait découvrir une musicienne que je ne connaissais pas, Hélène de Nervo, alias marquise de Montgeroult.
En effet, à la mort de Louis Chevalier, son fils revendit le château à André Gautier, marquis de Montgeroult qui épousa Hélène de Nervo, célèbre musicienne de l'époque. Cette dernière dut à son talent de sauver sa tête pendant la révolution française...
Cette petite vidéo nous en apprend plus sur cette artiste qui fut la première femme à être nommée en 1795 professeur au Conservatoire de Paris.
Hélène de Nervo de Montgeroult composa de nombreuses sonates, fantaisies et études. Son œuvre est actuellement mise en valeur grâce à de grands musiciens.
Etude N°111 - Tedi Papavrami et François-Frédéric
Impressionnant, non ?
Les communs du château se trouvent tout proches de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption datant de 1070 que nous rejoignons en contournant le mur d'enceinte.
Porche donnant sur le bas-côté sud et sur quelques tombes.
Notre chemin se poursuit en forêt.
Mais très vite nous retrouvons la civilisation.
Le moulin de Courcelles-sur-Viosne et son lavoir le long de la Viosne
Juste en face, une très jolie propriété privée garnie de colombages
Nous avons pique-niqué très confortablement dans cette prairie aménagée, un endroit repéré par Annie lors d'une précédente balade.
Allez, une petite grimpette...
D'après Jean-Pierre, ce cerisier en pleine floraison est de l'espèce Sainte-Lucie.
Le cerisier de Sainte-Lucie est présent presque partout en France sauf en Bretagne, dans le Sud-Ouest et en Corse où il est très rare.
Et ce papillon qui virevolte tout en butinant le pollen des fleurs, le net me dit que c'est peut-être un Monarque. Je n'ai pas réussi à bien le photographier car le soleil aveuglait l'écran de mon appareil photo mais... je ne vais pas m'en plaindre !
Tiens, des vaches sur le bord de la route !
La randonnée se termine à Osny, dans le parc de Grouchy. En le traversant, nous avons vu des ouvriers de la société "ArbreEnCiel" (voir leur site ICI) en train de couper un arbre.
Peut-être vont-ils, à terme, le sculpter comme ce totem situé au bord du lac... ?
Une façon intéressante de continuer à faire vivre un arbre mort...
Cette randonnée m'a beaucoup plu car elle était très variée.
Merci Annie de nous avoir fait découvrir ce très joli coin du Vexin.
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Par Tolbiac204 le 18 Novembre 2021 à 23:00
Ce jeudi, il fait un temps splendide et Jacqueline a prévu une randonnée que je n'ai jamais faite : une boucle en vallée de Chevreuse au départ de Saint-Rémy-lès-Chevreuse avec passage par le château de la Madeleine.
Nous voilà très vite en pleine nature sur ce petit chemin qui longe l'Yvette et qui borde de l'autre côté la Résidence Valchevreuse dont les propriétaires se sont isolés des "passants qui passent" par d'épaisses haies (photo Google).
Je n'ai pas reconnu ces arbrisseaux qui longent la petite rivière...
Jacqueline se repère...
Nous arrivons vite au centre ville de Chevreuse.
Nous verrons l'église plus tard car une petite grimpette nous attend...
Nous voici maintenant sur le "chemin Jean Racine". Un panneau explicatif nous apprend l'origine du nom de ce chemin forestier.
Lié par sa famille à l'abbaye, Racine a été un disciple de Port-Royal-des-Champs.
Orphelin, il est élevé aux "Petites-Ecoles des Granges" tenues par les "Solitaires". Ses études terminées, il revient à Port-Royal en 1661. Il est alors chargé de superviser les travaux du château de la Madeleine par son cousin Nicolas Vitart, intendant du duc de Luynes à qui appartient l'édifice. Ainsi se rend-il régulièrement de l'abbaye au château en empruntant un chemin qui est baptisé de son nom en 1939, à l'occasion du tricentenaire de sa naissance par le Touring Club de France.
Inspiré par les paysages traversés le long de ce parcours qui relie Chevreuse à Magny-les-Hameaux en passant par Saint-Lambert et Milon-la-Chapelle, il nous a laissé des Odes écrites en 1655.
Que ces vieux royaumes des ombres,
Ces grands bois, ces noires forêts,
Cachent de charmes et d’attraits
Dessous leurs feuillages si sombres !
C’est dans ce tranquille séjour 5
Que l’on voit régner nuit et jour
La paix et le silence ;
C’est là qu’on dit que nos aïeux,
Au siècle d’innocence,
Goûtaient les délices des cieux.Malgré une polémique qui l'éloigne de ses maîtres un temps (166-1677), le poète reste fidèle au monastère. Devenu historiographe du roi, il se fait défenseur des religieux, ce qui lui vaut sa disgrâce. Il s'investit alors dans la vie de l'abbaye et, en "Ami du dehors", y vient régulièrement en retraite. A la fin de sa vie, il écrit un abrégé de l'histoire de Port-Royal et un mémoire pour les religieuses de Port-Royal. Il demande même à être enterré à côté de ses anciens maîtres.
De place en place, une borne porte une citation de Racine comme celle-ci :
"Je vois les tilleuls et les chênes, ces géants de cent bras ornés." - 1656
ou cette autre :
"Là, l'on voit la biche légère, là le chevreuil champêtre et doux" - 1656
Vous êtes dans un espace naturel remarquable, nous dit ce panneau. La forêt de la Madeleine telle que nous la connaissons date du XVIIe siècle ; à cette époque les grandes allées forestières étaient dessinée pour les chasses royales. On dit que les chênes auraient servi pour la réalisation de la charpente du château de Versailles sous Louis XIV.
C'est le Conseil Général des Yvelines, qui en a fait l'acquisition en 1973, qui en assure désormais la gestion.
De jolies couleurs pour cet automne...
Réunion au sommet sur un tapis de feuilles : nous sommes seize aujourd'hui à participer à la balade.
Jacqueline, Huguette, Lisette, Annie B et Annie P., Marie-Christine, Nelly, Madeleine...
Djida, Marie-Cécile, Anne, Michèle, Marie-Claude, Christian (tiens, un homme !) et Jacqueline.
En s'arrêtant de temps en temps, quitte à courir après pour rattraper le groupe, on peut voir des choses intéressantes...
Jolie harmonie de couleurs
Nous ne sommes qu'à une heure de Paris...
Arrivée au château de la Madeleine
Une plaque a été apposée sur le mur du château.
"Que je me plais sur ces montagnes
Qui s'élevant jusques aux cieux,
D'un diadème gracieux,
Couronnent ces belles campagnes."
Jean Racine - 1661Un premier château en bois aurait été édifié vers 1075 par Guy Ier de Chevreuse sur l'éperon qui surplombe la vallée de l'Yvette, contrôlant ainsi la route Paris-Chartres.
Au début du XIIe siècle, l'enceinte est formée d'un talus en terre surmonté d'une palissade. Elle protège plusieurs bâtiments dont une aula où le seigneur recevait et rendait la justice et une chapelle dédiée à Madeleine, qui donna son nom au château. La basse-cour rassemble les bâtiments utilitaires et les habitations des artisans et des domestiques qui dépendent du seigneur. Le donjon en pierre n'est bâti qu'à la fin du XIIe siècle : vaste logis - raccourci au XIVe siècle -, il est l'outil défensif de la seigneurie.
Pendant cette période, l'enceinte est remplacée par une muraille en pierre qui sépare la haute-cour du reste du site. Rehaussée et dotée de mâchicoulis au XIIIe siècle, elle s'intègre, avec ses tours circulaires, au rempart qui entoure le bourg à la fin du XIVe siècle. Au XVe siècle, des tours carrées sont ajoutées au sud et le châtelet d'entrée est reconstruit : il présentait deux tours circulaires au préalable.
La forteresse actuelle a conservé l'allure générale du XVe siècle : aula et chapelle en moins, basse-cour privée et construction en plus d'un bâtiment moderne dans la cour en 1985, la Maison du Parc.
L'intérieur de la cour
Depuis la terrasse du château, on jouit d'une vue imprenable sur la vallée.
Nous redescendons sur le village de Chevreuse en contournant le château.
L'arrivée dans Chevreuse
Chevreuse doit l'origine de son nom aux chèvres qui peuplaient ses campagnes. Du "Caprosia" d'origine latine au "Chevreuse" contemporain, en passant par "Cavrosia", "Cabrosia", "Cheureuse", c'est plus de mille ans d'histoire qui ont forgé la cité.
À l'origine, les armes de la ville comportaient d'ailleurs quatre chèvres dressées qui seront remplacées par quatre lions après les croisades où s'illustrèrent plus de deux milles croisés de la châtellenie.
En vue de l'église Saint-Martin
L'église est très austère de l'extérieur.
De style composite, l'église se révèle un édifice remarquable dont l'origine peut être datée du XIe siècle. Sa construction massive, voire guerrière, de grès et de meulière, s'accorde parfaitement avec le château de la Madeleine qui la surplombe.
Le clocher, initialement pyramidal, est remplacé au cours du XIXe siècle par une flèche élancée.
A l'intérieur, son élévation surprend tout comme la forte inclinaison de l'allée centrale, symbole du Christ en croix.
Remaniée au cours des siècles et privée de ses stucs, elle apparaît désormais dans un élégant dépouillement et renferme de nombreuses œuvres :
Dans le chœur, des toiles marouflées du baron de Coubertin (1858-1860) figurent des saints traditionnellement vénérés dans la région : Saint-Gilles, Saint-Lubin, Sainte-Madeleine et Saint-Martin (toiles restaurées en 2013 par la municipalité).
Des verrières classées XVIe ou XVIIe siècle
Crucifixion
Un gisant "Christ au tombeau" du XVIIe siècle
Une Vierge à l'Enfant de 1990 en bois de tilleul des ateliers d'arts religieux d'Oberammergau en Bavière
et une autre Vierge à l'Enfant également moderne que j'ai trouvée très belle. On aperçoit sur la photo le chemin de croix en céramique
Le Prieuré Saint-Saturnin, en face de l'église est devenu le Centre d'Art Contemporain de la petite ville : on en voit ici l'entrée.
Saint-Saturnin : sculpture de Nicolas Marret (2011)
Toujours le Prieuré...
L'église Saint-Saturnin et Saint-Eloy est datée des environs de 980, ce qui en fait le monument le plus ancien de la ville.
En 1064, Guy Ier le Rouge fait donation des deux églises de Chevreuse à l'abbaye de Bourgueil en vallée "pour la rémission de ses péchés et pour le remède des âmes de son père et de sa mère". Cette donation est confirmée par ses descendants (bulles papales de 1105 et 1208).
Au XVe siècle, son état de délabrement lié à la guerre de Cent ans, oblige le prieur à réduire l'édifice aux deux travées toujours visibles, dans lesquelles il établit une chapelle. D'une architecture de transition, ce prieuré était réputé pour la beauté et l'élégance de sa construction.
A la suite d'échanges voulus par Louis XIV, en vue de l'agrandissement du parc de Versailles, Saint-Saturnin quitte les revenus des abbés de Bourgueil pour devenir, en 1695, propriété des Dames de Saint-Cyr, une fondation de Madame de Maintenon.
Il est vendu à la Révolution à un marchand de vin. Cette activité y perdure jusqu'au début du XXe siècle. Entre les deux guerres son porche roman est démonté et vendu pour une destination restée inconnue.
En 1901, le peintre Jean Vénitien y installe son atelier, sauvant ainsi d'une dislocation complète cet édifice emblématique de Chevreuse.
Les maisons en meulière sont légion dans cette vallée.
Pour rejoindre Saint-Rémy-lès-Chevreuse, nous prenons le chemin des petits ponts qui longe le canal de l'Yvette.
Comme son nom l'indique, ce chemin donne accès par des petits ponts enjambant le canal à l'arrière des propriétés qui le longent.
Des ouvertures donnent sur la rivière : à quoi servaient-elles... ? Sans doute au tannage des peaux.
Trouée sur le château
Le canal est habité...
Quand les portails sont ajourés, on peut apercevoir de très belles demeures...
Et encore le château !
Cet endroit servait-il autrefois au tannage des peaux ?
Ces anciens séchoirs à peaux à ventelles orientables dont le bâtiment date du XVIIe siècle sert actuellement de salle d'exposition.
Fin de la balade
Merci beaucoup Jacqueline pour ce guidage qui nous a permis de faire cette très jolie balade.
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Par Tolbiac204 le 10 Novembre 2021 à 23:00
Aujourd'hui jeudi, je délaisse la rando hors Paris pour la marche d'Anne Viala avec au programme les graffitis de Vitry-sur-Seine : cette banlieue est en effet célèbre pour son "street art", un véritable musée à ciel ouvert.
Ce mouvement artistique est né, au début des années 1970, aux Etats-Unis : après avoir souffert des affres de l'illégalité, il bénéficie aujourd'hui d'une reconnaissance assumée.
Anne nous a donné rendez-vous au terminus du T9 à la Porte de Choisy : quatorze participants ont répondu "présent".
Nous descendons à l'arrêt "Mairie de Vitry" et découvrons tout de suite, sous un brouillard épais, l'Hôtel de Ville formé de quatre octogones en brique recouverts d'une toiture de zinc et reliés entre eux par un bâtiment central. L'édifice, précédé d'un large parvis décoré de chrysanthèmes, saison oblige, relève d'une prouesse architecturale. Il a été construit il y a 35 ans pour répondre à l'accroissement de la population (on compte actuellement 95.000 habitants à Vitry).
Les couleurs de l'automne sont elles aussi au rendez-vous.
Anne nous emmène tout de suite derrière l'Hôtel de Ville près d'un terrain de basket voir la "Brokzone", un endroit que le graffeur français Brok (nom complet Brok 3HC TNB), a investi.
Brok est né en 1973. Il fonde un collectif d’artistes en 1994, le 3HC Crew et réalise ses premières toiles en 1996. Depuis le début des années 2000 il est appelé sur des commandes pour les institutions ou les particuliers. Il participe à de nombreuses expositions, fresques collectives ou installations, en France et à l’étranger.
Brok fait une différence entre l’art de la rue, le street art, et le graffiti ; deux mondes différents, comme le Rock est différent du Rap : lui se revendique du graffiti.
Un graff commun à Mone et Ceb - 2019
L'auteur de ce graff sur carrelage assez onirique est Digo Cardoso.
Cette jolie petite fille allongée à la tête presque disproportionnée est l'œuvre d'Alice Pasquini, artiste romaine ayant vécu un temps à Vitry et qui signe tout simplement Alice. Les adhérents donnent l'échelle.
Née à Rome en 1980, c'est une artiste de rue, scénographe et illustratrice italienne. On peut la voir également dans plus de cent galeries ou musées du monde (Sydney, New York, Barcelone, Oslo, Moscou, Paris, Copenhague, Marrakech, Berlin, Saigon, Londres, et Rome).
J'ai beaucoup aimé ce graff de French Napp (2017).
Anne, qui conduit la balade guide en main, nous montre ici une graff de Christian Guémy, alias C215, pochoiriste de grand talent qui signe dans un cube.
Né à Bondy dans le 93, il installe en 2009 son atelier à Vitry et commence à donner de la couleur aux murs gris de la cité.
La Mairie de Vitry ne regarde pas les graffeurs avec un mauvais œil, au contraire elle les rencontre, les autorise à graffer assez librement quand elle ne fait pas réaliser des œuvres de commande.
C215 travaille sur tous types de supports métalliques : les portes, les boîtes aux lettres, les compteurs EDF, portes de garage etc. Il s'agirait ici de Nina, sa fille.
J'adore !
Parfois, les graffitis de C215 servent à cacher la misère des rues de la ville.
On appelle parfois C215 le graffeur impressionniste. L'avez-vous reconnu ?
Il s'agit de Renaud !
Cette œuvre est de Sêma Tavu.
Il s'agit d'une jeune artiste autodidacte d'origine chinoise née à Limoges en 1987.
Je n'ai pas compris la signature de Yec...
Les graffeurs sont nombreux à Vitry : chacun s'attribue un petit bout d'espace pour s'exprimer.
Originaire de Cork en Irlande, Finbarr Dac (ou Fin Dac) a vécu toute sa vie à Londres où il est aujourd’hui installé. Il est actif sur la scène du street-art depuis 2008. Autodidacte et anticonformiste, il laisse depuis exploser ses geishas modernes en noir et blanc ou en couleurs, souvent nues et tatouées, sur les murs du monde. Des œuvres réalisées au pochoir, associé à une technique de peinture spéciale qui laisse une sensation d’éclaboussure au niveau du regard. Fasciné par la beauté mystérieuse et mystique venue d’Asie, Finbarr Dac avoue qu’il aime les belles femmes. Il est soucieux du détail et possède un style très esthétique propre qui se distingue des autres artistes urbains.
"Geisha au corbeau" - 2011
"Portrait coloré d'une femme" par Eoin
Partis de l'Hôtel de ville, nous voici arrivés rue de la Glacière et..., c'est vrai qu'il ne fait pas chaud ce matin, le brouillard n'en finissant pas de se lever.
C'est bien de l'art des rues dont il s'agit ici avec ce beau graff intitulé "Souffrance" dont la signature est cachée par un scooter. Serait-il d'Alice Pasquini ou de C215 ? Je ne me prononce pas.
Il ressemble un peu, je trouve, à une Marianne.
Lomalin signe ce gigantesque dragon dont la queue se termine en une sorte d'église !
Des têtes grimaçantes par Choq
Choq est particulièrement doué pour dépeindre en caricature la ville et ses habitants. Son univers proche de la Bande-Dessinée est riche en symboles et métaphores.
Voilà les Dalton... On reconnaît ici la patte de Brok.
Regardez bien : tout y est, le révolver qui fume, les bottes et le jean, le chapeau !
Nous sommes sortis de la rue de la Glacière mais il fait toujours aussi froid...
L'entrée du parc Frédéric Jolliot-Curie
Mur de maison graffé par Nunca (peinture aérosol - 2011) pour dénoncer le passé industriel de Vitry.
Nunca, de son vrai nom Francisco Rodrigues da Silva, est un artiste brésilien. Son nom "Nunca" (qui signifie "jamais" en portugais) est l'affirmation de sa détermination à ne pas être lié par des contraintes culturelles ou psychologiques.
Noyé dans un océan d'alcools et de peintures aérosols, conforté dans la jouissance de bien matériels, l'indien indigène, racine de la culture brésilienne aujourd'hui pourtant marginalisé, a été rattrapé par la modernité.
Retour au parc Jolliot Curie
Un joli tableau que nous offre la nature, non ?
Buste de Frédéric Jolliot-Curie, prix Nobel de chimie en 1935 avec son épouse Irène Jolliot-Curie, qui donne son nom à ce parc.
Dans le patio d'une école maternelle, une sculpture de Richard Di Rosa.
Son monde est peuplé de personnages grotesques et bancales. La sculpture tourne le dos à la rue et semble regarder les premiers pas des enfants à l'école, telle une "maman-poule".
"La femme enceinte" (1995)
A Ivry, même les entrées de garage sont graffées.
Plusieurs graffitis presque superposés...
Drika Chagas est originaire de Belém au Brésil.
Elle signe ici un beau portrait de femme au cou tatoué, portant un curieux chapeau, et de nombreux colliers et lanières sur le buste.
Youri Romagnoli alias Hopnn (version écrite en cyrillique de son prénom, Youri) est italien contrairement à ce qu'on pourrait penser. Hopnn est le tag qui signe ses œuvres à ciel ouvert, notamment ces séries de bicyclettes répétées indéfiniment qui soulignent un de ses thèmes principaux : l’écologie (c'est un passionné de vélo).
"Vélo en famille"
Quentin Chaudat, à gauche, graffe surtout sur Arcueil. A droite, un graff très coloré de Lalasaïdko
L’artiste de street-art Stew s'est emparé de l'image du colibri face à une fleur et l'a emportée sous la forme de pochoirs afin de la reproduire dans les rues de Rome et de Vitry. Il en fait de nombreuses interprétations numérotées.
Bebar et Skifo et Ander et Cokar...
Cette fresque intitulée "Love Coral" représente un cœur composé de fleurs et de corail. Créée en 2015 pour la sauvegarde du corail, elle est due au street artiste Louis Masai qui vit à Londres depuis 2010. Il a aussi sensibilisé l'opinion sur la sauvegarde des abeilles.
Et encore un autre graffeur... Il s'agirait d'un artiste japonais.
Tiens tiens, le capitaine Haddock qui illustre le code postal de la ville ! Les décors sont parfois minimalistes...
Coolest monkey in the jungle (Seny)
Nous voici arrivés à l'église d'Ivry, l'un des rares monuments un peu anciens de la ville.
Cette fresque se présente sous la forme d’un écusson avec comme personnage central une licorne. Visiblement elle fait partie du club des mamans licornes du ghetto !
Difficile de comprendre l’allusion de l’artiste (Quentin Chaudat).
Un peu glauques, ces endroits et pourtant décorés...
Un quartier de grands immeubles dont les cimes sont encore dans le brouillard.
A Vitry, les immeubles, même les plus ordinaires, portent presque tous un graff.
Joli mais... inconnu
Ce caméléon est signé Vitry Art2Rue.
Encore Vitry Art2Rue même si on se croirait ici à la campagne.
Plutôt que de les jeter...
Ici, c'est Paris !
Une œuvre de Nychos
Illustrateur et figure emblématique du street art, l’artiste urbain Nychos est né en 1982 en Autriche. Il sévit sur les plus grands murs du monde depuis les années 2000, avec des fresques en taille XXL, peignant des œuvres fantastiques où l’anatomie et la chair occupent une place de choix.
Ici, la fresque est "soft"...
"Femme aux papillons" : une œuvre de Mantra (pour le visage) et Takt (pour le décor et le lettrage).
Youri Cansell, dit Mantra, est un artiste et naturaliste accompli peignant avec autant d'aisance personnages et animaux. Il est particulièrement fasciné par l’entomologie, le monde des insectes. Puisant dans les souvenirs d'enfance de son jardin en France, il peint actuellement de délicates fresques, composées le plus souvent de papillons de nuit et de jour, qu'il représente sur les espaces urbains, là où ces êtres éphémères sont rarement observés à l'état sauvage.
Né en 1978, Takt fait ses premiers pas dans le monde du graffiti vers 1992. En 1996 il entre en école d'architecture, tout en continuant son parcours calligraphique! Apres avoir fait ses armes seul, il rejoint les 3HC en 1998.
Deux fresques animalières de Vitry Art2Rue
Je n'ai pas réussi à identifier l'auteur de ces deux beaux coqs...
Pas plus que celui de ces jeunes noirs qui me font penser à des migrants...?
On trouve aussi parfois des "Petits poèmes Roses" écrits sur les murs qui ne manquent pas de véracité.
Cette fresque est une collaboration (pour la partie droite) entre une artiste que je connais bien (Kashink) et un autre graffeur Izo (pour la partie gauche). Avez-vous remarqué la double paire d'yeux de l'homme aux cheveux bleus ?
Kashink a décoré avec l'aide des enfants de l'école maternelle voisine les murs de la rue Vandrezanne tout à côté de Générations 13 et pour info, c'est une artiste militante qui porte la moustache et se revendique de Frida Kahlo.
Il ne faut pas manquer les immenses guerriers Bantus peints par Kouka sur les côtés de ces grands immeubles.
Kouka Ntadi, de son nom complet, est un artiste franco-congolais qui vit à Paris, après avoir fait l’école des Beaux-Arts d’Avignon. Ces fresques ont été réalisées en 2014.
Décor pour une station service...
Ceci est un visage !
Les résidents de la maison de retraite voisine l'ont sous les yeux à longueur de journée : j'espère qu'on leur a demandé leur avis.Dubuffet a décoré cette grande place centrale d'Ivry : la sculpture s'intitule "Chaufferie avec cheminée".
Dubuffet la décrit en ces termes : Flamme de résistance et de liberté, elle s'élance familièrement au devant de nous, en laissant affleurer, dans la contorsion de ses formes et de ses couleurs, la mémoire d'une espérance dont il nous faut anticiper les signes.
Elle fait face au Macval (Musée d'Art Contemporain du Val de Marne) où se termine notre promenade.
Cliquez ICI pour accéder au site internet du Macval.
Un grand merci à Anne qui a magistralement conduit cette promenade en nous offrant cette matinée fort agréable.
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Par Tolbiac204 le 4 Novembre 2021 à 23:00
Ce jeudi, Jacqueline nous a guidés depuis la gare de Bussy-Saint-Georges que nous avons rejointe au départ de Châtelet-Les Halles par le RER A jusqu'à Torcy, en passant par le Parc de Rentilly : une randonnée d'une petite dizaine de kilomètres par un temps incertain mais sans pluie aucune.
Annie P. m'a gentiment envoyé ses photos qui, ajoutées au miennes, vous feront découvrir cette belle région de Seine-et-Marne sous les couleurs d'automne.
Un érable si je ne me trompe
On le prend ou pas... ?
D'accord, pas de pluie mais beaucoup de bouillasse ! C'est là que les bâtons trouvent leur utilité...
Arrivée à l'étang de la Loy
Nous ne sommes pas seuls sur place...
Annie a même pris cette photo d'une perruche que je n'avais pas vue...
En direction du Parc de Rentilly : une allée plus que majestueuse
Du château du XVIème siècle, il ne reste que cette entrée jouxtant la maison du gardien. Les piliers de la grille monumentale sont ornés de sculptures datant de 1702.
Ici, Ariane et Bacchus par Corneille Van Cleve (1645-1732).
A droite, Vertumne et Pomone par l'un des frères Coustou.
La nymphe des fruits, Pomone, est si belle que tous les dieux champêtres en sont amoureux, mais elle les dédaigne. Selon les Métamorphoses d'Ovide, le dieu des jardins, Vertumne, recourt à des déguisements pour l'approcher, et finalement la séduit sous son vrai visage.
Ce pavillon de style Louis XIII a été construit dans les années 1950. Il sert de logement au gardien du Parc.
Le parc est une réserve d'arbres séculaires tous plus beaux les uns que les autres. Annie B., notre spécialiste en arboriculture, nous explique que pour connaître l'âge d'un tel arbre (un platane, en l'occurrence), il faut en mesurer la circonférence et multiplier le chiffre par le facteur de croissance de l'arbre en question. Mais on n'avait pas sous la main de mètre ruban, si tant est qu'il ait été assez long !
Sylvie donne l'échelle : tente-t-elle de prendre de l'énergie en tâtant le tronc ?
Petite causette entre copines : les hommes ont boudé la rando !
Des érables du Japon ?
Eh oui, c'est l'automne : les jardiniers ont beaucoup de travail !
Le clou de la balade
Toutes les couleurs d'automne sont réunies dans ce bosquet d'arbre.
On se sent tout petit face à cette nature démesurée...
Une œuvre d'art ? Non, une simple écorce de pin.
Cet épineux (un séquoia géant ?) a décidé de refaire racine à côté.
C'est sous ce petit kiosque que nous avons pris notre déjeuner : royal, non ? Il est entouré par les "communs" de l'ancien château.
Le château était autrefois la propriété de la famille des chocolats Menier. Il a été détruit par un incendie en 1944 et a été remplacé depuis 2005 par un centre d'art contemporain ultra moderne où la lumière joue habilement sur l'acier poli de sa structure en reflétant la pièce d'eau qui le jouxte.
Cliquez sur la photo pour la voir en grand.
Vue sur Bussy-Saint-Martin depuis le Parc de Rentilly : jolie photo, Annie !
Quelle belle balade tu nous as offert, Jacqueline !
Un grand merci à toi
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Par Tolbiac204 le 2 Juillet 2021 à 23:00
Aujourd'hui, c'est Annie Perrot qui a choisi notre destination et préparé la randonnée au départ de Bures-sur-Yvette, en vallée de Chevreuse. Un petit coup de RER B et le tour est joué. Les papotages vont bon train, il va sans dire... C'est toujours un plaisir d'échanger. Nous sommes aujourd'hui huit randonneuses à nous être levées ce matin du bon pied, prêtes à faire les 11 km annoncés.
Nous sommes tout de suite dans la nature même si le sentier est bien tracé.
Ce ruisseau canalisé est à moitié à sec malgré les pluies récentes.
Est-ce l'Yvette... ? Annie me le dira peut-être.
Un arbre pour Huguette... On dirait bien qu'il pleure des larmes !
C'est là que nos chemins se séparent : au bout de 3 km, deux randonneuses (à gauche sur la photo) vont rebrousser chemin et pique-niquer ensemble avant de reprendre leur train tandis que nous continuerons la boucle. Chacun marche selon ses possibilités, c'est l'aspect souple de cet atelier de G13 tenu par Jacqueline Letourneur.
Francine écoute religieusement les explications d'Annie : il ne faut pas risquer de se perdre !
Bois flotté et lentilles d'eau font ici bon ménage.
C'est la pleine saison des roses : celles-ci ont poussé au bord du chemin.
Ah, si Annie Brulfert était avec nous, elle nous aurait donné le nom de ces jolies graminées...
C'est ce qui arrive quand on est à la traîne : on fait des photos de dos !
Plus sympa comme ça tout de même, n'est-ce pas ? En tête de la file indienne, Marie-Hélène et Jacqueline.
Tout est dans le nom...
Nous voici arrivés à Gometz-le-Châtel et suivons toujours le GR/PR rouge et jaune.
Ce bâtiment acheté par la commune en 1826, abrita le presbytère jusqu'en 1921 puis fût le bureau de poste jusqu'en 1958.
Au pied de cet escalier, la nature a repris ses droits.
Annie, qui a lu mon post, m'a dit qu'il s'agissait ici de benoîte et d'herbe à Robert (une sorte de géranium)... Je savais bien qu'elle en connaissait un rayon !
Laissé à l'abandon, Daniel Simalla, sculpteur, entreprit sa restauration en 1976.
Sur la mosaïque du fronton, son nom : L'Ortie rouge
Quelle harmonie de couleurs !
Même la boîte aux lettres est une œuvre d'art...
Jacqueline remarque, à juste titre, ces jolis toits recouverts de tuiles à l'ancienne.
N'est-il pas adorable ce petit fenestron ?
On ne s'en lasse pas !
Voici l'église Saint-Claire de Gometz, en grès et pierres meulières : construite entre les XIème et XVIème siècles, elle est inscrite depuis 1983 à l'inventaire des monuments historiques. Elle abrite (mais nous ne la verrons pas) sa cloche d'origine qui date de 1712.
Elle est bordée par le cimetière du village (photo internet)
Tiens, des congénères !
Des bénévoles de Gometz ont créé ici un merveilleux jardin médiéval.
Il est demandé sur une affichette d'apprécier ce lieu hors du temps et de le respecter.
Pour profiter des récoltes, il suffit de demander aux bénévoles.
C'est dans ce cadre absolument idyllique que nous pique-niquons, sur une table s'il-vous-plait !
Toutes les bonnes choses ont une fin : nous reprenons la route.
C'est la pleine saison des coquelicots : on en voit maintenant beaucoup au bord des chemins depuis que les désherbants ont été interdits.
Et ces roses trémières, ne sont elles pas jolies ?
C'est une randonnée avec des dénivelés...
Nous voici maintenant arrivées au niveau du viaduc des Fauvettes. Celui-ci surplombe la vallée de l'Yvette à proximité du bois des Fauvettes d'où son nom. Il a été construit en 1913 pour permettre la liaison ferroviaire entre Paris et Chartres par Gallardon. Sa construction issue d’une décision politique ne s’est pas révélée rentable puisque la ligne n’a fonctionné que 9 ans seulement.
Photo internet
Madeleine, Marie-Hélène, Jacqueline, Sylvie et Annie
Avec moi cette fois-ci
Depuis le parapet, la vue est fabuleuse.
Plus nature que ça, tu meurs !
Le viaduc est utilisé comme site d'entraînement pour l'escalade : il est considéré comme "la plus haute falaise d'Ile-de-France" par les grimpeurs.
Les spéléologues l'utilisent aussi pour la pratique de la descente en rappel, grâce à ses deux trois pratiqués dans le tablier.
Que de variété dans cette randonnée !
Un peu ratée, la photo par manque de lumière...
La boucle est presque bouclée : il ne nous reste plus qu'à reprendre notre train en gare de Bures.
Un grand merci à Annie pour avoir préparé cette merveilleuse randonnée.
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