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Même si le temps n'était pas au grand beau ce dimanche (il faisait même un brin frisquet, le thermomètre affichant un 11°C...), nous avons décidé, Arlette et moi, d'aller nous promener dans les "Jardins Albert Kahn" à Boulogne-Billancourt avec, en prime, une exposition sur la Mongolie intituée "La Mongolie entre deux ères - 1912-1913".
Nous avons donc rendez-vous au cœur des steppes, parmi les cavaliers, au milieu des yourtes et des temples bouddhiques pour une évocation haute en couleur et riche d'enseignements sur un monde aujourd'hui disparu.
Au sortir de l'exposition, une promenade dans les jardins s'impose. Ce sont en effet les plus beaux qu'on puisse voir sur Paris. Je dis "Paris" : en fait ils sont sur Boulogne-Billancourt mais c'est touche touche.
Albert Kahn, né Abraham Kahn en Alsace en 1860, émigre avec sa famille à Saverne au moment de la guerre de 1870 et il y fait des études courtes. Puis, il monte à Paris où il se perfectionne avec Henry Bergson et embrase rapidement une carrière de banquier qui le conduit, ses intuitions aidant, à la fortune. Il loue avec promesse de vente en 1893 un hôtel particulier situé à Boulogne sur Seine et en 1894 il demande à un paysagiste, Eugène Deny, d'aménager les 23 parcelles de terrain attenantes dont il s'est porté acquéreur petit à petit. L'ensemble se monte tout de même à 4 hectares...
Par ailleurs, c'est à l'établissement de la paix universelle qu'il va consacrer sa vie. Pour cela, il crée de nombreuses institutions destinées à favoriser la compréhension entre les peuples et la coopération internationale.
Plan des jardins
Je ne suis pas allée aux Jardins Albert Kahn depuis longtemps et je trouve le jardin japonais vraiment très en beauté. Nouvellement inauguré en 1991, il est maintenant très vaste. En ce moment une exposition de bonsaïs Rémi Samson s'y tient.
Zénitude de la pierre...Pour traverser le cours d'eau : au choix, le petit pont ou les pas japonais
Avouez qu'on croirait de l'eau...
Au sortir du jardin japonais, se trouve le jardin anglais. On y est plus habitué mais il ne manque pas de charme non plus.
Merveilleuses azalées...
Puis, on entre dans le jardin à la française. Il faudra sans doute y retourner au moment de la floraison des roses car tous ces arceaux sont couverts de boutons.
Charme d'un pavillon
La serre, nous la visiteront la prochaine fois ! L'entrée du Musée et du jardin ne coûte que 3 euros : un vrai cadeau.
Nous terminons notre promenade par un petit tour dans la forêt vosgienne, une réminiscence de son enfance sans doute pour Albert Kahn. La tempête de 1999 y a fait de gros dégâts mais le Conseil général des Hauts de Seine s'est employé à la reconstituer.
On s'y croirait, non ? Avez-vous réalisé que vous êtes en plein Paris !
Ces différents jardins contribuent à l'oeuvre d'Albert Kahn tout autant que ses fondations : ils représentent la réunion dans un même lieu de modèles horticoles de différents pays permettant un voyage végétal autour du monde.
En prime, ma tronche et celle d'Arlette dans le jardin japonais qui m'a enthousiasmée...Un petit film trouvé sur le site des Jardins Albert Kahn, présente la personnalité du mécène de façon exhaustive. Le site par ailleurs est fort bien fait.
Une bien belle balade !
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Toujours dans le cadre du tricentenaire de la naissance de Diderot, l'Université du même nom proposait hier la projection du film de Robert Bresson "Les dames du bois de Boulogne". La séance était présentée par deux spécialistes du XVIIIème siècle, Pierre Chartier et Yannick Séité.
Le film dont les dialogues ont été écrits pas Jean Cocteau est inspiré de l'épisode le plus long et le plus fameux du livre de Diderot "Jacques le fataliste et son maître". L'adaptation de Bresson choisit de "moderniser" le récit en lui donnant pour cadre le Paris contemporain (le film a été tourné pendant la grand guerre : automobiles, téléphones, ascenseurs, costumes, cabarets), ce qui à la fois souligne la modernité de Diderot et l'intemporalité des questions soulevées par le récit.
L"histoire
Un soir, Hélène apprend de son ami Jacques que son amant Jean ne l'aime plus. Blessée, elle décide de rompre la première et feint alors de ne plus l'aimer pour voir sa réaction. Elle comprend aussitôt avec horreur qu'il est soulagé par cette révélation mensongère. Ils se séparent, mais Hélène décide de se venger. Agnès, la fille de Madame D., est danseuse de cabaret depuis la faillite de sa mère. Hélène paie leurs dettes, installe mère et fille dans un appartement de Port-Royal et organise la rencontre de Jean et d’Agnès au Bois de Boulogne. Jean s'éprend d'Agnès. Celle-ci repousse d'abord ses avances, puis tente de lui avouer son passé mais sans succès, car Hélène continue de tirer les ficelles...
Maria Casarès joue le rôle d'Hélène tandis que celui de Jean est tenu par Paul Bernard. C'est l'époque des bibis, des manchons et des petits chiens qui vont avec... On les voit ici tous les deux au bois de Boulogne lors de la rencontre soit disant hasardeuse entre Jean et Agnès qu'Hélène a en réalité machiavéliquement imaginée et soigneusement organisée.
Elina Labourdette est Agnès : ici, elle voit Jean pour la première fois.
Le rôle de Madame D., la mère d'Agnès, est tenu par Lucienne Bogaert.
Ce sont donc ces quatre personnages qui vont tenir la scène pendant presque tout le film, un film tourné en noir et blanc avec des éclairages superbes qui mettent en valeur la beauté sauvage d'une Maria Casarès morbide (elle est tout habillée de noir) et celle plus juvénile et innocente d'Elina Labourdette.
Agnès se trouve mal après la cérémonie de son mariage avec Jean...
Du grand art, non ?
Une petite vidéo pour vous donner envie d'acheter ou de louer le DVD...
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Toujours avec Régine, une autre belle visite, celle du Prieuré de Pommiers, à quelques kilomètres de la Bâtie d'Urfé : un vrai décor de carte postale !
Merci Régine d'avoir reculé pour que je puisse choisir mon angle...
La porte d'entrée de Pommiers nous permet d'admirer la rue pavée comme autrefois, les ordures en moins ! La municipalité de La Charité sur Loire devrait en prendre de la graine : nous avons trouvé la ville très sale quand nous l'avons visitée quelques jours auparavant...
Nous faisons une visite guidée du site fort intéressante. Finis les guidages monotones : on a maintenant affaire à des guides professionnels et qui surtout, ont foi en leur métier. La jeune guide nous réunit d'abord autour d'une maquette car l'histoire du Prieuré est très complexe.
C'est au Moyen-Age qu'une communauté de moines de l'abbaye de Nantua s'installe à Pommiers. A l'époque, au IXème siècle donc, ils construisent une première église, l'église Saint-Julien, qui est maintenant devenue une maison d'habitation. Un siècle plus tard, la communauté se range sous l'influence de l'abbaye de Cluny et devient plus prospère. Le prieuré et l'église furent alors reconstruits. L'église actuelle "Saint-Pierre et Saint-Paul" date ainsi du XIIème. Durant la guerre de cent ans, des remparts sont construits pour protéger le village. Le monastère se dote d'imposantes tours de fortification qui dominent encore la campagne environnante. A la révolution, le prieuré est confisqué comme "bien national" et la communauté monastique est dispersée. Après avoir appartenu à la famille Bourganel, les bâtiments servent de maison de repos pour les prêtres et sont acquis en 199O par le Conseil Général de la Loire qui transforme le lieu en musée.
Nous traversons l'ancien réfectoire des moines ainsi que la salle capitulaire pour rejoindre la partie la plus récente du Prieuré. Là, un superbe escalier de pierre et de fer forgé nous permet d'accéder aux différentes pièces du monastère.
Dans une tour, un trou dans le sol : une ancienne réserve à nourriture
Le bureau du Prieur au XVIIIème siècle : le confort est arrivé au Prieuré...
Depuis le Prieuré, les moines jouissaient d'une bien jolie vue sur la campagne alentour.
Une ancienne cellule de moine convertie en chambre pour les prêtres retraités
L'escalier de pierre se continue par un escalier de bois, lequel nous mène aux combles dans lesquels se trouvaient les dortoirs des moines.
Le sol des dortoirs était fait d'argile recouverte d'un pavage : un excellent isolant.
Vous l'aurez remarqué, à cet étage la charpente est magnifique.
Cette pièce particulière de charpente rayonnant autour d'un centre pour former un dôme (dans une tour par exemple) s'appelle une "enrayure" dixit Philippe qui la regarde avec l'admiration du professionnel...
C'est vrai que c'est un travail superbe !
Mais redescendons sur terre avec, au passage, un coup d'oeil sur le cloître.
Ah, ce soleil face à l'objectif !
Un petit tour dans le village pour aller voir l'église. Une borne militaire datée du IIème siècle dédiée à l'empereur Trajan se trouve juste devant elle et atteste des origines romaines de Pommiers.
Les orifices que l'on aperçoit dans la voûte du choeur sont des "échéas" en terre cuite, c'est-à-dire des vases acoustiques : ils sont au nombre d'une trentaine et grâce à eux, l'église a une accoustique extraordinaire.
Il reste des peintures murales.
Décidément, j'adore ces reflets de vitraux sur la pierre...
Avouez qu'on a eu de la chance avec le temps !
Un très bon souvenir d'un séjour à Saint-Etienne avec Régine
Un autre bon souvenir : Bricotin, le chat de Régine qui boit à la patte !
N'est-il pas mignon (même s'il monte intempestivement sur la table dès qu'on a le dos tourné en s'applatissant comme une carpette dès qu'on le gronde en pensant se rendre invisible !)
Je soupçonne sa maîtresse d'avoir été un peu laxiste côté éducation !
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Aujourd'hui, nous partons en balade pour la journée avec Régine qui nous a gentiment invités à venir passer un week-end à Saint-Etienne. Après avoir fait un court arrêt pour voir l'église de Champdieu et s'être agréablement restaurés à la Césarde, une ferme auberge bien sympathique, nous prenons la direction de Saint-Etienne le Molard où se trouve la Bâtie d'Urfé, autrement dit le château de Claude d'Urfé, contemporain et admirateur de François 1er.
L'église fortifiée de Champdieu
En haut du pilier, une sirène à double queue
Sobriété de la nef
La plaine du Forez est très printanière en cette fin de mois de mars. J'ai trouvé la photo si jolie que je me la suis mise en fond d'écran !
Le château de la Bâtie d'Urfé se trouve à une cinquantaine de kilomètres au nord de Saint-Etienne en direction de Roanne.
Il a subi deux influences : celle de la renaissance française avec ses toits d'ardoise pentus dotés de lucarnes et celle de la renaissance italienne par sa double galerie garnie de colonnes monolythiques à chapiteaux corynthiens en pietra serena (grès dur de la region de Florence).
La visite est sur le point de commencer... Suivons le guide !
Celle-ci nous explique justement que ce sont les moines du Prieuré de Champdieu qui sont à l'origine de la Bâtie au XIème siècle. La grange initiale devient ensuite maison forte construite en pisé, avec pont-levis et fossés.
Puis c'est la famille d'Urfé qui s'y installe au XIIIème siècle.
Claude d'Urfé (1501 - 1558) transforme ensuite le manoir familial en un château renaissance, dans le style italien.
Après la mort de Claude d'Urfé, le château connut toute une série de propriétaires successifs et son mobilier fût vendu sous la révolution. Il fût sauvé de la ruine en 1909 par la Société historique et archélologique du Forez (la Diana), et classé Monument historique en 1912.
Un sphinx garde la rampe d'accès à l'ancienne bibliothèque, lieu de savoir. C'est cette rampe qu'empruntaient les cavaliers pour accéder directement à la salle de réception et impressionner les convives. Même si l'expression "épater la galerie" s'applique bien ici, elle a une toute autre origine (il s'agit de la galerie qui longeait les jeux de paume et qui permettait aux spectateurs de voir le "match" à couvert. Les joueurs redoublaient d'adresse pour étonner les spectateurs = épater la galerie)...
François 1er avait fait garnir les escaliers de Fontainebleau de deux sphinx.
Est-ce pour l'imiter que Claude d'Urfé fit poser celui-là... ?
La galerie à l'étage possède un plafond à caissons assez extraordinaire.
La suite de la visite du château nous conduit à la chambre de Claude d'Urfé.
Beau plafond également dans la chambre
La table de la salle à manger possède des incrustations d'os.
On trouve aussi dans un salon un très joli secrétaire en ébène incrusté d'ivoire.
Beau travail !
Dans le salon d'apparat se trouve une vitrine contenant un exemplaire de l'Astrée, ce roman pastoral fleuve publié par Honoré d'Urfé, petit-fils de Claude d'Urfé.
L'Astrée est parfois appelé "le Roman des romans" d'abord de par sa taille qui fait qu'on le considère comme le premier roman-fleuve de la littérature française (il contient 6 parties, 40 histoires, 60 livres et fait 5399 pages...) mais aussi par le succès qu'il a eu dans l'Europe toute entière.
Il raconte l'histoire d'amour parfaite entre Astrée et Céladon, deux jeunes bergers foréziens. Céladon aime Astrée, une jeune bergère. Celle-ci croyant à tort son amant infidèle le chasse de sa vue. Céladon, désespéré, se jette dans les eaux du fleuve mais Galathée, une princesse, le sauve par amour pour lui.
Vous connaîtrez la suite en lisant le livre !
Tapisserie représentant Astrée et Céladon
Mais continuons notre visite : avant d'entrer dans la chapelle du château, on passe par une "salle de fraîcheur" destinée à se purifier par l'eau. Cette extraordinaire salle d'inspiration italienne, faite de rocailles, a été restaurée en 2008. On ne peut s'empêcher de penser aux îles Borromées...
Elle comporte des ornements mythologiques
faits de petits galets, de coquillages et de sables de couleur.
La grille de fer forgé qui ferme la grotte est ornée de grappes de vigne dorées à la feuille en hommage aux vignes des côteaux du Forez.
Au plafond, le blason de la famille d'Urfé "de vair au chef de gueules"
On a maintenant accès à la chapelle du château. Les vanteaux des portes en avaient été démontés autrefois pour être vendus. Ils ont maintenant réintégré le musée.
Détail d'un vanteau : le sacrifice d'Abraham
Intérieur de la chapelle
Le plafond de la chapelle
L'autel : j'ai oublié ce qu'il représente car je ne suis pas trop forte en théologie...
Si quelqu'un peut m'aider, il sera le bienvenu.
La visite guidée se termine ici mais il nous reste les jardins à visiter. On peut les apercevoir par ce trou qu'on dirait fait tout exprès pour le photographe !
Le parterre du XVIème siècle a été reconstitué : il est composé de 16 compartiments entourés de buis et ceints par un mur crénelé. On y trouve également une fontaine de marbre blanc au centre d'une rotonde.
La maquette ci-dessous montre l'ensemble tel qu'il existait du temps de Claude d'Urfé.
La fontaine est toujours là... mais les costumes ont changé !
Allez, une dernière pour la route !
Merci Régine pour cette bonne idée de balade !
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Aujourd'hui, nous sommes à Saint-Etienne, une ville au passé minier qui a su conserver le souvenir de cette activité ayant fait vivre tant d'hommes et de femmes pendant des décennies en créant en 1991, in situ, un Musée de la Mine.
Classé Monument historique et Musée de France, le Puits Couriot se trouve à deux pas du centre ville. Avec ses deux crassiers et son chevalement édifié en 1914, il est le dernier grand témoin de l'aventure minière du bassin stéphanois.
Voici une photo du Puits Couriot du temps où la mine était encore en activité.
Depuis sa fermeture en 1973, la nature a repris le dessus mais la présence de ces anciens crassiers marque à jamais l'histoire de la ville
A l'entrée du site, le monument aux morts est très expressif.
Dans des bâtiments qui ont conservé leur authenticité et la trace du travail des hommes depuis leur fermeture en 1973, la visite guidée (la visite audio quand on a raté l'heure de la visite guidée...) fait découvrir la plupart des espaces parcourus quotidiennement par les mineurs.
Ainsi cette salle appelée "salle des pendus" (ce sont les journalistes qui leur ont donné ce nom si significatif) ou "lavabo" dans la Loire : elle permettait le stockage des vêtements propres dans un espace minimum pendant le temps où les mineurs étaient "au fond".
Le mineur fixait ses vêtements à un crochet au bout d'une chaîne puis les faisait monter jusqu'au plafond grâce à une poulie. L'autre bout de la chaîne était fixée à un support numéroté grâce à un cadenas. Chacun des 1500 mineurs possédait ainsi son numéro. Ce système était plus simple que des armoires et prenait surtout moins de place.
Chaque mineur possédait un miroir. Une paire de soques en bois lui permettait de circuler sans se salir entre l'espace des douches adjacent et la "salle des pendus".
Un système de contrepoids permettait de ne pas avoir de robinet à fermer à la fin de la douche évitant les débits inutiles. Quand le contrepoids était posé sur le socle, la douche fonctionnait et quand il était passé dans le trou, elle s'arrêtait (ou inversement, je n'ai pas bien suivi les explications...) .
Ici, la salle de la lampisterie fonctionnant avec un jeton numéroté permettant de vérifier en cas de coup dur que le mineur était bien remonté.
La forme du jeton, ronde, carrée ou triangulaire permettait de savoir si le mineur était du matin, de l'après-midi ou de la nuit...
Les lampes furent d'abord à huile, puis à pétrole, à essence et enfin électriques. L'anglais Humphry Davy inventa une lampe qui porte son nom : munie d'un grillage métallique très fin empêchant la flamme de sortir, elle évitait ainsi les "coups de grisou". On appelle ce type de lampe une "lampe de sureté".
Dans les vestiaires, il y a d'ailleurs des affiches mettant en garde les mineurs.
Après la visite de ces deux salles, on sort des bâtiments pour se rendre vers le chevalement : c'est ainsi que l'on appelle la structure qui sert à descendre et à remonter les mineurs, le matériel et surtout le minerai grâce à une cage d'ascenceur.
Au premier plan, le bassin de stockage des eaux d'exhaure (eau utilisée pour l'extraction du minerai et donc souillée par le charbon) ; le bâtiment de la machinerie est relié par des câbles au chevalement du Puits Couriot.
la salle des machines
L'ascenceur aux bennes dans le chevalement
Une autre affiche dans les vestiaires : l'accident devait se produire parfois...
Prêts pour la descente ?
Le puits Couriot descendait à 750 mètres. Un ascenceur nous donne l'illusion de descendre profondément (grâce à un système de "tapis roulant" imitant la paroi) mais en réalité nous ne serons qu'à 7 mètres sous le sol : une galerie y a été reconstituée permettant de comprendre les techniques d'exploitation et les conditions de travail des mineurs en empruntant un authentique train de mine.
Le casque jaune pour les petites têtes, le blanc pour les grosses têtes ! Je m'étais toujours dit que Philippe avait la grosse tête et moi une cervelle de moineau !
Le parcours se poursuit à pied à travers les galeries, un brin fraîches... Des écrans audiovisuels permettent de voir l'évolution des techniques d'extraction, la vie quotidienne des ouvriers, l'avènement de l'âge industriel, l'emploi de la main-d'œuvre étrangère, les grèves et les progrès sociaux qui y furent gagnés de haute lutte. La fin progressive de l'exploitation minière dans la région y est aussi évoquée.
Je n'avais pas conscience que les mineurs travaillaient presque nus mais au final c'est très compréhensif : il faisait plus de 30°C au fond de la mine et ils faisaient des travaux de force !
Les enfants travaillaient dès leur jeune âge dans les emplois subalternes. Ici, le jeune garçon actionne un ventilateur pendant que ses aînés utilisent leurs pics pour entailler la roche. La galerie a été préalablement étayée par des poteaux en bois.
Pas de pitié pour les chevaux ! Ils restaient de longues semaines au noir et ressortaient parfois aveugles de la mine quand ils ne mourraient pas au labeur, utilisés qu'ils étaient à tirer de trop lourdes charges...
Quand aux femmes, elles travaillaient en surface, à la chaîne, au tri du minerai.
Un musée émouvant et bien fait
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