• Partant comme tous les ans à l'île de Ré, nous avons décidé cette année de "ralonger la sauce" en passant une nuit à Rochefort-sur-mer non loin de La Rochelle. L'hôtel Caravelle se trouve au centre : son décor soigné et le très bon accueil de ses gérants en font une bonne étape sur la route des vacances.

    Hôtel Caravelle

    Notre chambre se trouve donner sur une petite cour, donc au calme.

    Un petit air du midi, non ?

    Entrée chambre hôtel la Caravelle

    Elle n'est pas très grande mais dispose de tout le confort.

    Chambre hôtel Rochefort

    Et puis, on n'a pas fait tous ces kilomètres pour rester enfermés : sitôt la valise déposée, nous partons en direction de l'arsenal où se trouve ancrée l'Hermione.

    La Porte du Soleil ou de l'Arsenal a été sculptée en 1830 en forme d'arc de triomphe. Décorée côté ville de trophées marins sculptés, elle marquait l'entrée de l'arsenal.

    Porte de l'arsenal

    Detail-Porte-du-Soleil-2.JPG

    La Frégate de la liberté comme on l'appelle est la copie conforme du bateau sur lequel Gilbert Motier, plus connu sous le nom de Marquis de La Fayette, rejoignit les Etats-Unis au XVIIIème siècle. Elle est ancrée dans un bassin de radoube en attente d'un nouveau départ vers le Nouveau Monde : probablement pas avant 2015, le temps de terminer sa construction et de trouver les financements nécessaires au voyage.

    "Du premier moment où j'ai entendu prononcer le nom de l'Amérique, je l'ai aimée ; dès l'instant où j'ai su qu'elle combattait pour la liberté, j'ai brûlé du désir de verser mon sang pour elle ; les jours où je pourrai la servir seront comptés par moi, dans tous les temps et dans tous les lieux, parmi les plus heureux de ma vie." La Fayette

    Embarqué sur l'Hermione le 21 mars 1780, le jeune La Fayette, âgé de 21 ans, débarque à Boston après 38 jours de traversée bien décidé à aller prêter main-forte aux insurgés partisans de l'indépendance des colonies anglaises en Amérique du Nord, en leur annonçant l'arrivée imminente de renforts français.

     Depuis juillet 1997, l'Association Hermione-La Fayette s'est lancée dans une formidable aventure : reconstruire l’Hermione, c'et-à-dire reconstituer un élément de notre patrimoine maritime. Un grand chantier donc au service de l’économie et de la culture de toute une région.

    Le chantier de l'Hermione

    Maquette de la frégate telle qu'elle se présentera d'ici une bonne année

    Maquette de l'Hermione

    Pour l'instant la frégate ne possède pas encore de voiles : celles-ci sont en cours de fabrication dans cet atelier. Malheureusement, à cause du grand week-end, nous ne verrons que peu d'artisans ou de bénévoles au travail.

    L'atelier de voilerie de l'Hermione

    L'atelier de voilerie de l'Hermione - une couturière 2

    Voici la voile de misaine (voile principale du mât situé à l'avant du bateau) : 215 m²

    Cordages et voile de misaine

    Des panneaux explicatifs très ludiques ont été installés tout au long des ateliers. Ici une coupe du navire montrant l'emplacement des 26 canons qui équiperont le bateau.

    Coupe du navire

    Un support de canon

    Le travail de la forge
     
    Le travail de la forge

    L'atelier de ferronerie

    Les boulets restaurés

    Après avoir traversé tous les ateliers, nous arrivons au bord du bassin de radoube Napoléon III pour voir l'Hermione côté proue.

    L'Hermione côté proue

    La figure de proue est en forme de lion. Elle a de la gueule !

    La figure de proue de l'Hermione

    A l'arrière de la frégate se trouve la grand'chambre réservée aux officiers et au logement du Capitaine (ainsi que de La Fayette à l'époque)

    L'Hermione côté poupe

    La poupe de l'Hermione

    N'ayant pas pu prendre une visite guidée (celles-ci se réservent sur internet très longtemps à l'avance), notre billet ne nous donne droit qu'à monter sur le pont supérieur du navire.

    Le pont du bateau

    On peut avoir, d'ici, de jolies vues sur la mâture.

    La mâture

    La mâture 2

    Ces cordages sont impressionnants, non ?

    Cordages

    Quand on pense que d'ici deux petites années, un marin tiendra ce gouvernail...

    Le gouvernail

    70 hommes d'équipage (dont 20 marins professionnels) devraient participer à cette aventure en 2015 (contre 300 marins du temps de La Fayette). Le confort sera donc bien meilleur car l'espace restera le même...

    Le voyage inaugural

    Si vous pouvez en apprendre plus, vous pouvez vous rendre sur le site de l'Hermione : ici

    Dans la foulée, nous décidons d'aller visiter la Corderie Royale qui se trouve juste à côté. Le bâtiment né de la volonté de Louis XIV et de Colbert et construit entre 1666 et 1670, est posé sur un radeau de poutres de chêne destiné à pallier l'instabilité du terrain marécageux. Il mesure 374 mètres : cette longueur s'explique par le besoin de créer des cordages pour la navigation longs d'une encablure, soit 200 mètres de long.

    La visite est un peu décevante car seule une petite partie de la Corderie est accessible aux visiteurs et en plus celle-ci a été "tronçonnée" en différentes petites pièces ce qui fait qu'on n'a pas, de l'intérieur, l'impression d'immensité qui devait exister à l'époque.

    On ne voit ici qu'une toute petite partie de ce bâtiment au classicisme parfait.

    Corderie-royale-ciel-retouche.jpg

    Joli contrefort

    La-Corderie-contrefort.JPG

    A l'intérieur, des panneaux expliquent au visiteur les étapes de la fabrication d'un cordage. Au cours du temps, de nombreuses matières ont été utilisées pour réaliser les cordages nécessaires à la mise en œuvre d'une embarcation. En premier lieu, des matières d'origine animale, comme du cuir, du crin, des tendons ou des boyaux. En second lieu des matières végétales choisies parmi les espèces présentant des fibres longues. Selon les pays, ces matières végétales ont varié (par exemple, le sisal, le coton, la fibre de coco, le chanvre.
     
    En Europe, le chanvre va devenir la principale fibre utilisée pour confectionner les cordages, de par sa facilité de culture et, surtout, son prix modique. Les fibres de chanvre atteignent une longueur de 60 à 80 centimètres et se prêtent bien à la fabrication de fil.
     
    La première étape de préparation du chanvre est le rouissage : il consiste à faire macérer la plante dans de l'eau courante ou stagnante en la plaçant sur une sorte de radeau pendant une dizaine de jours pour faciliter la séparation de l'écorce filamenteuse d'avec la tige. La filasse obtenue est ensuite mise à sécher dans un four appelé haloir et est ensuite envoyée dans les corderies.
     
    Ce sont ensuite les peigneurs qui passent à l'action en organisant et en affinant définitivement la filasse. Puis interviennent les fileurs qui, à l'aide de leur rouet, fabriquent un fil de plusieurs centaines de mètres appelé "fil de caret". Vient ensuite le travail des cordiers : ceux-ci réunissent les fils de caret en faisceaux et les tordent pour en faire des "torons". Plusieurs torons tordus ensemble formeront le cordage.
     
    Un petit dessin vaut mieux qu'un grand discours !
     
    La-fabrication-des-cordages.jpg

    Une machine à corder datant du XVIIIème siècle

    Corderie-Royale-machine-a-fabriquer-les-cordages.jpg

    Impressionnante la taille de ce cordage...

    Un-cordage.JPG 

    Un peu plus loin, un artisan fait des démonstrations de noeuds en corde.

    Corderie royale artisan cordages
     
    A Rochefort, il y a aussi la maison de Pierre Loti à visiter. Elle est assez extraordinaire du fait de la personnalité hors du commun de ce grand voyageur mais malheureusement elle est fermée en ce moment pour d'importants travaux de restauration.
     
    Qu'à cela ne tienne, cela fera l'objet d'un autre arrêt à Rochefort dans les prochaines années !

     


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  • Ce samedi, nous sommes allés visiter "la grande bibliothèque" comme on l'appelle où sont réunies les collections d'imprimés et de périodiques, les collections sonores et audiovisuelles. Le premier samedi du mois, on a accès au rez-de-jardin, l'étage des chercheurs.

     C'est Charles V, le sage, qui en 1368 au Louvre installe dans la tour de la fauconnerie sa Librairie particulière. Charles V est en effet avide de connaissance et il a hérité de ses ancêtres de manuscrits somptueux.

    Charles V dans sa Librairie

    Charles-V-et-sa-Librairie.jpg

    Malheureusement à cette époque les collections sont dispersées à la mort de leur propriétaire et la Librairie de Charles V n'échappe pas à la règle : c'est seulement à partir de Louis XI, roi de 1461 à 1483, qu'est véritablement fondée la Bibliothèque Nationale.

     Transportée à Amboise, puis à Blois, la Bibliothèque rejoint la collection de la nouvelle Librairie que François Ier a créée en 1522 à Fontainebleau et confiée à l'humaniste Guillaume Budé. En 1537, le roi introduit un principe nouveau par une ordonnance du 28 décembre, enjoignant aux imprimeurs et aux libraires de déposer à la librairie du château de Blois tout livre imprimé mis en vente dans le royaume. Cette obligation, appelée dépôt légal, constitue une étape fondamentale pour la bibliothèque. Ramenée à Paris, dans la seconde moitié du XVIe siècle, elle traverse, non sans dommages, les guerres de religion.

    La Bibliothèque connaît son véritable développement à partir de 1666 sous Colbert, qui a pour ambition d'en faire un instrument à la gloire de Louis XIV. En quelques décennies, la Bibliothèque s'empare de la première place en Europe.

    La Révolution française marque profondément la Bibliothèque. Le dépôt légal est supprimé pendant trois ans. Pourtant, la bibliothèque du Roi, devenue Nationale, enrichit considérablement ses fonds pendant cette période grâce aux confiscations pratiquées en France et à l'étranger : biens du clergé, bibliothèques des émigrés, collections particulières des princes... Les bibliothèques privées de Louis XVI, de Marie-Antoinette, de Madame Elisabeth viennent ainsi enrichir les collections nationales. On estime qu'au total deux cent cinquante mille livres, quatorze mille manuscrits et quatre vingt cinq mille estampes rejoignent la Bibliothèque.


    Le XVIIIème siècle est important pour la bibliothèque avec la réalisation de catalogues systématiques. C'est à cette époque qu'elle s'installe rue Richelieu dans l'ancien palais de Mazarin, à l'actuel emplacement du site

     La Bibliothèque Nationale, rue de Richelieu

     Bibliotheque-Richelieu.jpg

    L'engorgement progressif des magasins issu du renforcement du dépôt légal (loi du 19 mai 1925), le nombre croissant des lecteurs (dû au développement du nombre des étudiants), les problèmes de conservation de plus en plus aigus et l'arrivée des nouvelles technologies ont pour conséquence la nécessité d'une mutation profonde de la Bibliothèque Nationale.

     Le 14 juillet 1988, François Mitterand annonce à la presse lors de son traditionnel entretien dans les jardins de l'Elysée "la construction et l'aménagement de l'une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde....(qui) devra couvrir tous les champs de la connaissance, être à la disposition de tous, utiliser les technologies les plus modernes de transmission de données, pouvoir être consultée à distance et entrer en relation avec d'autres bibliothèques européennes".

     C'est le projet de l'architecte Dominique Perrault qui est retenu en juillet 1989. Les travaux durent de 1990 à 1995 et la Bibliothèque ouvre au public le 20 décembre 1996.

     La Bibliothèque se présente sous la forme de 4 tours simulant des livres ouverts. Chaque tour porte un nom selon le type de livres qu'elle contient : il y a la Tour des temps, la Tour des lois, la Tour des sciences et la Tour des lettres.

     Bibliotheque-Francois-Mitterand.JPG

     Nous commençons la visite guidée par la maquette de la Bibliothèque qui se trouve dans l'aile Ouest. Nous ne sommes que 6 à suivre la visite... dont nous quatre ! La guide nous explique que l'entrée de la Bibliothque (jusqu'alors discrète au point d'en déconcerter certains...) va être modifiée pour se rapprocher de la bouche de métro.

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand---maquette.jpg

     Nous nous dirigeons ensuite vers les Globes de Coronelli dont je vous ai déjà parlé dans un précédent post. Si vous voulez relire le post, tapez "coronelli" dans l'onglet "Rechercher dans ce blog" et cliquez sur le lien. L'un des deux globes offerts à Louis XIV par le Cardinal d'Estrées représente la terre et l'autre le ciel. Les globes ont beaucoup voyagé depuis leur création mais il semble que la BnF soit leur destination finale.

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand--Globes-de-Coronelli-.JPG

     Nous parcourons ensuite les couloirs qui donnent accès aux salles de lecture. Dans l'aménagement des espaces intérieurs, l'architecte Dominique Perrault joue des quatre matériaux élémentaires de la Bibliothèque, l'acier, le béton, le verre et le bois.

     Ici le hall Ouest (qui a son pendant à l'Est) : ses murs sont tapissés de "cottes de maille d'acier" mais le mobilier en bois exotique et la moquette "rouge-roux" réchauffent son aspect volontairement froid qui invite à un recueillement propice à la lecture et à l'étude.

    Hall.jpg

    Nous partons ensuite à la découverte des "coulisses" de la BnF. Ici les rails permettent aux documents d'être véhiculés par l'intermédiaire de nacelles suspendues jusqu'aux salles de lecture : le pilotage se fait par informatique grâce à un réseau couvrant l'ensemble du bâtiment.

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand--couloir-.JPG

     Visite guidée BNF F. Mitterand (charriots)

     Visite-guidee-BNF-F.-Mitterand--chariot-.JPG

     Un ascenceur ultra rapide nous conduit ensuite au 18ème étage de la Tour des lois (les 19ème et 20ème étages, sont dévolus au système de refroidissement des locaux : il règne à tous les étages de la Bibliothèque une température uniforme de 18°C hiver comme été). Depuis ce belvédère, on jouit de jolis points de vue sur la Seine, sur la capitale vers l'Ouest et sur la banlieue vers l'Est. La Bibliothèque y organise réunions ou réceptions.

     Ici, les volets de bois sont ouverts mais aux étages inférieurs ils sont fermés et servent de protection contre les rayons du soleil puisque les tours sont tout de verre revêtues.

     Visite guidée BNF F. Mitterand (4)

     Vue sur le jardin de la BnF : 12000 m²plantés de pins provenant de la forêt de Bord en Normandie (rassurez-vous, ces pins devaient disparaître car situés sur l'emplacement d'une future carrière...).

     Visite guidée BNF F. Mitterand (3)

     Au premier plan, des immeubles d'habitation pas désagréables du tout avec leurs terrasses arborées... Au loin, le rocher du Zoo de Vincennes.

     Visite guidée BNF F. Mitterand (5)

     Et maintenant : direction le rez-de-jardin.

     Salles-de-lecture-rdj.JPG

     Pour y parvenir, nous devons d'abord reprendre l'ascenceur jusqu'au niveau "0" puis emprunter un grand escalier mécanique qui descend jusqu'à l'étage inférieur. 

     Escalator.jpg

     De là, on a accès à une immense salle de lecture décloisonnée (de 2000 places) qui est réservée aux personnes justifiant d'un projet de recherche. Il règne ici un silence impressionnant.

    salle-du-rez-de-jardin.jpg

     Tout au long de notre visite, nous avons vu ou entraperçu des oeuvres d'art contemporain.

     Créé en 1951, le « 1% » est un dispositif qui consiste à consacrer, à l’occasion de la construction, de la réhabilitation ou de l’extension d’un bâtiment public, un financement représentant un pour cent du coût des travaux à la commande ou à l’acquisition d’une ou plusieurs œuvres d’art spécialement conçues par des artistes vivants pour être intégrées au bâtiment considéré ou à ses abords.

     Deux d'entre elles sont placées dans les espaces publics comme :

     "Toi et moi" de Louise Bourgeois (sculpture en aluminium poli). La moquette "rouge-roux" se reflète dans l'aluminium en lui donnant de belles couleurs.

     Louise-bourgeois_toi_moi.jpg

     Je me souviens que nous avions déjà vu une sculpture de cette artiste à Ottawa devant le Musée des Beaux-Arts : une immense arraignée...

     bourgeois-maman-natgallery.jpg

    "Water lilies" de Roy Lichtenstein (tapisserie d'Aubusson - 1996)

     waterlilies_lichtenstein.jpg

     Les autres se trouvent dans les salles de lecture de la Bibliothèque de recherche.

     "La rosée" de Gérard Larouste

     La-rosee-de-Gerard-Larouste.jpg

     "Donne-moi une parole et je serai guéri" de Martial Raysse

     Martial-Raysse.jpg

     "Sans titre" de Claude Viallat

     Claude Viallat

    "Partition métallique aux taches de lumière" de Jean-Pierre Bertrand

     partition_bertrand.jpg

     La prochaine fois nous irons visiter le site de la Bibliothèque Richelieu ou encore celui de l'Arsenal.


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  •  J'ai découvert grâce à Gabriel Vallejo, le pianiste qui accompagne notre chorale et qui y donnait un concert hier soir, le 59 Rivoli : à l'origine, ce sont des artistes qui ont squatté l'immeuble, en quête d'un local pour créer. Légalisé depuis, il accueille actuellement une trentaine d'artistes internationaux (20 artistes permanents et 10 artistes qui y font des séjours de 3 à 6 mois) travaillant dans la peinture, le dessin, la sculpture, la photographie, le film/vidéo, le collage, la performance, la mode etc etc...

     Comme son nom l'indique, il se situe rue de Rivoli, au numéro 59 (et non au 54 comme je croyais, étourderie qui a bien failli nous faire manquer ce concert... et c'eût été dommage !).

     La façade annonce déjà la couleur : ici, on est dans le domaine de la création.

     Ici, la façade du temps du squat

     59-Rivoli---facade-de-l-immeuble.jpg

     Ici, l'affichette montrant la façade actuelle.

     59 Rivoli - Affiche 1

     L'escalier a été relooké par les artistes.

     59-Rivoli---escalier-2.jpg

     Tout ça, c'est bien joli mais je ne suis pas venue ici pour cela ! J'y suis venue avec Anne Barbé, ma chef de choeur préférée, pour écouter  Gabriel et son quartet dans un programme de sa composition (du jazz argentin contemporain).

     A notre arrivée, 20 minutes avant le début du concert, plus un place dans la salle. Nous avons dû nous installer sur les marches d'un escalier ! Le programmateur événementiel du 59 Rivoli présente le groupe : Gabriel Vallejo au piano, Flavio Perella à la contrebasse, Jean-Batiste Henry au bandonéon et Guillermo Venturino à la percussion.

     59 Rivoli - Présentation du groupe

     Gabriel joue au piano les morceaux de sa composition.

     59 Rivoli - Gabriel 3

     Une contrebasse fort originale au look résolument moderne

    (vous avez vu ? Elle n'a pas de caisse !)

     59 Rivoli - Le contrebassiste et le bandonéoniste

    Quant au percussioniste, comme pour les autres musiciens dont je suis allée regarder le parcours sur internet, j'ai eu la surprise d'apprendre qu'il a plus d'une corde à son arc puisque, en plus d'être un excellent musicien, il est aussi peintre. Il a d'ailleurs fait la pochette du disque de Gabriel que nous écoutons régulièrement à la maison...

    Allez, un peu de pub pour le 59 Rivoli : il est ouvert tous les jours sauf le lundi de 13h à 20h. Chaque samedi et dimanche à 18 heures il y a un concert en entrée libre : il suffit juste de mettre son aubole dans le chapeau à la sortie...

     59 Rivoli - Affiche 2

     C'était : les bons plans de Paris, ma capitale préférée !


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  •  Même si le temps n'était pas au grand beau ce dimanche (il faisait même un brin frisquet, le thermomètre affichant un 11°C...), nous avons décidé, Arlette et moi, d'aller nous promener dans les "Jardins Albert Kahn" à Boulogne-Billancourt avec, en prime, une exposition sur la Mongolie intituée "La Mongolie entre deux ères - 1912-1913".

    Nous avons donc rendez-vous au cœur des steppes, parmi les cavaliers, au milieu des yourtes et des temples bouddhiques pour une évocation haute en couleur et riche d'enseignements sur un monde aujourd'hui disparu.

    Au sortir de l'exposition, une promenade dans les jardins s'impose. Ce sont en effet les plus beaux qu'on puisse voir sur Paris. Je dis "Paris" : en fait ils sont sur Boulogne-Billancourt mais c'est touche touche.

     Albert Kahn, né Abraham Kahn en Alsace en 1860, émigre avec sa famille à Saverne au moment de la guerre de 1870 et il y fait des études courtes. Puis, il monte à Paris où il se perfectionne avec Henry Bergson et embrase rapidement une carrière de banquier qui le conduit, ses intuitions aidant, à la fortune. Il loue avec promesse de vente en 1893 un hôtel particulier situé à Boulogne sur Seine et en 1894 il demande à un paysagiste, Eugène Deny, d'aménager les 23 parcelles de terrain attenantes dont il s'est porté acquéreur petit à petit. L'ensemble se monte tout de même à 4 hectares...

     Par ailleurs, c'est à l'établissement de la paix universelle qu'il va consacrer sa vie. Pour cela, il crée de nombreuses institutions destinées à favoriser la compréhension entre les peuples et la coopération internationale.

     Plan des jardins

     Plan du jardin

     Je ne suis pas allée aux Jardins Albert Kahn depuis longtemps et je trouve le jardin japonais vraiment très en beauté. Nouvellement inauguré en 1991, il est maintenant très vaste. En ce moment une exposition de bonsaïs Rémi Samson s'y tient.

     Jardin japonais 14

    Jardin japonais 11
    Zénitude de la pierre...

    Jardin japonais 9

    Jardin japonais 6

    Jardin japonais 3

    Pour traverser le cours d'eau : au choix, le petit pont ou les pas japonais

    Jardin japonais 10

    Avouez qu'on croirait de l'eau...

    Jardin japonais 2

    Au sortir du jardin japonais, se trouve le jardin anglais. On y est plus habitué mais il ne manque pas de charme non plus.

    Le jardin anglais 1

    Le jardin anglais 3

    Merveilleuses azalées...

    Le jardin anglais 2

    Puis, on entre dans le jardin à la française. Il faudra sans doute y retourner au moment de la floraison des roses car tous ces arceaux sont couverts de boutons.

    Le jardin à la française 2

    Charme d'un pavillon

    Le jardin à la française 1

    La serre, nous la visiteront la prochaine fois ! L'entrée du Musée et du jardin ne coûte que 3 euros : un vrai cadeau.

    Le jardin à la française 3

    Nous terminons notre promenade par un petit tour dans la forêt vosgienne, une réminiscence de son enfance sans doute pour Albert Kahn. La tempête de 1999 y a fait de gros dégâts mais le Conseil général des Hauts de Seine s'est employé à la reconstituer.

    La forêt vosgienne 2

    On s'y croirait, non ? Avez-vous réalisé que vous êtes en plein Paris !

    La forêt vosgienne 1

    Ces différents jardins contribuent à l'oeuvre d'Albert Kahn tout autant que ses fondations : ils représentent la réunion dans un même lieu de modèles horticoles de différents pays permettant un voyage végétal autour du monde.
    En prime, ma tronche et celle d'Arlette dans le jardin japonais qui m'a enthousiasmée...

    Moi dans le jardin japonais

    Arlette dans le jardin japonais

    Un petit film trouvé sur le site des Jardins Albert Kahn, présente la personnalité du mécène de façon exhaustive. Le site par ailleurs est fort bien fait.

    Une bien belle balade !


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  •   Toujours dans le cadre du tricentenaire de la naissance de Diderot, l'Université du même nom proposait hier la projection du film de Robert Bresson "Les dames du bois de Boulogne". La séance était présentée par deux spécialistes du XVIIIème siècle, Pierre Chartier et Yannick Séité.

     
    22 - Les dames du bois de Boulogne - Bresson

    Le film dont les dialogues ont été écrits pas Jean Cocteau est inspiré de l'épisode le plus long et le plus fameux du livre de Diderot "Jacques le fataliste et son maître". L'adaptation de Bresson choisit de "moderniser" le récit en lui donnant pour cadre le Paris contemporain (le film a été tourné pendant la grand guerre : automobiles, téléphones, ascenseurs, costumes, cabarets), ce qui à la fois souligne la modernité de Diderot et l'intemporalité des questions soulevées par le récit.

    L"histoire

      Un soir, Hélène apprend de son ami Jacques que son amant Jean ne l'aime plus. Blessée, elle décide de rompre la première et feint alors de ne plus l'aimer pour voir sa réaction. Elle comprend aussitôt avec horreur qu'il est soulagé par cette révélation mensongère. Ils se séparent, mais Hélène décide de se venger. Agnès, la fille de Madame D., est danseuse de cabaret depuis la faillite de sa mère. Hélène paie leurs dettes, installe mère et fille dans un appartement de Port-Royal et organise la rencontre de Jean et d’Agnès au Bois de Boulogne. Jean s'éprend d'Agnès. Celle-ci repousse d'abord ses avances, puis tente de lui avouer son passé mais sans succès, car Hélène continue de tirer les ficelles...

     Maria Casarès joue le rôle d'Hélène tandis que celui de Jean est tenu par Paul Bernard. C'est l'époque des bibis, des manchons et des petits chiens qui vont avec... On les voit ici tous les deux au bois de Boulogne lors de la rencontre soit disant hasardeuse entre Jean et Agnès qu'Hélène a en réalité machiavéliquement imaginée et soigneusement organisée.

     22 - Hélène et Jean

     Elina Labourdette est Agnès : ici, elle voit Jean pour la première fois.

    22 - Agnès

     Le rôle de Madame D., la mère d'Agnès, est tenu par Lucienne Bogaert.

     22 - Agnès et sa mère

    Ce sont donc ces quatre personnages qui vont tenir la scène pendant presque tout le film, un film tourné en noir et blanc avec des éclairages superbes qui mettent en valeur la beauté sauvage d'une Maria Casarès morbide (elle est tout habillée de noir) et celle plus juvénile et innocente d'Elina Labourdette.

    Agnès se trouve mal après la cérémonie de son mariage avec Jean...

    Du grand art, non ?

    22 - Agnès et Jean

     Une petite vidéo pour vous donner envie d'acheter ou de louer le DVD...


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