• ☻ "Fin de partie" de Beckett au théâtre de l'Atelier avec mon amie Madeleine

    Je suis devenue très amie avec Madeleine depuis que j'ai commencé à travailler avec elle sur la refonte du site internet de Générations 13 et c'est avec elle que je suis sortie ce dimanche pour aller voir une pièce de Samuel Beckett que je ne connaissais que de nom "Fin de partie".

    Le théâtre de l'Atelier se trouve dans le nord de Paris mais il est assez facilement accessible en métro depuis la station Anvers où nous sommes descendues.

    Au coin du boulevard de Rochechouart se trouve l'Elysée Montmartre, la célèbre salle de concerts parisienne. Elle accueille les numéros de French Cancan de La Goulue après 1870 et est un des lieux favoris de Toulouse Lautrec. Ring de boxe après-guerre, elle est reconvertie en salle de concerts avec le spectacle "Rabelais" de Polnareff. Coluche y donne ses premiers sketchs, viennent Voulzy, Bashung, Bowie, Daft Punk ou Iron Maider, sans compter les "bals" du samedi, garndes soirées de la nuit parisienne.

    Ici, "ça grouille" comme on dit familièrement. Nous sommes en effet à deux pas du Sacré-Cœur, un quartier à la fois populaire et très touristique.

    "Fin de partie" de Beckett au théâtre de l'Atelier avec mon amie Madeleine

    Le bas-relief de sa façade date de 1908 : il m'a attiré l'œil.

    "Fin de partie" de Beckett au théâtre de l'Atelier avec mon amie Madeleine

    Il suffit de remonter la rue de Steinkerque pour arriver au théâtre de l'Atelier.

    "Fin de partie" de Beckett au théâtre de l'Atelier avec mon amie Madeleine

    Nous rejoignons nos places, super bien placées à l'orchestre. De toutes façons, le théâtre n'étant pas très grand (563 places), on doit bien voir de partout ou presque.

    "Fin de partie" de Beckett au théâtre de l'Atelier avec mon amie Madeleine

    "Fin de partie" est mis en scène à l'Atelier par Jacques Osinski qui dit : "ce qui m'intéresse chez Samuel Beckett, c'est l'humanité."

    Le scénario

    Clov, Hamm, Nell et Nagg vivent dans un espace indéfini. Un « intérieur » dit Beckett dans sa didascalie, un intérieur doté de deux fenêtres donnant sur l’extérieur. Et c’est sans doute là pour moi, la gageure de ce spectacle : représenter cet espace gris et immatériel et pourtant vivant, bruissant des bruits de la mer qu’on aperçoit par l’une des fenêtres, alors que l’autre donne sur la terre. Dans cet espace, gris (« noir clair » dit Clov !), la grande crainte des personnages est que la lumière les quitte définitivement. Sommes-nous sur Terre? Pas si sûr. Peut-être est-ce déjà le purgatoire, peut-être la maison est-elle sur un îlot, seul endroit encore peuplé après la fin du monde (Beckett est le seul écrivain de ma connaissance qui sache faire de la science-fiction au théâtre). À la lumière d’aujourd’hui, le texte prend une étrange résonance écologique.

    Propos extraits d'une interview de Jacques Osinski

    .../Rarement, je crois, une pièce de théâtre n’a aussi lucidement et sobrement exposé les liens d’amour-haine qui lient les membres d’une famille.

    .../La plus grande peur du tyrannique Hamm est que Clov le quitte. Clov exécute les ordres, parle de partir sans qu’on sache s’il passera à l’acte. On ne sait pas ce que pense Clov. Clov est une tombe. Avec eux, vivent, chacun dans une poubelle, Nagg et Nell, les parents de Hamm. Ils sont à la fin de leur vie mais pas encore morts. 

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    J'espère avoir à peu près compris cette pièce et ne pas dire trop d'âneries à son propos, une pièce dans laquelle le sort de l'humanité est en jeu.

    Fin de partie est l'une des pièces les plus cruelles du théâtre contemporain qui donne à voir le "spectacle" d'un monde où la mort rôde et de personnages en voie d'extinction.

    En tout cas, j'y ai découvert un acteur que je ne connaissait pas (mais je vais peu au théâtre) : Denis Lavant. Un formidable acteur, aussi bien dans sa gestuelle sur scène (il faut le voir se déplacer en claudiquant ou monter sur l'escabeau au risque de se rompre le cou) que dans sa façon de dire un texte d'une simplicité telle qu'elle rend la pièce infiniment triste ou infiniment drôle à tour de rôle.

    Frédéric Leidgens est excellent aussi dans le rôle de Hamm.

    Une belle découverte


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