• ☻ La carte postale d'Anne Bérest, un livre plein de mystère et d'émotion

    Anne Bérest est l'auteur de ce livre que m'a conseillé Marie-Claire, mon amie de Rueil, qui est toujours de bon conseil de façon générale.

    ☻ La carte postale d'Anne Bérest, un livre plein de mystère et d'émotion

     

    C'est une histoire qui court sur une période de presque cent ans puisque Anne Bérest a reçu pour son livre le Prix Renaudot des lycéens en 2021. L'histoire met en scène la narratrice et sa mère qui a reçu vingt ans auparavant, en 2003, une carte postale anonyme qu'elle s'est empressée de ranger dans un tiroir tant elle était synonyme de souvenirs douloureux.

    Anne Bérest, vingt ans plus tard, a envie de découvrir l'histoire de ces quatre prénoms inscrits sur la carte postale, sans autre commentaire : Ephaïm, Emma, Noémie et Jacques. Elle sait seulement qu'Ephaïm et Emma sont ses arrières grands-parents côté maternel, Jacques et Noémie leurs enfants, et qu'ils ont tous les quatre été déportés à Auschwitz en 1942 d'où ils ne sont jamais revenus.

    Aussi, un jour où elle se retrouve en tête à tête avec sa mère, Anne demande à celle-ci de lui parler de cette famille Rabinovitch dont elle ne connaît presque rien. Avec son aide, elle va ainsi mener une véritable enquête et mettra trois ans à retrouver tous les indices lui permettant de mettre un nom sur l'auteur de cette carte postale anonyme.

    Elle aura recours aux services d'un détective privé mais aussi à ceux d'un graphologue spécialiste des écritures anonymes, allant même jusqu'à faire du porte à porte afin de pouvoir dérouler tout le cours de leur histoire tragique : leur départ de Moscou en 1919 où ils sont persona non grata puisque juifs (non pratiquants cependant) pour rejoindre tout d'abord la Lettonie qui vient d'obtenir son indépendance, puis Haïfa au Proche-Orient dans la famille d'Ephraïm avant de s'installer définitivement en 1929 en France où Ephraïm, qui est ingénieur, pense pouvoir faire breveter sa dernière invention. 

    Dans son livre, Anne Bérest raconte aussi comment, étant petite, elle entendait souvent prononcer le mot "juif" sans le comprendre, sa famille, bien que juive d'origine, n'étant pas du tout pratiquante. Difficile pour elle de répondre à la question "Qu'est-ce qu'être juif ?" En écoutant une interview qu'elle a donnée à l'auditorium du Mémorial de la Shoah, j'ai relevé un livre qui l'a marquée, de Nathalie Zadj "Enfants de survivants". Je pense que je vais essayer de me le procurer en bibliothèque.

    Ce livre, c'est aussi l'histoire du non-dit que chacun reproche parfois à ses parents, en leur pardonnant ou pas. Mais ces questionnements, pourquoi attend-on la mort de l'être aimé pour leur en parler... ? Mon père n'a jamais évoqué le stalag dans lequel il a été retenu prisonnier pendant cinq longues années. Sans doute était-ce un souvenir qu'il a préféré évacuer et nous, trop jeunes sans doute à l'époque et occupées avec nos propres vies, nous n'avons pas posé de questions ! Heureusement, tout comme Anne Bérest, nous avons retrouvé après son décès des archives qui parlent.

    J'ai lu ce livre comme on lit un roman policier, et je l'ai adoré !


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