• J'ai adoré lire "Ceux que je suis" d'Oliviers Dorchamps

    Il s'agit d'un livre que j'ai choisi dans la rubrique "Nous aimons, vous aimez" de ma bibliothèque qui m'oriente souvent vers de très bons choix.

    Est-ce parce qu'il est multiculturel (né en Suisse, ayant vécu son enfance à Paris, puis parti vivre à Londres, ayant même passé quelques années à Washington) qu'Olivier Dorchamps a choisi pour son premier roman qu'il dédie à son ami Ramzi J. - Ceux que je suis - de mettre en scène un héros français de parents marocains ayant émigré en France pour y fonder une famille ?

    J'ai lu et beaucoup aimé "Ceux que je suis" d'Oliviers Dorchamps

    Une interview d'Olivier Dorchamps (25 min) éclaire ce choix.

    Le livre est extrêmement émouvant et l'écriture en est simple, une qualité que j'apprécie toujours beaucoup : Marwan est un jeune français de 29 ans, professeur agrégé d'Histoire-Géographie dans un lycée parisien. Il se sent complètement intégré car ses parents eux-mêmes ont choisi de le faire dès leur arrivée en France : ils ne pratiquent pas (célébrant juste la fête de l'Aïd où il partagent un agneau avec leurs voisins) et fêtent même, en bon français, la galette des Rois, les crêpes de la Chandeleur, les œufs de Pâques et la bûche de Noël.

    Quand son père décède brutalement à 54 ans, il apprend tout comme ses deux frères, Ali qui est avocat et Foued qui fait de brillantes études, que son père a choisi d'être inhumé à Casablanca où il est né et qu'il l'a désigné pour accompagner son cercueil dans l'avion qui le ramène au "pays". Il sera accompagné de Kabic, l'ami de toujours, compagnon d'émigration du défunt. La mère, quant à elle, fera le voyage par la route, accompagnée de ses deux autres fils.

    Et c’est à lui que sa grand-mère, dernier lien avec ce pays qu’il connaît mal, racontera toute l’histoire.

    Un petit passage m'a bien amusée (Olivier Dorchamps utilise parfois l'humour pour permettre ce qu'il appelle "des respirations") :

    Marwane est en train de déambuler dans un quartier de Casa où se trouve une pharmacie.

    Sur la devanture de la pharmacie, deux hommes d'échinent à accrocher une enseigne toute neuve. On peut y lire "affiliée à l'Institut Pasteur de Paris" en arabe et en français. Le pharmacien en blouse blanche leur crie des instructions en marocain ; plus à gauche ! à droite ! en haut ! en bas ! Les ouvriers ne semblent pas y prêter la moindre attention. Un homme, plus jeune et en blouse blanche lui aussi, invective le pharmacien en français afin que les passants en comprennent pas ce qu'ils se disent.

    - On ne peut pas mettre ça Papa, c'est un mensonge.
    - Quoi mon fils, l'Institut Pasteur c'est pas à Paris ?
    - Si, évidemment.
    - Et quand tu as fait tes études là-bas avec la bourse, tu n'es pas allé leur proposer de travailler pour eux peut-être ?
    - Si.
    - Et tu n'es pas mon fils ?
    - Si.
    - Et quand un fils a encore son père, on dit quoi ? Qu'il est affilié. Alors si tu es affilié à moi, et que tu as travaillé pour l'Institut Pasteur, c'est comme si j'y avais travaillé moi, et c'est pour ça que la pharmacie elle est affiliée à l'Institut Pasteur de Paris. Il n'y a pas de mensonge !
    - Sauf que j'y ai seulement fait un stage de trois mois, Papa !
    - Et alors ? C'est de ma faute si tu n'es pas foutu d'y rester ? Tu as de la chance que je te rattrape le coup !

    Le roman gagne beaucoup en intensité au fur et à mesure que l'on en tourne les pages, de plus en plus avidement. Grâce à sa grand-mère qui lui révèle un lourd secret, Marwan y découvre ses origines. Quant au titre du livre - Ceux que je suis - il est à double sens et on le comprend mieux en arrivant presque à la fin de ce roman que j'ai trouvé passionnant.

    Un roman fort et très attachant


    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :