Bicentenaire de la mort de Napoléon oblige, nous avions réservé des billets il y a un bon moment pour aller visiter l'exposition en hommage au grand homme et, malgré la forte chaleur qui sévit ces jours-ci sur la France et à Paris en particulier, nous nous sommes rendus dans le nord de Paris, à la Porte de Pantin plus précisément, pour assister à la conférence proposée par Raphaëlle Frémont.
Celle-ci se tient dans la Grande Halle de La Villette où nous retrouvons un groupe d'une vingtaine de visiteurs, tous munis comme nous d'écouteurs, et presque aucun visiteur individuel.
Le rêve !
Raphaëlle Frémont est diplômée de l'Ecole du Louvre et guide-conférencière à la Réunion des Musées Nationaux : le must ! En prime, elle est fort sympathique et a rendu cette visite qui aurait pu être ennuyeuse, très vivante.
Elle commence à nous conter la vie de Napoléon quand ce dernier n'est encore qu'un enfant - non plus corse, mais devenu français - et qu'il entre comme boursier du roi Louis XVI à l'école royale militaire de Brienne-le-Château (à l'est de Troyes dans l'Aube) où il restera cinq ans, de mai 1779 à octobre 1784 : il n'a alors que neuf ans. Il était en effet coutume à l'époque que les fils des gentilshommes de bonne famille soient préparés au métier des armes.
Bronze argenté de Louis Rochet - 1857
(musée national des Châteaux de Versailles et Trianon)
La conférencière nous demande : "A quoi on voit-on qu'il s'agit d'une statue du futur empereur ?"
La main dans le gilet, évidemment !
Elle nous apprend par contre que cette attitude était très commune à cette époque car les hommes ne possédaient pas de poche à leur pantalon... Le livre dans la main gauche atteste, lui, que dès l'enfance Napoléon lisait énormément.
On voit dans cette vitrine l'enfant en costume militaire à sa table de travail, plongé dans les livres. Il étudie avec soin la vie politique et les campagnes des grands capitaines de l'histoire mais aussi les chefs de guerre et les théoriciens militaires de son époque. Il s'intéresse également à la philosophie, à l'histoire et aux sciences naturelles.
Le mobilier représenté est celui du lieutenant Bonaparte à Auxonne (années 1788-1791).
Brienne, c'est aussi la célèbre bataille de boules de neige dont voici une image conservée au musée de la maison Bonaparte à Ajaccio. L'exposition, elle, la présente sous la forme d'un extrait du célèbre film d'Abel Gance, Napoléon (1927).
Son entourage disait alors que Napoléon était très souvent harcelé par ses pairs (son français teinté d'accent corse n'aidant pas à l'intégration) mais lui ne s'en est jamais ouvert, même dans ses mémoires. Ce qui est certain, c'est que son caractère, à l'origine plutôt timide, s'est forgé à l'école de Brienne : il répond aux brimades par des réprimandes autoritaires et une assurance déconcertante.
Le voici justement dirigeant ses soldats de l'Armée d'Italie, à cheval sur un cheval blanc évidemment, à la bataille du pont de Lodi - un tableau de Louis-François Lejeune
Notez que le bicorne n'est pas porté ici par Napoléon "en bataille" mais "en colonne" ! J'ai appris ce jour la différence de ces deux ports du fameux chapeau à deux cornes...
Napoléon a l’idée du tableau qui va commémorer une bataille. Il y a une maîtrise complète de ce qui doit être montré, c’est une des caractéristiques de l’Empire. C'est un excellent communiquant.
De bataille en bataille, voici maintenant celle qui commémore la victoire du général Bonaparte au pont d'Arcole : on ne peut plus connu, le tableau montrant la fameuse écharpe...
Bonaparte au pont d'Arcole par Antoine-Jean Gros (1796)
C’est le premier portrait officiel de Bonaparte et tout est dit de ce que sera son parcours, son destin, comme si le jeune peintre avait senti face à lui, dès 1796, un personnage hors du commun.
Alors qu'il a bien failli y trouver la mort, le peintre représente Bonaparte triomphant de l'ennemi.
Cela fait deux jours, en ce 27 brumaire de l’an 5, que les 19.000 hommes du Général Bonaparte piétinent devant 24.000 autrichiens. Ses lieutenants sont bloqués, Augereau devant le Pont d’Arcole et Masséna enlisé dans les marais.
Il faut impérativement passer le pont ! Bonaparte se saisit alors d’un drapeau tricolore, prend la tête de ses troupes et entraîne les grenadiers, qui l’accompagnent avec enthousiasme. La suite sera moins éclatante. Un feu de flanc fait rétrograder la troupe, Bonaparte tombe dans un marais. Son aide de camp, qui le couvre de son corps, est tué. C’est la confusion, mais Bonaparte, jamais à court d’idées va faire donner ses tambours à l’arrière des Autrichiens pour qu’ils se persuadent de l’arrivée imminente de renforts français. La ruse fonctionne et les Autrichiens se disloquent permettant ainsi aux Français de les anéantir. Il faudra encore quelques mois de batailles pour en libérer l’Italie mais Arcole restera dans l’imagerie populaire comme le symbole éclatant de sa conquête par les armées de la révolution.
L’action du Général Bonaparte, il a alors 27 ans, est une grande leçon de détermination. Son courage n’est pas de la témérité. C’est l’expression d’un vrai leadership, la manifestation de son ascendant sur les hommes. Il sait que seul l’exemple lui permettra d’obtenir que ses troupes le suivent sous la mitraille de l’ennemi. Il fonce donc, tête baissée. Mais il a aussi le courage d’accepter l’échec puisque cette tentative héroïque se solde par un fiasco. C’est à ce moment qu’une résolution sans faille devient une qualité extraordinaire. Alors qu’il est passé dix fois à côté de la mort, sans même le temps de reprendre son souffle, il imagine cette ruse des tambours pour relancer l’offensive.
Quand on parle du loup..., voici l'originale dans une vitrine, portée par Bonaparte pendant la campagne d'Egypte.
Notre conférencière nous a expliqué qu'elle était en laine et cachemire mais que la laine était non seulement un isolant contre le froid mais également contre la chaleur.
La Campagne d'Italie terminée, Bonaparte se lance en effet dans la Campagne d'Egypte. On le voit ici, toujours sur son cheval blanc, diriger une armée française en ordre de bataille face à des mamelouks complètement désorganisés.
Tableau panoramique de la Campagne d'Egypte par Louis-François Lejeune (1806)
Voici l'harnachement des dromadaires pendant la bataille
Car il s'agissait bien de dromadaires, pour preuve celui-ci plus vrai que nature, qui ont permis aux soldats de remporter la victoire, les chevaux ne supportant pas le climat. Au passage, le bicorne porté par le soldat porte le traditionnel plumet tricolore : il est porté ici "en bataille".
Evidemment, l'art a commencé à s'inspirer de l'Orient, en témoignent ces deux candélabres en forme de scribe accroupi (là, j'ai un doute sur la forme mais je n'ai pas trouvé mieux !)
L'exposition présente également une reproduction de la pierre de Rosette qui permettra à Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes. L'original est au British Museum.
Ce fragment d’une stèle en granodiorite mesurant un peu plus d’1 mètre de haut, est découvert en 1799 près de la ville de Rosette dans le delta au nord de l’Égypte, à l’occasion de travaux. Son intérêt scientifique est immédiatement pressenti. Elle présente en effet, sur 3 registres, un même texte en égyptien et en grec, en 3 écritures différentes : le grec ancien qui seul peut être lu, le démotique et les hiéroglyphes. Le texte en grec est traduit. Il s’agit d’un décret du roi Ptolémée V, promulgué en 196 avant J.-C. L’inscription en démotique est rapidement identifiée comme une écriture dérivée des hiéroglyphes. Bonaparte annonce l’arrivée de la pierre de Rosette à Paris, plaçant ainsi l’événement au premier plan des résultats de son aventure égyptienne. Lors de la capitulation face aux anglais, la stèle est confisquée au même titre que les objets volumineux mis au jour par les Français et emportée en Angleterre pour être exposée au British Museum. Malgré les découvertes de l’anglais Young, c’est le français Jean-François Champollion qui, travaillant sur de simples relevés et n’ayant jamais vu la pierre originale, parvient à comprendre le système de l’écriture hiéroglyphique et la déchiffre dès 1821.
Napoléon a pris du galon : le voici ici en costume de Premier Consul. Remarquez que le visage est le même que celui du pont d'Arcole : Napoléon n'aimait pas poser...
Napoléon porte ici l'épée du joailler Marie-Etienne Nitot qui sera le fondateur de la maison Chaumet, sertie du diamant "Le Régent" qu'il arborera à diverses occasions dont la cérémonie du sacre. Les documents qu'il désigne de sa main représentent les différents traités de paix qu'il a signés.
Un tableau d'Antoine-Jean Gros (1802)
Raphaëlle Frémont nous montre ensuite un panneau consacré à la modernisation de Paris.
Napoléon accorde une grande importance à la capitale de la France, ordonnant la création de 8 marchés couverts, de 15 fontaines, de 3 ponts et du canal de l'Ourcq. Il fait également déplacer des cimetières et percer de nouvelles rues. Plusieurs kilomètres de quais et des dizaines de kilomètres d'égouts sont aménagés. Les rues sont numérotées, l'éclairage public est amélioré. Les véhicules sont contraints de conduire à droite de la chaussée et les habitants de balayer devant leurs portes. Paris se couvre de monuments à la gloire de l'Empire.
Saviez-vous que ce n'est que sous Napoléon que les habitants de Paris ont eu de l'eau courante au robinet ? Auparavant, il fallait aller à la fontaine.
Napoléon entreprend également la modernisation de la France avec la création du Code Civil qui est encore aujourd'hui une référence : les règles juridiques de l'Ancien régime furent entièrement modifiées par l'institution de nouvelles lois.
"Ma vraie gloire, ce n'est pas d'avoir gagné quarante batailles ; Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n'effacera, ce qui vivra éternellement, c'est mon Code Civil." Napoléon à Saint-Hélène
Il crée aussi les départements qui remplacent les anciennes régions. Il nomme à la tête de chaque département un représentant de l'Etat, le préfet : celui-ci est chargé de l'administration et de faire appliquer les lois.
En 1800, il crée la Banque de France pour financer le commerce. En 1803, le franc germinal est créé et la Monnaie frappe de nouvelles pièces en or de 20 et 40 francs qui circulent en même temps que les billets de la Banque de France. Pour commémorer les grands événements de son règne, Napoléon fait frapper des médailles en or, en argent ou en bronze qu'il offre à ceux qu'il veut récompenser. La Banque de France conserve sa collection personnelle dont une partie est exposée dans cette vitrine.
Le jeton de présence octogonal de la Banque de France représente la Sagesse incarnée par Minerve qui retient la Fortune.
Napoléon crée aussi l'ordre de la Légion d'Honneur. Après les déchirures de la Révolution, cette décoration doit rassembler les français autour de valeurs et de talents comme le courage, l'inventivité au service des citoyens, l'art.
Voici le Grand collier de la Légion d'Honneur du Maréchal Louis-Alexandre Berthier, vous savez le Maréchal des boulevards extérieurs...
Napoléon entreprend aussi de mettre un terme aux dissensions au sein de l'Eglise en signant avec le pape un Concordat qui précède la réorganisation de l'Eglise catholique en 1802.
Allégorie de Bonaparte rendant la Religion à la France - anonyme - vers 1802
Bonaparte, Premier Consul, franchissant le Grand-Saint-Bernard le 20 mai 1800. Ce tableau de David fait l'affiche de l'exposition car c'est le tableau le plus emblématique de Bonaparte, chef de guerre "calme sur un cheval fougueux".
Dans le bas du tableau, le peintre a pris soin d'écrire à côté du nom de Bonaparte d'autres noms de grands chefs de guerre tels qu'Annibal ou Karolus-Magnus...
Mais le point faible des réformes de Napoléon est le rétablissement de l'esclavage dans toutes les colonies, aboli pendant la Révolution. Il faudra attendre Victor Schoelcher et 1848 pour qu'il soit définitivement aboli.
Nous voici arrivés en 1804 : c'est le 18 mai que Napoléon devient Empereur et Joséphine Impératrice. Un tableau archi connu de David l'a immortalisé (peint entre 1805 et 1807). Celui-ci est présenté au public sous la forme d'une projection mise en lumière détail après détail.
La conférencière nous montre Napoléon en train de couronner Joséphine. Celle-ci porte un lourd manteau de velours pourpre semé d'abeilles et doublé d'hermine.
Une anecdote : les sœurs de Napoléon, à gauche sur le tableau, étaient censées aider la future Impératrice à porter ce manteau en en tenant l'extrémité mais, comme elles n'appréciaient pas leur belle-sœur, elles ne l'ont pas fait !
Raphaëlle Frémont nous entraîne ensuite dans la salle où ont été réunis les insignes de l'Empire.
Comme ce tapis décoré d'un grand N et brodé d'abeilles (symbole d'immortalité et de résurrection).
et bien sûr, le trône
Et voici l'épée du sacre avec le fameux diamant : Le Régent ! Elle a été prêtée par le Musée Napoléon du Château de Fontainebleau mais le véritable diamant est, lui, conservé au Musée du Louvre.
A l'origine, il est acheté par Philippe, duc d'Orléans et régent de France, d'où son nom. Louis XV, Louis XVI, Marie-Antoinette le porteront. En 1792, il est volé mais est retrouvé l'année suivante. En 1797, il est mis en gage par le gouvernement pour financer la campagne d'Italie mais Bonaparte le rachètera quand il sera Premier Consul. Et son histoire est loin d'être terminée...
Voici un joli portrait de Joséphine, Impératrice des français, en costume de sacre (atelier de François Gérard - 1808)
Voilà à quoi pouvait ressembler le style Empire
En haut du vase de Sèvres, les médaillons de Napoléon et de Joséphine et au centre une fresque militaire encadrée par deux têtes casquées...
Service particulier de l'Empereur en porcelaine de Sèvres (Jean-François Robert)
Assiette "l'Autruche. Village de Nagadi dans le désert" (Jean-François Robert)
Assiette "La Manufacture de Sèvres" (Jean-François Robert)
Vitrine montrant un nécessaire à pique-nique et des tabatières
Bien évidemment, le pique-nique se faisait avec une voiture à cheval et non à pied... La lourdeur du "petit nécessaire" ne posait pas problème !
Cabaret des chasses impériales : un très élégant service à café (décor de Jean-François Robert)
Alors que peu de textiles nous sont parvenus de la fabuleuse journée du sacre de Napoléon, cette robe et cette traîne sont des témoins de la splendeur des costumes réalisés pour l'événement. Elles sont réalisées pour Claudine Elisabeth Bérenger (1773-1828), épouse du conseiller d'Etat Jean Bérenger (1767-1850).
Et voici la berline dite "La Victoire" dans laquelle Napoléon et Joséphine en 1804, puis Napoléon et Marie-Louise en 1810, ont pris place pour descendre les Champs-Elysées sous les vivats d'une foule en liesse.
Le sacre de Napoléon et de Marie-Louise : cette fois-ci, les sœurs tiennent la traîne...
Une peinture de Georges Rouet (1810)
Un an après son mariage avec Napoléon, Marie-Louise lui donne un fils. La tête de l'enfant n'est pas celle d'un bébé mais se doit de bien ressembler à son géniteur !
Le portrait a été peint par une élève de David, François Gérard.
L'impérial berceau est en loupe d'orme.
De forme arrondie à chaque extrémité, il repose sur des pieds en X. La nacelle présente, dans ses parties haute et basse, des fleurettes et des rosaces en bronze doré finement ciselé.
Au dessus, une Victoire ailée, planant sur le monde, tient une double couronne d'étoiles et de lauriers d'où tombent les rideaux.
Et voici la belle Marie Walewska dont Napoléon va tomber amoureux (avant de connaître Marie-Louise) et qui lui donnera, elle aussi, un enfant, Alexande Colonna Walewski. Portrait exécuté en 1812 par Françoise Gérard.
Notre conférencière poursuit la visite en nous faisant découvrir l'aspect militaire de l'exposition.
Voici sa tenue de campagne : Napoléon se veut proche de ses soldats, il s'habille d'une simple redingote grise et du si célèbre chapeau en forme de bicorne.
Est également présentée dans l'exposition sa tente de campagne dans laquelle a été installé son lit de camp (à triple matelas), pliable : Raphaëlle Frémont nous a dit que c'était l'ancêtre du lit-parapluie de nos chers petits ! L'invention en a été faite en 1801 par le serrurier Desouches.
"Mon intention est que ma tente soit toujours contenue dans un seul fourgon. C'est en cela que consiste l'art du Garde-Meuble. Dépensez le double s'il le faut, mais faites une chose commode, forte et légère."
Qui dit Campagne dit bataille : voici la bataille d'Eylau (en Russie) où Napoléon perdit tant d'hommes (dix-mille tués ou blessés parmi les français) dans des conditions climatiques extrêmes. Napoléon, très affecté par les pertes subies, et contrairement à sa stratégie habituelle, restera huit jours sur le champ de batille pour superviser les secours aux blessés.
Au lendemain de la bataille, il décide d'organiser un concours de peinture pour représenter cet événement particulièrement meurtrier. L'esquisse de Charles Meynier montre Napoléon entouré de ses officiers visitant le champ de bataille. Il donne l'ordre au chirurgien Larrey, représenté à gauche tenant le bras d'un blessé, de s'occuper des russes abandonnés par les leurs.
Ceci rend Napoléon un peu plus humain : on le traite si souvent de "boucher"...
Etendards et drapeaux
Et voici l'ennemi numéro un de Napoléon, l'amiral Nelson (1758-1805)
Il s'illustre pendant les guerres napoléoniennes par sa vision novatrice des combats sur mer. Contrairement aux amiraux français, il privilégie la manœuvre et le mouvement. A deux reprises, la flotte française est détruite à la bataille d'Aboukir (1798) puis à celle de Trafalgar (1805). Ces deux victoires assurent à la Grande-Bretagne sa suprématie sur les mers.
La famille de Napoléon : vous savez que ce dernier a "placé" toute sa famille aux plus hauts postes dans toute l'Europe : son frère Joseph roi de Naples puis roi d'Espagne (où il est impopulaire car étranger), sa sœur Elisa grande duchesse de Toscane, son frère Louis roi de Hollande (la conférencière nous dit que pour se faire accepter de ses sujets, il apprit même le néerlandais !), sa belle-sœur Hortense de Beauharnais reine de Hollande etc...
Le début de la fin : la bataille de la Bérézina
Lorsque débute la Campagne de Russie en 1812, Napoléon dispose de la plus puissante armée jamais rassemblée en Europe. L'armée russe bat en retraite et applique une stratégie de repli défensif et de terre brûlée qui entraîne la Grande Armée de Napoléon jusqu'à Moscou après avoir livré la sanglante bataille de la Moscowa. A l'approche de l'hiver, Napoléon se résigne à quitter la ville. La Grande Armée, harcelée par les russes, affaiblie par le froid, les maladies et les privations, échappe de peu à l'anéantissement. Forte de 440.000 hommes venus de toute l'Europe en juin 1812, renforcée par plus de 120.000 hommes pendant la Campagne, la Grande Armée n'en compte plus que quelques dizaines de milliers en état de combattre en décembre.
C'est Louis XVIII qui succédera à Napoléon en 1814 : le voici ici en costume de sacre
Après son abdication et son exil sur l'île d'Elbe, Napoléon tente un retour en France.
Retour de l'Ile d'Elbe par Ambroise Louis Garneray (1837)
Voici un prêt de l'Elysée : il s'agit de la table sur laquelle Napoléon signa, à l'Elysée, son abdication après les "Cent jours".
Après la défaite de Waterloo en juin 1815, Napoléon est exilé par les anglais à Sainte-Hélène.
Le voici dictant ses mémoires au général Gourgaud (lithographie de Zéphirin Belliard -19ème siècle)
Masques mortuaires de Napoléon
Il existe de nombreux masques mortuaires de Napoléon. Celui-ci, qui est le masque officiel de l'Empereur, aurait été moulé par Antommarchi et/ou Burton à Sainte-Hélène le 7 mai 1821. Il a été présenté au public en 1833.
L'exposition se clôt sur cette sculpture de Napoléon à Saint-Hélène, assis dans un fauteuil, le poing crispé sur une carte de l'Europe, conquise par ses armées. Achetée par Napoléon III en 1867, l'œuvre appartient pleinement à la légende, par cette vision tout à fait idéalisée de l'Empereur en réalité très malade et méconnaissable au moment de sa mort (Napoléon est décédé d'un cancer de l'estomac en phase terminale).
Un subtil jeu de glaces le fait apparaître à l'infini...
J'ai beaucoup aimé écouter Raphaëlle Frémont qui a su donner vie à ce personnage qui pourrait paraître tellement inaccessible...