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Visite du Palais du Luxembourg

  Ce lundi après-midi, nous sommes allés visiter le Sénat avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13ème à laquelle j'adhère depuis l'an dernier. Rendez-vous nous était donné au 15, rue de Vaugirard, à l'entrée du Palais du Luxembourg.

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  D'abord demeure royale pour Marie de Médicis (la Reine, s'ennuyant au Louvre..., voulait un palais à l'image du Palais Pitti de Florence. Elle en posa la première pierre en 1615), le palais servit ensuite de prison durant la révolution puis, brièvement, de siège du pouvoir exécutif avant d'accueillir le Sénat de la République en 1879.

Voici le petit film de présentation du Sénat qui nous a été présenté avant de faire la visite de ce lieu historique. Il est très ludique car le Sénat accueille 250.000 personnes à l'année et parmi elles beaucoup de scolaires mais il explique bien les fonctions des quelques 348 sénateurs qui siègent dans l'hémicycle.

 Et maintenant : la visite !

 Ayant montré patte blanche (on entre pas ici sans présenter sa carte d'identité), nous entrons dans la Cour d'Honneur accompagnés par un agent du Sénat qui sera notre guide.

 Le groupe dans la cour

 Celle-ci nous explique que l'architecte du Palais de Marie de Médicis, Salomon de Brosse, n'a repris du Palais Pitti que les colonnes en "bossage de pierre" qui en ornent la façade.

 La façade

Le frontispice

 Nous commençons la visite intérieure par la Salle du livre d'or. Cette pièce voûtée a été magnifiquement décorée en 1817 par Pierre Thomas Baraguey, architecte du Palais, à l'aide des panneaux des appartements et de l'Oratoire de la Reine Marie de Médicis et de boiseries provenant des appartements d'Anne d'Autriche au Louvre, datant du XVIIème siècle.

 La pièce a été entièrement restaurée entre 1997 et 1999 par le Centre de recherche et de restauration des musées de France.

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 Les riches peintures du plafond représentent l'Apothéose de Marie de Médicis.

 Salle-du-livre-d-or---plafond-1.jpg

 Tout autour de charmants angelots

 Salle-du-livre-d-or---detail-plafond.jpg

 Des angelots également sur les faïences murales...

 Salle-du-livre-d-or---tableau-sur-faience.JPG

 Les miroirs qui surmontent les cheminées permettent de créer un illusion de profondeur.

Salle-du-livre-d-or---enfilade.jpg

       Du fait de la préciosité des boiseries dorées de la pièce, les photos au flash sont interdites mais la fenêtre qui donne sur le jardin du Luxembourg est suffisante pour permettre au photographe de garder un souvenir de ce lieu prestigieux.

      Salle-du-livre-d-or---vue-sur-les-jardins.jpg

Nous empruntons maintenant un petit escalier pour rejoindre l'étage supérieur. Les filins que vous voyez permettaient à l'époque, en coulissant, d'acheminer le courrier (qui était déposé dans de petits réceptacles en cuivre, en bas sur la photo) jusqu'à l'étage supérieur : eh oui, à cette époque, on ne connaissait pas l'ascenseur mais on avait du sens pratique !

Le système de coulissage du courrier

A l'étage supérieur, on arrive à l'hémicycle : le "cerveau" du Palais. C'est ici que se tiennent les séances de débats entre les 348 sénateurs (élus au suffrage universel indirect), après que les propositions de lois aient été débattues préalablement en commissions. Ce n'est plus, à ce stade, qu'une question d'entérinement ou presque... Les sénateurs de droite sont à la droite du Président du Sénat (actuellement c'est Jean-Pierre Bel : il est élu pour 6 ans), les centristes sont au centre et la gauche est... à gauche !

      Dans le couloir qui mène à l'hémicycle, une reproduction du plan de Turgot (1736) permet de voir le Palais du Luxembourg dans son état d'origne, avant l'agrandissment nécessaire à l'implantation de l'hémicycle. On voit que les jardins y sont plus réduits que de nos jours,lesmoines du couvent des Chartreux ayant refusé de vendre leurs terrains à l'Etat malgré la pression de Richelieu. Il faudra attendre la Révolution pour que le couvent soit réquisitionné et permette ainsi d'agrandir les jardins du Palais...

 Le plan de Turgot

Impressionnante la salle tout de même...

L'Hémicycle 1

Statues des grands législateurs : Turgot, Daguesseau, Michel de Lhopital, Colbert...)

L-hemicycle---les-legislateurs-.JPG

Les tribunes sont ouvertes au public pendant les séances de débats.

Les tribunes 2

A côté de la tribune du Président, les urnes destinées aux votes. Chaque sénateur a trois bulletins à sa disposition pour voter pour, contre ou abstention. Un bulletin bleu (contre), un blanc (pour) et un rouge (abstention). Chaque bulletin pèse 1g, ce qui permet de savoir immédiatement, par pesée du contenant de chacune des urnes, le résultat du vote.

Le résultat des votes par pesée..., ça semble simpliste mais ça fonctionne ! (sauf quand des sénateurs se trompent dans la couleur des bulletins, ce qui est déjà arrivé...).

 Les urnes

Dans la nuit du 27 au 28 octobre 1859, un incendie se déclara dans l'hémicycle ravageant la coupole du Palais. Le sol de la salle des séances ne résista pas au poids de l'eau et des matériaux qui le jonchaient. L'incendie fut circonscrit à 8 heures au petit matin. Une enquête fut ouverte : 23 personnes furent intérrogées, du lampiste à l'architecte. Elle aboutit à la conclusion que c'était un vieux lampiste qui était à l'origine du sinistre... Ce sont toujours les lampistes qui trinquent !

       Après cette visite, nous redescendons à l'étage inférieur et accédons à l'immense Salle des Conférences en étant passés par la galerie des bustes. J'ai noté celui de Victor Schoelcher qui contribua à abolir l'esclavage et celui de Jules Ferry (en bonne prof des écoles !)

 La galerie des bustes

Longue de 57 m, large de 10.60 m, d'une hauteur de 11 m, la salle fut réalisée par Alphonse de Gisors, par la réunion des trois salles du premier étage. C'est un très bel exemple de décoration du Second Empire.

La salle des conférences 3

Dans la coupole, l'Apothéose de Napoléon 1er par Jean Alaux dit le Romain (1786-1864).

La salle des conférences 6

 Aux extrémités, dans les voussures, à l'ouest, l'Histoire de France des origines jusqu'à Charlemagne et, à l'est, l'Épopée française de la première Croisade à Louis XIV par Henri Lehmann.

La salle des conférences 9

 La salle des conférences 7

 Sur la cheminée monumentale en marbre, un buste de la République par Clésinger.

      La salle des conférences 4

 C'est à cet emplacement que se trouvait autrefois le trône de Napoléon Ier. Il est maintenant en face près de la façade donnant sur la cour d'Honneur.

 Le trône de Napoléon Ier

 D'ici, on a une belle vue sur la cour d'Honneur.

 La cour vue du 1er étage

Nous rejoignons ensuite la Bibliothèque qui, vous le verrez, n'a rien à envier à la salle des Conférences. Il parait qu'elle a aussi une annexe de taille encore plus importante...

La bibliothèque 1

 La bibliothèque 2

Le plafond de sa coupole a été peint par Delacroix. Figurez-vous que Delacroix devait retirer son échafaudage à chaque fois qu'il y avait une séance... La toile est composée de plusieurs morceaux de toiles qui ont ensuite été réunis.

La bibliothèque - Les Limbes de Delacroix

 Après avoir bu une coupe de champagne à la buvette du public, nous nous acheminons vers le grand escalier d'honneur. Du haut de l'escalier, nous pouvons admirer son plafond à caissons et rosaces exécuté par Chalgrin. Ce dernier est un fervent adepte du style néoclassique.

 du haut du grand escalier

Waooh...

Le grand escalier

Petite photo souvenir

Le groupe sur le grand escalier

Les séances du Sénat sont publiques. Il est à parier cependant que les prochaines séances consacrées au mariage pour tous seront très prisées... Quand on vient assister à une séance, on accède à l'hémicycle mais pas au reste du Palais, d'où l'intérêt d'une telle visite.

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