Aujourd'hui, Jacqueline a commandé le soleil pour notre rando du jeudi qui va nous mener dans l'Oise de Lagny à Esbly en passant par Coupvray où nous visiterons la maison-musée de Louis Braille.
En gare de Lagny
Je n'ai jamais vu autant de cygnes rassemblés...
mais ils sont célèbres à Lagny car ils sont les vedettes du net !
Les bords de Marne ont inspiré de nombreux peintres, entre autres ceux du groupe de Lagny, comme nous l'explique ce panneau : personne ne les connaissait dans le groupe et pourtant j'ai trouvé quelques reproductions sur le net qui montrent qu'ils avaient un réel talent. Il s'agit de Léo Gusson, Emile-Auguste Cavallo-Peduzzi, Maximilien Luce ou encore Lucien Pissaro, le frère de Camille...
Le Pont de pierre à Lagny (Léo Gusson - 1885)
La Marne et le Pont de Fer à Lagny (Maximilien Luce - 1888)
Joli, je trouve, non ?
Bords de Marne au printemps (Claire Leconte - 2018) !!!
Dur dur de ne pas s'en mettre plein les godasses, n'est-ce pas Jacqueline ?
Nous voici maintenant arrivés au champ de sculptures du jardin de la Dhuys : surprenant cet alignement de sculptures monumentales...
Une bien curieuse statue... superbement photographiée par Mayannick
J'ai entendu Annie dire de celle-ci qu'il s'agissait de Déméter, la déesse de la terre... ?
Retour à la rando avec un passage un tantinet délicat...
Le terrain argileux qui n'absorbe pas la pluie des derniers jours en est la cause : ça glisse sec ! Heureusement que Paul et Marie-Cécile sont là pour nous aider à traverser le passage présentant le plus de difficultés...
Notre pique-nique du midi au pied de la ligne du tgv...
sur des rochers qui tombent à pic !
Bassin de régulation des eaux de Coupvray
C'est justement à Coupvray, dans une rue baptisée à son nom, que se trouve la maison natale de Louis Braille que nous allons visiter : elle a été transformée en musée ne 1956.
Classée Monument historique, cette maison briarde a su conservé son aspect authentique.
La visite de l'atelier et la vie de Louis Braille
Une plaque, apposée sur le mur de la maison, atteste que Louis Braille y est né le 4 janvier 1809.
Le père de Louis Braille exerce le métier de bourrelier au village, fabriquant des harnais, des sacs et des courroies de cuir. Ce panneau, situé dans son atelier, indique même que le grand-père de Louis y était exerçait déjà le même métier.
Voici l'atelier où Louis, à l'âge de trois ans, manifestant un vif intérêt pour le maniement des outils, se blesse l'oeil en voulant utiliser les outils de son père.
On aperçoit sur cette photo l'enfant grimpant sur l'établi du père pour s'emparer d'une serpette.
Redoutable outil, la serpette...
Louis est un élève brillant à l'école communale de Coupvray - l'instituteur a accepté de le prendre dans sa classe unique, ce qui est très rare à l'époque - classe qu'il fréquente entre 5 et 10 ans, pour se rendre ensuite à Paris où il devient interne. Ses parents en effet savent tous deux lire et écrire et se rendent bien compte de l'importance d'une bonne instruction pour un enfant handicapé : son père lui obtient - sur les conseils de l'abbé du village et de son instituteur - une bourse pour son admission à l'Institution Royale des Jeunes Aveugles (l'INRA qui deviendra plus tard l'INJA, l'Institution Nationale des Jeunes Aveugles) fondée par Valentin Haüy en 1784.
Dès son entrée à l'école, Louis Braille apparaît comme un élève de premier ordre à tel point que dès quinze ans on lui confie déjà certaines responsabilités d’enseignement et il devient professeur en titre à l'âge de 19 ans : il intervient dans l'enseignement général et la musique et tient également les orgues de plusieurs églises parisiennes.
La pièce de vie des Braille
Une table familiale avec des bancs, une cheminée, un four à pain : tout le confort de l'époque pour cette maison briarde.
Entre la cheminée et le four à pain, une niche pour faire du fromage - le fameux Brie de Meaux - la chaleur du four favorisant sa préparation avant l'affinage dans la cave.
Le lit en alcôve des parents de Louis avec les rideaux permettant de garder la chaleur des corps (les enfants dorment à l'étage). Sur le lit, un moine permettant de chauffer les draps grâce à la chaufferette remplie des braises tirées du feu de la cheminée, isolée entre deux luges de bois.
Le luxe quoi !
Près de la porte, une pierre à évier avec écoulement direct sur la cour de la maison...
A l'époque, les aveugles étaient plutôt promis à la mendicité... mais le père de Louis lui fabrique une planchette garnie de clous de tapissier - en relief donc - qui permettent à l'enfant d'apprendre à lire. Cela lui donnera-t-il l'idée de l'écriture qui porte son nom... ?
Le groupe est attentif aux explications de ce guide prenant à coeur son métier.
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C'est à l'Institution Royale des Jeunes Aveugles qu'il développe son génial système d'écriture en six points saillants et qu'il enseigne, notamment la musique. En 1835, Louis Braille est malheureusement atteint de tuberculose et il s'éteint en janvier 1852.
Enterré le 10 janvier 1852 aux côtés de sa famille à Coupvray, le corps de Louis Braille est transféré en 1952 au Panthéon, en hommage national. Seule la relique de ses mains sera conservée à Coupvray dans une urne scellée sur sa tombe.
Buste de Louis Braille à l'accueil du Musée
Visite de l'étage de la maison où se trouve tout ce qui concerne le Braille
En 1821 , Louis Braille fait une rencontre qui va changer totalement sa vie : Charles Barbier de la Serre présente à l'IRJA son invention, un système appelé "écriture nocturne" destiné aux militaires.
L'écriture nocturne est aussi appelée Sonographie : elle est basée sur 12 points en relief.
Comparaison entre l'écriture sonographique (en haut) et l'écriture en Braille (en bas)
Louis Braille teste le système qu'il apprécie mais auquel il trouve vite des limites (uniquement phonétique, trop complexe, absence d'orthographe et de ponctuation, impossibilité de retranscription des signes mathématiques et des notes de musique). L'élève de tout juste 13 ans va alors perfectionner cette écriture en partant de l'idée d'une cellule formée de 6 points en relief : le Braille est né.
Le guide écrit en Braille le prénom de Jacqueline. Pour gommer, il suffit d'écraser son erreur !
N'ayant pas réussi à prendre la photo de la petite carte, je vous laisse chercher sur la photo ci-dessous (système Braille "Lecture") comment il s'écrit...
Ci-dessous le système Braille "Ecriture" est inversé bien sûr puisqu'on doit ensuite retourner la carte perforée pour en faire la lecture...
Élémentaire mon cher Watson mais il fallait y penser !
Louis Braille en Braille
Voici un ordinateur pour aveugles utilisant le Braille
Au sortir du musée, un petit tour au "jardin des cinq sens" conçu avec l'idée de proposer un cheminement qui invite à une exploration des sens. La pergola est comme un tunnel d'ombre (perte de la vue) au bout duquel tous les sens sont exacerbés...