Ma soeur Arlette m'a fait profiter récemment de sa carte d'entrée au Louvre pour faire, en ma compagnie, la visite de l'exposition du moment : la Collection privée du Marquis Campana.
Un petit Louvre dans le Louvre
Le marquis Giampietro Campana, aristocrate italien né à Rome en 1808, était directeur du mont-de-piété à Rome, charge qu'occupèrent son père et son grand-père. Il se prit de passion pour les nombreuses découvertes archéologiques de son époque faites en Italie et réunit au XIXème siècle la plus grande collection d’œuvres d'art de toutes les époques, principalement d'objets d'art antique provenant de fouilles étrusques, romaines et grecques, mais aussi des peintures, des sculptures et des objets de la Renaissance.
La Collection - acquise en partie en puisant dans les fonds du mont-de-piété... - fut vendue et dispersée dans différents pays d'Europe. Napoléon III en acquit une grande partie pour la France en 1861 pour l'exposer au musée Napoléon, le reste étant dispersé dans différents musées de France.
Un vrai petit bijou !
J'adore toujours prendre cette photo de la bouche de métro du Palais Royal en verre de Murano.
L'affiche de l'exposition représente une allégorie du printemps.
Il y avait énormément de monde à l'exposition cet après-midi là. Je n'ai donc fait aucune photo mais par chance j'en ai trouvé un bon échantillonnage sur le site du Louvre et quelques autres ailleurs...
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Sarcophage dit "des époux" (520-510 av. J.C.)
Il s'agit de l'une des plus belles réalisations de l'art étrusque.
La femme était représentée en train de verser (d'un vase aujourd'hui disparu) du parfum sur la main tendue de l'homme. A l'origine, la structure et les tissus du lit, ainsi que les vêtements des époux étaient richement peints.
Cratère en calice attique à figures rouges (7ème-6ème siècles av. J.C.)
Chef-d'œuvre de la céramique grecque, le cratère en calice d'Euphronios, dit "Cratère d'Antée" est l'une des oeuvres les plus raffinées de la production attique de vases à figures rouges. Le rendu aussi inédit que précis des détails des muscles des corps qui luttent, et le réalisme du visage d'Antée sont des éléments tout à fait audacieux et novateurs. Le groupe monumental est de surcroît mis en valeur par la composition divergente des femmes fuyant, en arrière-plan.
Main en bronze doré de la statue colossale de l'Empereur Constantin (330 ap. J.C.)
Elle est conservée au Musée du Capitole à Rome
Collier à pendentif en or en forme d'Achéloos (vers 480 av. J.C.)
Buste d'Ariane (3ème siècle av. J.C.)
Longtemps demeuré dans l'oubli, ce buste féminin trouvé à Faléries, à une cinquantaine de kilomètres de Rome, a été reconnu récemment comme un chef-d'oeuvre de la sculpture étrusque en terre cuite. Créé au début du IIIe siècle av. J.-C., il s'inscrit dans la tradition des sculptures grecques de l'époque classique. La jeune femme, peut-être Ariane, voilée et couronnée de pampres et de feuilles de vigne appartenait sans doute à un groupe cultuel figurant ses noces avec Dionysos.
Ce relief provient de l'Ara Pacis, l'Autel de la Paix élevé sur le Champ de Mars en l'honneur d'Auguste, entre 13 et 9 av. J.-C., pour célébrer son retour victorieux d'Espagne. L'empereur précède un cortège composé de membres de la famille impériale, de prêtres, de magistrats, de sénateurs. La procession s'inspire délibérément du classicisme grec. Par l'équilibre et le raffinement de sa composition, ce fragment témoigne des modèles choisis par Auguste pour les manifestations de l'art officiel.
Plaque Campana : terre cuite (vers 50 ap. J.C.)
Ce relief figure un cortège de jeunes bacchants et bacchantes célébrant le dieu Dionysos par des danses qu'ils exécutent dans l'ivresse du vin dont ils célèbrent la fête. Le style est celui des créations dites néo-attiques, oeuvres d'artistes grecs travaillant en Italie à la fin de la République et au début de l'Empire.
La partie droite de la plaque, en plâtre coloré comme la terre cuite qui est le matériau originel de l'oeuvre, est une restauration moderne. Ces plaques sont en effet issues de moules. Un document semblable, conservé au Metropolitan Museum de New York a fourni le modèle exact du satyre qui manquait sur la plaque du Louvre et dont la présence rend la scène figurée plus explicite.
Passons à la Renaissance maintenant...
Croix peinte de Giotto (13ème-14ème siècles)
Tryptique de Paolo Veneziano (14ème siècle) représentant au centre la Vierge et l'Enfant entourée de saints.
Vierge de miséricorde de Pietro di Domenico da Montepulciano (14ème siècle)
La peinture du 15ème siècle a été exécutée sur bois de peuplier et possède un fond d'or. J'ai bien aimé sa robe protectrice abritant d'un côté les hommes et de l'autre les femmes.
La Vierge et l'Enfant, de Boticelli cette fois (15ème siècle) : elle est conservée au Musée du Petit Palais d'Avignon et on ne s'en lasse pas...
La bataille de San Romano par Paolo di Dono dit Ucello
Ce tableau, comme deux autres conservés à la National Gallery de Londres et à la Galerie des Offices de Florence, relate un épisode de la bataille remportée par les Florentins sur les Siennois le 1er juin 1432 à San Romano près de Lucques. Selon des découvertes récentes, le cycle n'aurait pas été commandé, comme on l'a longtemps cru, par Cosme de Médicis, mais par Lionardo Bartolini Salimbeni qui joua un rôle important dans le déclenchement des hostilités contre Sienne.
Maître des Cassoni Campana : Thésée et le minotaure (entre 1500 et 1525)
L'oeuvre est conservée au Petit-Palais.
Coupe "Virginia Bella" (milieu du 16ème siècle)
Plat "L'enlèvement d'Hélène" : Faïence d'Urbino (Francesco Xanto Avelli - 1537)
Tympan représentant la Vierge et l'Enfant entourée de deux saints (vers 1500)
La Vierge et l'Enfant (Madone aux candélabres) : un bas-relief en stuc peint et doré d'Antonio Rossellino (2ème moitié du 15ème siècle)
Jeune apôtre : terre cuite émaillée d'Andrea della Robbia (1490-1500)
Nous terminerons par une aquarelle datant de 1851 de la salle des terres cuites du Musée Campana au Mont-de-Piété à Rome
La collection a été réunie au Louvre pour cette exposition (7 novembre au 18 février prochain).
Si seulement il n'y avait pas eu autant de monde !