Aujourd'hui nous avons prévu de faire une visite de château mais... lequel choisir ? C'est que la région en regorge ! Notre choix se porte sur le château que Joséphine Baker acquit pour y élever sa ribambelle d'enfants adoptifs de toutes origines, le Château des Milandes.
Depuis notre gîte de Saint-Geniès, il n'est qu'à une trentaine de kilomètres mais les routes jusqu'à Castelnaud-la-Chapelle sont sinueuses : cela donne un charme supplémentaire à cette région qui n'en manque pas par ailleurs.
Comme vous pouvez le voir, le soleil n'est pas au rendez-vous : le pire jour de la semaine...
Le château a fière allure avec ses tours coiffées d'élégants clochetons.
Ses jardins à la française sont, tout comme lui, classés au titre des Monuments historiques.
Au fond du jardin, à l'arrière du château, les gradins destinés aux spectacles de rapaces qui ont lieu deux fois par jour. Hélas, la pluie nous empêchera d'y assister...
le château des Milandes est construit en 1489 par les seigneurs de Caumont. Il est par la suite transformé : des fenêtres à meneaux sont percées pour lui donner plus de clarté mais les escaliers à vis et les gargouilles demeurent, lui conservant une allure moyenâgeuse. Au XIXème siècle, il est racheté et on lui adjoint des éléments néo-gothiques (des tours, des logis, des balcons, des balustrades agrémentées de sculptures allégoriques). C'est également à cette époque que Jules Vacherot crée son jardin à la française.
Joséphine Baker le loue à partir de 1937 avant de l'acheter dix ans plus tard.
Devant le château, la chapelle dans laquelle la chanteuse se maria pour la quatrième fois.
La pluie arrivant nous incite à nous réfugier à la Brasserie du château où nous avons très bien déjeuné au passage.
Nous y trouvons une table proche des fenêtres nous permettant de continuer à jouir du jardin.
La brasserie est décorée avec des affiches de la célèbre meneuse de revues.
La célébrissime chanson "J'ai deux amours" ne manque pas à l'appel au travers de cette publicité.
Mais est évoquée également la Joséphine Baker qui éleva de très jeunes enfants, orphelins de tous pays en compagnie de son mari d'alors (le quatrième), le chef d'orchestre Jo Bouillon avec lequel elle acheta le Château des Milandes.
La chanteuse fit beaucoup d'enregistrements avec Jo Bouillon qui l'accompagnait dans ses tournées, comme il accompagna Mistinguett ou Maurice Chevalier.
L'orchestre de Jo Bouillon
Jo Bouillon : au pays des rumbas
L'entrée du public pour la visite du château se fait par cet élégant portail surmonté d'un blason.
Avec ses aigles encadrant le blason des Caumont (sans doute), le château était prédestiné à présenter des spectacles de rapaces !
Un joli heurtoir de porte
Mes photos de la visite du château s'arrêtent là : celles-ci sont interdites en intérieur... On y voit les lieux d'habitation du couple Bouillon et de leurs enfants, une collection des robes de l'artiste, mais surtout beaucoup de documentation sur la star de la chanson française des années 1930.
En 1964, à la suite de problèmes financiers, la mise en vente aux enchères du château est annoncée (Joséphine Baker était criblée de dettes). Elle obtient néanmoins un sursis qui lui permet de rester sur place jusqu'au 15 mars 1969. Cependant, alors qu'elle est en tournée, elle apprend que le nouveau propriétaire a investi les lieux. Elle s'y oppose et investit seule la cuisine dans laquelle elle se barricade, ses enfants étant confiés à sa sœur et placés dans des établissements scolaires parisiens.
Profitant d'une de ses sorties de la pièce pour aller chercher de l'eau, les ouvriers ou employés du nouveau propriétaire, qui ont pour consigne de lui faire quitter le château, referment la porte derrière elle. Elle passe la nuit sur les marches du perron et doit être transportée à l'hôpital le lendemain ; cet événement tourne en sa faveur : elle obtient finalement une autorisation judiciaire de réintégration dans la cuisine.
Voici la porte donnant accès à la cuisine sur les marches desquelles elle est photographiée.
La porte est très joliment ornée de deux petites sculptures.
Après la visite du château, nous avons refait un tour dans le jardin vers l'arrière du château, là où on trouve les volières réservées à la collection de rapaces que possède les actuels propriétaires, la famille de Labarre.
De ce côté du château, on peut voir de jolies gargouilles.
Les rapaces se trouvent dans de très grandes volières individuelles.
Ce joli volatile est une chouette de l'Oural. Son envergure, ailes déployées est de 114 à 125 cms. Son poids varie entre 0,5 et 1,3 kilos. Elle se nourrit de campagnols, de musaraignes, de grenouilles et de gros insectes.
Et voici le Hibou Grand Duc de Verreaux : il possède une envergure de 1,80 mètres et pèse entre 1,5 et 3 kilos. Il chasse tous types de proies (rongeurs, petits mammifères, mangoustes, singes, ainsi que tous les oiseaux).
On comprend qu'il soit isolé !
Une visite très intéressante