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C'est aujourd'hui que se termine notre petite évasion jurassienne. Avant de rejoindre la Bourgogne, nous visitons ce matin la grotte d'Osselle sur les conseils de nos hôtes.
La grotte se trouve en bordure de Doubs.
L'accueil se fait ici, juste en face.
Jolie végétation
C'est le Jurassique, période de l’ère secondaire marquée par le dépôt d’épaisses couches calcaires, qui a permis - des millions d’années plus tard - la formation de la grotte d’Osselle.
La grotte de 8 kms de long, possède une partie dans le Doubs et l'autre dans le Jura. Elle a été découverte dès le XIIIème siècle et est visitée depuis 1504. La température qui y règne est constante, de 13°C.
Elle semble avoir été percée par une rivière souterraine. La richesse du sous-sol en sels de fer, de cuivre et de manganèse est à l’origine des exceptionnelles colorations qui tapissent ses parois et se cristallisent sur les concrétions calcaires.
Les photos étant interdites pendant la Covid 19, pour que les gens ne stationnent pas en milieu confiné, je suis allée voir sur le net.
Une forêt de stalactites et de stalagmites, des piliers...
Des orgues et des draperies
La salle des colonnes
Si la grotte d’Osselle entre Doubs et Jura a acquis une réputation mondiale, elle le doit aussi à ses richesses paléontologiques : en 1826, le géologue et paléontologue anglais Buckland mettait au jour le premier squelette complet d’ours des cavernes qu’il allait transporter à Londres et exposer au British Museum. Quinze squelettes complets furent encore découvert en 1970 dont deux sont visibles dans la grotte.
On peut même y voir des ours en chair et en os !
Durant la révolution, sous la Terreur, la grotte a servi de refuge à des prêtres réfractaires et Voltaire y donna même des fêtes, des banquets et des concerts.
La visite terminée, nous décidons de partir pour Ornans où est né et a vécu Gustave Courbet.
Il s'agit d'une petite bourgade traversée par la Loue, ce qui lui donne beaucoup de caractère. En ce jour de canicule, les amateurs de kayaks s'en donnent à cœur joie.
Les maisons, souvent recouvertes de pans de bois, sont parfois en surplomb de la rivière.
C'est à Ornans qu'est né en 1819, dans une famille de propriétaires fonciers aisés, le peintre Gustave Courbet, autodidacte, chef de file du mouvement réaliste et artiste engagé.
La ville lui a bien sûr consacré un musée occupant en partie l'ancienne maison du peintre : en voici l'entrée, moderne.
Le musée donne lui aussi sur la Loue.
Courbet débute sa scolarité au petit séminaire d'Ornans où le père Beau emmène ses élèves dessiner dans la nature. Plus tard, à 18 ans, il va au collège royal de Besançon où il prend des cours de dessin avec un élève de David. Il part à 20 ans pour Paris afin d'entamer des études de droit mais abandonne rapidement celles-ci au profit de la peinture, encouragé par ses professeurs.
Ses premiers tableaux représentent sa ville natale qu'il affectionne.
Tout le monde connaît "L'enterrement à Ornans" (1850), mais bien sûr c'est le Musée d'Orsay qui le détient...
Tout comme "L'origine du monde" (1866) qui a tant fait parler.
"Mais qui est donc ce modèle qui a posé ainsi... ?"
Celui-ci, vu au musée, est plus classique : il date de 1872, époque où il retourna à Ornans.
"Vue d'Ornans" ou "Le miroir d'Ornans" : ce tableau montre les berges de la Loue, en contrebas de son atelier, route de Besançon. L'eau cristalline et immuable, dans laquelle se reflètent les maisons d'Ornans, donne une image intemporelle à ce lieu cher au peintre.
Le rétameur (1842)
Le musée ne possède aucun tableau majeur du peintre sauf peut-être cet "Autoportrait à la prison Sainte-Pélagie" (1872-1873). Courbet y purgeait une peine de 6 mois de prison et 500 francs d'amende suite à sa participation à la Commune de Paris. Motif : « avoir provoqué comme membre de la Commune, la destruction de la colonne Vendôme. »
Mais s'il fallait n'en retenir qu'un seul, ce serait celui-ci qui tranche radicalement avec le style du peintre.
Soleil couchant (1875)
Depuis les montagnes de la Suisse, Courbet observe les montagnes du Jura enflammées par le coucher de soleil. Lui, qui termine là sa vie, exilé, humilié et ruiné, loin de son pays et des siens, savoure la beauté de ce lieu : "Je suis ici dans un pays charmant, le plus beau du monde entier, sur le lac du Léman, bordé de montagnes gigantesques."
Précurseur de Monet... ?
Quelques sculptures de l'artiste aussi au musée dont cet original en plâtre réalisé en 1862. Courbet représente ici une scène de la vie quotidienne dans la vallée de la Loue : un jeune garçon pêchant des chabots (chavots en Franche-Comté). Il servira à l'édition du tirage en bronze pour la fontaine de la ville. C'est la première sculpture du peintre.
Le pêcheur de Chavots
Helvetia ou La Liberté : l'idée d'un buste représentant la liberté vient à Courbet en 1875, pendant son exil, pour remercier la Suisse de son hospitalité. A l'origine, pensé comme une République helvétique ornée de la croix fédérale, le buste évolue pour devenir une allégorie de la liberté.
Justement, nous avons décidé d'aller voir cette fameuse fontaine en faisant un petit tour dans la ville, sous une chaleur difficile à supporter... Heureusement que la présence de la Loue amène un peu de fraîcheur.
Il est aussi possible de se rafraîchir à cette fontaine...
La fontaine du Pêcheur de Chavots
Fin de ces vacances jurassiennes...