L'autre jour je suis allée me balader du côté de la Place Saint-Sulpice et au passage j'ai visité l'église. Il faisait un soleil radieux, une chance pour les photos !
Au centre de la place, la fontaine du même nom, construite en 1844 par l'architecte Louis Visconti. Elle est constituée de trois bassins qui se déversent l'un dans l'eau pour le plus grand plaisir de l'oeil et de l'oreille.
Egalement nommée fontaine des quatre évêques, elle est parfois malicieusement surnommée fontaine des quatre point(s) cardinaux du fait de son orientation dans l'espace mais surtout parce qu'elle est ornée de quatre statues d'évêques catholiques, célèbres prédicateurs de l'époque de Louis XIV (Bossuet, évêque de Meaux et Fénelon, évêque de Cambrai pour les plus célèbres ainsi que Fléchier, évêque de Nîmes et Massillon, évêque de Clermont-Ferrand) mais qui n'ont jamais été nommés cardinaux !
Au niveau du deuxième bassin, quatre lions supportent les armoiries de Paris.
La Place dans la deuxième moitié du XIXème siècle
On entre dans l'église en traversant un péristyle au plafond orné de motifs floraux du plus bel effet.
Saint-Pierre (avec ses clefs) et Saint-Paul (muni du glaive, instrument de son supplice) veillent sur l'église. Elles sont l'oeuvre du sculpteur Eugène-Emile Thomas, un élève de Pradier.
Reliant le transept nord au transept sud se trouve une curiosité : le gnomon astronomique. Il a été érigé en 1743 afin de déterminer avec précision la date de Pâques commémorant la résurrection du Christ.
Un obélisque en marbre blanc de 10,72 m de hauteur est relié à une ligne méridienne matérialisée par une réglette de laiton incrustée dans le dallage de l’église. Une lentille placée dans le vitrail du transept sud à une hauteur de 24,54 m permet au soleil d'entrer.
Un bon schéma vaut mieux qu'un long discours...
Au XIIème siècle, un petit sanctuaire y avait été élevé, dédié à Saint-Sulpice-des-Champs. L'église actuelle fût construite à partir du XVIIème siècle sous la houlette du curé Jean-Jacques Olier (1608-1657). C'est Christophe Gamart, architecte, qui fournit les plans de la nouvelle église : les travaux débutèrent en 1646 par l'édification de la chapelle de la Vierge (actuellement située derrière le chœur).
La chapelle contraste par sa somptuosité avec le reste de l'église beaucoup plus sobre : ici, la pierre est remplacée par le marbre, la peinture et les ors.
La Vierge à l'Enfant : Statue en marbre blanc de Jean-Baptiste Pigalle (1714-1785)
Curieuse cette Vierge écrasant un serpent...
Vient ensuite la construction du chœur et du déambulatoire.
Le chœur, en arc de cercle, est orné de deux statues latérales et de huit autres statues.
A gauche, une statue d'Edme Bouchardon : Christ appuyé sur sa croix
A droite, du même sculpteur, une Vierge de douleur
Suivant le petit plan fourni par l'église moyennant 30 petits centimes - c'est honnête, non ? - je continue ma visite en m'arrêtant aux points les plus remarquables.
Dans la chapelle Saint Jean-Baptiste, une statue du saint par Louis-Simon Boizot (ce dernier était surtout connu pour ses petits biscuits destinés à la Manufacture de Sèvres).
Dans la même chapelle, un mausolée dédié à Jean-Batiste Languet de Gergy : il représente la lutte de l'immortalité contre la Mort. Un ange soulève le voile funèbre qui recouvrait le prélat. Aussitôt, à gauche, la Mort s'enfuit.
Le Curé Languet de Cergy (1675-1750) est une figure qui compte dans l'histoire de Saint-Sulpice. Ce prélat insuffla à la Fabrique et à ses paroissiens une telle énergie qu'il fit repartir sur de bons rails, en 1719, la construction de l'édifice interrompue depuis quarante ans. Languet recueillit des dons importants et reçut du roi le droit d'organiser une loterie pour financer les travaux de construction.
Les habitants de Rome avaient donné au sculpteur du monument, René-Michel Slodtz, le surnom de Michel-Ange (il passa une bonne partie de sa vie dans la Ville éternelle).
Nous arrivons maintenant en vue de la Chaire exécutée en 1788 sur les dessins de Charles de Wailly.
Avouez qu'elle attire l'oeil !
La Foi, avec le calice
L'Espérance, avec le glaive
encadrent la Charité représentée par une femme entourée d'enfants.
Elégance des décors...
En face, un Christ en croix d'Etienne-Hippolyte Maindron surmonte un banc d'oeuvre (le banc réservé aux "huiles") en bois fort joliment sculpté.
Au fond de l'église, le Grand-Orgue de Cliquot (1781) remanié par Cavaillé-Coll dans les années 1860.
Au centre, David jouant de la harpe
Au fond de l'église se trouvent deux très beaux tridacnes géants offerts par la République de Venise (servant de bénitiers) : ils sont l'oeuvre de Jean-Baptiste Pigalle. Ce dernier les a fait reposer sur des supports en marbre, reproduisant un décor marin.
L'un d'eux est orné d'un crabe,
et l'autre d'un poulpe : j'ai craqué pour celui-ci...
On dit que, ayant été restaurée, la chapelle Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle est l'une des plus belles de l'église : elle a effectivement attiré mon attention.
On y trouve une fresque représentant Saint Roch priant pour la guérison des pestiférés dans un hôpital de Rome. Il s'agit d'une oeuvre exécutée par Abel de Pujol en 1822.
Si vous voulez continuer cette visite, allez sur le site de Patrimoine-Histoire ICI.
Ceci n'est en effet qu'un petit aperçu : l'église renferme tellement de trésors qu'il faudrait une vie pour en faire le tour !