Autour de notre nuitée au château de Codignat (voir l'article suivant), j'ai prévu une petite virée dans le centre qui commence par Briare où se trouve le fameux pont-canal. Nous l'avons déjà vu une précédente fois mais c'est un bel ouvrage et il mérite une deuxième visite. J'ai tout planifié, même le restaurant au bord du canal. Hélas, trois fois hélas..., je me suis plantée ! Le Saint-Hubert à Briare, qu'on se le dise, c'est absolument infect : les chaises pleines des miettes du repas précédent n'ont pas été nettoyées, l'attente est longue et la qualité des mets, soit-disant de cuisine traditionnelle, laisse beaucoup à désirer.
Jeu de soleil...
Le lendemain matin, nous repartons en direction de Moulins où nous avons l'intention de visiter le CNCS, autrement dit le Centre National du Costume de Scène.
Moulins est une ville qui m'a emballée. D'une taille déjà honnête, elle respire le passé même si des architectes cherchent actuellement à y insérer des structures résolument contemporaines, comme ici ce centre commercial situé sur la Place d'Allier. Celle-ci, en travaux actuellement (la municipalité a décidé de la refaire en petits pavés... et d'y limiter la circulation), devrait avoir "de la gueule" une fois terminée.
Cet été, la place d'Allier, en travaux depuis 3 ans... devrait être rendue aux piétons et la Municipalité a même prévu d'y copier la Capitale en y faisant un "Allier-Plage" !
En parcourant les rues, on peut admirer de jolies maisons à colombages.
Le Jacquemart de Moulins, construit en grès rose, rythme la vie des moulinois qui y sont tellement attachés qu'ils l'ont reconstruit à plusieurs reprises, notamment après l'incendie de 1946 qui le ravagea. En haut du beffroi vivent Jacquemart et Jacquette, ainsi que leurs deux enfants, Jacquelin et Jacqueline.Toutes les heures, et ceci depuis le XVIIème siècle, les parents frappent leur cloche, tandis que les enfants marquent les quarts d'heure. Le clocher que vous apercevez est celui de la Cathédrale,
et justement c'est là que nous nous rendons. Construite à la fin du XVème siècle, la Collégiale Notre-Dame fût érigée en Cathédrale en 1823.
C'est de cette époque que datent les deux flèches en pierre calcaire.
A l'intérieur, une très belle collection de vitraux : ici le martyre de Sainte-Barbe
Après avoir été flagellée, la Sainte a les seins coupés par des cisailles...
Ca donne pas envie de postuler !
Dans l'église, une belle mise au tombeau en bois polychrome
Mais la Cathédrale est surtout connue pour le Tryptique du Maître de Moulins qui, comme son nom l'indique, est un inconnu. L'église n'ayant pas servi au culte pendant de nombreuses années, le tableau n'a pas subi les outrages du temps ce qui fait qu'il a conservé ses couleurs d'origine : il est magnifique !
Direction maintenant le Centre national du costume de scène : pour y accéder, il suffit de traverser la Loire. Ici, les deux églises de Moulins vue depuis la cour du CNCS.
Le bâtiment a été construit sur une période d'un siècle sous Louis XV. A l'origine destiné à abriter la cavalerie, il a connu des heures de gloire jusqu'au XIXème siècle. Endommagé pendant la deuxième guerre mondaile, il fût occupé jsuqu'en 1980 par la gendarmerie et échappa en 1984 à la démolition par un classement au titre des Monuments historiques.
Une vidéo de présentation du Musée
Nous ne verrons malheureusement pas la queue d'un des 8500 costumes provenant de la Comédie-Française et de l'Opéra national de Paris. Une exposition temporaire intitulée "L'envers du décor" a remplacé pour un temps le fonds habituel...
L'exposition nous fait découvrir les coulisses du théâtre au XIXème siècle : fonctionnement des machineries, trucages et astuces. Les photos étant interdites (décidément, c'est à la mode !) voici celles que j'ai pu tirer du site internet du musée. Dans cette salle qui montre un atelier de fabrication de décors, on voit que l'artiste peintre réalisait sa toile à même le sol.
Dans cette autre salle a été reconstituée une véritable scène de théâtre où l'on peut voir le trou du souffleur et les trappes qui permettaient aux artistes de disparaître comme par enchantement ! Y sont exposées aussi plusieurs machineries que l'on peut actionner pour imiter, par exemple, le bruit du tonnerre : une caisse contenant des pierres bascule autour d'un axe : je vous promets, on s'y croirait ! On apprend aussi que la mer, elle, était simulée par une toile argentée sous laquelle étaient cachés des enfants...
On découvre enfin les 3 façons d'ouvrir un rideau au théâtre. La manière allemande où le rideau est équipé sur une perche qui monte ou descend d'un seul tenant ; la manière italienne où le rideau s'ouvre en deux parties, remontant sur les côtés en drapé. La manière italienne a d'ailleurs plusieurs variantes (à la romaine, à la vénitienne). Il y a enfin la manière française qui copie et associe les deux technniques. Tiens, j'aurais pensé que c'était la manière chinoise !
Maquette d'un décor de théâtre datant du 19ème siècle
L'exposition se tient jusqu'au 20 mai 2012.