Loredana a eu une super idée pour me faire découvrir une ville que je ne connaissais pas encore. Aller à Bologne en TGV (par la Frecciarossa) en profitant de l'offre estivale de "Trenitalia" : deux billets pour le prix d'un chaque samedi sur n'importe quelle destination intérieure !
C'est ainsi que pour 40 euros AR nous avons pu passer la journée dans cette jolie ville.
Vous savez maintenant qu'Arese est à une vingtaine de kilomètres de Milan : nous prenons donc le train pour aller rejoindre la Gare Centrale de Milan. Celui-ci est très joliment décoré de vues de Turin et, chose qui serait impossible en France, n'a pas été tagué...
La gare centrale a été entièrement nettoyée en perspective de la prochaine exposition universelle de 2015 et des travaux sont toujours en cours sur son parvis. Comme vous pouvez le constater, inaugurée en 1931 elle est de style Mussolinien.
Sur cette jolie peinture ornant le fronton de la Sortie, on reconnait la ville de Milan.
Une heure et des poussières après le départ du train, nous arrivons en gare de Bologne. A la sortie de la gare, nous empruntons une grande artère (la Via dell'Independenzia) abritant des boutiques élégantes et bordée, comme toute rue qui se respecte à Bologne, d'arcades : il n'y a pas moins de 38 kms d'arcades dans le centre historique de la ville...
Au passage, nous admirons un marionnettiste qui se contorsionne très habilement pour faire danser un couple au son de son transistor. Nous repasserons à cet endroit en fin d'après-midi pour le revoir, une fois de plus, amuser les badauds sous une forte chaleur.
C'est ainsi que nous nous retrouvons au centre ville sur la Place de Neptune ainsi dénommée à cause de la fontaine placée en son centre représentant le Dieu de la mer.
Sur la même place, la Mairie de Bologne surmontée d'une statue du Pape Grégoire XIII.
Juste à côté se trouve la Piazza Maggiore. Donnant sur la place, la Basilique de Saint Petronio inachevée (seul le bas a été recouvert de marbre). Rien de très exceptionnel donc à l'extérieur mais à l'intérieur, l'église est majestueuse.
Le choeur
Le clou de la visite est certainement la chapelle des Mages. Il s'y trouve deux fresques peintes au XVème siècle par Giovanni da Modena.
L'une représente les Rois Mages à bord d'un bateau,
et l'autre une représentation du Paradis et de l'enfer.
A vous faire faire des cauchemars, non ?
Bien sûr tous les pêchés capitaux y sont représentés...
Après cette sombre visite, rien de tel que de se restaurer : on ne sait pas ce que l'avenir peut nous apporter ! Loredana se renseigne et me conduit dans une épicerie de luxe (Tamburini) pour y déguster la spécialité de Bologne : les tortellini. Eh oui, il n'y a pas que les spaghetti qui soient bolognais !
Pour la rejoindre, nous passons par de petites rues très commerçantes et animées,
avec des boutiques très peu profondes mais bien achalandées,
en laissant sur notre chemin des ruelles désertées par les commerces.
A Bologne, me dit Loredana, les gens aiment la bonne chère : bien manger et bien boire, ce qui en fait des gens plutôt aimables et gais, agréables à fréquenter..., comme Loredana !
Mais nous voici arrivés devant l'épicerie Tamburini. Dans l'arrière-boutique, une cafétéria nous permettra de déguster des tortellini et des lasagnes pour un prix très abordable.
Dans la même rue, les épiceries proposant pâtes, fromages et jambons, sont pléthore, toutes plus alléchantes les unes que les autres.
De drôles de pains en forme d'étoiles dans cette vitrine de boulanger.
Et maintenant, direction la Piazza Santo Stefano. Dans la rue qui y mène se tient ce samedi une foire à la brocante bien sympathique.
Le Palais devant lequel cette exposante s'est installée possède de drôles de têtes (160 au total) : il s'agit du Palais Bolognini. Voici un diable qui a un air bien sympathique : méfiance !
L'église que nous allons maintenant visiter se trouve au fond de la place. Il s'agit en fait d'un complexe d'églises et d'édifices religieux nommé aussi "Les sept églises".
La première église dans laquelle on entre est l'église du Crucifix (N°1). Vous verrez ensuite des photos de la crypte (N°2), de l'église du Saint-Sépulcre (N°4) puis du cloître (N°8) et du Musée (N°9).
La crypte date du IVème siècle avant JC.
L'église du Saint-Sépulcre avec sa magnifique coupole de briques rouges.
Le coq de Saint-Pierre daté du XIVème siècle : superbe, non ?
Le cloître possède à l'étage des chapiteaux ouvragés.
Une petite photo souvenir !
Dans le Musée, deux Madones à l'enfant ont retenu mon attention : celle-ci est d'un "anonyme bolognais". Elle date du XIVème siècle.
Cette autre est d'Inocenzo da Imola et date du XVIème siècle.
Place Santo Stefano
Après cette superbe visite, nous empruntons à nouveau les rues du centre ville qui sont piétonnières pour rejoindre l'autre centre de la ville : la Place des Marchands. Ici se trouve le Palais du même nom qui servait de hall aux marchands entre le XVème et le XVIIIème siècle. Il est devenu depuis la Chambre de Commerce de la ville.
Juste à côté on peut voir les deux tours de Bologne, d'origine médiévale : la plus haute est la tour Asinelli ou "tour des ânes" (du nom de leur propriétaire, la famille Asinelli). Elle mesure 97 mètres de haut et est légèrement penchée (de 1.3° mais on ne le voit pas à l'œil nu). Si l'on a le courage de monter les 500 marches de son escalier intérieur, on peut découvrir un panorama extraordinaire sur la ville et la mer adriatique : ce sera pour une autre fois !
L'autre tour est la tour Garisenda. Elle ne mesure plus actuellement que 48 mètres et... penche très fortement (de 3.8°). En fait, sa taille a déjà été réduite au XIVème siècle de 12 mètres car elle menaçait de s'effondrer et des travaux de consolidation ont été entrepris entre les années 80 et 2000.
Il semble que la ville ait connu un grand nombre de ces tours entre le XIIème et le XIIIème siècle à Bologne. La raison de leur construction n'est pas claire mais on pense que les familles les plus riches dans les périodes des investitures impériales et papales les utilisaient comme moyen de défense et comme symbole de pouvoir. A l'origine les deux tours étaient reliées par une passerelle.
Au pied des deux tours, deux baladins sont en train de terminer leur spectacle. Tandis que l'homme jouait de l'accordéon, la danseuse dansait (de façon saccadée pour imiter une poupée). Puis l'homme a posé son accordéon et a pris un drap blanc qu'il a entouré autour du corps de la danseuse, invitant ensuite les enfants qui assistaient au spectacle à venir déposer des taches de peinture sur le drap blanc : le soir, aux infos, nous avons compris qu'il s'agissait d'un clin d'œil à la journée pour la Paix instaurée par le Pape François contre la guerre en Syrie...
Quittant les deux tours, nous revenons maintenant sur la Piazza Maggiore pour une petite visite de la Bibliothèque SalaBorsa : n'oubliez pas que Loredana est Bibliothécaire. La bibliothèque se trouve dans l'ancien Hôtel Particulier d'Accursio et communique avec la Mairie. Il s'agit d'une bibliothèque multimédia très moderne installée dans des locaux riches en histoire : le lieu est superbe.
Loredana m'a expliqué qu'elle avait été pressentie il y a une quinzaine d'années pour participer à la création de cette bibliothèque mais que la Mairie de Busto Arsizio où elle travaille et dont elle dépend n'avait pas accepté de la détacher pendant un an...
DOMMAGE !
Ca me donnerait presque envie de recommencer des études !
Ah mais c'est vrai : j'ai promis que j'allais apprendre l'italien...
Merci beaucoup Loredana pour cette superbe visite.