Ce vendredi, j'avais rendez-vous au métro République pour faire une sortie "culture" avec mon association sur le thème de l'enclos du Temple situé dans l'actuel 3e arrondissement de Paris près de la place de la République.
C'est Michel Duffau, nouveau à l'association, qui l'encadrait. Il s'est proposé pour faire du bénévolat afin de relayer un peu notre présidente qui anime d'habitude cet atelier bimensuel "Petites promenades dans Paris" de Générations 13.
Pour cette fois, très peu de photos réelles à l'appui et pour cause : tout à été détruit entre 1811 et 1863, ces lieux étant trop emprunts de mauvais souvenirs comme vous le verrez un peu plus loin. Il nous reste donc (nous sommes une dizaine d'adhérents, que des femmes : ça vous étonne... ?) à écouter Michel nous parler de tous les événements qui se sont déroulés dans ce sanctuaire des Templiers.
Ces lieux chargés d'histoire ont été transformés depuis le Second Empire en un square baptisé bien sûr, Square du Temple.
Nous profitons des bancs du square pour écouter la conférence.
L'histoire des Templiers
L'Ordre des Templiers est fondé en 1118, après la première croisade, par Hugues de Payns et sept autres chevaliers pour escorter et accueillir les pèlerins en Terre Sainte : ce sont des moines-soldats appartenant à un Ordre où ils entrent en prononçant des vœux et en vivant selon une règle.
Suite à la chute du royaume de Jérusalem en 1244, ils construisent des commanderies dans toute l'Europe et particulièrement en France. Le nom de Templiers vient peut-être de ce que le roi Baudouin II de Jérusalem leur avait offert une maison près des ruines du temple de Salomon ?
Les commanderies (qui étaient de grosses fermes) recrutaient des chevaliers (l'ordre recruta ainsi quelques quinze mille hommes, bien plus que n'aurait pu en lever n'importe quel roi de la chrétienté), recueillaient des donations, les faisaient fructifier et payaient ainsi leurs déplacement en Terre Sainte (il fallait entretenir la flotte des bateaux). L'Ordre gère ainsi, en véritable banquier, les biens de l'Église et ceux des rois d'Occident (Philippe le Bel, Jean sans Terre, Henri III, Jaime Ier d'Aragon...), ce qui ne sera pas sans conséquence...
Le manteau des chevaliers était toujours blanc en signe d’innocence ; la croix d’étoffe vermeille était le symbole du martyre.
Un templier au combat en Terre Sainte (peinture murale de la chapelle de Cressac en Angoumois)
A Paris, les Templiers reçoivent en don du roi, en dehors des fortifications de Philippe Auguste, les terres qui constituent l’enclos du Temple (limité par les rues actuelles du Temple, de Bretagne, de Picardie et de Béranger), un vaste territoire de 6 hectares formé de champs et de marécages. Jusqu'à la Révolution, cet endroit était un lieu de franchise fiscale, lieu d'exemption aux règles des corporations et lieu d'asile pour les débiteurs insolvables. Encore quelque chose qui ne plait pas à tout le monde...
Michel Duffau nous montre une gravure de l'enclos datant du milieu de 1450 où l'on voit des personnages en dehors de l'enceinte fortifiée mais à l'origine, au XIIe siècle, les remparts étaient entourés d'un profond fossé rempli d'eau. L’enclos était une véritable forteresse : les murailles étaient crénelées, hautes de huit mètres, défendues par des tours, soutenues par des contreforts.
A gauche, l'abreuvoir et la tour César qui protège l'église voisine Sainte-Marie du Temple, à droite la Grosse Tour ou donjon de cinquante mètres de haut avec ses quatre tours et le palais du Grand Maître de l'Ordre.
Cet enclos était si bien fortifié que les rois et les particuliers y mettaient leurs trésors en dépôt. C'est ainsi que l'enclos du Temple devint une véritable banque. Lors de leurs déplacements en Terre Sainte, les moines-soldats utilisaient des lettres de change plutôt que de risquer de se faire voler leur argent...
J'ai trouvé sur le net ce petit film d'animation de la société GrEz Productions qui reconstitue avec beaucoup de minutie le Paris du Moyen-Age et en particulier l'enclos du Temple (vers 1550). On s'y croirait presque !
La même société Grez Productions a aussi fait cette animation en 3D assez extraordinaire : les concepteurs ne se sont pas contentés de représenter veaux, vaches, cochons, couvées, mais ils ont même ajouté des bruits de fond ! Cliquez ICI pour découvrir l'animation et surtout n'hésitez pas à cliquer sur les quatre carrés en bas à gauche pour faire apparaître les différentes vues dans lesquelles vous pourrez vous promener (pensez aussi à utiliser le ZOOM).
Ah, la technique moderne, c'est tout de même quelque chose !
Les commanderies sont placées sous l'autorité du Pape Benoit XI. Le roi, à cette époque, est Philippe le Bel qui portait bien son nom si on en croit cette peinture.
Ce roi étend beaucoup le domaine royal par de nombreuses conquêtes mais a aussi besoin d'argent. Il s'intéresse alors à l'Ordre du Temple auquel il demande des prêts. Toujours acceptés, rarement remboursés, la dette à rembourser est conséquente et les finances du royaume au plus bas...
Une décision s'impose : Plus de Templiers, plus de dette !
C'est alors que Guillaume de Nogaret, fidèle serviteur du roi, se rend en Italie en vue de destituer le pape avec lequel Philippe le Bel est en désaccord. La rencontre a lieu le 8 septembre 1303, à Anagni, au sud de Rome. Elle tourne mal. On parle d'un «attentat» contre la personne du pape, qui aurait été souffleté. Peu de temps après, le pape meurt et c'est Guillaume de Bordeaux qui lui succède sous le nom de Clément V.
Le procès des Templiers
Avec la complicité de Clément V, le 14 Septembre 1307, dans tout le royaume, les Templiers sont arrêtés, envoyés dans les geôles royales et torturés jusqu'à obtention de leurs aveux d'hérésie au sein de l'ordre.
Clément V et Philippe le Bel au procès des Templiers par Maître de Boucicaut
Parmi les 140 Templiers de Paris, 54 sont brûlés vifs après avoir avoué, sous la torture, pratiquer la sodomie ou commis des crimes extravagants comme de cracher sur la croix ou de pratiquer des "baisers impudiques". Le pape prononce finalement la dissolution de l'ordre le 3 avril 1312.
Après sept années de procès, la plupart des Templiers sont envoyés en prison ou finissent au bûcher. Le grand maître de l'ordre du Temple, Jacques de Molay, et son second Geoffroy de Charnay, précepteur de Normandie, sont mis à mort le soir du 19 Mars 1314 sur un bûcher double sur l'île aux Juifs à Paris disparue aujourd'hui mais située alors au niveau de l'actuel square du Vert-Galant à la pointe de l'Île de la Cité.
Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay sur le bûcher
(miniature du maître de Virgile provenant des Grandes Chroniques e France, vers 1380 (British Library)
Toutes les richesses reviennent de droit à la royauté, affaire conclue !
Avant de mourir, Jacques de Molay prononcera ces mots qui permettront à Maurice Druon d'écrire son fameux livre "Les rois maudits" : "Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître devant le tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment. Maudits ! Maudits ! Soyez tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races!".
On trouve aussi sur le net cette autre citation : "Pape Clément, roi Philippe, avant que l’année ne soit écoulée, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits !"
A vous de choisir !
Sa malédiction a-t-elle été entendue en haut lieu ? Toujours est-il qu'un mois plus tard le pape Clément V meurt à son tour (sans doute d'un cancer de l'intestin) et que Philippe le Bel fait une chute de cheval : le choc est d'une violence telle que le roi est dans l'impossibilité de parler (suite à un AVC sans doute). Il est rapatrié vers Fontainebleau ou il s'éteint quelques semaines plus tard, le 29 Novembre 1314.
Avec l'affaire du Temple, la monarchie capétienne montre qu'elle entend suivre son intérêt politique et ne plus se comporter en vassale de l'Église.
Si vous le désirez, vous pouvez écouter ce podcast d'Hérodote.net sur l'arrestation des templiers.
L'affaire des brus
Les trois femmes des fils de Philippe le Bel se voient accusées par sa fille Isabelle de France, reine consort d'Angleterre, de tromper leurs maris dans la Tour de Nesle... (Médiapart n'existait pas à cette époque mais la reine faisait le taf !)
Marguerite, Jeanne et Blanche de Bourgogne, épouses des futurs rois Louis X le Hutin, Philippe V le Long, et Charles IV le Bel, sont accusées d'adultère et comparaissent devant un tribunal spécial en avril 1314.
Marguerite et Blanche sont enfermées à Château-Gaillard : la première mourra de mort violente en 1315, dans un cachot ouvert à tous les vents (on parle d’une pleurésie), ou vraisemblablement étranglée sur ordre de son mari. La seconde Blanche devra accepter l'annulation de son mariage et finira ses jours à l'abbaye de Maubuisson. Jeanne la femme du futur Philippe V, échappe à l'accusation d'adultère, elle est enfermée pendant un an dans la forteresse de Dourdan, puis elle est acquittée par manque de preuves.
C'est ainsi que la branche des capétiens s'éteint et que ce sont les Valois qui reprennent le flambeau.
Après la fin de l'Ordre des Templiers, que se passe-t-il ?
Aux XIVe et XVe siècles, l'enclos du Temple ne change pas mais ses biens sont transférés aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (actuellement Chevaliers de l'Ordre de Malte).
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Templiers avaient beaucoup de terrains bâtis d'hôtels particuliers, des boutiques, des ateliers : on appelait cet endroit "La Couture du Temple". Il s'agit d'un micro quartier situé au nord-est du Marais.
Il y avait alors ici toute une vie intellectuelle qui perdurera jusqu'à la Révolution. Le Prince de Conti, le Comte d'Artois (futur Charles X) logent ainsi dans le palais du Grand Prieur qui était propice aux grandes réceptions. On y vit passer La Fontaine, Bussy-Rabutin, Jean-Jacques Rousseau (menacé d'une lettre de cachet) et même Mozart qui, âgé de sept ans, vint jouer du clavecin lors de son premier séjour parisien en 1763 chez le Prince de Conti, grand amateur de musique.
La scène a été immortalisée par un tableau de Michel Barthélémy Ollivier : ’’Thé à l'anglaise chez le prince de Conti’’, daté de 1766 et conservé au musée de Versailles.
Avant la Révolution, l'enclos du Temple bénéficiait de certains privilèges :
Les aristocrates y habitaient car c’était un lieu paisible ; mais aussi des artisans qui, grâce aux franchises héritées des Templiers, pouvaient travailler sans se soumettre aux strictes règles des corporations ; et enfin les débiteurs insolvables car la police n’avait pas le droit de pénétrer à l’intérieur du Temple.
Michel Duffau nous conduit ensuite devant la mairie du IIIe arrondissement située derrière le square du Temple. On aperçoit sur le sol les clous marquant l'emplacement de l'ancien donjon de l'enclos.
L'histoire de la famille royale pendant la Révolution
Pendant la Révolution, Louis XVI et sa famille tentèrent de rejoindre le bastion royaliste de Montmédy à partir duquel le roi espérait lancer une contre-révolution, mais ils furent arrêtés en route à Varennes-en-Argonne dans la Meuse. Vous savez qu'il fut trahi par son effigie...
Arrestation de Louis XVI à Varennes le 22 juin 1791
(musée de la Révolution française à Vizille)
Le 13 août 1792, la famille royale (Louis XVI, son épouse Marie-Antoinette d’Autriche-Lorraine, sa sœur, Madame Élisabeth, sa fille, Marie-Thérèse-Charlotte, dite Madame Royale, son fils Louis-Charles, dauphin de France), est conduite au Temple. Là, des révolutionnaires leur servent un repas dans le palais du Grand Prieur (ancienne propriété du comte d'Artois). On appelle alors la famille de Louis XVI, les Capet, et on leur fait porter la cocarde.
Afin de renforcer la sécurité au Temple, de longs travaux sont entrepris : on pose des guichets, de solides portes et des abat-jour aux fenêtres des tours pour qu’on ne puisse voir les prisonniers. Provisoirement la famille royale est logée dans la Petite Tour adossée à la Grande Tour. Cette petite tour servait depuis peu d'habitation à M. Jacques-Albert Barthélemy, ancien avocat archiviste de l'Ordre du Temple, détenteur de cette charge depuis 1774, que l'on pria de déménager illico presto !
Dernier repas en famille de la famille royale
Le donjon comporte 4 niveaux :
Au rez-de-chaussée se trouve le secrétariat révolutionnaire ; au premier étage, les gardes ; le roi et son fils occupent le second étage tandis que la reine, sa fille, la sœur du roi, Madame Elisabeth, et la princesse de Lamballe (rentrée d'Angleterre pour soutenir la reine, son amie) occupent le dernier étage.
La princesse de Lamballe sera ensuite transférée à la prison de la Force avant d'être exécutée. Sa tête sera brandie au bout d'une perche devant la fenêtre de Marie-Antoinette qui s'évanouira.
Le poète André Chénier subira le même sort.
Pendant cette période d'enfermement, plusieurs portraits de la famille royale seront exécutés. Ainsi, celui de Marie-Antoinette en deuil après le décès de son mari, Louis XVI. Le peintre Alexandre Kucharski avait réussi à pénétrer dans la prison du Temple entre l’exécution de Louis XVI et le départ de la Reine à la conciergerie.
Marie-Antoinette au Temple par Alexandre Kucharski (vers 1815) - Musée Carnavalet
Il y aura aussi celui de Louis XVI sur la terrasse du donjon du Temple.
Louis XVI sera guillotiné le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde). Marie-Antoinette, transférée après le décès de son mari à la Conciergerie, sera décapitée le 16 octobre 1793 après un procès qui aura duré deux jours seulement. Madame Elisabeth, sœur du roi, sera exécutée le 9 mai 1794 et le dauphin mourra à la prison du Temple le 8 juin 1795 (probablement de tuberculose) à l'âge de 10 ans après presque trois ans de captivité.
Madame Royale, qui n'a que 17 ans, reste la seule survivante de la famille royale. Elle reste quelques années prisonnière puis sera échangée contre des commissaires de la Convention détenus en Autriche. Elle ira s'installer en Suisse jusqu'à la Restauration.
L'isolement total dans lequel a été placé Louis-Charles, le dauphin, laisse planer un certain mystère et donne l'occasion à l'imagination populaire de soulever l'hypothèse de substitution d'enfant et de son exfiltration mais aucun document ne peut appuyer cette hypothèse.
A la Révolution, l’enclos du Temple est divisé en 92 lots. L’église est démolie en 1796. Le donjon du Temple, rappelant dangereusement la tragédie vécue par la famille royale, est abattu sur ordre de Napoléon 1er en 1811. Le palais du Grand Prieur est rasé en 1853 et la Rotonde en 1863 (remplacée par le Carreau du Temple).
Le Carreau du Temple
Voici comment se présentait l'enclos du Temple à la veille de la Révolution (maquette du musée Carnavalet).
Partie intégrante de l’Enclos du Temple, la Rotonde (à droite sur la photo), construite en 1788 par l’architecte Pérard de Montreuil, bénéfice toujours des privilèges d'extraterritorialité accordés à l’enclos (exemption de taxes, etc.). Les boutiques s’y louent à prix d’or.
La Ville de Paris fait aussi construire en 1809 un marché couvert entre la rue du Temple et la Rotonde, la "halle au vieux linge", édifié entièrement en charpente de bois, qui rencontrera un grand succès. Il est alors constitué de quatre carrés ayant chacun sa spécialité : ainsi "le Palais-Royal" se spécialise dans les tapis, soieries, rubans, gants, plumes et articles à la mode, "la Flore" dans le linge de maison, "le Pou-Volant" dans la ferraille et les friperies et "la Forêt-Noire" dans le cuir.
Entre la "halle au vieux linge" et la Rotonde se trouvait un "carreau" des brocanteurs ou des chineurs (depuis le Moyen-Age, le "carreau" désigne un pavé plat de terre cuite servant à paver le sol pour éviter les inconvénients liés aux intempéries), terre-plein où fonctionnait une bourse du vêtement d’occasion, qui durera jusqu’à l’après-guerre, d'où l'expression "rester sur le carreau", donc en dehors des lieux importants. Il y a aussi sur le net d'autres explications pour cette expression populaire : laquelle est la bonne... ? Je ne sais pas. Le marché a aussi son propre vocabulaire, dont certains termes sont restés, comme "gonzesse" (cliente, à l’origine), "braise" ou "thune" pour l’argent.
En 1863, la Rotonde et la "halle aux vieux linge" sont démolis : Napoléon III s'adresse en effet à l'architecte Jules Mérindol pour remplacer le marché de bois par une structure métallique constituée de six bâtiments, plus sûre face aux fréquents incendies. Sa façade monumentale s’ouvre sur la rue du Temple. Le marché, avec ses pavillons de métal, de verre et de briques, peut accueillir plus de 2000 places pour les vendeurs. En 1904, le Carreau e Carreau accueille la première foire de Paris.
L'actuel Carreau du Temple ne comporte plus que deux bâtiments. Il a été classé en 1982 et est devenu un centre culturel, sportif et artistique.
Cette vidéo tournée par des archéologues lors des travaux de rénovation de 2007 montre qu'il existe des restes de la Rotonde et du Palais du Grand Prieur sous le sol de la halle...
Michel Duffau nous conduit ensuite au Marché des Enfants-Rouges situé à l'angle des rues de Bretagne et Charlot. Il s'agit du plus ancien marché parisien (il date de 1615) et tire son nom d'un ancien orphelinat et hôpital voisin créé par Marguerite de Navarre, sœur de François Ier, l'Hospice des Enfants-Rouges dont les pensionnaires étaient vêtus de rouge (couleur de la charité chrétienne pendant des siècles). Malheureusement, il s'est mis à pleuvoir et nous ne pourrons pas beaucoup nous attarder.
Cette photo tirée d'internet montre bien l'ambiance familiale version "bobo" du lieu partagé entre les étals des marchands venant des quatre coins du monde et les petits restaus où on peut déjeuner sur le pouce.
La balade se termine au Jardin Madeleine de Scudéry situé tout près du petit marché au 1, rue des oiseaux (il est fermé à cette époque de l'année).
Il rend hommage à Madeleine de Scudéry (1607-1701), femme de lettres française. Orpheline dès l'âge de 6 ans, son oncle, ecclésiastique, lui donne une éducation exceptionnelle qui lui ouvre les portes du salon de l'Hôtel de Rambouillet. Elle y fréquente la plupart des célébrités de l'époque : Madame de La Fayette, Madame de Sévigné, La Rochefoucauld...
Première femme à recevoir le prix de l'éloquence de l'Académie française, elle fut une des romancières du courant précieux du XVIIème siècle (dont Molière fit la satire dans sa pièce "Les précieuses ridicules") mais contribua ainsi à faire évoluer la langue française, influençant de grands noms de la littérature française comme La Fontaine et Molière.
Mademoiselle de Scudéry avait un frère, George, également écrivain que Boileau railla dans des vers célèbres :
"Bienheureux Scudéri, dont la fertile plume
Peut tous les mois sans peine enfanter un volume !
Tes écrits, il est vrai, sans art et languissants,
Semblent être formés en dépit du bon sens ; [...]
Et quand la rime enfin se trouve au bout des vers,
Qu'importe que le reste y soit mis de travers !"
Il faudra que je revienne voir ce petit jardin quand le figuier qui le décore donnera des fruits, l'occasion aussi de flâner dans le petit marché des Enfants-Rouges...
Merci beaucoup Michel pour nous avoir aidées à remonter le temps, et découvrir des époques qui ne nous font pas regretter celle dans laquelle nous avons eu la chance de naître !
Je crois pouvoir dire que nous étions toutes très satisfaites de ta prestation.