Ce week-end, j'ai profité de la présence à Paris de ma cousine Evelyne pour aller visiter en sa compagnie le musée Carnavalet récemment rouvert.
Nous avons opté pour une visite partielle du musée (qui comporte quatre niveaux), nous contentant de regarder le rez-de-chaussée (avec la Galerie d'introduction et la Galerie des Enseignes) et le sous-sol (qui regroupe tout ce qui a trait à la Préhistoire, à l'Antiquité et à la période allant du Moyen-Age au début du 16" siècle).
Mine de rien, cela nous a tout de même occupées une bonne heure et demie.
Le musée Carnavalet – Histoire de Paris est le plus ancien musée de la Ville de Paris. Il ouvre au public le 25 février 1880 dans l’hôtel Carnavalet situé au cœur du Marais, l’un des quartiers de la capitale où le patrimoine architectural est particulièrement préservé. Depuis 1880, l’extension du musée a été importante, avec la construction de nouveaux bâtiments et l’annexion de l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau en 1989. Aujourd’hui, l’architecture du musée offre une histoire de plus de 450 ans qui se déploie sur deux hôtels particuliers. Depuis plus de 150 ans, ses collections sans cesse enrichies retracent l’histoire de Paris, de la préhistoire à nos jours.
L'entrée du musée se trouve au 23 de la rue de Sévigné et la rue porte ce nom en l'honneur de l'épistolière qui habita cet Hôtel particulier pendant vingt ans entre 1677 et 1696. Elle a adoré ce lieu qu'elle appelait parfois la "Carnavalette" et qui était pour elle un lieu idéal d'accueil de sa fille résidant en Provence.
On entre directement dans la cour d'honneur où trône une statue pédestre de Louis XIV par Antoine Coysevox (1689), l'une des rares statues monumentales du Roi-Soleil à avoir échappé aux destructions révolutionnaires. En arrière-plan, quatre bas-reliefs de Jean Goujon (vers 1550) figurent les quatre saisons.
Le roi est représenté vêtu d’une cuirasse à l’antique et du manteau des empereurs romains.
L'Automne et l'Hiver par Jean Goujon
Passée cette cour, à l'accueil, vous pouvez prendre un plan du musée dont la visite des collections permanentes est gratuite puisqu'il s'agit d'un musée de la Ville de Paris. Nous sommes agréablement étonnées par le peu de visiteurs : une chance pour nous !
La première salle dans laquelle on entre est la Galerie des Enseignes qui possède un escalier contemporain fort élégant .
Filliol serrurier : enseigne de serrurier première moitié du 18e siècle
Fer forgé peint avec rehauts d'or - Achat en 1914
A la belle grappe : enseigne de marchand de vin - 19e siècle
Fer forgé, tôle, rehauts d'or - achat en 1914
Enseigne de marchand de meubles (anciennement 77, avenue Ledru-Rollin 11e
Sculpture de Raoul Larche (1890) - Chêne taillé
Depuis la Galerie des Enseignes, on a une belle vue sur la Cour Henri IV ainsi nommée à cause du haut-relief équestre du roi de France exécuté par Philippe Lemaire en 1834 sur le mur Sud.
Dans la pièce suivante, on peut voir l'ancienne porte de l'Hôtel de Ville de Paris : en 1652, lors de révoltes contre le pouvoir royal à Paris, la porte de l'Hôtel de Ville est détruite. La nouvelle porte en chêne est ornée d'un mascaron représentant une Gorgone sous la forme d'une tête de Méduse en bronze. Pour rappel, dans la mythologie Méduse a le pouvoir de pétrifier ceux qui la regardent. Cette porte a survécu à l'incendie de l'Hôtel de Ville lors de la Commune, le 24 mai 1871.
Une belle cheminée
Vue sur une cour-jardin-café : sympa !
Mais le temps change dangereusement, ce ne sera pas pour nous...
Cette petite introduction finie, nous descendons un escalier multi-centenaire afin de visiter le Paris de la Préhistoire au début du 16e siècle.
Il y a énormément de choses à voir dans cet espace : je n'en ai sélectionné que quelques unes.
Les objets en verre sont très fragiles : il est rare d'en retrouver d'aussi anciens. Celui-ci est resté à l'abri, près d'une tombe, pendant des siècles. C'est peut-être un biberon ou un flacon permettant de verser au compte-gouttes. Il date du IIème siècle avant J.C.
Le goulot du biberon se trouve sur la gauche de la partie renflée.
Jouet ou ex-voto en forme de canard
(terre cuite blanche de Lezoux) - 1er-2e siècle
Les trous sur le devant et à l'arrière de la nacelle ont servi à suspendre la figurine par des cordelettes.
Statue de Vierge à l'Enfant - Calcaire (15e siècle) Fouilles de l'église Saint-Germain des Prés (1882)
La tête de l'Enfant a disparu. Les restes de peinture sur le visage de la Vierge témoignent du fait que la statue était polychrome : la robe de l'Enfant était verte, celle de la Vierge rouge.
Cette tête aux yeux en amande et au doux sourire est celle d'un ange ou d'un saint. D'après son style, elle pourrait provenir de la Cathédrale Notre-Dame. Cette coiffure s'appelait autrefois "à l'écuelle".
Chapiteau à scènes de chasse, provenant de l'ancien collège de Picardie - Calcaire (15e siècle) Fouilles de 1890
Ce visage sculpté représente la Vierge Marie ou une sainte, avec les traits caractéristiques de l'époque médiévale : des yeux en amande, un sourire mince et des cheveux ondulés. On devine en regardant la base de la couronne légèrement colorée en jaune, que cette statue était peinte.
Chien rongeant son os - décor de rampe d'escalier ou de perron - Calcaire (15e siècle)
Eléments du retable de Saint-Merri dit "retable Berton" - La Cène (Calcaire, traces de polychrome et de dorures)
Je ne sais pas suite à quoi tous les personnages ont été décapités sauf deux... Sans doute à la Révolution.
Détail
Une visite qui incite à revenir, n'est-ce pas ma cousine ?