Comme vous ne le savez peut-être pas, nous allons parfois en Bourgogne dans un village d'où Philippe est originaire. Celui-ci est voisin de celui de Vix qui est surtout connu des archéologues car il y a tout juste 66 ans a été faite ici une grande découverte : celle d'une tombe princière celte datant de la fin de l'Hallstatt, soit -500 avant J.-C.
C'est Maurice Moisson, un agriculteur s'intéressant à l'archéologie, qui découvrit le premier, en janvier 1953, le vase de Vix en effectuant une tranchée dans un champ recouvert par la neige, intrigué par des pierres qui affleuraient.
Le voici ici posant à côté de l'une de ses anses.
René Joffroy, Conservateur du Musée de Châtillon et passionné d'archéologie, est responsable des fouilles à l'époque : il pose ici en sa compagnie devant le cratère qu'ils viennent d'extraire de la tranchée.
Archive INA : extraits de l'émission "Analyse spectrale de l'Occident" diffusée le 29 novembre 1958 sur France III Nationale avec René Joffroy : ICI
Félicie Fougère, Conservatrice du Musée de Châtillon entre 2012 et 2018, parle de cette découverte exceptionnelle qui a permis à René Joffroy de devenir Conservateur en chef du Musée de Saint-Germain-en-Laye.
Les prospections géophysiques récentes ont confirmé la présence d'un monument funéraire mais hormis la chambre funéraire, celui-ci d'une surface de 40 mètres de diamètre - qui abritait la tombe de la Princesse de Vix - n'avait jamais été fouillé.
Depuis trois mois, des archéologues de l'Inrap ont réinvesti le terrain acheté depuis 2013 par la Communauté de Communes du Pays châtillonnais. Aujourd'hui a lieu une visite guidée du chantier en présence de Jérémy Brigand, Président de la Communauté de Communes.
La tombe princière a été découverte au pied du Mont Lassois où des archéologues sont en plein travail.
Une employée de la Communauté de Communes nous explique que cette tranchée est celle qui a été ouverte par Maurice Moisson en janvier 1953.
Et voici la chambre funéraire à nouveau à nu. Certains tas de "graviers" sont vieux de 2500 ans...
Les archéologues ont tracé des secteurs en forme de rayons tout autour de la chambre funéraire.
Binettes, truelles, pinceaux sont leurs outils de travail : un travail de fourmi. Aujourd'hui il fait beau, le travail est agréable mais ce n'a pas toujours été le cas...
Cette jeune étudiante en archéologie nous explique qu'elle met à nu le "paléosol" qui est d'une texture différente de celle de la terre qui le recouvre.
Ici ce sont des géologues qui explorent ce qui leur semble être un "podium".
Tout ceci reste bien mystérieux...
A la fin de la visite guidée, nous avons pu écouter avec beaucoup d'intérêt l'actuelle Conservatrice du Musée de Châtillon, Madame Catherine Monnet.
Il parait que les résultats de ces fouilles ne seront publiés que fin 2020 : on a retrouvé entre autres une des clavicules de la Princesse de Vix, ce qui va permettre sans doute de mieux dater son âge car la précédente fouille de 1953 avait été très destructrice, parait-il, faite à la hâte du fait de la saison et de la soudaineté de la découverte.
Les fouilles continuent jusqu'à fin novembre.
Peut-être trouvera-t'on d'autres trésors... ?