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Nous quittons Riga par beau temps. La veille au soir, je suis allée acheter un K-Way et une polaire à Philippe : il va maintenant pouvoir affronter la froidure des pays Baltes de façon plus sereine !
Nous prenons ce matin la route en direction de la Suisse lettone, et plus précisément celle du Parc national de Gauja afin de visiter le château de Turaida.
Nous traversons encore des forêts de conifères.
La rivière Gauja vue du car
Le Parc de la Gauja a été créé en 1973 et couvre plus de 900 kms². Il représente l'une des réserves naturelles les plus prisées de la tous les pays Baltes. Pour sa visite, un guide letton parlant français nous accompagne.
Voilà la parcours que nous allons faire pour aller jusqu'au Château.
Ici aussi, des maisons de bois : c'est le dénominateur commun des trois pays Baltes il me semble.
Ce magasin vend des cannes de montagnards venant de Sigulda, la ville voisine : il ne faut pas oublier que nous sommes ici en Suisse lettone et qu'il y a quelques dénivelés...
Effectivement, c'est la première fois que nous voyons une pente en Lettonie : 57 % de sa superficie se situe entre 0 et 100 m au dessus du niveau de la mer, et le point culminant ne dépasse pas les 311 mètres.
Comme vous pouvez le constater, Philippe a mis polaire et K-Way neufs ce matin...
La petite église est l'une des plus vieilles églises en bois du pays.
Derrière l'église, le groupe suit les explications du guide : mais que regardent-ils tous ainsi... ?
Il s'agit d'un tilleul au pied duquel se trouve une stèle qui rappelle une légende historique lettone contant l'amour tragique d'une jeune femme qui préféra mourir plutôt que de perdre son honneur : l'histoire se passe en 1601 pendant la guerre polono-suédoise.
C'est l'histoire d'une jeune fille dénommée Maija, adoptée au mois de mai (Maija en letton) alors qu'elle n'était qu'un nouveau né par le médecin du château de Turaida à la recherche de blessés sur un champ de bataille : elle était si belle qu'on la surnomma "la Rose de Turaida".
Maija avait l'habitude de retrouver son amoureux, Viktor, dans la grotte Gutmanis, située près du château. Un jour deux mercenaires polonais l'abordèrent et l'un d'eux - qui voulait s'offrir la jeune femme - élabora un stratagème pour arriver à ses fins. Il rédigea un petit billet de rendez-vous qu'il signa du prénom de Viktor
Maija se rendit donc à la grotte mais en lieu et place de son amoureux elle trouva le soudard polonais. Afin d'échapper à son triste sort, Maija proposa un marché à son agresseur : elle lui donnera une écharpe magique en échange de sa liberté."Si tu portes cette écharpe, le glaive de tes ennemis ne pourra t’atteindre" lui dit-elle. Mais le polonais se méfia, il douta des pouvoirs de l’étoffe. La jeune fille rajouta alors : "Je vais mettre l’écharpe autour de mon coup et tu tenteras de me transpercer avec ton arme. Tu constateras alors par toi-même la puissance protectrice de cette écharpe." Le guerrier tira alors son épée et plongea le fer de son arme vers le cou de la jeune fille. Celle-ci fut tuée sur le coup. En se jouant de celui qui voulait la prendre de force, elle perdit la vie mais sauvegarda son honneur et son amour. Le soudard se pend de remord dans la forêt voisine, et Viktor fait enterrer sa bien-aimée sous un tilleul, encore actuellement lieu de rendez-vous des amoureux.
Il existe un timbre à l'effigie de la Rose de Turaida.
Nous sommes entrés dans l'église qui est très jolie, hyper sobre comme toutes les églises luthériennes. Seuls quelques bancs dans les premières rangées sont un peu plus travaillés que les autres : ils étaient réservés aux notables.
Au fond de l'église, une vitrine montre de jolies cartes de vœux à l'ancienne.
Dans une autre vitrine, on peut écouter (en russe, en allemand, en anglais et en letton, mais pas en français...) la légende de la Rose de Turaida. On y voit Maija à l'entrée de la grotte Gutmanis.
Nous visitons ensuite le petit musée ethnographique et notre guide nous explique l’importance et l’ancienneté des Lives, un des peuples constituant la population autochtone de Lettonie. Leur langue et leur culture propre est d’origine finno-ougrienne ( une langue appartenant au groupe des langues Ouraliennes qui seraient parlées depuis 6000 ans ! ) Le riche patrimoine culturel de la Lettonie serait dû à la rencontre des cultures finno-ougriennes et indo-européennes.
Costume de Live homme
Costume de Live femme
Bijoux livoniens
Nous continuons notre promenade dans ce superbe parc.
Au loin, le château
Cette sculpture d'Indulis Ranka devant laquelle le guide s'arrête est très intéressante. Elle fait partie d'une série de 26 sculptures glorifiant les "Dainas", ces célèbres chansons populaires chantant la joie de vivre et la beauté de la nature (les premiers textes datent du début du 16ème siècle) qui ont contribué en 1990 à la libération du pays de l'emprise russe à la chute du mur de Berlin. Elles ont été exécutées à l'époque communiste.
La plus fameuse et la plus grande est la tête du poète Krisjanis Barons qui collecta les dainas. La main posée sur la bouche suggère que ces chansons étaient restées secrètes dans l’illégalité comme l’identité et la culture lettone. Cette statue est d’autant plus intéressante qu’elle présente plusieurs faces.
A l’arrière, trois femmes, trois générations (la grand-mère et la mère entourant la fille), glorifient les femmes lettones qui ont conservé et transmis cette culture.
Un homme très musclé... occupe la troisième face.
En route pour la visite du Château de Turaida
Il date du 13ème siècle pour l'archevêque de Riga.
Nous arrivons face à la tour-donjon du château qui a été complètement reconstruite en briques.
A l'origine, le château était construit en pierres comme on le voit ici sur les restes des fortifications.
Je suis montée en haut de la tour (42 mètres tout de même) d'où l'on peut jouir d'un superbe point de vue.
En arrivant au premier palier, on découvre une très belle voûte de briques et pierres.
La charpente à l'étage supérieur est très belle aussi.
Difficile de prendre une bonne photo ici avec le contre-jour des ouvertures...
C'est de ce côté du château que la vue est le plus intéressante avec la vue sur la Gauja.
La boutique de souvenirs du premier étage présente des reproductions de bijoux livoniens (les lives sont les ancêtres des lettons).
Je trouve cette photo, trouvée sur le net, superbe !
Les "Sensationnels" - vous savez, c'est le nom de notre voyage ! - reprennent la route en direction de la grotte Gutmanis (celle où mourut la pauvre Rose de Turaida...) avec Andrej au volant.
Retraversée de la Gauja : au passage, le drapeau letton, rouge, blanc, rouge...
Petit arrêt pour se restaurer...
En arrivant sur place, à côté d'un petit kiosque appelé Bundulitis construit en 1910 pour vendre du lait et des collations aux visiteurs de la grotte,
nous trouvons des petites dames (pas toutes jeunes) qui nous offrent des produits de leurs spécialités faites main : du pain d'épice et des baies des bois.
Nous acheté quelques paquets de biscuits à l'avoine avec des raisins secs.
Vite vite, la grotte maintenant...
Elle fut creusée par une source d'eau qui s'écoule à l'intérieur et ressort dehors au niveau du petit caniveau. On lui donnait alors des propriétés curatives...
J'ai bien ri en la voyant car j'avais posé la question au guide pour savoir s'il allait faire froid à l'intérieur ! Sans rire, c'est la plus grande grotte de Lettonie avec ses 12 m de large, 10 m de haut et 19 m de profondeur.
Mais ce qui la rend originale c'est qu'elle porte des inscriptions rupestres dont certaines remontent au 17ème siècle. Il faut avouer que nous ne les avons pas trouvées...
Le fond de la grotte
Un petit escalier monte sur la colline à côté depuis lequel on peut apercevoir des gravures acrobatiques... Depuis quelques temps, il est strictement interdit de graver quoi que ce soir sur les parois de la grotte.
Jolie couleur annonciatrice de l'automne, non ?
Ayant repris la route, nous arrivons en fin d'après-midi à Cesis (prononcer "Tçesis"), une petite ville très authentique (au sens où elle n'est pas si visitée que Riga tout en possédant beaucoup de charme) du centre de la Lettonie. Nous y ferons étape le soir.
Notre hôtel, sur la place de l'Hôtel de Ville : une situation qui, à première vue, ne casse pas des briques...
Yannick, notre guide, nous propose de faire un tour de ville avant le dîner.
Dans la rue principale, un immeuble que je qualifierais d'Art Nouveau possède une curieuse décoration en forme de marguerite. Entre les deux immeubles, l'église Saint-Jean, luthérienne.
Passage près de l'église Saint-Jean qui est en travaux.
Notre guide nous fait remarquer cette maison qui penche dangereusement ! Le maçon devait être bourré...
Une jolie enfilade de maisons de bois.
Yannick nous montre les double fenêtres, protectrices contre le froid de l'hiver qui peut atteindre - 35°C quand le vent venant de Russie souffle.
Une exposition de photos en plein air représentant les habitants de Celsis : sympa !
Juste en face, une sculpture imposante créée par l’artiste Matias Jansons, inaugurée en Juillet 2005. Elle se nomme "Gadsimtiem ejot", littéralement "au fil des siècles" : en quelque sorte le Vieillard du Temps, et il y est attaché une légende.
J'ai trouvé cette information sur le Blog de Gilles.
Il y a fort longtemps, quand Cesis était entourée de hautes murailles, cet homme parcourait les rues de la ville à la tombée de la nuit avec son gourdin et sa lanterne en disant "Dormez braves gens, tout est calme". Mais un soir, alors que la ville était enveloppée d’un épais brouillard, quelques passants attardés remarquèrent que la lanterne du vieil homme n’était plus si brillante et ne jetait plus que quelques éclats. Au petit matin, lorsque le brouillard se leva, personne ne retrouva le veilleur mais chacun pensa à la lanterne qui n'était plus si brillante. Il y eut de nouveaux veilleurs. Cēsis connu des hauts et des bas, elle fut envahie et détruite plusieurs fois, mais elle vit aujourd’hui sans murailles et en paix.
Si vous rencontrez à un carrefour quelqu’un portant un gourdin et une lanterne, n’oubliez pas d’astiquer sa lanterne. Ainsi, elle montrera la voie non seulement au vieil homme mais à vos propres pensées, à vos rêves et à vos intentions. La légende dit même que, si vous frottez la lanterne du vieil homme, vous pourrez voir dans l’avenir...
Il me semble que les pays Baltes et spécifiquement la Lettonie sont pleins de légendes et celle-ci me plait beaucoup.
Les voilà justement, les murailles de la ville de Cesis...
Le château moderne, en face
EN descendant vers le parc
Plus de doute, on y est bien !
Un superbe escalier mène à la pièce d'eau du parc.
Il est bordé d'adorables petits angelots. Celui-ci joue de la musique...
Cet autre est accompagné d'oies.
et celui-là tient une gerbe de blé.
C'est charmant.
Ayant descendu l'escalier, on fait face aux ruines du château,
et de l'autre à la pièce d'eau qui agrémente ce joli parc.
Au centre, une jolie fontaine représentant un pêcheur ayant attrapé un poisson.
En s'approchant du bord, on peut apercevoir au loin l'église orthodoxe de la ville.
C'est vraiment une jolie promenade que nous fait faire Yannick.
Nous voici maintenant sortis de ce beau jardin. Ici, la plus ancienne brasserie des pays Baltes que l'on reconnait grâce à sa cheminée surmontée d'une capsule de bière.
Nous voici en vue de la terrasse de l'Hôtel qui donne sur le parc : au final, une situation pas si banale que ça !
Sympa cette fin de soirée !
Suite de ce voyage dans les pays Baltes : L'Estonie - Visite de Parnü et de Tallinn : ICI.