Dimanche après-midi, je suis allée écouter un concert en l'église Sainte-Anne de la Butte aux Cailles, voisine de chez nous : l'Octuor de clarinettes de la Garde Républicaine s'y produisait dans le cadre du Jubilé de l'église. La caserne Kellermann située sur les boulevards des Maréchaux au sud de la capitale héberge 1400 gardes républicains ainsi que l'orchestre de la Garde et est, de ce fait, liée plus particulièrement au 13 ème arrondissement.
L'église Sainte-Anne a été consacrée le 24 octobre 1912, il y a tout juste 100 ans après 18 années de construction et elle fête cette semaine son centenaire.
Les photos publiées sur le site internet de l'Eglise Sainte-Anne sont très intéressantes. On y voit l'environnement de l'église à la fin du 19ème siècle lors du début de la construction de la "façade chocolat", ainsi appelée par les ouvriers à l'époque de la construction car les fonds avaient été fournis par le "Chocolat Lombart", une famille d'industriels habitant le 13ème arrondissement.
Contraste saisissant, n'est-ce pas ?
Mais revenons à nos moutons : j'entends par là le concert de ce dimanche.
Les musiciens de l'Octuor
Alexandre Aillet, Petite clarinette en mib et Clarinette en sib Vincent Mégy, Clarinette en sib Nicolas Orgiazzi, Clarinette en sib Jean-Christophe Papeghin, Clarinette en sib Frédéric Foulquier, Cor de basset Thierry Michalsky, Clarinette basse Lionel Milin, Clarinette contrebasse
J'ai découvert lors de ce concert la grande variété des clarinettes.
La Clarinette en mib : c'est la plus petite, elle ne mesure que 50 cms.
La Clarinette en sib est un peu plus grande.
Le Cor de basset est encore plus grand...
La Clarinette basse : la taille au dessus
et la Clarinette contrebasse : elle est carrément imposante !
L'Octuor de clarinettes devant la caserne Kellermann
Au programme de ce concert, une première partie très classique avec 4 des 7 mouvements de la Sérénade pour vents en sib majeur de Mozart. L'oeuvre semble avoir été composée par Mozart à la même époque que "L'enlèvement au sérail", en 1781, même si la signature autographe du manuscrit date de 1780 (mais cette signature n'est pas de la main de Mozart...). Pas de certitude non plus sur sa destination : il s'agit peut-être d'un cadeau de Mozart à son épouse (il se marie en août 1782) comme peut-être aussi d'une composition destinée à la franc-maçonnerie, friande d'instruments à vents, et dont Mozart fait partie.
Le final (molto allegro) de la Sérénade en sib majeur
hAprès l'entracte, les musiciens interprètent différents petites pièces des XIXème et XXème siècles et pour commencer, la Fantaisie sur des thèmes de Carmen de Pablo de Sarasate, composée en 1783 par ce compositeur espagnol fort doué.
Puis, nous écoutons les six Danses Populaires Roumaines de Béla Bartok orchestrées par le compositeur vers 1915. Je n'ai pas enregistré le morceau joué par les musiciens de la Garde Républicaine... mais à défaut, et parce que, comme vous le savez, j'ai un faible pour la Roumanie (!), je vous propose un enregistrement par l'Orchestre de chambre de Lausanne accompagné d'un dessin animé fort ludique.
Suite à quoi, nous écoutons Brazileira, un mouvement de Scaramouche de Darius Milhaud composé en 1937. En fin de concert, honneur à l'Amérique latine avec un Tango-Suite d'Astor Piazzolla et Tico-tico, le "tube" de Zequinha de Abreu qui n'engendre pas la mélancolie : écoutez !
Une bonne après-midi musicale