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Le village de Charonne avec Générations 13

Au mois d'avril, Anne-Marie Guérin, la présidente de notre association, a organisé dans le cadre de son atelier "Petites promenades dans Paris" une sortie dans le 20ème arrondissement intitulée "Le village de Charonne". J'ai doublé cette promenade une semaine après avec d'autres adhérents après avoir potassé ses notes et complété mes recherches sur le net car je n'étais jamais allée dans ce quartier de la capitale, aussi bizarre que ça puisse paraître.

A la sortie du métro Porte de Bagnolet, une dizaine d'adhérents a répondu à l'invitation d'Anne-Marie. Même chose à peu près lors de ma propre sortie.

Ces petits nombres permettent de meilleures conditions de visite.

le village de Charonne avec Générations 13

Anne-Marie nous présente tout d'abord un plan de Paris datant de 1860 montrant l'annexion des villages environnant le Paris préexistant aux grands travaux d'Haussmann. C'est ainsi qu'est né le 20ème arrondissement, issu du rattachement des villages de Charonne et de Belleville à la capitale. 

En rouge, le Paris circonscrit par le mur des Fermiers Généraux, en orange les agrandissements sous Haussmann allant jusqu'à l'enceinte de Thiers : c'est le Paris d'aujourd'hui. Lors de son annexion en 1860, le village de Charonne - dont on ne connaît pas l'origine du nom - comptait quinze mille habitants.

Le village de Charonne avec Générations 13

Une dizaine d'années plus tard, le village de Charonne est le théâtre de violents affrontements lors de la Commune de 1871, en particulier le 28 mai lors d'un ultime et sanglant épisode. Les derniers insurgés se sont retranchés dans le cimetière du Père-Lachaise (en blanc sur le plan). Les "Versaillais" les attaquent bientôt et une lutte féroce se livre parmi les tombes. Le lendemain à l'aube, les survivants sont fusillés contre le mur d'enceinte. Une large tranchée, ouverte sur place, reçoit les corps : c'est le mur des fédérés.

Selon la tradition, vers 430, Saint Germain, alors évêque d'Auxerre, aurait rencontré sur les coteaux de Charonne une jeune fille de Nanterre, âgée d'environ 10 ans, qu'il consacre à Dieu. Geneviève, c'est son nom, se distinguera dix-sept ans plus tard en défendant Paris contre les Huns d'Atila : elle deviendra la patronne de Paris.

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Notre promenade commence au niveau du boulevard Mortier que nous empruntons pour rejoindre "La campagne à Paris", une cité ouvrière mise en œuvre par une société coopérative créée en 1908.

Des petites maisons poussent sur les gravats des percées haussmanniennes des avenues de la République et Gambetta à l'emplacement d'une ancienne carrière de gypse. La cité ouvrière est achevée en 1926. Malgré l'intervention de différents architectes, l'ensemble présente une certaine unité.

Cela permet à la classe ouvrière (ouvriers, fonctionnaires, employés à faibles revenus) d'accéder à la propriété via une centaine de pavillons construits spécialement pour eux et proposés à des prix abordables.

le village de Charonne avec Générations 13

 Tiens... Quelqu'un que je connais !

le village de Charonne avec Générations 13

C'est à l'angle de la rue Irénée Blanc et de la rue Jules Siegfried qu'a été tourné le film "Le petit Nicolas" réunissant à l'écran Kad Merad et Valérie Lemercier.

le village de Charonne avec Générations 13

La maison n'a pas changé...

Le village de Charonne avec Générations 13

De nos jours, il semble que le stationnement y soit maintenant interdit.

le village de Charonne avec Générations 13

Il parait que François Hollande et Julie Gayet y ont acheté une maison de 150 mètres carrés sur trois étages, agrémentée d'un jardin arboré, à l'abri des regards indiscrets cette fois-ci. C'est Closer qui le dit...

Peut-être celle de cette photo !!!

le village de Charonne avec Générations 13

Nous quittons ce charmant quartier - véritable havre de paix - en empruntant l'un des nombreux escaliers qui le font communiquer avec le reste du quartier.

le village de Charonne avec Générations 13

La place Edith Piaf n'est qu'à deux pas : on y trouve une statue en bronze - de Lisbeth Delisle - de la célèbre chanteuse dans une posture bien connue.

Le village de Charonne avec Générations 13

Le village de Charonne avec Générations 13

Nous nous retrouvons ensuite toujours sur la même place autour d'un transformateur EDF sur lequel est fixée une autre sculpture - du belge Michel Devillers - qui rend hommage à la "môme". La légende veut que la chanteuse ait vu le jour sous un lampadaire de la rue de Belleville même si en réalité elle serait née à l'hôpital Tenon.

On peut y trouver les dates d'Edith Piaf (1915-1963) et une dédicace de Jean Cocteau : "Elle est inimitable. Il n'y a jamais eu d'Edith Piaf, il n'y en aura plus jamais."

le village de Charonne avec Générations 13

Une petite boîte à musique permet d'écouter "La vie en rose" et, contrairement à celle de la maison de Brassens dans l'impasse Florimond, elle fonctionne !

Le village de Charonne avec Générations 13

Le village de Charonne avec Générations 13

Ecoutez Edith Piaf...

Nous nous dirigeons maintenant en direction du Jardin de l'Hospice Debrousse et passons devant ces immeubles (Art Déco, me semble-t-il).

Le village de Charonne avec Générations 13

Anne-Marie nous explique qu'il y avait autrefois des vignes à Charonne, en témoigne la rue des Vignoles (vignobles sans le b). L'enceinte des fermiers généraux était en effet une enceinte à caractère financier : il y avait là des octrois où l'on payait des taxes sur les marchandises entrant dans la ville, ce qui régulait un peu le nombre de tavernes de la capitale.

C'est la raison pour laquelle s'établirent ici des guinguettes (à Charonne, Belleville et Ménilmontant) qui étaient de l'autre côté de la barrière. Par ailleurs, on dit que le vin de Charonne n'était pas fameux, juste bon à faire du vin de messe !

Il y avait aussi un château à Charonne, le château de Bagnolet : construit pour Marie de Bourbon-Condé (1606-1692), il fut remanié à la fin du XVIème siècle pour Martin de Bragelongne, Prévôt des marchands de Paris, mais fut détruit en 1856 après être passé entre plusieurs mains.

Le village de Charonne avec Générations 13

En 1719, la duchesse d'Orléans, fille naturelle de Louis XIV et de Madame de Montespan et épouse du Régent, acquiert le château et fait édifier vers 1734 des pavillons de repos appelés "folies" tel que celui-là.

Le village de Charonne avec Générations 13

Le Pavillon de l'Hermitage est le seul vestige du Château de Bagnolet. Il n'est visitable qu'aux Journées du Patrimoine. Le nom du pavillon ne vient pas du fait qu'il était retiré mais plutôt de son intérieur recouvert de peintures murales en grisaille représentant des ermites en méditation.

Merci Marylène pour la photo...

Le village de Charonne avec Générations 13

Le groupe du 22 avril devant le Pavillon

Le village de Charonne avec Générations 13

Le village de Charonne avec Générations 13

Anne-Marie nous parle de deux événements liés à Charonne.

Le complot du 21 janvier 1793 : sous la révolution, ce pavillon appartint au Baron de Batz, député à l'Assemblée constituante et contre-révolutionnaire français qui a comploté pour faire évader Louis XVI sur le trajet qui le menait de la prison du Temple à l'échafaud dans le quartier de Bonne-Nouvelle : plusieurs de ses amis ont été guillotinés tandis que lui a réussi à échapper aux révolutionnaires.

Le massacre de Charonne du 8 février 1962

Nous sommes en pleine guerre d'Algérie, rappelez-vous...

La manifestation contre l'OAS (l'Organisation de l'Armée Secrète militant pour que l'Algérie reste française) organisée par le Parti communiste français est violemment réprimée à la station de métro Charonne. Le mot d'ordre de la CGT et de la CFTC était "tous en masse à 18h30 à la Bastille". La manifestation ayant été interdite, le préfet de police de l'époque, Maurice Papon, décide de la réprimer avec l'accord du ministre de l'intérieur, Roger Frey.

La version officielle, c'est que les manifestants qui essaient de se réfugier dans la bouche de la station de métro se heurtent à la grille du métro qui était fermée, trouvant ainsi la mort piétinés. La réalité est toute autre : les policiers poursuivent les manifestants dans la station en leur lançant des grilles d'arbre et des bancs.

Huit personnes trouvent la mort ainsi qu'un neuvième qui décède à l'hôpital des suites de ses blessures.

Une plaque commémorative de l'événement, à l'intérieur de la station Charonne, est fleurie chaque année lors de la date anniversaire par la CGT, le PCF et l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS.

Le village de Charonne avec Générations 13

Le 8 février 2007, quarante-cinq ans après les faits, le carrefour à l'intersection de la rue de Charonne et du boulevard Voltaire a été nommé place du 8 février 1962 par Bertrand Delanoë, maire de Paris.

Les victimes de la manifestation sont enterrées dans le cimetière du Père-Lachaise près du mur des fédérés, dans le secteur où se trouvent les tombes des dirigeants du Parti communiste français.

Une foule de 500.000 à 1.000.000 de personnes suivra leur inhumation.

Le village de Charonne avec Générations 13

Le 8 février 2022, le Président de la République a fait déposer une gerbe de fleurs par le Préfet de Police à l'occasion du 60ème anniversaire du massacre lors d'une cérémonie au Père-Lachaise.

Lény Escudéro a écrit, en 1968, la superbe chanson "Je t'attends à Charonne", dédiée aux victimes.

L'affaire est évoquée aussi dans une scène du film "Diabolo menthe" (1977) où le professeur d'Histoire essaie d'intéresser ses élèves qui baillent aux corneilles à l'écoute de son cours sur la Convention en donnant la parole à l'une d'entre elles qui a vécu cette triste actualité.

Cliquez ICI pour voir le passage correspondant.

 Au sortir du jardin, nous empruntons la rue de Bagnolet et, aux numéros 134-136, Anne-Marie nous fait remarquer ces curieux escaliers à double volée qui font accéder aux perrons surélevés de deux maisons : la rue passait autrefois à cette hauteur jusqu'en 1847, date à laquelle on la creusa pour que les maraîchers et les charrettes chargées de pierres destinées aux chantiers des fortifications de Thiers de retour sur Paris gravissent plus facilement la pente. 

Le village de Charonne avec Générations 13

Nous voici arrivés devant l'église Saint-Germain de Charonne qui se trouve située, elle aussi, en haut d'une volée d'escaliers créés probablement à la même époque.

Le village de Charonne avec Générations 13

Elle n'a pas toujours été comme ça, en témoigne cette gravure datant de 1830.

Le village de Charonne avec Générations 13

L'église s'est rendue célèbre dans la dernière scène du film "Les tontons flingueurs" - le mariage -, où l'on voit l'environnement (le quartier Saint-Blaise) ainsi que l'intérieur de l'église dans la scène des tontons agenouillés sur des prie-Dieu pendant que la voiture de la bande rivale explose...

 Le village de Charonne avec Générations 13

Il y a un paquet de répliques cultes dans ce film...

"Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît". (Fernand Naudin/Lino Ventura)

"Patricia, mon petit, je ne voudrais pas paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la Pampa parfois rude reste toujours courtois mais la vérité m'oblige à te le dire, ton Antoine commence à me les briser menu". (Fernand Naudin/Lino Ventura)

"Vous avez beau dire, y'a pas seulement d'la pomme, y a aut'chose... Ca serait pas des fois de la betterave ?". (Paul Volfoni/Jean Lefebvre)

A gauche de l'église, l'entrée du cimetière qui compte 650 tombes.

Le village de Charonne avec Générations 13

L'église Saint-Germain de Charonne est la seule avec Saint-Pierre de Montmartre a posséder encore un tel cimetière attenant.

Le village de Charonne avec Générations 13

Tout de suite à gauche, le mur des Fédérés rend hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871.

Le village de Charonne avec Générations 13

Le village de Charonne avec Générations 13

Vue générale sur le cimetière et l'église Saint-Germain

Le village de Charonne avec Générations 13

Parmi les tombes, certaines sont celles de personnages célèbres.

Celle-ci est celle de Josette Malraux et de ses deux fils. La femme d'André Malraux a été happée par une train en 1944 et ses deux fils sont décédés dans le même accident de voiture en 1961...

Le village de Charonne avec Générations 13

Au fond du cimetière, un curieux monument : cet enclos est celui de François Bègue dit le Père Magloire.

Le village de Charonne avec Générations 13

A qui voulait bien l'entendre, et ils furent nombreux, François Bègue racontait qu'il avait été le secrétaire de Robespierre et qu'il avait échappé in extremis au 9 Thermidor qui entraîna la chute de l'incorruptible. N'avait-il pas aussi créé une superbe rose ?

Tout ceci n'est que le fruit de l'imagination débordante du personnage. Peintre en bâtiment, ou serrurier, et aussi un peu rebouteux, il avait accumulé une fortune des plus rondelettes qui lui permit d'acheter cet emplacement en 1833 et d'y faire édifier ce monument avec des matériaux de récupération.

Le village de Charonne avec Générations 13

On trouve aussi non loin de là la tombe de Pierre Blanchar, acteur et metteur en scène français qui a notamment joué aux côtés de Michèle Morgan dans le film de Jean Delannoix "La symphonie pastorale" en 1946 récompensé par la première Palme d'or au Festival de Cannes.

Le village de Charonne avec Générations 13

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En sortant du cimetière, on passe aussi devant la tombe de Robert Brasillach.

Le voici peu avant son exécution

Ecrivain, journaliste - patron de "Je suis partout" - et polémiste, il était également collaborateur et a été fusillé au fort de Montrouge à la libération malgré la démarche de François Mauriac auprès du Général de Gaulle. L'église et son cimetière sont longuement décrits dans l'un de ses livres "Les sept couleurs".

Le village de Charonne avec Générations 13

Avant de quitter le cimetière, une photo amusante : ce chat était déjà présent le 15 avril ! C'est un habitué du cimetière... Il faut dire qu'il y est régulièrement nourri.

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A l'angle de la rue des Pyrénées et de la rue de Bagnolet se trouve une "pelle" Stark intitulée "Casque d'or" dont on reparlera plus tard.

Le village de Charonne avec Générations 13

Idem de l'ancienne gare de la Petite Ceinture et de ses rails désormais désaffectés que nous croisons rue de Bagnolet. La Flèche d'Or est un lieu entre salle de concert, bar et lieu de convivialité.

Le village de Charonne avec Générations 13

Pour l'instant, place à la visite du quartier Saint-Blaise

La rue Saint-Blaise fait juste face à l'église Saint-Germain et nous allons la descendre jusqu'au bout non sans nous retourner pour profiter de la jolie vue sur l'église (photo "parisianavores.paris").

 Voyez comme elle est joliment décorée de jardinières fleuries !

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Celle-ci m'a bien plu...

Le village de Charonne avec Générations 13

Petit arrêt devant ce magasin qui vend des Panamas

Le village de Charonne avec Générations 13

Vue sur une superbe cour intérieure

Le village de Charonne avec Générations 13

Le village de Charonne avec Générations 13

Beaucoup de Street Art dans la rue Saint-Blaise

Celui-ci est de Thomas (@loup-y-es-tu)

Mais que regarde ce loup et ce petit chaperon rouge... ?

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Ce petit personnage qui dit un mot que je n'ose pas transcrire...

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Pas mal aussi cette adolescente avec sa plume et son chien...

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Sur cette place appelée Place des Grès (son nom fait référence à un ancien dépôt de pavés de grès de Fontainebleau), se trouvait au Moyen-Age le poteau de justice (ou pilori) des seigneurs de Charonne. Il était doté d'un carcan d'infamie auquel on attachait les condamnés pour les livrer à la vindicte populaire.

Le village de Charonne avec Générations 13

Tout est dit !

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En continuant un peu plus bas la rue Saint-Blaise, un joli portail datant du XVIIIème siècle orne l'entrée d'une copropriété récemment rénovée.

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Etrange mais heureuse association...

Le village de Charonne avec Générations 13

Empruntant maintenant la rue Vitruve au niveau de la place des Grès, nous passons devant une plaque signalant que Barbara a habité cet immeuble entre 1946 et 1959. On peut y lire : "Et faire jouer la transparence au fond d'une cour aux murs gris où l'aube aurait enfin sa chance", un texte issu de sa chanson "Perlimpinpin". Je l'avais oubliée...

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Angle rue Vitruve et rue Albert Marquet : regardez la Salamandre ! (le square du même nom n'est pas loin).

Le village de Charonne avec Générations 13

La plaque dit ceci : "On raconte dans la légende qu'une salamandre après être passée par le square où elle aurait laissé une longue trace, se serait dirigée vers la rue Albert Marquet et s'arrêta pour se reposer dans un coin de la rue Vitruve..."

Le village de Charonne avec Générations 13

Le village de Charonne avec Générations 13

Je vous avais parlé de la rue des Vignoles au début de ce post, et bien nous y sommes arrivés. Ce joli nom évoque en effet la culture de la vigne, autrefois l'une des activités principales des habitants de l'actuel 20ème arrondissement et, tout particulièrement, du coteau de Charonne prédisposé à la viticulture par son exposition et la composition de son sol. Les grandes abbayes parisiennes y possédèrent très tôt vignes et pressoirs, qui leur procuraient le vin nécessaire à la célébration de la messe.

Plus tard, ces coteaux produisirent un vin aigrelet, appelé "guinguet" (d'où la désignation des lieux où on le buvait comme "guinguettes").

Cette rue est traversée par d'innombrables petites impasses aux noms évocateurs. Celle-ci, l'impasse Satan, voisine avec le passage Dieu mais il y a aussi l'impasse de la Confiance, l'impasse des Souhaits ou encore l'impasse Poule...

Le village de Charonne avec Générations 13

L'impasse des Vignoles

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Avouez qu'on oublie qu'on est en plein Paris ici.

Le village de Charonne avec Générations 13

La rue de la Réunion que l'on croise un peu plus bas doit son nom au fait qu'ici les habitants des villages de Charonne et d'Avron pouvaient s'y rencontrer puisqu'ils étaient voisins.

Le village de Charonne avec Générations 13

Nous passons rapidement au large de l'église Saint-Jean-Bosco, de style Art déco. Il faudra que je retourne la visiter car cela en vaut sûrement la peine.

Le village de Charonne avec Générations 13

Anne-Marie a prévu de faire une pause dans le Jardin Casque d'Or voisin où elle nous parle de la petite ceinture et de l'histoire de Casque d'Or.

► La Petite Ceinture

La ligne de la petite ceinture de Paris, communément désignée sous le nom de "Petite Ceinture", est une ligne de chemin de fer à double voie de 32 kilomètres de longueur encerclant Paris à l'intérieur des boulevards des Maréchaux. Bien que faisant toujours partie du réseau ferré national, elle est aujourd'hui inutilisée sur la majeure partie de son parcours. Ouverte par tronçons de 1852 à 1869, la Petite Ceinture permet tout d'abord aux trains de marchandises de contourner Paris : ses embranchements avec toutes les grandes lignes évitent un trajet jusqu'aux gares terminus. À partir de 1862, elle absorbe la ligne d'Auteuil dans sa partie occidentale et s'ouvre aux voyageurs. Elle offre ainsi aux ouvriers, pour un tarif modéré, un service circulaire à travers les quartiers périphériques de la capitale, où les travaux d'Haussmann les ont relégués.

Après un apogée du trafic atteignant 38 millions de voyageurs lors de l'exposition universelle de 1900, les Parisiens délaissent de plus en plus la Petite Ceinture. Ses fréquences insuffisantes, l'espacement entre les gares, leurs équipements vieillots et leur accès parfois malaisé rebutent. Elle subit en outre la concurrence du métropolitain et de l'autobus, nouveaux moyens de transport mieux adaptés aux besoins urbains. Elle ferme définitivement aux voyageurs le 23 juillet 1934. Son trafic est aussitôt repris par une ligne d'autobus homonyme nommée « PC ». Seuls circulent encore, de nuit, quelques trains de grandes lignes. Le transport des voyageurs parisiens est maintenu sur une partie de la ligne d'Auteuil, intégrée en 1988 à la ligne C du RER pour former la nouvelle ligne d'Ermont - Eaubonne à Champ-de-Mars. Quant au trafic de marchandises, il se poursuit jusqu'aux années 1990.

 Le groupe du 15 avril sous la guidance d'Anne-Marie

Le village de Charonne avec Générations 13

Le village de Charonne avec Générations 13

► L'histoire de Casque d'Or

Le film de Jean Becker, sorti en 1952, est inspiré de l'histoire vraie d'Amélie Elie, surnommée "Casque d'Or". Née le 14 mars 1878 à Orléans et morte le 6 avril 1933 à Bagnolet, Amélie Elie est une célèbre prostituée française appartenant au milieu des Apaches, des bandes criminelles du Paris de la Belle Epoque.

La jeune orléanaise se montre précoce en se mettant en ménage à treize ans avec un ouvrier de quinze ans surnommé "le Matelot". Retrouvés à l'Hôtel des Trois Empereurs, ils sont séparés de force. Le Matelot partage alors sa vie entre maisons de correction et fugues mais l'aventure avec Amélie dure un an.

A quatorze ans, Amélie perd sa mère et se retrouve à la rue. Elle abandonne son petit ami, le Matelot, et lui préfère la compagnie plus réconfortante d'une prostituée, qui se fait appeler "Hélène de Courtille". Celle-ci l'accueille chez elle et la lance sur le trottoir. La petite et la femme deviennent amies et amantes. Amélie s'adapte au Paris de la nuit et au monde des voyous au service des souteneurs que la presse, comparant la Zone au Far-West, appellera les Apaches.
Puis, elle rencontre "Bouchon", un autre souteneur qui la tabasse : elle s'enfuira de Charonne pour aller à la Bastille. Elle a alors dix-neuf ans et rencontre Joseph Pleigneur, dit "Manda", un chef de bande de vingt-deux ans (joué par Serge Reggiani dans le film) : profession, cambrioleur... Manda s'absente souvent pour affaires et Amélie, en son absence, rejoint la rue. C'est alors qu'elle rencontre Dominique François Eugène Leca (joué par Claude Dauphin dans le film) dans un bouge des Halles nommé le "Caveau des Innocents".
Manda déclenche les hostilités en portant un coup de couteau à Leca. La guerre est déclarée. Les deux bandes s'affrontent et Leca en ressort avec deux balles de révolver dans le bras et la cuisse. L'affaire "Manda-Leca" fait la Une de tous les journaux. Leur procès, en 1902, aboutit à leur déportation en Guyane où ils mourront tous les deux.

Amélie, elle, se marie dans le 20ème arrondissement en 1917 et devient bonnetière. Son époux est cordonnier et s'appelle André Nardin. Elle élève ses quatre neveux mais ouvre un peu plus tard une maison close rue des Rosiers appelée "Les rosiers". Elle meurt de la tuberculose en 1933 à l'âge de 55 ans. Elle est inhumée au cimetière de Bagneux.

La bande-annonce du film de Jacques Becker

Le groupe du 22 avril avec moi

Le village de Charonne avec Générations 13

 

La promenade se termine sur le boulevard de Charonne au niveau du métro Avron.

Un grand merci à Marylène pour les photos qu'elle m'a envoyées et qui ont complété les miennes.

Et merci aussi bien sûr à Anne-Marie pour avoir préparé et guidé cette jolie balade. 

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M
Merci Claire,<br /> Un seul mot "Super"
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