Hier je suis allée écouter un concert dans une église du 14ème arrondissement, Notre-Dame-du-Rosaire. Ce n'était pas la seule église à proposer ce genre de spectacle (le dimanche sur Paris, pas mal d'églises le font) mais l'avantage c'est qu'elle était située sur la ligne du 62 qui passe devant chez nous.
Vu le temps que nous avons en ce moment, il valait mieux ne pas aller trop loin !
Le concert était donné au profit de "l'Association Acromégalie".
L'acromégalie est une maladie rare qui touche autant les hommes que les femmes avec une prévalence de 5,5/100 000. Du fait de l'apparition lente et insidieuse des symptômes, cette maladie est généralement diagnostiquée après 4 à 10 ans d'évolution.
La maladie est due à une hypersécrétion d'hormone de croissance par l'hypophyse due à une tumeur toujours bénigne de l'hypophyse appelée adénome hypophysaire.
Les symptômes sont extrêmement nombreux et variés et parfois le médecin "passe à côté"...
La chirurgie, la radiothérapie, sont généralement suivies d'un traitement médicamenteux.
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Mais venons-en à notre concert : il se tenait, comme je vous l'ai dit, dans l'église Notre-Dame-du-Rosaire dont je vous propose la visite.
Notre-Dame-du-Rosaire fait partie du quartier de Plaisance, un quartier marqué, dès avant la fin du XIXe siècle, par l'implantation d'usines et l'accroissement de la population. Le besoin cultuel conduisit à construire une église en 1909. Elle fut confiée aux soins de l'architecte Pierre Sardou (1873-1952).
Le style choisi répond au phénomène qui frappa la société française après la Séparation de l'Église et de l'État en 1905 : il fallait multiplier les «chapelles de secours» en faisant simple. Pour assurer cette simplicité peu coûteuse et garante d'une construction rapide, quoi de mieux que de revenir aux édifices paléochrétiens et romans des origines.
Pierre Sardou s'inspire de l'église des Saints-Apôtres de Florence : dépouillement des formes, arcades en plein cintre ornées de chapiteaux nus, clarté des proportions. Notre-Dame-du-Rosaire, consacrée en 1911, se rattache au roman florentin.
Je vous l'ai dit : il faisait un temps de chien...
La façade est dominée par un clocher-porche où trône la statue de Notre-Dame-du-Rosaire. Elle est surmontée d'un beffroi.
Notre-Dame du Rosaire : Statue de Michel Serraz (XXe siècle)
Moi je suis ravie que la séparation de l'Eglise et de l'Etat ait permis de construire une si jolie église !
Côté choeur...
L'architecte Pierre Sardou a opté pour une voûte en bois à charpente apparente.
Le vitrail du choeur : une belle crucifixion, oeuvre d'Henri-Marcel Magne (1877-1944)
En dessous, un groupe sculpté représentant Notre-Dame-du-Rosaire ou la Vierge remettant le Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne.
Sculpture en pierre de trois mètres sur trois de Paul Darbefeuille (1855-1930)
Derrière l'autel, une croix : art contemporain naïf
Henri-Marcel Magne a également réalisé les vitraux du choeur représentant les quatre évangélistes,
ainsi qu'un très joli vitrail représentant Saint-Joseph et l'Enfant Jésus. Je l'ai remarqué car ce n'est pas si souvent que cela qu'on trouve un enfant Jésus dans les bras de son "père".
Le chemin de croix m'a aussi beaucoup plu : il est du même artiste que les vitraux.
Station 1 : Jésus est condamné à mort
Station 6 : Véronique essuie la face de Jésus
Station 10 : Jésus est dépouillé de ses vêtements
Côté porche...
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Le concert se passait dans le choeur.
Les choristes : huit femmes et cinq hommes habillés de couleurs vives
Au programme, des oeuvres de Francis Poulenc, de Benjamin Britten, d'Arvo Pärt (ceux-là je les connaissais) et d'autres musiciens des 19ème et 20ème siècles.
Un compositeur finlandais, Toivo Kuula (1883-1918), nous a bien fait rire avec sa petite pièce intitulée "Minun Kultani Kaunis on" (dont nous avions la traduction sur notre programme évidemment !)
Ma chérie est belle
Bien qu'elle soit maigrelette
He la la la la la
Bien qu'elle soit maigrelette
Ses yeux sont bleus,
Bien qu'elle soit bigleuse
Elle a la bouche comme un fermoir
Bien qu'elle fasse plus d'une toise
Quand je l'emmène à la foire
Même les chevaux rigolent.
J'ai malheureusement un peu raté le début...
Il ne faut pas confondre cette version de Nobody knows tirée de l'Oratorio de Michael Tippett (1905-1998) avec celle, plus connue, jouée par Luis Armstrong à la trompette...
Nobody knows the trouble I see, Lord
Nobody knows like Jesus
O brothers, pray for me
And help me to drive old Satan away
O mothers, pray for me
And help me to drive old Satan away.
Les voix des différents pupitres se répondent en écho faisant paraître le psaume plus long que ne l'est son texte...
Une très agréable fin de journée pluvieuse...