C'est parti pour le Noël 2023 !
Aujourd'hui 16 décembre, Arlette a choisi de nous offrir comme cadeau
un spectacle de cirque au théâtre Sylvia Monfort
en compagnie de notre amie Michèle. Direction donc le XVe arrondissement où se trouve ce théâtre créé d'abord sous la forme d'un chapiteau en 1977 et désormais construit en dur depuis 1992 sur la rampe d'accès des anciens abattoirs de Vaugirard voisinant le parc Georges Brassens que nous connaissons bien.
La rue Brancion est ornée de lumières en cette époque festive.
L'entrée du théâtre au N°106 de la rue Brancion jouxte un ancien bâtiment des abattoirs portant des bas-reliefs sculptés comme ceux-ci représentant respectivement Camille Leblanc, créateur du Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis en 1836, et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, professeur au Museum National d'Histoire Naturelle.
Sur la grille donnant accès au théâtre, le programme de l'année 2023-2024
Et voici le théâtre proprement dit : il se présente sous forme d’une pyramide hexagonale métallique de vingt-trois mètres de haut.
A l'intérieur, un espace pour la consommation où l'on retrouve Arlette
Le spectacle s'intitule "23 fragments de ces derniers jours".
Il est né de la rencontre en 2018 de la circographe Maroussia Diaz Verbèke avec le collectif brésilien Instrumento de Ver. Ils et elles sont fakir, trapéziste, ex-gymnaste, danseurs de frevo et de funk, et accompagnés d'une foule d'objets : papier bulle, bouteilles en verre, jouets pouet pouet, ballons de baudruche... Créé entre le Brésil et la France, ce spectacle a permis de tenir pendant ces dernières années où tout se cassait comme du cristal.
Le spectacle est formé de 36 saynètes égrenées dans le désordre, présentées alternativement par l'un ou l'autre des six artistes en brésilien puis traduites en français. J'ai beaucoup aimé ce mélange des langues, celle qui chante avec celle qui permet au public de comprendre.
Ci-dessous une petite vidéo qui montre qu'on peut aussi parler avec les pieds !
Les objets que les artistes manipulent sont autant d'exemples de comment les choses les plus ordinaires peuvent être détournées pour en jouer, avec toujours pour objectif le dépassement de soi. On est dans un cirque oui ou non ?
Et en jouer, c'est ce que les artistes font à merveille !
Si au début on est un peu perdu dans le message que la troupe veut faire passer (délitement du Brésil sous le régime de Bolsonaro), on accroche très vite au spectacle par la suite, chaque artiste intervenant chacun dans sa spécialité.
Pour dire la résilience et la joie malgré les accidents, quoi de mieux que la danse et la musique, surtout quand il s’agit de parler de l’histoire du Brésil et des Brésiliens ? 23 Fragments… se présente de prime abord comme une chorégraphie de cirque, presque une performance. Sur un tapis circulaire pris entre quatre gradins, les six interprètes enchaînent des tableaux qui sont autant d’allégories de vie, individuelle ou collective.
Équilibre sur bouteilles, fakirisme sur Legos, acrodanse, l’ancrage des corps dans le sol est évident. Le traitement est ludique : on a l’impression d’être face à un tapis de jeu, et les objets mobilisés, s’ils n’appartiennent pas tous au monde de l’enfance, sont détournés de leur usage habituel, ce qui produit des décalages cocasses. La fin du spectacle voit les artistes prendre de la hauteur : danse suspendue, sangles, trapèze, et un étrange agrès fait de guirlandes de bouteilles. Les figures aériennes redonnent alors de la vigueur à un spectacle qui menaçait de patiner, ayant épuisé ses possibilités au sol.
J'ai été frappée par l'importance du son dans ce spectacle, le son que fait le papier bulle quand on l'écrase, celui des tessons de bouteille sur lesquels une artiste se risque à marcher, celui qui fait rire des jouets pouet pouet ou encore celui des ballons de baudruche qui éclatent entre deux bouches qui se rapprochent...
Ce qui m'a frappée aussi c'est la très grande coordination entre les artistes afin que tout se passe à la seconde près de façon à ce que le spectacle soit réglé comme du papier à musique.
Du très grand professionnalisme !
Les photos étaient interdites bien sûr et les sonneries de téléphone déconseillées mais la troupe nous a gentiment invités au milieu du spectacle à prendre une photo.
Sympa je trouve !
Le public installé sur scène est venu se mêler aux artistes lors des applaudissements qui ont été fournis.
Nous avons terminé la soirée dans un restaurant voisin tous les quatre et nous sommes dits...
A l'année prochaine !