Aujourd'hui, le soleil brille pour cette journée "randonnée-culture" au nord de Paris qu'a préparée pour nous Jacqueline mais... ne vous y trompez pas, le froid est bien là !
Brrrr....
Heureusement, nous commençons par la visite du Musée de la Renaissance à Ecouen.
Propriété d'un grand seigneur de la Renaissance, Anne de Montmorency, qui a grandi dans l'intimité de François Ier, puis prospéré sous la protection d'Henri II, Écouen n'est pas une demeure comme les autres : elle inscrit dans ses pierres les ambitions et les succès d'un homme puissant qui est aussi un mécène et un esthète passionné d'art. Elle incarne la vision moderne d'un seigneur qui guerroya en Italie et se promit de retrouver un jour sur ses terres l'éblouissement qu'il connut face aux palais transalpins.
C'est dans cette chapelle au superbe plafond décoré aux emblèmes du Connétable et de son épouse Madeleine de Savoie, que se trouve la reproduction commandée en 1506 à Marco d'Oggiono, l'un des meilleurs élèves de Léonard de Vinci, de la fameuse Cène peinte par le Maître sur les murs de Sainte-Marie des Grâces à Milan.
Il représente l'engouement des français pour ce chef-d'oeuvre de l'art de la Renaissance italienne.
de plus près...
et maintenant, le tableau du Maître : c'est vrai que la copie d'Ecouen a été très bien restaurée mais du coup on ne voit plus les outrages du temps qui quelquefois ont aussi du charme...
L'orgue de tribune situé sur le côté nord de la chapelle est dû au grand facteur d'orgues français Cavaillé-Coll. Il date de 1852.
Cette salle (de la mesure du temps et de l'espace ) est presque exclusivement réservée à la nef automate dite "de Charles Quint" : il s'agit d'un bateau de laiton doré servant d'horloge. On attribue sa conception au XVIème siècle à l’horloger Hans Schlottheim tandis que l'orfèvre qui l'a exécutée reste inconnu à ce jour.
Traditionnellement dénommé "banc d'orfèvre", le banc à tirer d'Ecouen servait à étirer des fils de métaux précieux et non précieux (la technique du tréfilage a été employée dès l'Antiquité et se pratique encore aujourd'hui dans l'industrie et la bijouterie).
C'est un objet d'apparat mais également d'usage dont on ne peut qu'admirer l'élégance de la marqueterie.
Continuant notre visite, nous voici maintenant dans la chambre de Catherine de Médicis qui possède de belles tapisseries.
Dans la Grande Salle des appartements de la Reine, une très belle cheminée sculptée provenant d'une maison de Rouen (vers 1530). De par les sculptures de son manteau, elle reflète l'importance à cette époque du pèlerinage de Lorette en Italie.
La "Santa Casa" (la maison où Marie reçut de l'Ange Gabriel l'annonce qu'elle allait être mère du Sauveur) est transportée par des anges dans la nuit du 10 décembre 1294 depuis Nazareth jusqu'à Loreto, dans la Province italienne des Marches pour échapper aux sarrasins...
Dans la Salle des petites sculptures, ce coffret à bijoux "Diane et Actéon" a retenu mon attention.
L'histoire du pauvre Actéon est bien triste...
Par une chaude journée, Actéon, jeune chasseur, surprit la déesse Diane et ses huit nymphes se baignant au bord d'un ruisseau après une chasse. Furieuse de cette indiscrétion, la chaste Diane chassa Actéon et pour se venger, le transforma en cerf afin qu'il soit poursuivi par ses propres chiens. La colère de Diane ne fut assouvie que lorsque elle vit le corps d’Actéon déchiqueté par sa propre meute.
Le coffret est en bois doré daté de la fin du XVème siècle
Son décor est à rapprocher de celui du manteau de la cheminée en pierre de la Galerie de Psyché (qui provient d'un hôtel particulier de Châlons-en-Champagne détruit au XIXe siècle).
J'ai aussi aimé cette petite sculpture en bronze d'un "acrobate grimaçant" en forme de lampe à huile. Elle date de la première moitié du XVIème siècle.
D'où sans doute l'expression : "avoir le feu aux fesses" !!!
Admirez le travail de ce petit meuble dont je n'ai pas relevé le nom (peut-être un Tabernacle... ?)
De plus près, on distingue bien une très jolie Nativité.
Dans la Salle des Armes, une superbe cheminée dont le manteau raconte l'histoire de la rencontre entre Salomon et la Reine de Saba.
La Reine vient éprouver la grande sagesse de Salomon par des d'énigmes. Elle arrive à Jérusalem avec un équipage apportant de l'or et des pierres précieuses...
Une extraordinaire architecture dans un vaste paysage
Nous sommes bien dans la Salle des Armes : une petite pensée pour cette collègue encore en activité...
Changeons d'étage, voulez-vous ?
Dans le Cabinet du Roi, les murs sont ornés de plaques monumentales en émail peint sur cuivre de Limoges tel ce Jupiter exécuté par Pierre Courteys en 1559.
ou cet Hercule du même artiste
Nous sommes ici dans la Grande Salle du Roi dotée d'une cheminée monumentale somptueusement sculptée et incrustée de marbre.
On aime ou on n'aime pas... mais le travail est admirable.
Au sol, le pavage a été restauré.
Où se trouve ce superbe coffret flamand incrusté d'ivoire... ? Je l'ai oublié.
Tout comme ce lit à baldaquins du XVIème siècle...
Dans une salle du Musée sont exposés des vitraux rappelant qu'à cette époque les fenêtres en étaient garnies.
Saint Paul arrêté à Jérusalem
Saint Paul chassé du Temple (début XVIIème)
Vierge à l'enfant (1544)
La fuite en Egypte (1540)
Au sommet du Château, la Salle des céramiques turques d'Iznik (anciennement Nicée).
Une merveille !
Naturellement que des décors floraux ou géométriques
Dans celle des céramiques françaises,
un superbe triptyque en carrelages du rouennais Masseot Abaquesne sur le Déluge (1550).
La construction de l'Arche
L'embarquement des animaux
La fin du Déluge
Cette aiguière est de Bernard Palissy (vers 1560)
Impressionnant cet épi de faîtage (fin XVIème)
Côté céramique italienne, j'ai retenu ces deux très jolies assiettes.
L'heure tourne et... on a une randonnée à faire !
On ne peut tout de même pas quitter le Musée sans un coup d'oeil à ce nautile monté en coupe représentant Neptune triomphant de monstres marins.
ainsi qu'à cette Daphné surmontée d'une immense pièce de corail, figée au moment précis de sa métamorphoses végétale.
Vite vite, rejoignons le groupe pour aller se restaurer avant la marche !
On va bien avoir besoin de calories pour lutter contre le froid...