Je suis allée visiter au mois d'avril dernier - sur les conseils de mon amie Michèle - une exposition au Musée Maillol présentant la Collection laissée par Emil Bührle, un collectionneur allemand qui s'est intéressé à l’Impressionnisme.
Arlette, ma soeur, m'attend devant l'entrée du Musée Maillol situé rue de Grenelle.
Celle-ci jouxte l'Hôtel Bouchardon voisin et sa Fontaine des Quatre Saisons.
A l'intérieur du Musée, un escalier moderne a été créé dans le hall d'entrée pour desservir l'étage où se trouve l'accès à l'exposition.
Présentée pour la première fois en France, cette collection, réunie entre 1936 et 1956 à Zurich, propose un panorama de l'art français du XIXème au début du XXème siècle.
L'exposition (en tout une soixantaine d’œuvres) parcourt plusieurs courants de l'art moderne : les grands noms de l'impressionnisme (Manet, Monet, Pissaro, Degas, Renoir, Sisley) et du postimpressionnisme (Cézanne, Gauguin, Van Gogh, Toulouse-Lautrec), les débuts du XXème siècle avec les Nabis (Bonnard, Vuillard), les Fauves et les Cubistes (Braque, Derain, Vlaminck), et l'Ecole de Paris (Modigliani), pour finir avec Picasso.
Ça et là, quelques sculptures d'Aristide Maillol
Méditerrannée - Bronze d'Alexis Rudier - (1902-1905)
J'ai sélectionné les oeuvres qui m'ont le plus enthousiasmée.
La Liseuse de Camille Corot (1845-1850)
Dans ce tableau, Corot atteint au sublime d'un Vermeer...
Camille Pissaro : Route d'Osny, à Pontoise - gelée blanche (1873)
Alfred Sisley - Chalands à Saint-Mammès (1885)
Le peintre installe souvent son chevalet sur les rives du canal, sensible aux variations des couleurs du paysage et de la lumière, aux reflets de l'onde, aux scènes de la vie fluviale...
Camille Pissaro - Route de Versailles , Louveciennes - neige (1870)
Henri Fantin-Latour - Pivoines et pêches (1873)
Henri de Toulouse-Lautrec - Messaline (1900-1901)
La troisième femme de l'Empereur Claude se livrait, dit-on, à la prostitution dans les bas quartiers de Rome. Ayant fomenté la mort de son époux, elle fut exécutée sommairement en l'an 48.
Edouard Vuillard - Le salon des Natanson, rue Saint-Florentin (1897-1898)
J'ai aimé le côté évanescent du tableau où l'on voit l'autre côté de la pièce dans un miroir.
Edouard Vuillard - Le numéro d'illusionniste (1895)
Peintre des intérieurs, Vuillard tire aussi son inspiration du monde du spectacle comme ici dans ce cabaret qui pourrait être l'actuel Musée Grévin.
Aristide Maillol : Torse de Printemps - Bronze d'Emile Godard (1911)
Une autre partie de l'exposition était intitulée "L'audace de la couleur".
Maurice de Vlaminck : Nature morte aux oranges (1907-1908)
Paul Gauguin : Nature morte au couteau (1901)
Paul Gauguin : Tournesols sur un fauteuil (1901)
Maurice de Vlaminck : Chaland sur la Seine au Pecq (1906)
Vlaminck tout comme Derain découvrent Van Gogh à la Galerie Bernheim dix ans après la mort de l'artiste. Leur voix est tracée...
Van Gogh - Tête de paysanne (1885)
Van Gogh : Les ponts d'Asnières (1887)
Van Gogh est à Paris depuis un an quand il peint cette toile.
Van Gogh : Le semeur, soleil couchant (1888)
Le paysan est couronné d'une auréole : un hommage à Jean-François Millet...
Van Gogh : Branche de marronnier en fleurs (1890)
Paul Cézanne : Le garçon au gilet rouge (1888-1890)
Ici, le peintre ne s'attache pas aux proportions de son sujet (le bras et l'oreille sont disproportionnés) mais plutôt à traduire la disposition d'esprit profonde du personnage.
Paul Cézanne : Le jardinier Vallier (1904-1906)
Paul Cézanne : Autoportrait à la palette (1886-1887)
Par contre, dans cet autoportrait, aucune dimension psychologique : est-ce une manière de se protéger de l'extérieur... ?
L'atelier d'Aristide Maillol a été reconstitué ici.
André Derain : Scène d'intérieur (vers 1904)
Le peintre a été influencé par Van Gogh et par Gauguin. L'emploi massif du rouge relie ce tableau au Fauvisme.
Amedeo Modigliani : Nu couché (1916)
Modigliani commence sa carrière comme sculpteur mais une santé affaiblie par les maladies et les excès le contraint à abandonner le maillet pour le pinceau.
La fin de l'expo avec ce tableau de Picasso : L'Italienne (1917)
D'abord circonspect par rapport à Picasso, Emil Bührle change d'avis en visitant une exposition à Milan : il fait alors l'acquisition de l'Italienne.
Une vidéo qui vous en dit plus sur Emil Bührle et sa collection
En sortant du musée, Arlette m'a emmenée voir un joli passage voisin d'ailleurs dénommé le "Beaupassage" qui permet à la rue de Grenelle et à la rue du Bac de communiquer avec le boulevard Raspail. L'une de ses entrées se trouve tout à côté de l'Hôtel Bouchardon.
Il s'agit d'une galerie gourmande à ciel ouvert où plusieurs chefs renommés officient (Anne-Sophie Pic ou Thierry Marx) et elle fait la part belle à l'art contemporain et au végétal.
Le double chêne tricentenaire de Frabrice Hyber (une réminiscence de la vallée vendéenne de son enfance)
Nous avons pris un petit café ici...
Les immeubles sont très jolis et proprets.
La fresque Grans Bwa de Romain Bernini, conçue à la manière d'un paysage hallucinatoire avec une forêt luxuriante aux couleurs psychédéliques, envahit les murs de l'entrée côté rue du Bac.
Les mangoustes de Beauvais (Stefan Rinck)
Comme vous le voyez, ce passage est très arboré et d'un calme olympien en plein Paris !
Et quand les arbres ne sont pas présents, ils sont remplacés par des sculptures (ici, l'arbre neuronal de Marc Vellay) ...
Le "clou" du passage : la sculpture d'Eva Jospin intitulée "La Traversée" (eh oui, c'est la fille du ministre !) Il s'agit d'un corridor long de 28 mètres et haut de 5.30 mètres : une forêt de carton formant un immense haut-relief...
Impressionnant...
Arlette devant une très jolie boutique de fleurs donnant sur le boulevard Raspail
Une agréable après-midi