☻ Suite de l'épisode précédent☻
Aujourd'hui, nous partons pour Kardjali, à 140 kms de Devin. Notre but est la visite des sites thraces de Perperikon et de Tatoul (sites datant de - 4000 ans avant JC). La Thrace était une région de la péninsule balkanique englobant une partie de la Grèce, de la Bulgarie et de la Turquie. Selon la mythologie grecque, le Dieu Dionysos et le héros Orphée en seraient originaires.
En route, nous faisons un arrêt dans le village de Shiroka Laka aux toits de lauzes.
Dans une rue, un habitant prépare ses poivrons pour l'hiver.
Tiens, un drôle d'autochtone !
Quelques boutiques de souvenirs avec poteries, tapis et cloches
Va-t-elle se laisser tenter ? se demande Philippe avec inquiétude. Non, ce ne sera pas pour cette fois.
Maria a mis aujourd'hui un pantalon très large et coloré car nous allons dans une région très musulmane où c'est le costume traditionnel des femmes (c'était, devrais-je dire, car les coutumes se perdent ici aussi). Très seyant avec son foulard de couleur ! En fait, nous verrons quelques femmes habillées ainsi mais il est difficile de les photographier au risque de leur déplaire...
Les "demoiselles" telles qu'on les voyait autrefois dans nos campagnes.
Nous voilà arrivés à Perperikon. C'est là-haut que l'on doit monter !
Impressionnant, non, cet escalier de pierre ?
Joseph aide gentiment Annie qui s'est fait mal à une cheville dans la grotte de Iagodina la veille mais qui ne veut rien perdre de son voyage...
Nous voilà arrivés : nous allons pouvoir découvrir les restes du gigantesque palais-sanctuaire d'un souverain thrace, l'un des plus anciens monuments mégalithiques jamais mis à jour. Il a été découvert en 2002 et est toujours en cours de fouilles : il va falloir déboiser toute la colline, un travail de romain dirait-on chez nous.
Une guide locale nous accompagne pour cette visite. Elle nous montre ici le trône du souverain et Cotse, notre chauffeur, qui a la carrure adéquate vous l'aurez remarqué, en prend possession avec le sourire.
Les tombes des personnages importants de la cité
Encore un peu de gymnastique
Voici le grand autel des sacrifices du temple dédié à Dionysos
Vous voyez cet orifice dans la pierre ?
Il s'agit d'un barbecue antique à deux foyers...
Nous enchaînons cette visite avec celle du site de Tatoul, un autre site thrace. Les maisons du village ont été faites avec les pierres du site...
Comme partout en Bulgarie, des points d'eau un peu partout.
Le site est protégé par un toit en tôle ondulée pour le mettre à l'abri des intempéries.
Le panneau qui présente le site (en bulgare et en anglais) indique qu'il s'agit du site d'un ancien sanctuaire payen. Le bloc monolithique abrite deux tombes. Certains archéologues parlent du sanctuaire dédié au culte d'Orphée.
Depuis le site, la vue est très dégagée sur les collines environnantes où l'automne a commencé à s'installer. Dommage qu'il manque un poil de soleil...
André a pris une position très stratégique pour écouter notre guide.
Gilbert s'apprête à photographier le tombeau supposé d'Orphée.
Nous rejoignons ensuite le car qui nous ramène à Kardjali où nous devons loger ce soir. A l'entrée de la ville, une sculpture évoque la lyre légendaire d'Orphée.
Petit rappel mythologique
Orphée avait depuis son enfance de grandes dispositions pour la musique à tel point qu'Apollon lui fit don d'une lyre à sept cordes. Par sa musique, non seulement il attendrissait les bêtes féroces mais il charmait aussi les arbres et les rochers au point qu'ils se déplaçaient pour le suivre et l'écouter.
Il épousa la très belle Eurydice et s'installa en Thrace pour régner sur le peuple des Cicones. Le couple y vécut très heureux.
Un jour, dans la vallée du fleuve Pénée, Eurydice refusa les avances d’un dieu champêtre nommé Aristée qui se mit à la pourchasser. Lors de sa fuite, elle posa malencontreusement son pied nu sur un serpent venimeux caché dans l'herbe drue qui la mordit à la cheville. Terrassée par le poisson foudroyant, la malheureuse Eurydice s'écroula sur l'herbe tendre. En vain Orphée employa le suc bienfaisant des plantes pour détruire l'effet du poison mais rien n'y fit et Eurydice mourut.
Orphée, inconsolable, vit que tout était perdu et prit la décision d'aller chercher Eurydice dans le royaume d'Hadès. A son arrivée dans le royaume des morts, non seulement il charma le passeur Charon, le chien Cerbère et les trois Juges des Morts par sa musique et il adoucit à tel point l'insensible Hadès et son épouse Perséphone qu'il obtint la permission de ramener Eurydice dans le monde des vivants. Hadès n'y mit qu'une seule condition : Orphée ne devait pas se retourner jusqu'à ce qu'Eurydice soit revenue sous la lumière du soleil.
Eurydice suivit Orphée dans le sombre passage, guidée par la musique de sa lyre, mais lorsqu'il revit poindre à nouveau la lumière du jour, et comme il n'entendait aucun bruit, il se retourna pour voir si elle était toujours derrière lui et ainsi la perdit pour toujours.
Une bien belle histoire, non ?
Nous dînons dans un très joli restaurant d'un dîner absolument royal.
L'ambiance est à la gaîté comme vous pouvez le constater.
Ces récipients que vous voyez sur la table sont vendus sur les marchés : ils sont en terre cuite et vont au four. On y prépare des plats mijotés.
Nous passons la nuit dans un monastère et le lendemain matin nous y découvrons des lieux absolument enchanteurs. Le monastère de la Dormition de la Vierge a été construit dans les années 2000. C'est un vrai hâvre de paix au coeur d'une ville de 70.000 habitants.
La galerie des chambres (le monastère fait office de maison d'hôtes.)
Dans les églises et les monastères, il y a toujours des petites dames qui balaient le sol pour qu'il soit immaculé : à l'approche de l'automne, elles ont du pain sur la planche...
L'intérieur de l'église
Les icônes sont souvent recouvertes de plaques de métal argenté : ce sont des dons des fidèles.
Ce matin, nous prenons la route de Plovdiv, la deuxième ville du pays avec un peu plus de 500.000 habitants : une ville qui a beaucoup de charme comme vous allez le voir.
Sur la route, encore des charrettes
En route, nous nous arrêtons à Assenovgrad pour voir la forteresse d'Assen. Vous voyez comme le bulgare est simple : Assenov-grad, la ville d'Assen !
Et c'est reparti pour la grimpette : décidément, Philippe qui avait peur de ne pas faire assez de randonnées... Dans ce voyage, nous en avons presque tous les jours !
Le rôle de la forteresse était de surveiller tout mouvement de personnes et de troupes sur le chemin des Rhodopes qui menait vers l'empire Byzantin. Rappelez-vous : la domination de la Bulgarie par l'empire byzantin pendant 170 ans au XIIIème siècle...
La ville d'Assenovgrad vue depuis la forteresseMarianous signale qu'elle est spécialisée dans la fabrication des robes de mariées.
L'église "Sainte Marie de Pétritch", qui date du XIIème siècle, est le bâtiment le mieux conservé de cet ensemble architectural. Malheureusement, elle est fermée actuellement.
Nous continuons notre route pour rejoindre le monastère de Batchkovo qui est le second plus grand monastère de Bulgarie après celui de Rila. C'est un sanctuaire fondé il y a presque un millénaire, en 1083, par les frères Grégoire et Abazi Bakouriani, voïvodes d'origine géorgienne en cette époque d'occupation byzantine.
L'église actuelle date du XVIIème siècle.
Sur l'un des murs, dans la cour du monastère, un panorama sous forme de fresque.
Une autre fresque spécialement fine : celle des diables tirant les damné(e)s vers l'enfer.
Le réfectoire des moines est magnifique lui aussi bien qu'il souffre de l'humidité auxquels les murs sont soumis.
La vierge assise (détail du mur du réfectoire)
Détail du plafond du réfectoire : l'arbre de Jessé, autrement dit l'arbre généalogique présumé du Christ à partir de Jessé, le père du Roi David.
Nous arrivons à Plovdiv en fin d'après-midi et prenons possession de nos chambres, réservées à l'Hôtel Métropole, un grand hôtel moderne proche du centre ville.
De notre chambre, la vue donne sur des immeubles sans grand caracère construits à l'époque soviétique.
Nous prenons ensuite la direction du centre en passant par le pont couvert traversant la Maritsa (vous savez : la rivière qu'a chantée Sylvie Vartan en 1968).
Cheminant au hasard des rues, nous parvenons bientôt au centre.
Les vestiges du stade antique construit sous le règne de Marc Aurèle (161-180) se dressent sur la place Dzhumaya à côté de la Mosquée du même nom. La majeure partie de cet immense colisée de 190 m de long sur 30 m de large, pouvant accueillir 30 000 spectateurs, s’étend hélas sous des constructions ultérieures, ce qui a interdit de le dégager complétement. Les quelques rangées de gradins et la porte voûtée que l’on aperçoit permettent de se faire une idée de ce à quoi pouvait ressembler cet imposant édifice.
Une photographe fait les photos d'un jeune couple qui va convoler : joli cadre ! Nous sommes en effet au début du week-end et nous verrons pas mal de mariées.
Un élégant immeuble surplombe le stade.
Le minaret de la Mosquée Dzhumaya est élégant et l'intérieur est richement décoré.
La tribune réservée aux femmes au fond de la salle de prière.
Comme dans toutes les villes bulgares, le centre ville consiste en une rue piétonnière se terminant par une construction de l'époque soviétique. La rue piétonnière de Plovdiv est Knyaz Alexandar I qui démarre à la place Dzhumaya : à cette heure de la soirée, elle est très fréquentée.
Au centre de la rue, on trouve une galerie marchande que garde un atlante impressionnant. En prenant l'escalator jusqu'au sous-sol, on peut voir une autre partie des gradins du stade.
Un peu plus loin, une curieuse sculpture : celle de Miljo, un habitant maintenant décédé de Plovdiv qui a été immortalisé dans cette position car il était très à l'écoute des gens...
Tout au long de la rue, de jolis immeubles avec un petit air viennois : normal, ils ont été construits sous le règne de Ferdinand de Saxe-Cobourg (Ferdinant Ier) qui était né à Vienne.
L'ancien théâtre dramatique aurait besoin d'un petit lifting...
Une élégante promenade, n'est-ce pas ?
A l'extrémité de Knyaz Alexander I se trouve le bâtiment "soviétique" de La Poste.
No comment !
Le soir, nous dînons à l'Hôtel. La table est déjà dressée et, comme d'habitude, nous sommes presque les seuls dans la salle de restaurant. On ne va pas s'en plaindre !