Pour fêter dignement le Nouvel An chinois, la Mairie du 13ème a prévu comme d'habitude un programme très alléchant allant du cinéma (Le dernier loup et Le chien du Tibet) au défilé en passant par la musique (avec un concert intitulé "Nouvelle route de la soie"), une conférence ("Le boudhisme et le boudhisme zen"), une exposition (La calligraphie "d'un seul tenant"), la photographie ("Jeunes instruits") et... l'Opéra traditionnel.
Et c'est justement l'Opéra de Canton que je suis allée voir et écouter.
Canton se trouve dans le sud de la Chine.
L'opéra traditionnel chinois est issu des différents types de théâtres en vogue dans la Chine ancienne. A l'origine mise en scène d'extraits de la littérature classique et de l'historiographie chinoise, il intègre multiples éléments progressivement codifiés pour résulter dans la conception d'un art dramatique complet. L'esthétique épurée de la mise en scène, les compositions musicales d'instruments variés, les couleurs chatoyantes des costumes, le langage mystérieux du maquillage, les chants mélodieux et la technicité du jeu composent les multiples facettes d'une interprétation qui sert l'évocation d'une histoire émouvante et sophistiquée.
L'Opéra de Canton est l'un des quatre opéras les plus importants. Il a été répertorié par l'UNESCO comme Patrimoine culturel immatériel mondial.
La salle des fêtes de la Mairie avait été décorée de superbes bouquets qui, malheureusement, n'ont pas été développés ce qui m'a empêchée de les prendre en photo...
C'est Philippe Moine, l'adjoint au maire chargé de la culture, qui a présenté la soirée à laquelle assistaient beaucoup d'habitants du 13ème et bien sûr en particulier du quartier chinois.
L'Opéra qui nous a été présenté s'appelait : La lanterne au lotus magique. Cette pièce apparut à l'époque des dynasties Song et Yuan (960-1368) et eut un regain d'intérêt en 1957. Un film en a été tiré en 2002.
Tandis que les acteurs opéraient sur la scène, le texte en était projeté dans les deux langues sur cet écran. J'ai eu l'incroyable chance d'être arrivée pas spécialement en avance et de me retrouver au premier rang, les chaises réservées pour les "huiles" étant restées vides...
Super pour la photographe !
La pièce raconte l'histoire de San Shengmu, une immortelle, qui s'amourache d'un érudit mortel du nom de Liu Yanchang. C'est sans compter sur la tyrannie de son frère qui fera tout pour séparer les amants...
La première actrice à entrer en scène est l'une des suivantes de San Shengmu, Lengzhi.
Les mouvements de manches sont très gracieux.
Bonjour la durée du temps de maquillage...
San Shengmu : "Depuis que nous sommes mariés, tout me semble merveilleux".
Remarquez la concision du chinois : une ligne suffit pour trois en français !
Trois jours plus tard, le frère de San Shengmu, Erlang, furieux de cette union, envoya un chien du ciel pour voler cette lanterne et la jeune femme dut se résoudre à renvoyer son amant...
San Shengmu : "C'est sûrement mon frère qui arrive: le pire approche..."
San Shengmu : "Lenzhi, ramenez vite mon mari dans le monde d'en bas !"
L'écharpe représente le "mur" entre les mortels et les immortels.
Il ne s'agissait ici bien sûr que d'un extrait de l'opéra condensé : le public français (et même peut-être chinois d'origine) n'étant pas habitué à voir un tel spectacle.
A suivi un chant en duo : "Un songe dans le jardin du Pavillon des pivoines". Inutile de vous dire que là, je n'ai rien compris et que je regardais ma montre assez souvent !
Pour finir la soirée, nous avons assisté à une danse de l'épée qui était également chantée.
En voici un court extrait. Son titre : "Adieu ma concubine"
Attention à vos oreilles occidentales... !
Les salutations des acteurs...
Un très beau spectacle qui m'a fait voyager pour pas cher...