Il y a un quelques temps, je suis allée voir l'exposition Bernard Buffet au Musée d'Art Moderne.
Le bâtiment est de style Art Déco.
Le portail d'entrée est l'oeuvre du ferronnier d'art Adalbert Szabo : il est décoré de huit hauts-reliefs en bronze doré peut-être (?) l'oeuvre du sculpteur Gabriel Forestier.
Bernard Buffet, c'est ma jeunesse : il faisait parfois la Une du journal télévisé des années 60 - époque à laquelle mes parents se décidèrent enfin à acheter la télévision (en 1964 exactement : j'ai un repère car nous avons pu voir en direct l'assassinat de Kennedy.), télévision qui était incompatible à leurs yeux avec les études de leurs deux filles... Maintenant les enfants ont une tablette à 5 ans quand ce n'est pas avant ! Autres temps, autres mœurs.
C'était en effet à cet époque un peintre qui avait le vent en poupe : aussi novateur que Picasso, sa peinture étonne et même parfois dérange - le monde de l'art en tout cas - mais pas le public, qui lui l'acclame.
Bernard Buffet est né en 1928 à Paris. Elevé aux Batignolles, il commence à peindre ou à dessiner à l'âge de 10 ans. Renvoyé du Lycée Carnot en 1939, il suit les cours du soir de la Ville de Paris où il est initié au dessin. En 1946, il expose son premier tableau, un autoportrait au Salon des moins de trente ans à la Galerie des Beaux-Arts.
En 1958, alors qu'il venait de quitter Pierre Bergé, avec lequel il vivait depuis plusieurs années et qui gérait sa carrière, il rencontre Annabel Schwob dont il tombe amoureux. Buffet devait la portraiturer inlassablement. En 1961, l'une de ses expositions s'intitula « Trente fois Annabelle Schwob ».
A ses débuts, au sortir de la guerre, la rareté des couleurs disponibles commande la tonalité générale de ses peintures (gris, ocre) et la finesse de la couche picturale. Il prend ses proches comme sujets, se peint beaucoup lui-même et fait l’inventaire des objets familiers : paniers à bouteilles, dessous de plats, lampes à pétroles et moulins à café. Les animaux qu’il peint – lapin, raie, achetés au marché – s’inscrivent dans une tradition picturale, de Chardin à Courbet.
L'invention d'un style
L'atelier (1947)
Le peintre s'y est représenté.
La ravaudeuse de filets (1948)
J'ai adoré ce tableau que je ne connaissais pas.
Deux hommes dans une chambre (1947)
Il faut oser...
Le buveur (1948)
Dans la lignée des buveurs d'absinthe de Degas à Picasso...
Nature morte au coq mort (1947)
Pierre Bergé (1950)
C'est l'année où le peintre rencontre le rencontre à Paris. Il deviendra son compagnon jusqu'à sa rencontre avec Annabel.
La Passion
Pieta (déposition de croix) - 1946
La Passion du Christ (Crucifixion) - 1951
Lapidation (1948)
La barricade (1949)
Nanse
La maison (1951)
Bernard Buffet et Pierre Bergé séjournaient parfois à Nanse dans les Alpes de Haute Provence.
Intérieur de la maison de Nanse
On y voit le peintre en train de terminer son autoportrait (le tableau est adossé au mur de pierres sèches).
Autoportrait (1952)
Le cirque
Bernard Buffet effectue plusieurs tableaux sur le thème du cirque, destinés à son exposition de 1956 à la Galerie Drouant- David.
Tête de clown (1955)
Dans les années 60, des reproductions de cette oeuvre sont diffusées dans le monde entier.
Les trapézistes (1955)
Acrobates (1955)
Horreur de la guerre
Une pièce entière est réservée à l'exposition du Tryptique "Horreur de la guerre".
Le peintre se défend ici de toute intention politique. Il dit qu'il a seulement peint ce que lui inspirait la guerre : "Si j'ai été aussi violent, c'est que le sujet traité ne permettait pas la douceur".
L'ange de la guerre (1954)
Que c'est bien observé !
Les pendus (1954)
Les fusillés (1955)
Sans commentaire...
La fureur de peindre
Le sommeil d'après Courbet (1955)
Autoportrait (1955)
Atelier (1958)
Illustration de "La voix humaine" de Cocteau (1957)
Annabel
La natte - 1960
A cette date s'arrête le Bernard Buffet que j'aime. L'exposition le montre dans son intégralité mais cela ne me branche pas de vous montrer la suite.
Na !