Ce dimanche, il faisait un soleil radieux : décidément en ce moment les dimanches sont très agréables.
J'ai donc décidé de me servir de ma carte Paris-Musées, prise en duo au cas où Philippe voudrait se joindre à moi..., pour aller visiter une exposition que j'avais repérée au Musée Cognacq-Jay dans le Marais. Un quartier super sympa de Paris où je devrais traîner plus souvent.
Vous savez, le Marais c'est ce quartier très "bobo" qui s'étend de la Bastille à la République au nord et qui rejoint l'Hôtel de Ville au sud pour ensuite longer les quais de la Seine.
Le Musée Cognacq-Jay se trouve en plein centre : il est situé rue Elzévir. Le nom de la rue fait référence à celui d'une famille d'imprimeurs et de libraires hollandais du XVIème siècle.
L'Hôtel de Donon abrite le Musée depuis 1990. Il date de la fin du XVIIème.
L'entrée du Musée annonce la couleur : nous sommes ici en plein XVIIIème siècle.
Un escalier muni d'une rampe fort élégante conduit aux étages où l'on peut admirer les collections du Musée.
Quant à l'exposition, elle se situe au rez-de-chaussée.
Peintres de père en fils...
Jean-Baptiste Huet est né en 1745 d'un père peintre du Garde-Meuble du Roi. Il se forme d'abord dans son milieu familial. Marié en 1769 avec Geneviève Chevalier, elle-même fille d'un peintre, il en a trois fils qui seront eux-mêmes respectivement peintre animalier, peintre de miniatures en Angleterre et le dernier, graveur.
Il décède en son domicile en août 1811 : ses funérailles sont organisées deux jours plus tard à Saint-Sulpice.
Dans la première des trois petites salles, des dessins du monde animal et végétal.
Dessinant ou peignant d'abord les animaux domestiques...
Trois moutons, une chèvre, un âne et reprise de son museau (1767).
le peintre se tourne vers la fin de sa vie vers les animaux exotiques.
Lionne et ses petits (1801- 1802) : admirez le traitement du poil des animaux...
Quel talent aussi pour représenter une plante somme toute assez banale !
Vignes (lavis de sanguine, gouache rouge et rehauts de blanc)
Deux courges (aquarelle sur papier - 1785) : on en mangerait !
Dans la même pièce, le chef-d'oeuvre de Jean-Baptiste Huet qui lui valut, en l'exposant au Salon, d'être reçu à l'Académie de peinture en 1769.
Un dogue se jetant sur des oies (1768-1769)
J'admire toujours dans un dessin ou une peinture l'adresse avec laquelle les peintres traitent le blanc.
Je ne donne pas cher de la peau de ces oies !
En quittant cette salle pour la suivante, un petit coup d'oeil sur le joli trumeau qui orne la porte. D'adorables petits angelots jouent avec un chien...
La culture française du XVIIIème siècle consacrant le retour à la nature (Cf. Jean-Jacques Rousseau) face à une civilisation urbaine jugée corruptrice, Jean-Baptiste Huet se met à peindre sa représentation de la vie à la campagne.
C'est l'âge d'or de la Pastorale : la petite salle qui y est consacrée s'intitule "Au bonheur des bergers".
La bouquetière et la laitière, huiles sur toile, sont présentées côte côte (1780 - 1785)
Jean-Baptiste Huet s'inspire ici de François Boucher (un peintre qui est exposé dans la partie pérenne du Musée).
Cour de ferme (aquarelle, plume et encre noire) - 1782
Le petit chien au ruban bleu ou "La fidélité déchirant le bandeau de l'Amour et ses attributs".
Le bandeau représente l'aveuglement de l'amour, le carquois se réfère à Eros et les deux colombes personnifient l'innocence. La propriétaire du tableau était la comtesse de Brionne, maîtresse du ministre de Louis XV, le duc de Choiseul, qui venait de perdre les faveurs du roi.
Troisième petite salle
Délaissant les grandes commandes publiques, le peintre se tourne rapidement vers une production décorative intimiste. Il fournit dès les années 1780 des modèles de tapisserie et de garniture de mobilier pour la manufacture royale de Beauvais.
Trois cartons pour dossiers de bergère sont présentés sur ce panneau.
Bergère avec mouton et lapins (vers 1780)
Plus bucolique, tu meurs !
Le petit chevrier (vers 1782)
N'est-ce pas charmant... ?
Deux cartons pour joue de canapé : rinceaux et guirlandes florales
Puis, à partir de 1783, il se consacre à la production de cartons pour la toile de Jouy. Sa collaboration avec l'industriel Oberkampf qui fonde une manufacture à Jouy en Josas se perpétuera jusqu'à sa mort en 1811.
L'escarpolette : modèle de toile de Jouy (1783 - 1790)
J'ai malheureusement un peu raté ma photo (et je n'en n'ai pas trouvé de meilleure sur la toile) en coupant le petit page qui tire la ficelle... mais avouez que ces dessins sont d'une grande beauté.
Les quatre parties du monde (vers 1785 - 1790)
L'Europe, au centre, avec un cheval, est dominée par l'Afrique reconnaissable par l'autruche et un lion et par l'Amérique, à gauche, où des indiens chassent le crocodile. Dans la partie supérieure, l'Asie représentée sous la forme de deux jeunes femmes préparant un sacrifice sur un autel à côté d'un aigle.
Sur le site du Musée Cognacq-Jay, on peut créer sa propre toile de Jouy !
Voici la mienne... Cool, n'est-ce pas le net ?
En montant au dernier étage, on peut voir la belle charpente des combles du Musée où se tiennent parfois des expositions.
Au sortir du Musée, un petit tour du côté de la Place des Vosges s'impose.
Tout Paris s'y était donné rendez-vous en cette après-midi ensoleillée...
Retour en Vélib à la maison : au passage, arrêt devant le Port de Paris.
Une belle expo, une belle balade : que demander de plus ?