De grandes voiles blanches de bateau se lèvent sur le large plateau du Théâtre de la ville et laissent apparaître un personnage étrange, une sorte de réinvention de Robinson Crusoé, un probable rescapé de naufrage qui prend pour radeau une cabane faite de tuyaux en métal, une protection qui finit par plier face à l’extériorité menaçante et se délabrer sous la tempête. Dans sa quête identitaire, il rencontre aussi son mystérieux double : Raoul…C’est la première fois que James Thierrée se produit seul en scène. Sur une bande-son éclectique qui mêle Schubert et les sons troubles de Mathieu Chedid, il danse et se jette au sol avec rage, il escalade le décor, monte sur les perches et les cintres. Seul, dans sa perte des repères, il se débat contre l’immensité…jusqu’à fuir et s’envoler littéralement dans les airs.
Mime, acrobate, comédien et danseur, musicien (il joue du violon), James Thierrée sait utiliser ses multiples talents au service d’un voyage fascinant. On est abasourdi par la rapidité de l’exécution, la beauté et la précision du geste, l’intelligence et l’expressivité du corps. On imagine le travail acharné pour arriver à ce résultat mais on ne voit ici que la fougue rageuse, poétique d’un artiste indomptable et souverain sur le plateau.
En plus d’être un merveilleux et généreux artiste, James Thierrée est un créateur génial. On note qu’il assure lui-même la mise en scène et la scénographie à la fois spectaculaire et sophistiquée. Cet univers vaste et fantasmagorique renvoie au plaisir enfantin de la fabrication. On croise de drôles de créatures chimériques (créées par sa maman Victoria Chaplin et actionnées par des danseurs et des techniciens) comme un monstre marin, une méduse, un éléphant, des insectes géants…De la même manière, il joue à détourner les objets avec cocasserie.
Drôle, inventif, c’est le plus beau spectacle que l’on puisse voir en ce moment sur Paris.
Voici le décor que l'on découvre en arrivant dans la salle avant le début du spectacle. Ces voiles disparaissent dès l'arrivée de l'artiste pour former un fond à la scène : une invitation à voyager !
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C'est un voyage qui nous conduit sur une île où vit ce Robinson, dans une cabane toute en tuyaux métalliques, prête à s'écrouler face aux éléments...
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James Thierrée occupe, à lui seul, l'espace.
Il se déplace de long en large sur le plateau et même parfois en hauteur !
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On pense au monde de Lewis Caroll... mais il y a aussi du Chaplin (et pour cause...) dans la gestuelle de ce clown, mime, danseur, acrobate et... musicien ! La nature a doué James Thierrée de dons immenses mais on imagine aussi le travail énorme que cela doit représenter pour mettre au point un tel spectacle et le jouer à la perfection.
Au passage, un coup de chapeau aux machinistes, preneurs de son, éclairagistes, bref à tous ceux qui travaillent dans l'ombre, sans lesquels un tel spectacle ne pourrait exister.
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Le Théâtre de la Ville joue à guichet fermé : nous n'avons jamais vu autant de gens chercher à acheter des places à l'entrée du théâtre. Peu de chance donc d'arriver à récupérer une place si vous n'avez pas réservé de longue date pour ce spectacle encore à l'affiche jusqu'au 10 janvier...