Ce soir nous sommes allés, invités par la Mairie de Paris, voir un Molière : "George Dandin ou le Mari confondu" (une comédie-ballet en trois actes). La pièce a été créée à Versailles le 18 juillet 1668 lors du "Grand Divertissement Royal" célébrant le Traité d'Aix-la-Chapelle puis donnée au public sur le Théâtre du Palais-Royal en novembre de la même année.
Voici l'affiche du spectacle
Il s'agit encore une fois d'un tout petit théâtre comme seule la Capitale en possède : deux salles seulement, l'une de 49 places et l'autre de 90 (celle où nous avons vu le spectacle). Il niche dans la cour d'un immeuble situé au 6, rue de la Folie Méricourt au métro Saint-Ambroise.
Je n'ai jamais tant ri à un Molière, non pas tant du fait du texte de l'auteur, comme on serait tenté de le croire, mais plutôt à cause de la mise en scène de la Compagnie ObrigadO qui a monté le spectacle.
Le sujet de la pièce est le suivant : George Dandin est un riche paysan naïf et sympathique. Il a épousé la jeune Angélique, fille de nobles désargentés et a ainsi acquis un titre de noblesse ronflant "Monsieur de la Dandinière". Mais la jeune femme, qui n'a fait que suivre les désirs de ses parents, n'a pas l'intention de se laisser cloîtrer par un mari jaloux et entend bien profiter de la vie et... des faveurs que lui témoigne un certain Clitandre qui en est amoureux. George Dandin a connaissance de cette relation amoureuse et s'en plaint à ses beaux-parents qui ne veulent pas le croire, d'autant plus que les apparences sont contre lui...
Les personnages de la pièce sont les suivants :
George Dandin, le mari
Angélique de Sottenville, sa femme
Monsieur de Sottenville, gentilhomme campagnard, père d'Angélique
Madame de Sottenville, sa femme
Clitandre, amoureux d'Angélique
Lubin, paysan, valet de Clitandre
Claudine, paysanne, suivante d'Angélique
Et bien, tenez-vous bien : si George Dandin est tenu par le seul Aurélien Cavaud , les 6 autres personnages sont tenus par le même acteur, Olivier Mathé, qui est époustouflant dans cette prestation.
Par un jeu de cape fort habile, il a l'art de se transformer en un clin d’œil en l'un ou l'autre des personnages qu'il incarne, tant homme que femme et c'est à mourir de rire !
En fait, la pièce évolue vers le drame puisque George Dandin se suicide quand il s'aperçoit qu'il est bafoué par sa femme et qu'il se heurte à un mur d'incompréhension, un mur de mensonges.
Mais..., chez Molière le rire a toujours le dessus, même s'il est parfois jaune...
Le décor est simple : il représente la maison de George Dandin qui est symbolisée par des cubes empilés et mobiles réservant parfois des surprises au spectateur. Enfin, une immense serrure permet un jeu de scène amusant.
Aurélien Cavaud en George Dandin
La musique de Lully a été remplacée par celle, plus contemporaine de Julien Ravel qui souligne l'intensité dramatique de la pièce tout en servant d'intermède aux différents actes de la pièce.
Olivier Mathé se déshabille en un tour de main derrière le décor pour revenir sur scène tantôt en Clitandre, tantôt en Angélique, tantôt en... tantôt en... : du vrai théâtre de rue comme on en faisait du temps de Molière !
George Dandin (Aurélien Cavaud) et Clitandre (Olivier Mathé)
Des applaudissements bien mérités
Un vrai régal !