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Le lendemain matin, nous reprenons la route après un bon petit-déjeuner chez M. et Mme Lamaze : direction Banyuls. Nous arrivons en fin d'après-midi à la Villa Camille.
Le parking ?
C'est celui de la rivière (La Baillaury) : il est bien précisé qu'en cas d'orage les propriétaires des véhicules sont priés de procéder au déplacement de leur voiture !
C'est apparemment une coutume généralisée dans les communes de bord de mer de se servir de la sécheresse pour augmenter le nombre des places de parking gratuites...
Voilà la Villa Camille : notre chambre est celle au volet à demi tiré au dernier étage !
La villa a été bâtie en 1888 par un architecte danois, Viggo Dorph-Petersen, qui a beaucoup bâti en Midi-Pyrénées dans un style faisant fureur à l'époque. C'est une commande de l'industriel Pierre Bardou qui, ayant fait fortune grâce à l'invention de son père Jean Bardou (le papier à cigarettes JOB) l'offre à sa fille Camille...
Depuis la fenêtre de notre chambre, nous faisons face à la mer.
La Villa est en effet située en plein centre de Banyuls, face au port de plaisance.
D'un côté
De l'autre
Nous avons pris une demi-pension pour pouvoir itinérer dans la journée mais le soir, on dîne dehors et c'est très agréable. Nous avons compté : nous sommes une centaine cette semaine là, de quoi bien occuper le personnel de l'Hôtel qui est aux petits soins pour les clients. Marc, le gérant de la Villa et sa femme, Pascale, sont très attentifs à cela.
Comme vous le voyez, nous dînons à des tables individualisées, chambre par chambre.
Mais à deux reprises, la glace a été brisée par l'organisation de repas collectifs à de grandes tablées. L'occasion aussi de préparer des spécialités régionales. Nous avons ainsi eu une soirée "paëlla" et une autre "barbecue" : sympa.
Sinon, tous les jours, c'est la routine des buffets... (vous connaissez mon humour)
Mais moi, les buffets, surtout quand il y a du melon et des fruits de mer, je ne m'en lasse jamais... Ah, j'oubliais : le vin est à discrétion, rouge ou rosé et on en a bien profité !
Quand on rentre à temps le soir, on s'offre une petite sangria pour l'apéro...
Certains soirs, il y a des représentants qui viennent faire goûter les produits régionaux : le Banyuls et le Collioure un jour, les Olivades un autre. Avouez que c'est un endroit rêvé pour faire du commerce...
Et bien sûr, on se laisse tenter ! Je me suis ainsi fournie chez "Les Oliveraies de la Ballaury" en "Ameillade" (Olives noires et amandes au Banyuls blanc), en "Dame noire" (Olives noires et figues de Banyuls) et en "Salsa planxa" (olives, tomates et ail) mais le choix était vaste et j'aurais pu ne pas me limiter à cela mais il faut rester raisonnable...
Et le fameux apéritif de Banyuls me direz-vous : vous n'en n'avez pas rapporté ? Que nenni bien sûr : nous avons pris pour l'occasion un petit train qui nous a conduit jusqu'à une petite chapelle (Notre Dame de la Salette) sur les hauteurs de Banyuls et au retour nous avons visité la cave souterraine : un prétexte bien sûr à déguster ce succulent apéritif (n'en déplaise à Christelle qui n'aime pas les vins cuits : promis, nous ne lui en avons pas rapporté !). Par contre, nous nous sommes largement approvisionnés pour nous même et la famille à laquelle nous comptons bien faire goûter ce vin qui se garde... ad vitam aeternam, sauf si on est gourmand et là, ce n'est pas gagné d'avance !
C'est là qu'on prend les billets : 7 euros tout de même et en plus le petit train est la propriété du Cellier des Templiers qui fait visiter ses caves : ça s'appelle avoir le sens du commerce...
Dans Bayuls, nous passons devant l'église de la Rectorie
Et la chapelle Notre Dame de la Salette se profile déjà à l'horizon.
Nous y voilà
Là-haut, une table d'orientation permet de se repérer. Joli, le paysage non !
Deux minutes d'arrêt et c'est reparti pour la descente à travers le vignoble : les vignerons du Cellier des Templiers nous attendent pour la visite de la cave.
Bien qu'implanté par les Phéniciens au VIème siècle avant J.C., le vignoble a réellement connu son expansion à partir du passage des Templiers au XIIIème siècle. Ce sont eux qui ont initié la structuration du vignoble en terrasses. Depuis, d'innombrables générations de vignerons entretiennent à la main plus de 6000 km de murettes en pierres sèches qui soutiennent ces vignes du vertige et zèbrent la montagne d'étonnantes formes géométriques.
La cave existe depuis 1950. Elle regroupe le vin de 750 vignerons qui produisent sur 1250 ha de vignes, soit l'équivalent de 75% de la production du Cru.
Le représentant qui fait la visite guidée nous explique que le Banyuls est d'abord vieilli en fûts de chêne en extérieur et ceci quelle que soit la température car il supporte aussi bien les grands froids que les fortes chaleurs.
Nous visitons ensuite la cave souterraine, contents d'y trouver un peu de fraîcheur. Les tonneaux sont légion et les bouteilles aussi.
La Cuvée "Président Vidal" est l'une des plus anciennes : elle date de 1950 et porte le nom du fondateur du Cellier des Templiers. Commande en poche, nous rentrons à la Villa Camille. Cette après-midi nous avons été livrés...
Et si nous visitions un peu Banyuls maintenant ?
La ville possède une promenade comme toutes les villes du midi et comme elle est voisine de l'Espagne et catalane de surcroît, elle a une Rambla : c'est là que la population déambule le soir à la fraîche et que les touristes se promènent aux heures chaudes... Vous pouvez d'ailleurs y apercevoir Philippe !
La Rambla de Banyuls s'appelle la Rambla de la Sardana : joli nom.
On y trouve justement une sculpture évoquant cette danse régionale bien connue : la ville de Banyuls a en effet été nommée "Ciutat Pubilla de la Sardana" en 1977.
La sculpture est de Patricia Rowland.
Banyuls, c'est aussi la ville de naissance d'Aristide Maillol.
Celui-ci y est bien représenté par plusieurs sculptures qu'il a réalisées.
L'Ile de France (1925) se trouve tout contre l'Office de Tourisme.
La Jeune femme allongée (1921), elle, se trouve en face de la Villa Camille.
Maillol a aussi réalisé le Monument aux morts de la ville après la guerre de 1914-1918 et il en a été fait une réplique sur un rocher situé à l'extrémité du port sur l'initiative de Dina Vierny, muse du sculpteur.
Nous sommes bien sûr allés visiter le Musée Maillol qui se trouve dans l'arrière pays de Banyuls, plus exactement dans la métairie qui servait d'atelier au sculpteur et où il est d'ailleurs enterré.
La tombe de l'artiste (1861 - 1944)
La statue s'intitule : La Méditerrannée et a été sculptée en 1905.
A l'intérieur quelques oeuvres grandeur nature de l'artiste
Jeune fille assise (1936)
mais aussi de petites statuettes pour la plupart représentant la femme.
Femme accroupie (1900)
Jeune fille debout se coiffant (1920)
Une exception, ce Jeune homme sculpté en 1930
Voici la signature du Maître
A la fin de la visite, un petit film très bien fait narre la vie du sculpteur français le plus réputé du XXème siècle et nous accédons à une reconstitution de son intérieur de vie.
Un autre jour, nous nous sommes promenés dans un quartier de Banyuls appelé le Cap d'Osna bordé par la plage que les touristes ont envahie en cette fin d'après-midi.
Les ruelles y sont en pente raide. Bonjour les courses au super-marché : il n'y a pas d'accès voiture... Par ailleurs, ce quartier a un charme fou ! La promenade commence par la montée des escaliers de la Rue Saint-Pierre qui est la rue piétonnière de Banyuls et pour cause...
Encore un petit effort...
Ouf !
Dans la rue Frédéric Mistral il y a un joli puits.
L'atelier de peinture "Frédéric" : normal pour cette rue...
La fontaine bleue
De plus près
Vue sur la baie
Cette dame aime les fleurs.
La nature est généreuse dans le midi...
Ne ferait-il pas bon dîner ici ?
Mais c'est bientôt l'heure d'aller dîner à la Villa Camille : ce soir, buffet de hors-d'oeuvres, filets de daurade et leur poêlée de légumes et... choux à la Chantilly. Naturellement, tout ici est fait maison. Philippe s'en lèche les babines d'avance !
Une petite promenade postprandiale sur la Rambla et on rejoint la chambre pour un dernier coup d'oeil à la baie où s'est installée une fête foraine.
D'un côté
De l'autre
Le lendemain matin, au programme : la visite de l'Aquarium municipal. Justement, il s'agit du grand bâtiment blanc que vous voyez sur la photo précédente, tout au bout du port. Il a été créé en 1885 par Henri de Lacaze Duthiers, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie. Constitué primitivement de grands bacs rectangulaires posés que le public regardait par le dessus, il fut rénové et modernisé pour être présenté sous sa forme actuelle depuis 1951. Il met en valeur, dans une quarantaine de bacs, la faune et la flore marine que l’on peut rencontrer sur le littoral du Roussillon.
A l'entrée, il est bien sûr précisé que les photos au flash sont interdites mais qu'en plaçant l'objectif de l'appareil contre les vitres et en restant patient, on peut faire de jolies photos. Voici celles que j'ai réalisées grâce à mon Lumix.
Un Vérétille ancré sur le fond sablonneux et un Rouget barbet (à la fricassée de girolles, ça doit être délicieux...)
Un bloc de coralligène
Une anémone de mer : plus vraie que nature, non ?
Une baudroie (la lotte dans votre assiette !)
Un homard européen (à l'américaine, c'est un plat de choix...)
Un spyrographe ou ver annelidé tubicole
(dont le corps est à l'intérieur d'un tube...)
Une langouste... miam miam !
Une raie brunette
Et là, quesako : un caméléon ?
Mais non, un Rhombou : animal particulièrement discrêt vous en conviendrez.
Si si, regardez bien : en bas de la photo enfoui dans le sable...
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