L'épisode précédent (Chablis et le musée Pierre Merlier), c'est ICI.
Parcourant la campagne bourguignonne, nous poursuivons notre petit périple en rejoignant Auxerre où notre hôtel a été réservé par mes soins.
Celui-ci, l'Hôtel du Commerce, se trouve au N°5 de la rue René Schaeffer (tout près de l'église Saint-Eusèbe en bas à gauche de l'image) et donc en plein centre ville.
Juste à côté se trouve une très jolie petite place.
On le voit mal sur la photo mais sur la droite de l'image se trouve une fontaine surmontée d'une statue représentant Cadet Roussel, une œuvre du sculpteur français François Brochet (1925-2001).
Le personnage bien connu des enfants grâce à la chanson de Gaspard de Chenu est en effet décédé à Auxerre en 1807 à 63 ans. Il officiait dans la ville à cette époque comme huissier de justice ce qui lui avait permis de s'acheter une petite maison biscornue à laquelle il avait ajouté, au-dessus d'un vieux porche, une construction en forme d'étroite loggia.
Quand on ne connait pas une ville..., il faut se repérer sur un plan !
Heureusement, sur le sol, sont scellées des plaques de cuivre représentant justement Cadet Roussel : elles permettent aux touristes visitant la ville de ne rien louper des principales curiosités de cette jolie petite ville.
Telles ces maisons à pans de bois si caractéristiques de certaines régions françaises.
Au premier plan, mal éclairée malheureusement, une sculpture représente l'écrivain Nicolas Edme Restif de la Bretonne.
Né en 1734 dans l'Yonne, ce dernier entre comme apprenti chez un imprimeur d’Auxerre puis à l’Imprimerie Royale. Il commence à écrire en 1767 et dès lors, ses œuvres s’accumulent. Il imprime ses livres lui-même à partir de 1791. Imagination, sensualité et verve se retrouvent dans tout ce qu’il décrit du peuple où il a vécu principalement : les paysans, les ouvriers, la petite bourgeoisie... La Révolution le ruine, il vend alors son imprimerie et devient correcteur d’épreuves jusqu’à sa mort.
Cette sculpture en bois le représentant, est aussi l'œuvre de François Brochet.
Vestige de l'enceinte gallo-romaine, la Tour de l'Horloge est une tour horloge du XVe siècle. Elle rappelle la nécessité pour toute cité gallo-romaine ou médiévale de se défendre. Prison au XVe siècle, elle évoque le pouvoir des comtes d'Auxerre dont le Palais se trouvait à proximité.
L'horloge est placée au-dessus de l'ancienne porte de Paris.
Le cadran se répète des deux côtés de la porte Chaque cadran est divisé en deux fois 12 sections, avec les heures marquées en chiffres romains de I à XII et les demi-heures indiquées par des losanges. Sous chaque cadran se trouve une inscription en latin. Voici celle tournée vers l'Hôtel de Ville.
« Tandis que je meurs tu meurs, cependant en mourant, heure, je renais.
Tu naîtras ainsi pour le Ciel, tandis que tu mourras pour la Terre – 1672 »
C'est dans cette maison, située de l'autre côté de la Tour de l'Horloge, que Nicolas Restif de la Bretonne travailla comme apprenti (1751-1755) et comme compagnon imprimeur (1759-1761).
Bon, c'est juste pour l'info car la maison n'a rien de spécial !
Waaaaooouuuh !
Nous avons appris avec surprise, grâce à cette sculpture sur bois de François Brochet qui la représente, que la poétesse Marie Noël était née et décédée à Auxerre (1883-1967). La voici ici telle qu'on la connait bien avec son écharpe autour du cou, sa canne et son cabas.
L'Hôtel de Ville d'Auxerre
L'enseigne de "La botte d'or" : ancien magasin de chaussures reconverti en librairie
Voici l'entrée du passage Manifacier, un passage commercial couvert : ceux-ci étaient en vogue dans les grandes villes au XIXe siècle.
Belle façade en pierre de Bourgogne
Nous sommes lundi : les commerces sont fermés.
Par la grande baie vitrée en surplomb, on aperçoit les toits de la ville.
Maisons de pierre mais aussi maisons à pans de bois : celle-ci est remarquable par ses poutres obliques travaillées en "croix de Saint André" et son poteau d'angle cornier en bois sculpté datant du XVIe siècle.
Nous voici maintenant arrivées sur les bords de l'Yonne. La passerelle de la Liberté Thomas-Jefferson a été construite au début du XXe siècle. Une plaque, apposée côté rive gauche, rend hommage au troisième président des États-Unis (1801-1809). Un "symbole de l'amitié franco-américaine" indique-t-elle. En tant qu’ambassadeur, Thomas Jefferson a traversé le département de l'Yonne et est passé par Auxerre en 1787.
La passerelle est piétonnière.
La cathédrale d'Auxerre domine l'Yonne.
Avant de rejoindre notre hôtel, il nous faut songer à dîner ! Cette petite placette aux maisons à pans de bois colorées est très accueillante, non ?
Sur le mur de cette jolie maison, une niche sculptée abrite une statue de l'évêque de Myre, Saint Nicolas.
Saint Nicolas, coiffé de sa mitre et surmonté par deux angelots, fait le geste de la bénédiction de sa main droite tandis que la gauche tient délicatement sa crosse. A sa droite, une cuve d’où émergent des enfants rappelle le fameux épisode du boucher. A sa gauche, une embarcation signale qu’il est également le saint patron protecteur des bateliers et mariniers dont la confrérie a, d’ailleurs, élevé cette statue à ses frais.
Cette sculpture date de 1774.
Nous avons dîné, très bien, au restaurant "Le Saint Nicolas", en terrasse.
En direction de l'abbaye Saint Germain...
L'abbaye Saint-Germain, à Auxerre, est une ancienne abbaye bénédictine qui tire ses origines de l'oratoire Saint-Maurice, fondé au ve siècle par Saint Germain, évêque d'Auxerre de 418 à 448.
Sur la place voisine, un joli puits...
Au loin, le clocher de la Cathédrale Saint Etienne
Elle se distingue par ses remarquables portails sculptés, ses splendides vitraux à médaillons et sa crypte romane parée de superbes fresques anciennes.
Nous verrons tout ceci demain...
De profil triangulaire, la façade principale de l'édifice est déséquilibrée par l'absence de la tour sud, dont la base est recouverte d'un toit de fortune.
Le portail central, très imposant, possède un énorme gable ajouré dont la partie supérieure masque partiellement une belle rosace située en retrait et dont le diamètre est de plus ou moins 7 mètres.
Au-dessus de la rosace s'élève le troisième et dernier niveau de la partie centrale de la façade, formé d'un pignon de style flamboyant. Une balustrade et une moitié de galerie surmontent ce dernier ; elles sont l'amorce d'une liaison entre les deux tours, jamais terminée faute de tour sud.
La tour nord n'a été terminée qu'en 1547.
Le tympan du portail central est consacré au Jugement dernier. Le Christ Juge est assis entre la Vierge Marie et Saint Jean-Baptiste agenouillés.
Les voussures, décorées de 66 scènes, contiennent des statuettes représentant les apôtres.
Retour à l'hôtel par la place de l'Hôtel de Ville et la Tour de l'Horloge
Une première journée très réussie
L'épisode suivant, c'est ICI.