Poursuivant notre route vers Beaune (cliquez ICI pour voir le post précédent), nous faisons étape pour déjeuner dans le village de Châteauneuf-en-Auxois classé parmi les "Plus beaux villages de France". celui-ci est perché en haut d'une colline depuis laquelle on a une jolie vue sur la vallée.
Le canal de Bourgogne n'est pas loin, surtout avec le zoom de l'appareil photo !
Dès la fin du Moyen Age, une enceinte entoure Châteauneuf, complétée par plusieurs tours et trois portes : celle-ci est la porte Nord.
Une inscription ancienne, disparue, datait l'édifice de 1587.
La prospérité de Châteauneuf culmina de la seconde moitié du 15e siècle à la fin du 16e siècle. On trouve dans le village plusieurs maisons remarquables datant de cette époque. Les descriptions de ces maisons sont faites sur des petits panonceaux style ardoise, très discrets.
La maison avec tourelle a été construite aux alentours de 1500. Exemple type de la maison bourgeoise de l'extrême fin du Moyen Age, elle présente encore une architecture exclusivement médiévale, dont une large ouverture avec meneau et croisillon, des linteaux moulurés en accolade ou encore la tourelle d'escalier, légèrement en saillie de la façade. Elle se démarque cependant de la maison médiévale urbaine classique par sa longue façade à mur gouttereau (mur portant une gouttière) sur la rue principale.
Ce type de plan annonce celui des maisons bourgeoises de la Renaissance, illustré à Châteauneuf par sa voisine, la maison au mouton, qui possède une tourelle en façade.
Le décor sculpté de style Renaissance rappelle l'art d'Hugues Sambin, architecte et sculpteur franc-comtois actif dans la région à cette époque. Les chambranles de la porte et des fenêtres des deux étages présentent un décor d'oves et de feuilles d'acanthe. Trois fenêtres sont surmontées de frontons à volutes et la porte d'une "plate-bande à extrados" en escalier couronnée d'un fronton brisé.
Le cadran solaire de la tourelle, daté de 1588, est orné d'un relief sculpté représentant un mouton, qui a donné son nom à la maison.
Le blason ovale qui orne le fronton brisé devait sans doute être peint à l'origine.
Moi, je l'aurais plus volontiers nommée "la maison aux lions" !
Une seule maison à pans de bois subsiste aujourd'hui dans le village : elle date du 15e siècle et conserve encore des éléments d’architecture du Moyen Age (linteau en accolade sur la porte, côté pignon). Les colombages se trouvent au premier étage et représentent des croix de saint André.
L'échoppe du potier d'étain : la maison, qui semble dater des 15e-16e siècles, doit son nom à la présence de l'atelier d'un potier d'étain (ou dinandier) probablement dès sa construction. La tour abrite l'échoppe reconnaissable grâce à ses deux fenêtres-vitrines au rez-de-chaussée.
Située juste en face du château, la maison de la place aux porcs est typique des maisons de ville de la fin du Moyen Age avec un rez-de-chaussée à vocation marchande et une pièce par étage. La façade pignon, côté rue, qui semble remonter au 15e siècle, présente une porte de cave à trois voussures, de bonne facture, caractéristique des caves de stockage, tandis qu'au premier étage, la fenêtre géminée permet d'éclairer la partie résidentielle de la demeure. Le mur gouttereau, côté château, est percé d'une porte d'entrée et d'une fenêtre à l'étage, décorées d'une moulure en cavet datable de la fin du 15e siècle.
La maison de Saint-Georges date du 16e siècle et est ainsi dénommée du fait du relief de pierre sculpté placé au-dessus de sa porte représentant un cavalier passant.
L'église Saint-Philippe-et-Saint-Jacques se trouve en contrebas du village.
A l'intérieur, la nef est pourvue de croisées d'ogives et flanquée de deux chapelles latérales.
Dans l'une d'elles on peut voir une Vierge à l'Enfant ou "Vierge à l'oiseau" du 14e siècle attribuée à Jean de Marville. Typique du style bourguignon (Marie tient son enfant sur la hanche), elle a été sculptée dans un calcaire de Bourgogne dont la polychromie a été effacée.
L'Enfant tient dans un main un oiseau qui lui mord le doigt.
Le pied de Marie écrasant le monstre symbolise la victoire du Christ sur l'auteur du mal.
La chaire, également de style bourguignon, est du 18e siècle mais elle remploie des panneaux sculptés représentant des apôtres datés de 1538.
Sur les murs ont récemment été découvertes, puis restaurées, une litre funéraire et des croix de consécration.
La litre funéraire était une bande noire peinte tout autour de l'église, à l'exception du chœur, lors du décès d'un seigneur de Châteauneuf. Les armoiries de ce seigneur étaient également peintes à intervalles réguliers sur la litre qui restait sur les murs pendant un an, période de deuil. La litre remplaçait les tentures en tissu noir. Le droit de litre était une prérogative accordée en 1215 par l'Eglise aux gens de la noblesse.
A gauche, une croix de consécration : les croix de consécration, au nombre de 12, représentant les 12 apôtres sur lesquels repose la foi de l'église, sont entourées de 2 cercles, l'un de couleur rouge, l'autre de couleur orangée. Elles ont 4 branches de même longueur fleurdelysées. Lors de la consécration de l'église, l'évêque faisait une onction à l'emplacement de ces croix avec une huile sainte.
Au sortir de l'église, une jolie vue sur l'une des tours du château
Il est temps maintenant de rejoindre la place du château où se trouve le monument aux morts de la petite ville.
Mais c'est surtout l'Auberge des marronniers qui y fait face qui nous attire ! La visite guidée du château ne commençant qu'à 14 heures, nous avons tout le temps de nous y restaurer.
La suite très bientôt...