En route pour Alésia !
Que la bataille se soit passée ici ou non (on parle de Chaux-des-Crotenay - ICI -)..., c'est une histoire de différent entre archéologues. Je ne suis pas compétente pour trancher bien évidemment. Nous voici donc arrivés à Alise-Sainte-Reine là où s'est "officiellement" passée la bataille qui vit la défaite du chef gaulois face à César.
Tandis que Philippe et Régine rejoignent en voiture le lieu où a été édifié sous Napoléon III une statue de Vercingétorix, je les rejoins par le circuit pédestre qui passe dans le village.
Pour les piétons : suivez la flèche !
Y'a plus qu'à...
Cliquez sur l'image...
Erigée il y a 150 ans à la pointe de l'ancienne place-forte gauloise d'Alésia, la statue colossale de Vercingétorix par Aimé Millet reste un monument méconnu. Elle fut controversée lors de sa présentation au public. Après un temps de purgatoire, le Vercingétorix d'Alise fut peu à peu réhabilité lorsque s'organisa la résistance à l'hégémonie allemande après la guerre franco-prussienne de 1870-1871.
Arrivée de la statue de Vercingétorix à Alise le 27 août 1865 : celle-ci est tirée par six chevaux auxquels on a adjoint des bœufs pour gravir la dernière pente.
Un beau coup d'oeil sur la vallée
Encore un petit effort...
Ah ! Enfin en vue de la statue. Vous me direz que je l'ai voulu et vous aurez raison mais avouez qu'ainsi on a le plaisir de la découverte progressive.
L'installation de la statue marque la fin des recherches archéologiques engagées par l'Empereur et leur succès dans l'identification du site d'Alésia avec Alise-Sainte-Reine.
Sur le socle de la statue on peut lire :
"La Gaule unie, formant une seule nation, animée d'un même esprit, peut défier l'univers".
La représentation du chef arverne est conforme à l'image que l'on se fait des gaulois sous le Second Empire à un détail près : son visage reprendrait les traits de Napoléon III. Vercingétorix apparaît tête nue, son casque renversé à ses pieds, le regard tourné vers le champ de bataille des derniers combats. Son attitude exprime la résignation qui suit la défaite. Elle contredit la déclaration conquérante inscrite sur le socle.
Une table d'orientation situe le site d'Alise dans la région.
Nous voici maintenant sur le lieux des fouilles (à un quart d'heure à pied). Un panneau explique aux visiteurs ce qu'ils vont voir.
Après la défaite de Vercingétorix devant César en 52 avant J.-C., l'agglomération gauloise d'Alésia se transforme peu à peu en une ville gallo-romaine florissante, réputée pour l'activité de ses bronziers. Depuis 1906, les fouilles ont dégagé les principaux édifices du centre monumental : forum, basilique, théâtre, sanctuaire aménagé autour d'un temple dédié à Jupiter et siège de la corporation des artisans métallurgistes. Tour autour se développent des quartiers d'habitation qui abritent les activités artisanales et commerciales. Les maisons sont dotées de caves construites avec soin.
Croquis du site archéologique
Reconstitution de ce qu'était le site...
Evidemment, il faut un peu d'imagination de nos jours pour "voir" les monuments.
Le théâtre
Construit dans la seconde moitié du Ier siècle, il pouvait accueillir 5000 spectateurs assis sur des gradins en bois aujourd'hui disparus. Les notables prenaient place sur un ou deux rangs de gradins en pierre autour de "l'orchestra".
La basilique civile : le terme désigne dans l'antiquité un grand édifice public destiné à abriter des activités commerciales, financières et judiciaires. Elle n'a pas de fonctions religieuses.
Elle a été nettoyée dans le cadre du chantier-école de l'Université de Bourgogne.
Elle se compose d’une grande salle rectangulaire, dont les extrémités nord et sud englobent des absides semi-circulaires. À l’ouest, une grande salle axiale dont le mur du fond est en arc de cercle, était probablement la curie. De part et d’autre de cette salle, des pièces plus petites devaient être affectées aux différents services publics
Prenons un peu de hauteur pour mieux la découvrir.
Esquisse de sa façade restituée
Les quartiers d'habitation et d'artisanat
La rue avec portiques
Les quartiers étaient structurés grâce aux rues, parfois pavées et aménagées de caniveaux. De chaque côté, les portiques des maisons offraient des espaces de circulation protégés des intempéries.
Les caves
Chaque maison possédait une à deux caves pour stocker aliments et bien précieux. La famille y descendait aussi pour prier des divinités protectrices et garantes de la prospérité.
La cave dite "aux amphores"
Cette cave était la réserve d'un marchand. De l'huile était probablement stockée dans de grandes jarres, ou dolia, calées sur des meules usagées en granit.
Les fours des bronziers
Ces structures, nombreuses sur le mont Auxois, étaient liées à la production en série d'objets en bronze. Leur mode d'utilisation reste cependant énigmatique.
Le monument d'Ucuetis
Il était le siège et le lieu de culte de la corporation des forgerons et des bronziers. Ucuetis semble en effet être un dieu mineur du monde celtique antique lié au monde métallurgique.
Le bâtiment comptait trois niveaux et une crypte,
tandis que la cour était entourée par un portique à étage.
La taille des locaux traduit la renommée des métallurgistes qui se réunissaient ici.
Mais non Philippe... tu n'es pas métallurgiste !
Hypocauste
C'est le nom donné au système de chauffage par le sol (air chaud) utilisé à l'époque romaine et gallo-romaine surtout dans les thermes publics.
Fin de la balade...