Cette rando est la nôtre : nous l'avons préparée, Eliane, Marie-France et moi en automne, au mois de novembre. Inutile de vous dire que sept mois plus tard nous l'avions largement oubliée ! Pourtant, nous ne nous en sommes pas si mal tirées, surtout compte-tenu du fait que Jacqueline nous a demandé de la faire en sens inverse, ce qui ne nous a pas facilité la tâche.
A l'automne, cela donnait ces couleurs dans la forêt de Saint-Germain.
Au mois de juin la forêt a reverdi.
Le Pavillon de la Muette est un ancien rendez-vous de chasse construit par l'architecte ange-Jacques Gabriel pour le roi Louis XV en 1775 sur les ruines d'un ancien château construit sous François Ier au XVIème siècle. Le pavillon était jusqu'en juillet 2014 géré par l'Office National des Forêts. Il a été vendu par l'État et sa restauration, en conformité avec la procédure s'appliquant aux monuments historiques classés, a commencé début 2015.
On aperçoit sur la toiture la terrasse belvédère destinée à suivre les chasses.
Nous rejoignons ensuite l'étang du Corra.
et, passé le pont, arrivons en vue de Conflans.
Dans le port Saint-Nicolas, des péniches appartenant à des mariniers en retraite. Le Bateau-Chapelle "Je sers" y est amarré.
C'est Joseph Bellanger, invalide de guerre devenu prêtre en 1924, qui créa l'Ent'raide Sociale Batellière, une oeuvre destinée à venir en aide aux marins. Le bateau, acheté en 1935 par l'ESB, devient ainsi le siège de l'aumônerie nationale de la Batellerie.
Il est amarré devant le château de Théméricourt qui abrite l'internat permettant la scolarisation des enfants des bateliers.
Depuis le départ de Joseph Bellanger pour raisons de santé, des bénévoles continuent à apporter l’aide indispensable aux bateliers pour qu’ils soient en règle avec toutes les administrations (fisc, caisses d’allocations familiales ou de retraite, suivi des démarches, etc.).
Par ailleurs, les mariniers étant moins nombreux en France (le parc fluvial a beaucoup diminué), les cas poignants ont toujours la ressource de s'adresser à LEB pour y trouver aide et compassion.
Coucou les filles !
En bas de l'escalier conduisant à la partie chapelle, un comptoir au nom de Joseph Bellanger pour accueillir les plus démunis.
A l'avant du bateau, la partie chapelle
Nous avons maintenant rejoint le petit restaurant que nous avions repéré en novembre. Par chance, il fait très beau aujourd'hui et nous pouvons nous installer en terrasse, à l'ombre des arbres.
Il s'appelle Le Deux et se situe sur les bords de la Seine, malheureusement cachée par un parking de voitures...
J'espère que je n'ai oublié personne... ?
Après le repas, nous nous rendons au Musée de la Batellerie et des voies navigables. Ce dernier est installé dans l'ancien Prieuré de sainte Honorine (d’où le nom de la ville) fondé en 1080 par Ives III de Beaumont, dit “le clerc”.
La façade du Musée en briques et pierres
contraste avec le côté est, plus décoré.
Sur le côté, une jolie verrière
Tiens, Annette a pris de la hauteur !
On peut depuis cet endroit jouir d'une jolie vue sur la Seine car le Musée se trouve dans la ville haute.
Un petit aperçu du musée
La première pièce que nous avons visitée possède un élégant plafond.
On peut y voir les différentes sortes de halage au fil des temps.
Par l'homme...
A l'aide des chevaux (sculpture d'Emmanuel Frémiet - vers 1900)
Les derniers bateaux à chevaux ont disparu vers les années 1960-1970. La corde de halage était fixée au sommet du mât pour éviter qu'elle ne s'accroche à la végétation des berges.
Il existait aussi des bateaux "toueurs" : une chaîne métallique, fixée à ses deux extrémités, est immergée dans le cours d'eau. Le bateau-treuil (ou toueur) s'agrippe à cette chaîne et peut tracter un train d'une quinzaine de péniches. Dans un premier temps, celui-ci est mû par des chevaux disposés en manège sur son pont, puis une machine à vapeur est installée à son bord, avant celle d’un moteur électrique en 1910.
Voici la maquette d'un coche d'eau parisien datant du XVIIIème siècle.
Le service du coche d'eau est réservé au service des voyageurs et des marchandises de valeurs "en paquets". Il fonctionne selon un calendrier et un horaire fixe avec un barème de prix déterminé et affiché. Tous les grands cours d'eau de France avaient des coches d'eau mais c'est au départ de Paris que la navigation était la plus intense.
Cliquez sur la photo pour mieux la voir.
Et un panneau publicitaire datant de 1834 ainsi que la cloche destinée à signaler un départ prochain.
Dans la salle suivante sont rassemblées toutes sortes de maquettes de bateaux.
Sur celle-ci on peut reconnaître Maurice Chevallier !
Dans cette vitrine, les femmes des mariniers ont réuni une collection des divers chargements transportés dans leurs péniches... On trouve ainsi du sable, des cailloux, du gravier, mais aussi des litières pour les chats, de l'amiante, des engrais, de la luzerne, du colza, du lait, des graines de moutarde, du sucre, du café, des cacahuètes, de la farine ou encore du sel.
Coupe d'une péniche transportant du charbon avec l'habitacle des mariniers au dessus du chargement
Dans l'orangerie du Château, une exposition a lieu jusqu'au 2 juillet prochain.
Nous y avons vu, à la va-vite, une reconstitution de la cabine originale du bateau "Le Fantasia" datant de 1930.
On ressort du parc du Château par un élégant escalier de pierre.
Au final, ce repérage n'a pas aussi mal marché que nous le craignions...
A refaire l'an prochain !
(PS : merci à Maryannick pour les photos qu'elle a prises afin d'illustrer ce parcours en forêt.)