Noyée dans une mer de téléphones portables, une tête d'Hermès (Hermès en Grèce ou Mercure chez les Romains), messager des Dieux, ouvre l'exposition que présente le Musée de La Poste. Le ton est donné pour cette expostion qui couvre 2500 ans d'histoire de transmission de la communication entre les hommes.
Une enveloppe et une lettre en argile datant de 1800 avant J.C.
Pendant les guerres, on a utilisé de tous temps le langage codé. Ici, le code de César décalé de trois lettres.
Au Moyen-Age, la connaissance prend la forme du rouleau : ici, un rotulus. Ce parchemin souvent transporté d'abbaye en abbaye par les moines s'allongeait au fur et à mesure du voyage par les accusés de réception allant parfois jusqu'à mesurer plus de 10 mètres de longueur !
A l'époque, la correspondance est scellée à l'aide de sceaux de bois, d'ivoire de laiton ou encore d'argent revêtant parfois des formes animalières.
Un nécessaire à cire
Nous voici mainenant au 15ème siècle avec ici des bottes de postillon. Celui-ci acheminait le courrier d'un relais-poste à l'autre (distants de 7 lieues, soit 28kms), ce qui inspira Charles Perrault pour les bottes de l'ogre de son Petit Poucet.
Au 16ème siècle, la civilisation inca ne connait pas l'écriture. Les Incas savaient cependant conserver l'information (essentiellement mathématique) par un système de noeuds sur des cordelettes multicolores appelées Khipus. En fait, chaque khipu constituait pour l'état un livre de comptes. On comptait les personnes, les animaux, les récoltes, etc...
Autre continent, autre moyen de communication. En Afrique, les tambours étaient utilisés pour transmettre des messages oraux.
Mais revenons à l'occident avec la création en 1760 de La Petite Poste de Paris, c'est-à-dire un service de collecte et de distribution du courrier urbain. Le facteur de ville est né. Muni d'un claquoir qu'il agite pour avertir de son arrivée, il distribue la correspondance intra-muros.
Le 18ème siècle voit l'invention par les frères Chappe de la télégraphie aérienne par un système de relais diurne entre sémaphores. La première ligne, inaugurée en 1794, est celle qui relie Lille à Paris. Les messages partis de Paris arrivent à Lille 6 heures après !
Les guerres exigent de nouveaux moyens de communication de l'information. Lors de la guerre de 1870 et du siège de la capitale qui isole les Parisiens de la province, on utilise alors des "ballons-montés" pour envoyer le courrier en dehors de Paris. Près de 11 tonnes de courrier seront ainsi acheminées par la voie des airs au moyen de 65 ballons. Emile Lacaze, aéronaute, perdit la vie lors d'un naufrage de son ballon, "le Richard Wallace" dans l'Océan atlantique.
Apparaissent aussi à cette époque les "boules de Moulins" immergées dans la Seine et qui remontent le courant jusqu'à la capitale. Elles contiennent chacune jusqu'à 5 à 600 lettres. Rarement parvenues à destination, ces boules étanches ont été retrouvées dans la Seine par la suite et La Poste a fait de son mieux pour les faire parvenir aux descendants de leurs destinataires qui possèdent là un vrai trésor.
Après la télégraphie aérienne, voici l'arrivée de l'électricité et du télégraphe d'Ampère, amélioré par Samuel Morse. Un signal long correspond à un trait, un signal court à un point, le tout retranscrit sur papier par une aiguille.
Le code Morse est toujours utilisé par l'armée.
C'est ensuite l'invention des pneumatiques, du téléphone et de... l'internet mais tout ceci est contemporain ! La boucle est bouclée, du moins pour le moment...
Ceci n'est qu'un aperçu d'une exposition très documentée qui nous a bien intéressés mais un peu difficile à évoquer en abrégé car les photos y étaient interdites !