Et comme j'adore sa musique, j'ai fait un petit post sur cet événement, un mix entre la documentation de Radio-France et le podcast de Musicopolis "Trouver sa voix".
Qualifié de Villa-Lobos argentin, Astor Piazzolla a donné ses lettres de noblesse au tango. Grâce à ses compositions, le genre s’est émancipé et a nourri un répertoire renouvelé, à la croisée du savant et du populaire.
En 1954, Astor Piazzolla est décidé à abandonner le bandonéon au profit de la musique dite "classique", genre Stravinsky ou Bartok. Il se tourne alors vers la composition et obtient une bourse du gouvernement français qui lui permet d’étudier à Paris avec Nadia Boulanger. Cette dernière ayant étudié ses compositions classiques et, après l'avoir écouté dans "Triunfal", ici joué pendant le premier confinement par des artistes séparés dans l'espace...
elle l’incitera à rester fidèle à ses racines et à la musique de son pays natal, le tango. Astor est conforté dans l'idée que le tango doit évoluer, même si en Argentine on peut peut-être tout changer mais sûrement pas le tango !
Piazzolla a trouvé son style.
Revenu en Argentine, Piazzolla fonde un quintette avec lequel il multiplie les concerts et favorise la diffusion du tango dans le monde entier. En 1967, il compose l’opéra-tango Maria de Buenos-Aires en collaboration avec le poète Horacio Ferrer. Malgré un vif succès à l’étranger, cette œuvre sera contestée en Amérique du Sud.
Les positions politiques d’Astor Piazzolla lui valent une haine profonde du gouvernement argentin. En 1971, il s’installe de nouveau à Paris, à la Cité des Arts. Dès lors, les demandes sont nombreuses : il compose un concerto pour violoncelle suite à une commande de l’ONU, écrit la musique de scène de Songe d’une nuit d’été pour la Comédie Française ainsi que plusieurs musiques de film qui lui vaudront diverses récompenses.
Sensible au jazz, Astor Piazzolla incorpore des éléments de cette musique dans ses propres compositions. Inspiré également par la musique contemporaine, il a adapté le tango pour en faire un moyen d’expression singulier.
L’art d’Astor Piazzolla s’est imposé dans notre conscience d’occidentaux à peu près au moment où Neruda, Marquez, Vargas Llosa, Borges et nombre d’autres voix saisissantes de la littérature latino-américaine commencèrent à modifier la façon dont, en tant qu’insulaires, nous considérions auparavant le monde.
Astor Piazzolla en 6 dates
1954 : Séjourne à Paris et étudie la composition auprès de Nadia Boulanger.
1960 : Crée le Quinteto Nuevo Tango avec Simon Bajour (violon), Jaime Gossis (piano), Jorge Lopez Ruiz (guitare électrique) et Kicho Diaz (contrebasse).
1967 : Compose Maria de Buenos Aires, le premier opéra-tango.
1982 : Création du Concerto pour violoncelle par Mtislav Rostropovitch.
1986 : Reçoit le César de la meilleure musique de film pour *Tangos, l’exil de Gardel * du réalisateur Fernando E. Solanas.
1990 : Réalise une série de tournées en soliste aux côtés d'orchestres classiques.
Astor Piazzolla a donné durant plus de 30 ans des conférences sur le tango dans de nombreuses universités à travers le monde mais sa connaissance du tango n'était pas que théorique, l'Argentin le jouait aussi divinement au bandonéon.
Libertango : un succès international aux 500 reprises, allant de la version rock à l'interprétation plus reggae...
Ce morceau a inspiré différents artistes.
Guy Marchand a ainsi chanté "Moi je suis tango tango" sur la musique de Libertango.
Les sœurs Buniatishvili l'ont joué en duo au piano.
Et moi, je suis une afficianada de mon pianiste argentin préféré, Gabriel Vallejo, que j'ai rencontré dans le cadre de ma précédente chorale "Les Oranges Bleues" (c'est lui qui nous accompagnait au piano).
Le voici jouant au piano dans l'une de ses compositions "Tangos désaxés" qui n'est pas sans rappeler la musique de son pays si bien servie par Astor Piazzolla.
Moi, je suis tango tango !