Aujourd'hui je me suis rendue dans le Marais, un quartier où j'adore flâner, pour aller assister à une conférence offerte par la Mairie de Paris via la Carte citoyenne que je viens d'acquérir.
Cette carte est accessible à tous les parisiens de plus de 7 ans et donne accès, pour les plus de 55 ans, à un Programme Senior+ d'activités sportives mais aussi, pour tous, à un panel d'activités culturelles chaque mois.
La conférence traitait des oiseaux à Paris et se tenait à la Maison des Acteurs du Paris durable située au 21 de la rue des Blancs Manteaux.
J'y ai appris qu'on avait recensé plus de 170 espèces d'oiseaux à Paris et que la ville comptait 60 à 70 espèces nicheuses. Certains oiseaux construisent des nids (certains poussent même le détail jusqu'à y faire un toit comme la pie bavarde : elle se met ainsi à l'abri des prédateurs), d'autres sont cavicoles (on dit aussi cavernicoles) comme le pic-épeiche.
Parmi les espèces d'oiseaux, certaines ne sont visibles qu'une partie de l'année car il s'agit d'oiseaux migrateurs. Les meilleurs endroits pour voir les oiseaux à Paris sont les grands parcs, le cimetière du Père Lachaise (!) dont les tombes servent de nichoir aux oiseaux recherchant des rochers ou des éboulis et les zones possédant des points d'eau comme le Bois de Vincennes, le parc Martin Luther King dans le 17ème, le parc Montsouris etc etc...
Nous avons vu et écouté
La grive musicienne qui est capable d'imiter le chant d'autres oiseaux...
Le rouge-gorge et bien d'autres encore...
A la sortie de cette conférence qui a duré une heure et demie, je me suis promenée dans le quartier m'arrêtant à la rue des Blancs Manteaux, intriguée par ce nom...
Le terme Blancs-Manteaux est, à l'origine, le surnom donné, dans un premier temps à Marseille en 1223, puis de 1258 à 1277 à Paris, aux moines mendiants de l'ordre des Servites de Marie en raison de la couleur de leur habit, le blanc, symbole de la virginité de Marie. Ceux-ci établirent leur monastère dans la rue de la Petite Parcheminerie (nommée ainsi à cause des établissements où l'on préparait la peau servant à faire des parchemins), qui prit plus tard le nom de rue des Blancs Manteaux.
Située juste à côté du Mont-de-Piété au numéro 16 de la rue des Blancs Manteaux,
j'ai visité l'église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux dont la façade, très classique, donne sur la rue.
Beaucoup de luminosité à l'intérieur malgré le temps plus que moyen.
Ce vitrail de Raphaël Lardeur (1946) représente Saint-Louis fondant le monastère de Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux.
Dans l'église, un statue de Vierge à l'enfant du XIVème siècle
J'ai remarqué aussi un beau confessionnal en bois dont le motif central est très ouvragé.
Serait-ce la colombe de Noé... ?
Deux tableaux ont retenu mon attention.
Celui-ci est de Pierre Le Dard (XVIIème siècle) et représente l'Annonciation.
L'autre représente la Multiplication des pains (Claude II Audran - 1683).
La porte d'entrée de l'église donnant sur la rue des Francs-Bourgeois possède une niche possédant une copie de la Vierge à l'enfant du XIVème siècle située dans l'église.
Pour terminer, une vue de l'église depuis le Square Charles-Victor Langlois.
Poursuivant ma promenade - malgré le temps plus que maussade - me voici arrivée au Marché des Blancs Manteaux.
En 1811, le gouvernement impérial décide de faire construire à Paris cinq marchés de quartier. La première pierre est posée le 15 août 1813 par Eloi Labarre et l'édifice est achevé par Pierre-Jules Delespine en 1819.
Non loin de là, au 47 de la rue Vieille-du-Temple, se trouve l'Hôtel Amelot de Bisseuil, dit des Ambassadeurs de Hollande : il s'agit de l'une des plus belles demeures construites dans le Marais au XVIIème siècle. Les Amelot sont l'une des plus puissantes familles de robe de l'époque à Paris.
Le bas-relief de Thomas Regnaudin représente deux "renommées" - des divinités ailées. Ce ne sont pas des anges mais l'avatar des "déesses aux cent yeux et aux cent bouches", armées de "divines trompettes", les fameuses trompettes de la renommée.
Côté cour, le fronton est aussi décoré : en sculpture (par Thomas Regnaudin) se trouvent les fondateurs de Rome, Romulus et Rémus, en compagnie de leur louve nourricière.
Du fait de la faible profondeur de la parcelle, l'hôtel possède deux cours et non l'organisation classique "entre cour et jardin". Je ne pourrai malheureusement que jeter un coup d'oeil dans la première où sont installés les locaux de Channel.
Quatre angelots soutiennent deux à deux le fronton central.
De chaque côté des murs latéraux, des cadrans solaires indiquent les différentes heures du jour.
Celui-ci couvre une grande partie de la journée (de 10h à 19h).
Des macarons masculins ou féminins ornent également les façades de l'Hôtel.
Avant de repartir, un coup d'oeil sur le portail d'entrée en bois. D'ici on aperçoit, voisin, le marché des Blancs-Manteaux.
Les deux vantaux de la porte sont très finement sculptés.
Au centre, deux angelots tiennent les armoiries de la famille Amelot de Bisseuil dont on distingue bien dans la photo qui suit le A et le B entrelacés.
En bas de la porte, de curieuses Gorgones (ou Méduses) tirant la langue. Heureusement le temps a gommé les pouvoirs de ces créatures malfaisantes connues pour pétrifier celui qui les regarde...
Je suis donc sortie indemne de cette très belle visite dans le Marais !