Ce lundi matin, je suis allée visiter un quartier que je ne connaissais vraiment pas.
Partant du métro Place des Fêtes dans le 19ème, nous sommes allés, guidés par Pascal de Baecque dans le cadre des "petites randonnées" proposées par la Mairie du Paris aux retraités, jusqu'à la Mairie des Lilas, en traversant le périphérique.
Tout près du métro se trouve le regard de la Lanterne, un petit bâtiment cylindrique en pierre avec une coupole et un lanternon. Créé entre 1583 et 1613, il s'agit de l'ouvrage permettant l'accès à la canalisation principale de l'ancien grand aqueduc de Belleville. Il alimentait les toutes premières fontaines parisiennes entre les 12ème et 17ème siècles.
Le guide nous explique qu'à l'époque on utilisait environ 1 litre d'eau par jour et par habitant en regard aux 100-120 litres actuels...
Un grand immeuble comme il en existe beaucoup dans ce quartier le surplombe.
Dans la rue Pelleport, une fresque de l'artiste de Street-Art Christian Guémy, alias C215. Elle est intitulée "Les enfants" et a été créée avec le concours des enfants du quartier.
Dans l'impasse du télégraphe, une école de théâtre : Théâtre "Les enfants terribles"
A Paris, la nature reprend souvent le dessus depuis l'arrêt des désherbants chimiques...
La rue du Télégraphe, qui est voisine, porte ce nom en raison de l'invention de Claude Chappe, en septembre 1792, d'un système destiné à envoyer des messages - les télégrammes - d'un point à un autre sur de grandes distances, à l'aide de codes pour une transmission rapide et fiable.
Le sémaphore de Claude Chappe
Le 12 juillet 1793, Claude Chappe expérimente pour la première fois son télégraphe sur une longue distance, entre Ménilmontant et Saint-Martin-du-Tertre (95) via un poste relai à Écouen (95). Sur 25 kilomètres, le message sera transmis en 12 minutes à l’aller, et 9 au retour. Le succès est total, et Chappe est nommé ingénieur télégraphe par la Convention Nationale.
Un peu plus loin, toujours dans la rue du Télégraphe, se trouve l'entrée du cimetière de Belleville depuis lequel on aperçoit deux grands châteaux d'eau. Ceux-ci ont été construits en 1919 pour répondre à l'alimentation en eau des immeubles de plus en plus élevés construits dans ce quartier de Paris.
Une plaque à l'entrée du cimetière indique d'ailleurs l'altitude du lieu : 128 mètres.
Le cimetière est longé par le grand réservoir de Belleville qui alimente les châteaux d'eau. Sa construction s'effectue dans le cadre des grandes rénovations de Paris menées par le préfet Haussmann sous le Second Empire. L'ingénieur civil Eugène Belgrand est chargé de la modernisation du système de stockage et d'approvisionnement en eau de la ville.
Dans le cimetière, un monument a été élevé aux 51 victimes de la prison de la Roquette (dont 11 prêtres, 36 gardes et gendarmes versaillais et 4 civils), fusillés par les Communards avec l'approbation du peuple devant le 85 de la rue Haxo pendant la Semaine sanglante de mai 1871.
On trouve aussi dans ce cimetière la tombe d'un des pionniers de l'industrie du cinéma, Léon Gaumont, décédé le 9 août 1946 à Sainte-Maxime.
La Villa Borrégo
Dans la rue Borrégo voisine, une porte de prison très historique : il s'agit de celle de la prison de la Roquette récupérée par les Jésuites qui ont acheté le terrain où eut lieu le massacre de la Commune. (Photo Paris Zig-Zag)
Voici l'église Notre Dame des Otages
Nous ne sommes malheureusement pas entrés à l'intérieur, nous contentant de regarder sa façade,
avant de rejoindre le 85 de la rue Haxo où eut lieu le massacre.
Ayant emprunté la rue des Tourelles, nous rejoignons la Piscine Georges Vallerey - ex Piscine des Tourelles - Il s'agit d'une piscine olympique qui eut son heure de gloire lors des Jeux Olympiques de 1924.
Notre guide nous parle de John Paul dit "Johnny" Weissmuller, célèbre pour avoir incarné le rôle de Tarzan une douzaine de fois au cinéma,
mais qui fut à l'honneur dans cette piscine pour y avoir remporté 3 médailles d'or en natation lors de ces jeux ainsi qu'une médaille de bronze en water-polo.
Passage du périphérique à la Porte des Lilas
Ici est installé le Cirque Electrique où l'on peut assister, parait-il, à des spectacles façon "cabaret Berlin des années trente", renversant à tous points de vue. Cerise sur le gâteau, on peut y dîner très correctement...
Passé le périphérique, nous sommes encore à Paris mais pas pour longtemps...
New-York et son "flat-iron"... ? Non un immeuble parisien avant-gardiste.
Assez joli, je trouve.
Nous voici maintenant aux Lilas avec "Lilas en scène", situé rue Chassagnolle, un centre d'échanges et de création des arts de la Scène.
Notre guide nous emmène dans les petites impasses, à l'abri de la circulation.
Au N° 14 de celle-ci, un musée inattendu : celui des Vampires et monstres de l'imaginaire, une sorte de Cabinet de Curiosités parait-il.
Le Triton, un autre endroit original (Club de Jazz) de cette banlieue qui n'a pas l'air de manquer de charme.
L'idée de ses fondateurs (Jean-Pierre et Jacques Vivante - années 1970) est de fonder un lieu authentique, à échelle et visage humain qui offre aux musiciens le temps et l’espace pour créer, répéter, diffuser et enregistrer leur musique ; un lieu inscrit dans le présent et tourné vers l’avenir. Pour se faire, en plus d’une salle de concerts d’une jauge de 180 personnes, le Triton s’équipe d’un studio d’enregistrement, d’un studio de répétition, d’un label ainsi que d’un petit restaurant associatif servant également de galerie d’exposition.
Isabelle Dhordain y a repris depuis 2016 son émission "Le pont des artistes" (créée en 1988 sur France Inter et interrompue par la journaliste pour raisons de santé). Elle est diffusée en direct sur la chaîne "Tritonline" et à la télévision sur ViaGrandParis.
Terminus : la Mairie des Lilas
Rien de très extraordinaire dans cette promenade guidée
sinon l'originalité de son guide-conférencier, Pascal de Baecque, qui trouve toujours le moyen de dire quelque chose même quand il n'y a rien à dire !