Ce jeudi 7 juillet, nous avons pris la route vers 11 heures du matin avec Louis pour rejoindre Flavigny-sur-Ozerain (situé à une cinquantaine de km au sud de chez nous), traversant de très beaux paysages dans cette partie vallonnée de la Côte d'Or parfois plantée de vignes.
Après sa victoire sur les Gaulois à Alésia, située non loin de là, Jules César offre ce village à l'un de ses chefs de guerre, Flavius : plutôt que le détruire, ce dernier préfère s'y installer et lui donner son nom.
Vue générale du village fortifié de Flavigny perché sur une colline
En arrivant, nous faisons un petit tour à pied en direction de l'église, passant devant cette maison du XVe siècle dont le deuxième étage porte d'élégantes fenêtres à accolades.
On l'appelle "La maison du Donataire" du fait que ce dernier est représenté sur la façade dans une niche "gothique flamboyant" aux pieds d'une Vierge à l'Enfant polychrome d'inspiration flamande.
Un peu plus loin, sur le mur de cette maison, des publicités pour deux produits datant du XIXe siècle : la lessive Phénix et le chocolat Menier.
Flavigny a été le premier village de la région à avoir bénéficié de l'eau courante en 1863. Cette fontaine de style néo-renaissance, datant de 1865 et portant le nom du maire de l'époque, Abel Labourey, commémore l'évènement.
A la fenêtre d'une des maisons, un visage semble nous épier...
Il s'agit en fait d'une sculpture en bois.
Deux jolies entrées de maisons
Nous voici maintenant arrivés à l'église Saint-Genest qu'on ne peut pas visiter car, si sa porte reste ouverte, elle n'en est pas moins fermée par une grille, sécurité oblige...
La ferme-auberge où nous allons déjeuner et qui s'appelle "La grange" se trouve justement sur la place de l'église. Je l'ai repérée sur le net bien sûr comme une bonne adresse.
A l'intérieur, de très grandes tables permettent, hors Covid, de regrouper les uns avec les autres pour permettre les échanges.
Après avoir pris un plateau et fait la queue le long d'un comptoir présentant les plats, on paye à la caisse. Le service n'est pas rapide mais la qualité des mets est là.
Louis et moi avons choisi de manger une tartiflette aux courgettes et à l'époisses tandis que Philippe, toujours plus classique, optait pour des merguez frites. Nous nous sommes tous régalés.
Après le déjeuner, nous sommes allés visiter la fabrique des anis de Flavigny. Un ancien van - garé devant - fait de la publicité pour la marque.
La boutique donne accès à la salle de dégustation.
Celle-ci est joliment voûtée : la fabrique des anis de Flavigny est installée dans les locaux d'une ancienne abbaye fondée au VIIIe siècle.
Là, vous pouvez vous servir à loisir. Les petits bonbons sont aromatisés à toutes sortes de parfums (onze au total) : anis, fleur d'oranger, mandarine, rose, gingembre, cassis, violette, réglisse, menthe, citron et même café !
Ma photo date de notre précédente visite : les présentoirs à anis ont été remplacés depuis le Covid par des distributeurs automatiques : on met la main dessous et on récupère deux petits bonbons. Inutile de vous dire que Louis y a passé beaucoup de temps...
Il a tout de même fait un petit tour dans la partie "Musée" et regardé une vidéo de la fabrication du "bien bon bonbon".
La pédagogie est omniprésente dans le musée muni de nombreux postes de télévision jouxtant d'authentiques bassines en cuivre utilisées dans la fabrication des anis.
Pour faire un anis, il faut récolter la graine de la plante du même nom...
Préparer un sirop de sucre et l'aromatiser éventuellement grâce à des arômes naturels...
Et la faire tourner dans une grande bassine en cuivre telle que celles-ci pour l'enrober de plusieurs couches de ce sirop de sucre.
L'empaquetage
Affiches et boîtes de bonbons
Pour en savoir plus, nous avons réservé une visite guidée à l'accueil.
Tout comme Louis et Philippe, j'ai enfilé une charlotte avant de pouvoir accéder à l'atelier de fabrication dans lequel les photos sont interdites : inutile de vous dire qu'il y fait très chaud ! Des becs de gaz y chauffent sept grandes bassines de cuivre au sein desquelles de toutes petites graines d'anis de deux millimètres se transforment, en deux semaines tout de même, en "bien bon bonbon" d'un centimètre de diamètre. Les équipes de "dragéistes" s'y relaient nuit et jour excepté le dimanche pour approvisionner le monde entier.
Les différents parfums et les différentes étapes de fabrication des anis (à gauche, la graine et à droite le bonbon fini).
Une vidéo pour mieux comprendre
Un podcast pour raconter toute l'histoire : c'est ICI.
Dans la cour, un panneau permet de se faire "tirer le portrait" à la place du berger et de la bergère qui décorent depuis l'origine les petits boites en fer.
Il y a aussi un espace jeux que nous avons naturellement testé. Après une partie endiablée de baby-foot, j'ai testé avec Louis le jeu du palet. Celui-ci s'est aussi essayé au jeu de la grenouille, un vieux mais bon souvenir pour moi.
Pour clore cette visite des anis, nous avons découvert la crypte carolingienne magnifiquement éclairée. Vestige de l’ancienne église abbatiale Saint-Pierre et véritable témoignage de l’époque médiévale, arts gallo-romain, roman et gothique se conjuguent dans un mouchoir de poche : cet endroit fut pendant 1000 ans un lieu de prières perpétuelles.
Alise-Sainte-Reine n'est pas loin de Flavigny : nous y avons emmené Louis pour qu'il voie la statue monumentale de Vercingétorix commandée par Napoléon III, grand admirateur du personnage.
La statue vue depuis la table d'orientation
Une agréable journée à trois